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Le PET-scan
Le PET-scan est une technique d’imagerie nucléaire de plus en plus utilisée dans le diagnostic, le
staging et le suivi de différentes tumeurs malignes. Il associe les données morphologiques du scanner
et les informations fonctionnelles du PET (positron emission tomography) qui suit la localisation d’un
traceur, le FDG (2-fluoro-2-deoxy-glucose) doté d’une avidité particulière pour le sucre. Le FDG se
fixe dans les structures qui consomment beaucoup de sucre. Dans le cadre des cancers, le PET fournit
de précieuses informations sur le métabolisme qualitatif et quantitatif des tumeurs, des données
essentielles pour le diagnostic et le suivi. Le PET-scan permet de détecter une activité métabolique
anormale au niveau moléculaire dans des organes d’apparence morphologique normale aux
examens radiologiques standard. Il permet de différencier des lésions bénignes et malignes et
d’affiner dans certains cas le stade des cancers. Le PET est également utile dans le suivi des patients.
Actuellement, des recherches sont menées pour préciser l’apport respectif de l’IRM corps entier et
du PET-scanner, de déterminer dans quel cas privilégier l’une ou l’autre, dans quelles situations les
associer pour obtenir des informations complémentaires (1). Des constructeurs proposent d’ores et
déjà des machines combinant IRM de diffusion corps entier et PET-scan.
Des applications pratiques déterminantes pour les patients
Lymphome B diffus à grandes cellules : optimiser le traitement
Dans le cadre du lymphome, le PET-Scanner permet d’apprécier dès la deuxième cure de
chimiothérapie si la tumeur répond ou non au traitement. « Auparavant, il fallait attendre la fin des
cycles de chimiothérapie pour faire un bilan et évaluer l’efficacité du traitement », explique le Pr
Luciani. Au vu d’études préliminaires, « L’IRM de diffusion pourrait aussi permettre donc, si le premier
choix thérapeutique n’est pas efficace, d’opter précocement pour une autre chimiothérapie, ce qui
donne de nouvelles chances au patient et évite de lui infliger un traitement lourd et inutile ». Des
études prospectives larges incluant PET-scanner et IRM sont en cours (2) (3).
Cancer du foie : déterminer les meilleures indications à la greffe
Le PET-scan, dont le rôle dans la détection des cancers primaires du foie sur cirrhose avait été
initialement négligé, présente un intérêt majeur dans l’évaluation du risque de récidive et les
chances de survie après transplantation. Ce qui dans le cadre de la pénurie de greffons pourrait
permettre de mieux sélectionner les patients qui tireront un bénéfice d’une transplantation. (5) (6)
Cancer du rectum : préserver la qualité de vie
Autre indication phare de l’imagerie fonctionnelle et moléculaire : le cancer du rectum. « L’IRM de
diffusion pourrait bouleverser la prise en charge thérapeutique », explique le Pr Luciani. Le traitement
de référence des cancers rectaux, souvent de diagnostic tardif et donc à un stade avancé, associe
chimiothérapie et radiothérapie, suivies, quel que soit le résultat, d’une amputation
abdominopelvienne avec mise en place d’une stomie parfois définitive. En effet, jusqu’à présent,
l’imagerie ne permettait pas de déterminer s’il restait ou non du tissu tumoral. L’IRM de diffusion
distingue les lésions résiduelles bénignes et malignes, ouvrant la possibilité de préserver la continuité
intestinale en cas de bénignité.
Cancer bronchique : améliorer le staging TNM
La classification TNM (tumor-node-metastasis), qui comprend l’évaluation de la taille de la tumeur,
d’une atteinte ganglionnaire et de son extension et de la présence ou non de métastases à distance,
est déterminante dans les stratégies thérapeutiques. Dans le cadre des cancers bronchiques, le PET-
scan améliore l’identification de la tumeur, la détection des ganglions et des métastases, ce qui
permet une classification plus précise et donc une prise en charge mieux adaptée. (4)