Fiche de synthèse : les points de vue Un auteur peut décider de faire raconter au narrateur son histoire de 3 points de vue différents : interne Narrateur = 1 personnage Il raconte ce que voit, et ressent un personnage (sensations visuelles, auditives...), ses pensées. externe Narrateur< Personnage Il n'est que témoin de l'action, il ne peut raconter que ce qu'il voit, ne formule que des suppositions sur le caractère des personnages, leur histoire, leur passé ; descriptions sommaires, pas d'implication dans l'action omniscient narrateur> personnage Il sait tout des personnages, des lieux ; il voit tout, connaît les pensées de tous les personnages, leur passé, présent, avenir ; il intervient dans la narration pour donner des indications sur l'action ou les personnages. Peu d'informations sur les lieux et Informations sur lieu et époque sont l'époque de l'action car le celles que voit le narrateur. personnage dont on adopte le point de vue connaît le milieu dans lequel il évolue. Beaucoup de détails sur personnages, milieu et époque de l'action. Pensées et psychologie que du personnage à travers qui on vit l'action. On ne sait rien du caractère des personnages sinon à partir de leurs actions ou paroles On sait tout des pensées. Vocabulaire subjectif, vocabulaire des sensations (voir, entendre) et cognitif (penser, croire) Vocabulaire objectif, vocabulaire des sensations Mélange de vocabulaire objectif (dans les descriptions) et subjectif (pour parler des motivations, des pensées des personnages J’adore me promener. Tous les soirs, mon maître m’emmène. Je cours, je joue mais je ne sais pas pourquoi lui, mon maître, n’a pas toujours l’air content, surtout quand il pleut. Tous les soirs, après ses longues journées de travail, il sortait son Un homme promène son chien. Il pleut. chien. En général, ces promenades Il ne semble pas heureux. Derrière lui se lui faisaient du bien mais il arrivait dresse une silhouette. aussi qu’il soit si fatigué qu’il aurait préféré rester chez lui. Mais Rex a l’air si heureux ! Et puis il l’aimait cet animal même s’il ne le trouvait pas très beau. Un soir il remarqua qu’une ombre le suivait. Inquiet, il saisit sa laisse et se mit à courir en direction de la route. Tous les soirs, Monsieur Hector sortait son chien. Des années auparavant, il avait trouvé ce pauvre animal qui tremblait de froid et de faim. Il ne le savait pas encore : un jour, Rex lui sauverait la vie. C’était un soir de novembre : les journaux en parlèrent longtemps. Mais ce soir là, un homme le suivait. Paul était angoissé. Il sentait ses mains trembler sur le flipper. Il se demandait si la jeune fille, au fond de la pièce, appuyée au radiateur, l’avait remarqué et s’il pouvait oser l’inviter à faire une partie avec lui. Le garçon était au flipper. Ses mains tremblaient légèrement. De temps en temps, il jetait un coup d’œil à la jeune fille adossée au radiateur. Celle-ci promenait un regard distrait sur la salle de jeux. Paul était angoissé. Ses mains tremblaient sur le flipper. Il aurait bien aimé que la jeune fille, appuyée nonchalamment au radiateur, réponde à ses regards. Il se retournait de temps en temps pour la surveiller du coin de l’œil. Marie s’était bien aperçue du stratagème. Son cœur battait plus vite, mais pour rien au monde elle n’aurait voulu qu’il s’en aperçoive. Correction des exercices p. 251 Le narrateur est extérieur à l’histoire puisque le texte est raconté à la 3 ème personne : « le jeune avoué demeura (…) stupéfait. » (l.1). Il adopte un point de vue interne à ce jeune avoué, maître Derville. On peut en effet relever le verbe de perception : « en entrevoyant ». La description du colonel Chabert est donc faite à travers le regard de l’avoué ; le lecteur pourra ainsi découvrir quelle impression ce personnage fait sur maître Derville ; nous relevons à plusieurs reprises des modalisateurs : « vous eussiez dit »(l. 11) ou des expressions laissant transparaître le jugement de cet observateur : « reflets bleuâtres » (l. 12), « haillon » (l.22), « effet bizarre » (l.30), « physionomie cadavéreuse » (l.33). De plus le narrateur semble se mettre à la place de l’avoué en indiquant qu’ « un avoué aurait trouvé de plus en cet homme foudroyé les signes d’une douleur profonde ». Il y a donc un jugement subjectif du colonel Chabert puisque sa description passe par les sentiments d’un personnage, cela permet de comprendre quel effet cet homme étrange fait à ceux qui le voient sans le connaître. Dans cet extrait, le narrateur est tout d’abord omniscient puisqu’il connaît le cadre dans lequel se déroule l’histoire ; ainsi il sait que le bruit entendu par les personnages vient de la « chute du barrage » (l.286.) Mais il adopte ensuite un point de vue interne à Henriette. En effet on peut relever le verbe de perception : « elle n’en avait jamais entendu » (l.295). Le discours indirect libre : « un rossignol ! » nous donne à entendre ce qu’elle se dit. Nous pouvons ainsi vivre la scène à travers ses émotions : elle voit dans ce chant d’oiseau la preuve qu’elle vit une belle histoire d’amour , ce qui se comprend en voyant les expressions lyriques « vision des poétiques tendresses » (l.297), « témoin des rendez-vous d’amour » (l.299) ainsi que l’allusion à Roméo et Juliette. Le narrateur adopte un point de vue interne à Emma Bovary comme le montre l’utilisation des verbes de perception : « elle voyait » (l.1), « elle sentait » (l.3), « en s’apercevant » (l.5). Nous rentrons dans les pensées du personnage : le lecteur ce qu’elle pense d’elle-même : « elle s’étonna de son visage » (l.5), « se considérant dans ce type d’amoureuse » (l. 22). Le discours indirect libre nous fait partager ses pensées : « n’avait-elle pas assez souffert ! » (l.26), « elle triomphait » (l.27). La scène est d’autant plus forte que nous rentrons dans l’intériorité d’un personnage qui vit un moment de grand changement : elle vient de prendre un amant et pense avoir trouvé le chemin du bonheur comme le prouve l’utilisation du champ lexical de la joie : « passion, extase, délire » (l.16), « « amour » (l.26), « bouillonnements joyeux » (l.28). Le lecteur partage donc la joie et l’ivresse du personnage. Le point de vue utilisé est interne à Frédéric qui fait la rencontre d’une femme. La description de cette femmes passe par le regard du personnage : « il ne distingua personne » (l.2), « il la regarda » (l.6). Le lecteur ne sait que ce que Frédéric voit et ressent, le portrait est donc subjectif comme le montre les expressions « splendeur » (l.18), « éblouissement » (l.3) ou la comparaison « comme une chose extraordinaire »(l.21) alors qu’il ne s’agit que d’un panier. Le discours indirect libre : « Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie ? » (l.22) prouve que la scène est décrite à partir d’un seul point de vue, celui de Frédéric qui ne connaît pas cette femme et dont le lecteur n’a aucune autre indication. Cela permet de vivre la scène en même temps que lui.