Correction des exercices p. 251
Le narrateur est extérieur à l’histoire puisque le texte est raconté à la 3ème personne : « le jeune avoué demeura (…)
stupéfait. » (l.1). Il adopte un point de vue interne à ce jeune avoué, maître Derville. On peut en effet relever le verbe de
perception : « en entrevoyant ». La description du colonel Chabert est donc faite à travers le regard de l’avoué ; le
lecteur pourra ainsi découvrir quelle impression ce personnage fait sur maître Derville ; nous relevons à plusieurs
reprises des modalisateurs : « vous eussiez dit »(l. 11) ou des expressions laissant transparaître le jugement de cet
observateur : « reflets bleuâtres » (l. 12), « haillon » (l.22), « effet bizarre » (l.30), « physionomie cadavéreuse » (l.33).
De plus le narrateur semble se mettre à la place de l’avoué en indiquant qu’ « un avoué aurait trouvé de plus en cet
homme foudroyé les signes d’une douleur profonde ». Il y a donc un jugement subjectif du colonel Chabert puisque sa
description passe par les sentiments d’un personnage, cela permet de comprendre quel effet cet homme étrange fait à
ceux qui le voient sans le connaître.
Dans cet extrait, le narrateur est tout d’abord omniscient puisqu’il connaît le cadre dans lequel se déroule l’histoire ;
ainsi il sait que le bruit entendu par les personnages vient de la « chute du barrage » (l.286.) Mais il adopte ensuite un
point de vue interne à Henriette. En effet on peut relever le verbe de perception : « elle n’en avait jamais entendu »
(l.295). Le discours indirect libre : « un rossignol ! » nous donne à entendre ce qu’elle se dit. Nous pouvons ainsi vivre
la scène à travers ses émotions : elle voit dans ce chant d’oiseau la preuve qu’elle vit une belle histoire d’amour , ce qui
se comprend en voyant les expressions lyriques « vision des poétiques tendresses » (l.297), « témoin des rendez-vous
d’amour » (l.299) ainsi que l’allusion à Roméo et Juliette.
Le narrateur adopte un point de vue interne à Emma Bovary comme le montre l’utilisation des verbes de perception :
« elle voyait » (l.1), « elle sentait » (l.3), « en s’apercevant » (l.5). Nous rentrons dans les pensées du personnage : le
lecteur ce qu’elle pense d’elle-même : « elle s’étonna de son visage » (l.5), « se considérant dans ce type d’amoureuse »
(l. 22). Le discours indirect libre nous fait partager ses pensées : « n’avait-elle pas assez souffert ! » (l.26), « elle
triomphait » (l.27). La scène est d’autant plus forte que nous rentrons dans l’intériorité d’un personnage qui vit un
moment de grand changement : elle vient de prendre un amant et pense avoir trouvé le chemin du bonheur comme le
prouve l’utilisation du champ lexical de la joie : « passion, extase, délire » (l.16), « « amour » (l.26), « bouillonnements
joyeux » (l.28). Le lecteur partage donc la joie et l’ivresse du personnage.
Le point de vue utilisé est interne à Frédéric qui fait la rencontre d’une femme. La description de cette femmes passe
par le regard du personnage : « il ne distingua personne » (l.2), « il la regarda » (l.6). Le lecteur ne sait que ce que
Frédéric voit et ressent, le portrait est donc subjectif comme le montre les expressions « splendeur » (l.18),
« éblouissement » (l.3) ou la comparaison « comme une chose extraordinaire »(l.21) alors qu’il ne s’agit que d’un
panier. Le discours indirect libre : « Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie ? » (l.22) prouve que la scène est décrite
à partir d’un seul point de vue, celui de Frédéric qui ne connaît pas cette femme et dont le lecteur n’a aucune autre
indication. Cela permet de vivre la scène en même temps que lui.