Quand le Saint-Esprit viendra
Pendant la rédaction de ce chapitre, ma femme et moi étions assis, un soir, sous la véranda, savourant
la chaleur des derniers rayons du soleil printanier et nous entretenant sur la fraîcheur du vent en fin de jour-
née. Finalement, la conversation porta sur la force mystérieuse du vent.
Il est intéressant de noter que dans la Bible – tant dans le texte hébraïque de l’Ancien Testament que
dans le texte grec du Nouveau – le mot “ esprit ” signifie aussi “ vent ”. Pareil au vent, l’Esprit agit en effet
de différentes manières dans la vie de l’homme et les diverses périodes de l’Histoire.
J’ai été surpris par des tornades au Texas et dans l’Oklahoma. Jeune garçon, j’en ai vues s’abattre sur
mon Etat natal, la Caroline du Nord. J’ai pu ainsi observer la force inouïe du vent.
Le gérant d’une carrière de granit en Caroline du Nord me dit un jour : “ C’est nous qui avons fourni
le granit utilisé pour la construction de la mairie de la ville de New-York. Nous sommes en mesure de sou-
lever plusieurs mètres cubes de blocs de granit de trois mètres d’épaisseur pratiquement à n’importe quelle
hauteur. Grâce à l’air comprimé, nous le faisons avec autant de facilité que s’il s’agissait d’une feuille de
papier ”.
Le vent ou l’air – l’élément invisible qui nous entoure partout, la substance immatérielle dans laquelle
nous mouvons nos bras et nos jambes comme si elle n’existait pas – possède une force incroyable et parfois
terrifiante.
Nous venons de considérer la nature et la personnalité du Saint-Esprit. A présent nous allons nous
pencher sur son œuvre au cours des grandes époques de l’Histoire. Mais auparavant, pour avoir une bonne
optique, nous examinerons quelle a été l’activité du Dieu trinitaire au fil des âges.
La part de mystère qui la caractérise empêche l’esprit humain d’en saisir tous les aspects. Le Père, le
Fils et le Saint-Esprit accomplissent simultanément des fonctions particulières à chacun. Ce n’est, par
exemple, ni le Père ni le Saint-Esprit qui est mort sur la croix du Calvaire. C’est Dieu le Fils. Or, il faut tenir
compte de ces faits, surtout si l’on pense à notre époque et à l’œuvre que Dieu y accomplit.
En étudiant la Bible, on constate que l’Ancien Testament met surtout l’accent sur l’activité du Père et
les Evangiles sur celle du Fils. Par contre, depuis la Pentecôte, et jusqu’à notre époque, c’est l’activité du
Saint-Esprit qui est mise au premier plan. Pourtant, la Bible enseigne aussi que Dieu le Saint-Esprit a été ac-
tif durant toute l’histoire de l’humanité, depuis la création du monde. Nous allons donc commencer notre
étude de l’œuvre du Saint-Esprit en examinant brièvement son activité pendant la période précédant la Pen-
tecôte pour nous pencher ensuite sur son ministère particulier depuis cet événement historique.
L’activité du Saint-Esprit de la Création à la naissance de Jésus
Nous avons déjà relevé le fait que le Saint-Esprit a participé à l’œuvre de la Création. Voici ce qu’en
dit Ge 1.2 : “ La terre était comme un grand vide, l’obscurité couvrait l’océan primitif, et l’Esprit de Dieu
agitait la surface de l’eau ”. Le mot hébreu traduit par “ agitait ” signifie littéralement “ couvait ” ou “ pla-
nait ”. Comme une poule couve ses œufs pour les faire éclore et produire de nouvelles vies, le Saint-Esprit
se tenait au-dessus du monde à naître afin de remplir le vide de formes multiples de vie. Le résultat fut la
création décrite dans Ge 1 et 2. Ainsi, dès le commencement, l’Esprit de Dieu était activement engagé avec le
Père et le Fils dans l’œuvre créatrice. Quand Dieu “ prit de la poussière du sol et en façonna un être hu-
main ” (Ge 2.7), le Saint-Esprit y a aussi participé. Car nous lisons dans Jb 33.4 ces mots : “ C’est par l’Esprit
de Dieu que j’ai été créé, et c’est son souffle tout-puissant qui me fait vivre ”. Un jeu de mots montre ici le
lien étroit entre l’Esprit de Dieu et notre souffle : le même mot hébreu désigne l’un et l’autre. Le texte de Ge
2.7 affirme aussi que le Seigneur Dieu “ lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et cet homme devint
un être vivant ”. Bien que le terme hébreu traduit ici par souffle ne soit pas le même que celui qui signifie
également “ esprit ”, il est évident, d’après ce passage, que l’homme doit son existence même à Dieu. Et le
souffle divin qui l’a fait entrer dans sa carrière terrestre était en fait le Saint-Esprit, comme nous le dit Jb
33.4. Le texte de Ps 104.30 nous fait faire un pas de plus dans la compréhension de l’activité créatrice du
Saint-Esprit. Non seulement le voyons-nous à l’œuvre dans la formation de la terre et du premier être hu-
main, mais c’est lui qui continue à être le créateur de la vie : “ Tu envoies ton Esprit, ils sont créés, et tu re-
nouvelles la face de la terre ”. Mais de qui est-il question dans ce texte ? Le contexte (surtout les versets 18-
26) montre qu’il s’agit des bouquetins et des damans (18), des bêtes de forêt (20) et des hommes (23), ainsi
que des animaux petits et grands qui se meuvent sur la terre et dans la mer (24-25).
Du temps de l’Ancien Testament, une femme poussée par cette conviction que c’est l’Esprit de Dieu
qui donne la vie, se rendit au sanctuaire de Dieu parce qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfant. Là, d’abord
seule, puis avec l’appui du prêtre, elle supplia Dieu de lui donner un fils. Bien sûr, cette femme connaissait