La Trinité

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PROJET D’ÉGLISE
JANVIER
2001
ARTICLE 25.A
Le Saint Esprit : sa Personne et son œuvre
Qui est le Saint-Esprit?
Il y a quelques années, un professeur d’une classe de seconde demanda à ses élèves si l’un d’entre eux
pouvait expliquer l’électricité. Un des garçons leva la main. “ Jimmy, lui demanda l’enseignant, comment
expliques-tu ce phénomène ? ”
L’adolescent se gratta la tête un moment, puis il répondit : “ Hier soir, je le savais encore, mais à présent je l’ai oublié ”.
Le professeur secoua la tête d’un air triste et dit à la classe : “ Quel dommage ! Parmi vous se trouve
le seul être au monde qui sache ce qu’est l’électricité, et il l’a oublié ! ”
Nous sommes dans une situation analogue à celle de cet enseignant, lorsque nous étudions la doctrine
de la Trinité. Nous acceptons le fait que le Saint-Esprit soit Dieu au même titre que Dieu le Père et Dieu le
Fils, mais nous sommes embarrassés lorsqu’il s’agit de l’expliquer.
Ces dernières années, on a prêché plus de sermons et écrit plus de livres sur le Saint-Esprit que sur
n’importe quel autre sujet religieux, l’occultisme excepté.
Cela est dû en grande partie à l’influence du mouvement charismatique que l’on a appelé “ la troisième force ” de la chrétienté, à côté du catholicisme et du protestantisme. Ce mouvement plus récent, qui
plonge une partie de ses racines dans le pentecôtisme et met l’accent sur le Saint-Esprit, a pris pied dans la
plupart des confessions chrétiennes, y compris l’Eglise catholique.
Nous craignons peut-être que le sujet soit trop vaste et nos connaissances trop limitées. Mais dans sa
Parole, Dieu nous a révélé tout ce que nous devrions savoir sur le Saint-Esprit.
Nombre de questions que des chrétiens perplexes et mal enseignés se posent seront abordées dans ce
livre. En fait, des millions de croyants originaires de tous les continents se les posent aujourd’hui, et ils ont
droit à une réponse biblique. Voici quelques exemples de ces questions : Qu’est-ce que le baptême du SaintEsprit ? Quand a-t-il lieu ? Est-il aujourd’hui possible ou nécessaire de parler en langues ? Existe-t-il une
expérience chrétienne appelée “ seconde bénédiction ”?
Au début de notre étude, nous allons poser une question délicate : Qui est le Saint-Esprit ?
Le Saint-Esprit est une personne
La Bible nous enseigne que le Saint-Esprit est une personne. En parlant de lui, Jésus emploie non pas
le pronom neutre, comme l’exigerait la grammaire, mais le masculin. En effet, en grec le mot “ esprit ” est
neutre et devrait de ce fait être suivi du pronom neutre. Or, dans le texte grec de Jn 14-16. le pronom est
masculin, pour bien marquer que l’Esprit n’est pas une force, mais une personne.
Il ressort aussi de l’enseignement biblique que le Saint-Esprit est doué d’intelligence, de sentiments et
de volonté. Des actions lui sont attribuées qui ne peuvent être le fait d’une force impersonnelle. Seule une
personne peut les accomplir.
Il parle : “ Que chacun, s’il a des oreilles, écoute bien ce que l’Esprit dit aux églises. A ceux qui auront remporté la victoire, j’accorderai le droit de manger de l’arbre de la vie qui se trouve dans le jardin de
Dieu ” (Ap 2.7).
“ Un jour, pendant qu’ils célébraient le culte du Seigneur, le Saint-Esprit leur dit : Mettez à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés ” (Ac 13.2).
Il intercède. “ De même, l’Esprit Saint aussi vient nous aider, nous qui sommes faibles. Car nous ne
savons pas prier comme il faut; mais l’Esprit lui-même prie Dieu pour nous avec des gémissements qu’on ne
peut pas exprimer par des paroles ” (Ro 8.26).
Il rend témoignage. “ Celui qui doit vous aider viendra : c’est l’Esprit de vérité qui vient du Père. Je
LA TRINITE :
LE SAINT ESPRIT
vous l’enverrai de la part du Père et il parlera de moi ” (Jn 15.25).
Il conduit. “ Le Saint-Esprit dit à Philippe : Avance et tiens-toi près de ce char ” (Ac 8.29).
“ Tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu ” (Ro 8.14).
Il donne des directives. “ Le Saint-Esprit les empêcha d’annoncer la parole de Dieu dans la province
d’Asie, de sorte qu’ils traversèrent la région de Phrygie et de Galatie. Quand ils arrivèrent près de la Mysie,
ils essayèrent d’aller en Bithynie, mais l’Esprit de Jésus ne le leur permit pas ” (Ac 16.6.7).
“ Quand viendra l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité. Il ne parlera pas avec sa seule
autorité, mais il dira tout ce qu’il aura entendu et il vous annoncera ce qui doit arriver ” (Jn 16.13).
Il établit. “ Veillez sur vous-mêmes et sur tout le troupeau que le Saint-Esprit a remis à votre garde.
Prenez soin de l’église que Dieu s’est acquise par la mort de son propre Fils ” (Ac 20.28).
On peut lui mentir. “ Alors Pierre lui dit : Ananias, pourquoi Satan a-t-il pu s’emparer de ton cœur
pour te faire mentir au Saint-Esprit et garder pour toi une partie de l’argent rapporté par ce terrain ? Avant
que tu vendes ce terrain, il était à toi, et après que tu l’as vendu, l’argent t’appartenait, n’est-ce pas ? Comment as-tu pu décider en toi-même de commettre une telle action ? Ce n’est pas à des hommes que tu as
menti, mais à Dieu ” (Ac 5.3.4).
On peut l’insulter. “ Qu’en sera-t-il de celui qui méprise le Fils de Dieu, considère comme une chose
sans valeur le sang de l’alliance de Dieu par lequel il a été purifié et insulte l’Esprit de la grâce? ” (Hé 10.29).
On peut blasphémer contre lui. “ C’est pourquoi, je vous le déclare : les hommes pourront être pardonnés pour tout péché et pour toute insulte qu’ils prononcent; mais celui qui insulte le Saint-Esprit ne recevra pas de pardon. L’homme qui dit une parole contre le Fils de l’homme sera pardonné ; mais celui qui
parle contre le Saint-Esprit ne sera pardonné ni dans ce temps-ci, ni dans le temps à venir ” (Mt 12.31-32).
On peut l’attrister. “ N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu ; l’Esprit est en effet la marque de Dieu
appliquée sur vous, la garantie que le jour viendra où Dieu vous délivrera complètement du mal ” (Ép 4.30).
Tous les actes et sentiments énumérés ci-dessus sont ceux d’une personne.
Le Saint-Esprit n’est donc pas une force impersonnelle, comme la gravitation ou le magnétisme. Non,
il possède les attributs essentiels de la personnalité.
Mais il n’est pas seulement une personne, il est aussi divin.
Le Saint-Esprit est une personne divine – il est Dieu
Rien dans la Bible ne laisse subsister de doute à ce sujet. Le Saint Esprit est Dieu en personne. Cela
ressort des attributs qu’elle lui reconnaît. Ce sont sans exception les attributs de Dieu.
Il est éternel. Autrement dit, il n’y a jamais eu un moment où il n’existait pas. “ Combien plus efficace
encore doit être le sang de Christ ! Par l’Esprit éternel, il s’est offert lui-même à Dieu comme sacrifice parfait. Son sang purifiera notre conscience des œuvres inutiles, pour que nous puissions servir le Dieu vivant ”
(Hé 9.14).
Il est tout-puissant. “ L’ange lui répondit : Le Saint-Esprit viendra sur toi et la puissance du Dieu trèshaut te couvrira comme d’une ombre. C’est pourquoi on appellera saint et Fils de Dieu l’enfant qui doit
naître ” (Lc 1.35).
Il est omniprésent. En d’autres termes, il est présent partout au même moment. “ Où pourrais-je aller
loin de ton Esprit ? Où fuir loin de ta présence ? (Ps 139.7).
Il est omniscient, c’est-à-dire il sait tout. “ Or, c’est à nous que Dieu a révélé ce secret par son Esprit.
En effet, l’Esprit peut tout examiner, même les plans de Dieu les plus profondément cachés. Dans le cas
d’un homme, seul l’esprit qui est en lui connaît tout ce qui le concerne ; de même, seul l’Esprit de Dieu connaît tout ce qui concerne Dieu ” (1 Co 2.10.11).
Le Saint-Esprit est désigné par le nom de Dieu. “ Alors Pierre lui dit : Ananias, pourquoi Satan a-t-il
pu s’emparer de ton cœur pour te faire mentir au Saint-Esprit et garder pour toi une partie de l’argent rapporté par ce terrain ? Avant que tu vendes ce terrain, il était à toi, et après que tu l’as vendu, l’argent
t’appartenait, n’est-ce pas ? Comment donc as-tu pu décider en toi-même de commettre une telle action ? Ce
n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu ” (Ac 5.3.4).
Il est le créateur. La première allusion au Saint-Esprit se trouve dans Ge 1.2 où nous lisons que
“ l’Esprit de Dieu agitait la surface de l’eau ”. Pourtant il est écrit au verset 1 qu’ “ au commencement Dieu
créa le ciel et la terre ”. Et dans l’épître aux Colossiens, Paul dit au sujet du Seigneur Jésus-Christ : “ C’est
par lui que Dieu a tout créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est visible et ce qui est invisible, les puissances spirituelles, les dominations, les autorités et les pouvoirs. Dieu a tout créé par lui et pour lui. Il existait avant toutes choses, et dans leur relation avec lui toutes les parties de la création sont maintenues à leur
place ” (Cl 1.16-17).
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C’est donc d’un commun accord que Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit ont créé le
monde. Il est de la plus haute importance que chaque chrétien comprenne et accepte ce fait du point de vue
théologique et pratique.
Un jour, je fis allusion à ces vérités concernant le Saint-Esprit devant quelques étudiants en théologie.
L’un d’eux répliqua : “ Mais il est généralement mentionné en dernier lieu. N’est-ce pas une preuve de son
infériorité ? ” Généralement, mais pas toujours. Dans Ro 15.30 il apparaît en deuxième position : “ Mais voici ce que je vous demande, frères, par notre Seigneur Jésus-Christ et par l’amour que donne l’Esprit Saint :
Combattez avec moi en adressant à Dieu des prières pour moi ”. Et dans Ép 4.4-6. il vient en première position : “ Il y a un seul corps et un seul Saint-Esprit, de même qu’il y a une seule espérance à laquelle Dieu
vous a appelés ”. Puis suit une allusion au “ seul Seigneur ”, et une autre au “ seul Dieu, le Père de tous ”.
De plus, il s’avère que l’ordre dans lequel les trois personnes de la Trinité sont citées dépend de leurs
attributions plutôt que du rang qu’elles occupent. Nous disons ainsi que nous prions le Père, au nom du Fils
et par la force du Saint-Esprit. Du point de vue de leur fonction, j’ai déjà montré que le Père apparaît
d’abord. Puis c’est le Fils qui s’incarne, meurt et revient à la vie. Et enfin c’est le Saint-Esprit qui accomplit
son œuvre au cours de l’actuelle ère de l’Esprit.
La Trinité
Lorsque je me suis mis, il y a bien des années, à étudier la Bible, la doctrine de la Trinité a été un des
problèmes les plus ardus auxquels j’ai dû faire face. Je ne l’ai jamais complètement résolu. Il a en effet un
côté obscur et mystérieux. Mais si à présent je ne suis toujours pas entièrement au clair sur la question de la
Trinité, j’accepte ce que la Bible nous en dit comme une révélation de Dieu.
Or, la Bible nous enseigne que le Saint-Esprit est un être vivant. Il est une des trois personnes de la
Trinité. Une des tâches les plus difficiles du chrétien est d’avoir à expliquer et à illustrer ce qu’est la Trinité.
David McKenna m’a raconté la conversation qu’il eut un jour avec son jeune fils : “ Papa, est-ce que Dieu le
Père est Dieu ? ”
- Oui, mon garçon.
- Est-ce que Jésus-Christ est Dieu?
- Oui, mon garçon.
- Est-ce que le Saint-Esprit est Dieu?
- Oui, mon garçon.
- Mais comment Jésus peut-il être son propre père? Ils étaient assis dans leur voiture. Après un bref
instant de réflexion, David dit à son fils : “ Ecoute, mon garçon, sous le capot de notre voiture, il y a une
seule batterie. Or, grâce à elle, je peux allumer mes phares, donner un coup de klaxon et démarrer la voiture.
Comment cela fonctionne est un mystère pour moi. Mais ça fonctionne ! ”.
Aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament, la Bible nous enseigne que la Trinité est
une réalité. Examinons quelques-uns des passages-clés d’un peu plus près.
C’est progressivement que Dieu se révèle dans la Bible. Pourtant, dès les premiers chapitres de la Genèse, il y a des indices qui montrent que Dieu existe en trois personnes : Le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et
que ces trois personnes constituent le Dieu unique. Aussi le christianisme est-il trinitaire, et non pas unitaire.
On n’y sert toutefois qu’un seul Dieu, pas trois. C’est pourquoi la foi chrétienne n’est en aucune façon une
forme de polythéisme.
Sur la première page de la Bible se trouve cette déclaration majestueuse : “ Au commencement Dieu
créa le ciel et la terre ” (Ge 1.1).
Les hébraïsants nous apprennent qu’il y a trois nombres en hébreu : le singulier (un seul), le duel
(deux) et le pluriel (plus que deux). Le mot “ Dieu ” dans Ge 1.1 est un pluriel, Elohim. Voici ce qu’en dit le
commentateur Matthew Henry : “ Il indique la pluralité de personnes au sein de la divinité : le Père, le Fils
et le Saint-Esprit. Ce nom de Dieu au pluriel confirme notre foi dans la doctrine de la Trinité, suggérée dans
l’Ancien Testament et clairement révélée dans le Nouveau ”.
Comme nous l’avons déjà relevé, on trouve dès le début du récit biblique des affirmations de la part
de Dieu laissant entrevoir que la divinité comprendrait plus d’une personne. Dans Ge 1.26. il dit : “ Faisons
les êtres humains ; qu’ils nous ressemblent vraiment ! Qu’ils soient les maîtres des poissons dans la mer, des
oiseaux dans le ciel et sur la terre, des gros animaux et des petites bêtes qui se meuvent au ras du sol! ” Un
peu plus loin, dans Ge 3.22. Dieu constate : “ Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous, pour ce
qui est de savoir ce qui est bien ou mal ”. Et dans Ge 11.6.7 il déclare : “ Eh bien, les voilà tous qui forment
un peuple unique et parlant la même langue ! S’ils commencent ainsi, rien désormais ne les empêchera de
réaliser tout ce qu’ils projettent. Allons ! Descendons mettre le désordre dans leur langage, et empêchons-les
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de se comprendre les uns les autres ”. Quand bien plus tard, Esaie entendit la voix du Seigneur disant : “ Qui
vais-je envoyer ? Qui sera notre porte-parole ? ”, il répondit : “ Moi, tu peux m’envoyer ” (És 6.8).
Dans le Nouveau Testament la doctrine de la Trinité est bien plus développée que dans l’Ancien. La
révélation biblique étant progressive, la lumière se fait de plus en plus sur ce sujet, au fur et à mesure que
Dieu se dévoile à l’époque de Jésus-Christ et de ses apôtres.
Les dernières consignes de Jésus avant son ascension sont rapportées dans Mt 28.18-20. Voici ce qu’il
dit à ses apôtres : “ Allez auprès des hommes de toutes les nations et faites d’eux mes disciples ; baptisez-les
au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à obéir à tout ce que je vous ai commandé. Et
sachez-le : je vais être avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ”. Jésus a chargé ses apôtres
d’annoncer après son départ le message de l’évangile aux hommes de toutes les nations. Le Saint-Esprit allait se servir d’eux pour appeler hors du monde un peuple qui porterait son nom. L’ordre de baptiser au nom
de la Trinité montre bien que le Saint-Esprit est mis sur un pied d’égalité avec le Père et le Fils. Il est Dieu le
Saint-Esprit.
Il est émouvant d’entendre Jésus dire que les croyants ne seraient pas livrés à eux-mêmes. Grâce au
Saint-Esprit que lui et le Père nous ont envoyé, il ne nous laissera pas, il ne nous abandonnera jamais (Hé
13.5). Jusqu’à la fin, il restera auprès de chaque croyant. Cette pensée m’a souvent encouragé dans ces jours
sombres, où l’on voit les forces des ténèbres à l’œuvre dans tant de parties du monde.
Dans le même ordre d’idées, Paul a dit : “ Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et
la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! ” (2 Co 13.14). Ce vœu de bénédiction montre clairement que le Saint-Esprit est un avec le Père et le Fils au sein de la Divinité, non pas selon l’équation un plus
un plus un égalent trois, mais selon l’équation une fois un fois un égale un. Le Saint-Esprit est un avec le
Père et un avec le Fils. Le Père étant Dieu et le Fils étant Dieu, le Saint-Esprit est également Dieu.
Le problème majeur en ce qui concerne la doctrine de la Trinité réside dans le fait que le christianisme se dit monothéiste et rejette le polythéisme, la croyance en plusieurs dieux. Sa réponse est la suivante
: la foi en la Trinité préserve l’unicité de Dieu tout en reconnaissant l’existence de trois personnes au sein de
cette Divinité qui est toutefois d’une seule et même essence. Dieu est un, mais ce Dieu unique n’est pas
simple – il est complexe.
Le sujet l’est aussi, à tel point que notre esprit fini n’est pas capable de le saisir pleinement. Cependant, il est de la plus haute importance d’affirmer ce que la Bible dit et de se taire là où la Bible garde le silence. Dieu le Père est pleinement Dieu. Dieu le Fils est pleinement Dieu. Dieu le Saint-Esprit est pleinement Dieu. Pour la Bible, ce sont des faits. Mais elle ne les explique pas.
Cependant bien des explications ont été suggérées. Certaines semblent logiques, mais ne sont pas en
accord avec la vérité révélée dans les Saintes Ecritures.
C’est le cas d’une hérésie combattue par l’Eglise primitive et connue sous le nom de modalisme. Ses
protagonistes enseignaient qu’à des périodes différentes, Dieu s’est manifesté sous des formes ou modes différents : d’abord comme Père, puis comme Fils et finalement comme Saint-Esprit. Ils pensaient ainsi préserver le Dieu unique du monothéisme. Mais leur notion impliquait que les prières de Jésus étaient adressées à
lui-même. Et elle s’accordait mal avec l’affirmation de Pierre dans Ac 2.33 selon laquelle le Père et le Fils
avaient envoyé le Saint-Esprit. De plus, elle allait à l’encontre de la présentation la plus claire de la Trinité
dans l’ordre de mission de Mt 28. C’est Jésus qui a dit à ses apôtres de baptiser ceux qui se convertissaient
“ au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ”. La construction de la phrase en grec montre bien que Jésus
fait allusion à trois personnes distinctes. Il a donc lui-même enseigné la doctrine de la Trinité.
Nous avons vu jusqu’ici que le Saint-Esprit est une personne, qu’il est Dieu et qu’il fait partie de la
Trinité. Ne pas le reconnaître, c’est se priver de beaucoup de joie et de force. Bien que le Père soit la source
de toute bénédiction et le Fils le moyen par lequel nous y accédons, c’est grâce à l’œuvre du Saint-Esprit en
nous que la vérité devient vivante et opérante dans notre vie.
En conclusion, voici le point sur lequel je voudrais particulièrement insister : Tout ce que Dieu est, le
Saint-Esprit l’est également. On retrouve en lui tous les traits caractéristiques de la Divinité. On peut dire de
lui exactement la même chose que ce que le symbole de Nicée dit de Jésus-Christ : il est vrai Dieu de vrai
Dieu ! Nous nous prosternons devant lui, nous l’adorons, nous lui apportons tout l’hommage qui, selon la
Bible, est dû au Dieu tout-puissant.
Qui est le Saint-Esprit ? Il est Dieu !
(Un Esprit qui rend fort, aimant et réfléchi / Billy GRAHAM / Éd. Ebv / p.13-20)
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Quand le Saint-Esprit viendra
Pendant la rédaction de ce chapitre, ma femme et moi étions assis, un soir, sous la véranda, savourant
la chaleur des derniers rayons du soleil printanier et nous entretenant sur la fraîcheur du vent en fin de journée. Finalement, la conversation porta sur la force mystérieuse du vent.
Il est intéressant de noter que dans la Bible – tant dans le texte hébraïque de l’Ancien Testament que
dans le texte grec du Nouveau – le mot “ esprit ” signifie aussi “ vent ”. Pareil au vent, l’Esprit agit en effet
de différentes manières dans la vie de l’homme et les diverses périodes de l’Histoire.
J’ai été surpris par des tornades au Texas et dans l’Oklahoma. Jeune garçon, j’en ai vues s’abattre sur
mon Etat natal, la Caroline du Nord. J’ai pu ainsi observer la force inouïe du vent.
Le gérant d’une carrière de granit en Caroline du Nord me dit un jour : “ C’est nous qui avons fourni
le granit utilisé pour la construction de la mairie de la ville de New-York. Nous sommes en mesure de soulever plusieurs mètres cubes de blocs de granit de trois mètres d’épaisseur pratiquement à n’importe quelle
hauteur. Grâce à l’air comprimé, nous le faisons avec autant de facilité que s’il s’agissait d’une feuille de
papier ”.
Le vent ou l’air – l’élément invisible qui nous entoure partout, la substance immatérielle dans laquelle
nous mouvons nos bras et nos jambes comme si elle n’existait pas – possède une force incroyable et parfois
terrifiante.
Nous venons de considérer la nature et la personnalité du Saint-Esprit. A présent nous allons nous
pencher sur son œuvre au cours des grandes époques de l’Histoire. Mais auparavant, pour avoir une bonne
optique, nous examinerons quelle a été l’activité du Dieu trinitaire au fil des âges.
La part de mystère qui la caractérise empêche l’esprit humain d’en saisir tous les aspects. Le Père, le
Fils et le Saint-Esprit accomplissent simultanément des fonctions particulières à chacun. Ce n’est, par
exemple, ni le Père ni le Saint-Esprit qui est mort sur la croix du Calvaire. C’est Dieu le Fils. Or, il faut tenir
compte de ces faits, surtout si l’on pense à notre époque et à l’œuvre que Dieu y accomplit.
En étudiant la Bible, on constate que l’Ancien Testament met surtout l’accent sur l’activité du Père et
les Evangiles sur celle du Fils. Par contre, depuis la Pentecôte, et jusqu’à notre époque, c’est l’activité du
Saint-Esprit qui est mise au premier plan. Pourtant, la Bible enseigne aussi que Dieu le Saint-Esprit a été actif durant toute l’histoire de l’humanité, depuis la création du monde. Nous allons donc commencer notre
étude de l’œuvre du Saint-Esprit en examinant brièvement son activité pendant la période précédant la Pentecôte pour nous pencher ensuite sur son ministère particulier depuis cet événement historique.
L’activité du Saint-Esprit de la Création à la naissance de Jésus
Nous avons déjà relevé le fait que le Saint-Esprit a participé à l’œuvre de la Création. Voici ce qu’en
dit Ge 1.2 : “ La terre était comme un grand vide, l’obscurité couvrait l’océan primitif, et l’Esprit de Dieu
agitait la surface de l’eau ”. Le mot hébreu traduit par “ agitait ” signifie littéralement “ couvait ” ou “ planait ”. Comme une poule couve ses œufs pour les faire éclore et produire de nouvelles vies, le Saint-Esprit
se tenait au-dessus du monde à naître afin de remplir le vide de formes multiples de vie. Le résultat fut la
création décrite dans Ge 1 et 2. Ainsi, dès le commencement, l’Esprit de Dieu était activement engagé avec le
Père et le Fils dans l’œuvre créatrice. Quand Dieu “ prit de la poussière du sol et en façonna un être humain ” (Ge 2.7), le Saint-Esprit y a aussi participé. Car nous lisons dans Jb 33.4 ces mots : “ C’est par l’Esprit
de Dieu que j’ai été créé, et c’est son souffle tout-puissant qui me fait vivre ”. Un jeu de mots montre ici le
lien étroit entre l’Esprit de Dieu et notre souffle : le même mot hébreu désigne l’un et l’autre. Le texte de Ge
2.7 affirme aussi que le Seigneur Dieu “ lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et cet homme devint
un être vivant ”. Bien que le terme hébreu traduit ici par souffle ne soit pas le même que celui qui signifie
également “ esprit ”, il est évident, d’après ce passage, que l’homme doit son existence même à Dieu. Et le
souffle divin qui l’a fait entrer dans sa carrière terrestre était en fait le Saint-Esprit, comme nous le dit Jb
33.4.
Le texte de Ps 104.30 nous fait faire un pas de plus dans la compréhension de l’activité créatrice du
Saint-Esprit. Non seulement le voyons-nous à l’œuvre dans la formation de la terre et du premier être humain, mais c’est lui qui continue à être le créateur de la vie : “ Tu envoies ton Esprit, ils sont créés, et tu renouvelles la face de la terre ”. Mais de qui est-il question dans ce texte ? Le contexte (surtout les versets 1826) montre qu’il s’agit des bouquetins et des damans ( 18), des bêtes de forêt (20) et des hommes (23), ainsi
que des animaux petits et grands qui se meuvent sur la terre et dans la mer ( 24-25).
Du temps de l’Ancien Testament, une femme poussée par cette conviction que c’est l’Esprit de Dieu
qui donne la vie, se rendit au sanctuaire de Dieu parce qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfant. Là, d’abord
seule, puis avec l’appui du prêtre, elle supplia Dieu de lui donner un fils. Bien sûr, cette femme connaissait
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comme nous les faits de la vie, même si elle ignorait certains aspects du processus de la procréation qui nous
sont familiers grâce à la science moderne. Mais même à nos yeux, la pénétration du spermatozoïde dans
l’ovule et son résultat, l’apparition d’un être nouveau, restent un mystère – un miracle de la nature. Une telle
description n’est au fond que la façon dont la médecine ou la biologie représente le toucher de Dieu, auteur
de la vie.
L’histoire d’Anne en est un bel exemple. Elle entra dans le sanctuaire pour demander à Dieu un fils.
Héli, le grand prêtre crut d’abord qu’elle était ivre, mais elle lui expliqua que dans son désespoir elle était
venue se confier au Seigneur. Alors Héli lui dit : “ Va en paix. Et que le Dieu d’lsraël t’accorde ce que tu lui
as demandé ” (1 Sa 1.17). Plus tard, Anne devint enceinte et mit au monde un enfant qui allait devenir le prophète Sa. Même si le récit lui-même ne fait aucune mention de l’Esprit de Dieu, nous savons d’après Ps
104.30 et Jb 33.4 qu’une des fonctions du Saint-Esprit est de donner la vie.
Mais le texte de Ps 104.30 ne se contente pas d’affirmer que nous devons la vie au Saint-Esprit. Il
ajoute : “ ... et tu renouvelles la face de la terre ”. C’est aussi Dieu qui nourrit les êtres qu’il a créés.
Les croyants de l’Ancien Testament avaient donc raison de penser que Dieu avait un rôle à jouer dans
la croissance des plantes. C’est grâce à lui qu’ils faisaient de bonnes récoltes : “ C’est toi qui fais pousser
l’herbe pour le bétail, et les plantes que les hommes cultivent. Ainsi la terre leur fournit de quoi vivre ” (Ps
104.14). Dt 28 contient des promesses de bonheur et des menaces de malheur. Si Israël voulait être heureux
dans le pays que Dieu lui avait promis, il fallait qu’il lui obéisse fidèlement. Alors s’accomplirait la promesse : “ Il vous accordera de nombreux enfants et d’abondantes récoltes ” (Dt 28.4). La fête des prémices
célébrée en Israël était une confirmation formelle que c’était à Dieu que le peuple devait l’abondance de sa
récolte. Aujourd’hui, lorsque nous prions avant le repas, nous reconnaissons implicitement que c’est Dieu
qui nous donne notre nourriture.
Mais si c’est Dieu qui bénit, c’est aussi lui qui maudit. Si c’est lui qui sauve, c’est aussi lui qui fait
périr. Dans l’Ancien Testament, c’est souvent le Saint-Esprit qui opère le salut. Il contesta avec l’homme
avant le déluge (Ge 6.3).
Et je crois qu’il le fait encore à notre époque. Car Jésus a dit : “ Ce qui s’est passé du temps de Noé se
passera de la même façon aux jours du Fils de l’homme ” (Lc 17.26). On constate aujourd’hui les mêmes perversions écœurantes, la même déchéance morale, le même rejet des valeurs. Le Saint-Esprit conteste vivement, mais la majorité des hommes n’y prête aucune attention.
De temps en temps, le Saint-Esprit prit possession d’un homme pour sauver son peuple. Dans le seul
livre des Juges, il nous est dit qu’il s’empara d’Othniel (3.10), de Gédéon (6.34), de Jefté (11.29) et de Samson (13.25).
Les trois principales expressions qui dans l’Ancien Testament décrivent l’action du Saint-Esprit dans
la vie de certains hommes sont :
1. Il les revêtit : “ Zacharie fut revêtu de l’Esprit de Dieu ” (2 Ch 24.20).
2. Il reposa sur eux : “ L’Esprit reposa sur eux ” (Nb 11.25).
3. Il les remplit : “ Je l’ai rempli de l’Esprit de Dieu ” (Ex 31.3).
Le Saint-Esprit s’est servi non seulement de juges et de prophètes, mais aussi de rois pour délivrer
Israël. On les oignait d’huile – symbole de l’Esprit qui les revêtait de son pouvoir. Ainsi, après que Sa eut
oint David, “ l’Esprit du Seigneur s’empara de David et fut avec lui dès ce jour-là ” (1 Sa 16.13).
Mais le verset suivant est d’une extrême gravité. Alors que dans le livre des Juges, l’Esprit quittait
souvent l’instrument dont il s’était servi après l’achèvement de sa tâche, il arrivait aussi qu’il se retire de
l’homme de son choix lorsque celui-ci lui avait désobéi. Ce fut le cas de Saul (1 Sa 16.14) et de Samson
(comparer Jg 14.19 avec Jg 16.20). La crainte de voir l’Esprit de Dieu s’éloigner de lui poussa David à prier : “
Ne me prive pas de ton Saint-Esprit ” (Ps 51.13). Evidemment, la plus grande délivrance opérée par Dieu –
notre salut – n’est pas l’œuvre d’un roi oint par les hommes, mais du Messie, l’Oint du Seigneur. Ésaïe nous
rapporte prophétiquement les paroles qu’il allait prononcer : “ Le Seigneur Dieu me remplit de son Esprit,
car il m’a oint ” (És 61.1). Jésus, après avoir lu ces mots, huit cents ans plus tard dans la synagogue de Nazareth, déclara : “ Ce passage de l’Ecriture s’est réalisé aujourd’hui, au moment même où vous l’avez entendu
lire ” (Lc 4.21).
Il n’est pas toujours facile de distinguer le rôle du Père de celui du Fils ou du Saint-Esprit dans
l’Ancien Testament. Mais nous savons que Jésus s’est révélé à certains hommes par des “ théophanies ”,
c’est-à-dire des apparitions du Fils de Dieu avant son incarnation. Nous savons aussi que dans l’Ancien Testament, le nom de Dieu peut désigner n’importe laquelle des personnes de la Trinité.
Pour résumer, nous avons vu que l’Esprit-Saint était à l’œuvre avant la création du monde. Il ne cessa
de renouveler et de nourrir ses créatures. Il fut actif durant toute la période de l’Ancien Testament tant dans
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la nature que parmi son peuple, qu’il a guidé et délivré par le moyen de juges, de prophètes et de rois. Il a
aussi annoncé la venue du Messie, l’Oint du Seigneur.
L’activité du Saint-Esprit de la naissance de Jésus à la Pentecôte
Durant la période décrite par les quatre Evangiles, l’action du Saint-Esprit se concentra sur la personne de Jésus-Christ. Celui-ci fut conçu de l’Esprit (Lc 1.35), baptisé par l’Esprit (Jn 1.32-33), conduit par
l’Esprit (Lc 4.1), oint par l’Esprit (Lc 4.18; Ac 10.38), et revêtu de puissance par l’Esprit (Lc 4.14; Mt 12.27-28).
Par l’Esprit, il s’est offert à Dieu comme sacrifice pour nos péchés (Hé 9.14), par l’Esprit, il a été ramené de
la mort à la vie (Ro 8.11) et par l’Esprit il a donné ses instructions aux apôtres (Ac 1.2).
Un des textes les plus solennels de la Bible est celui qui relate ces paroles de l’ange à Marie : “ Le
Saint-Esprit viendra sur toi et la puissance du Dieu très-haut te couvrira comme d’une ombre. C’est pourquoi on appellera saint et Fils de Dieu l’enfant qui doit naître ” (Lc 1.35). Seuls des gens sceptiques et blasés
ou aveuglés par leur étroitesse d’esprit et leur parti pris pousseront l’incrédulité jusqu’à tourner la chose en
dérision. L’ange dissipe tous les doutes en ajoutant : “ Car rien n’est impossible à Dieu ” (Lc 1.37).
Aux yeux d’un chrétien, l’idée que Dieu le Saint-Esprit n’aurait pas pu faire naître Jésus d’une vierge
est une absurdité. Si l’on croit que Dieu est Dieu et qu’il est le Maître de l’univers, rien n’est trop grand
pour son pouvoir illimité. Dieu fait toujours tout ce qu’il veut.
Lorsqu’il projeta la naissance du Messie, il fit un miracle en éliminant un des maillons de la chaîne
physiologique de la naissance : aucun mâle humain n’y participa. La vie qui se développa dans le sein de la
vierge n’était autre que la vie incarnée du Fils de Dieu qui avait revêtu la nature humaine. La naissance virginale fut un signe tellement extraordinaire que de toute évidence c’était Dieu – et non l’homme – qui fut à
l’origine de l’incarnation. Il y a de nos jours de soi-disant théologiens qui nient celle-ci et rejettent la divinité de Jésus-Christ. Leur attitude est très proche du blasphème contre le Saint-Esprit.
Le Saint-Esprit a aussi fait son œuvre parmi les disciples de Jésus dès avant la Pentecôte. Ceci ressort
de la parole que Jésus leur a adressée : “ Vous le connaissez parce qu’il demeure avec vous ” (Jn 14.17). Jésus a également dit à Nicodème : “ Personne ne peut entrer dans le royaume de Dieu s’il ne naît pas d’eau et
de l’Esprit Saint ” (Jn 3.5). Et il ajouta : “ Vous devez tous naître de nouveau ” (Jn 3.7).
Mais l’activité du Saint-Esprit parmi les hommes du temps de Jésus était différente de celle qu’il déploie aujourd’hui. Car dans Jn 7.37. L’apôtre Jean fait la remarque suivante : “ Jésus parlait de l’Esprit Saint
que ceux qui croyaient en lui allaient recevoir. A ce moment-là, l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce
que Jésus n’avait pas encore été glorifié ”.
La Bible ne précise cependant pas quelle était cette différence. Ce que nous savons, c’est que la venue
du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte fut un événement d’une plus grande envergure que tout ce que les disciples avaient expérimenté jusqu’alors. En tout cas, comme nous venons de le voir, le Saint-Esprit a été à
l’œuvre pendant toute cette période, tant dans la naissance et la vie du Seigneur que dans la vie et le ministère de ses disciples.
L’activité du Saint-Esprit de la Pentecôte à nos jours
Dans le livre des Actes, Luc raconte d’abord comment Jésus est remonté au ciel (Ac 1.9-11). Puis il relate comment le Saint-Esprit est descendu sur terre (Ac 2.1-4). Jésus avait dit : “ Il est préférable pour vous
que je parte, car, si je ne pars pas, celui qui doit vous aider ne viendra pas à vous. Mais si je pars, je vous
l’enverrai ” (Jn 16.7). C’est après l’accomplissement de cette promesse que Pierre a pu dire du Christ glorifié : “ Il a été élevé à la droite de Dieu et il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis : il l’a répandu
sur nous, et c’est ce que vous voyez et entendez maintenant ” (Ac 2.33).
Il y a bien des années, un célèbre explorateur de l’Arctique partit pour une exploration du Pôle Nord.
Après deux longues années passées dans les régions polaires, il rédigea un bref message, le fixa sous l’aile
d’un pigeon voyageur et s’apprêta à lâcher l’oiseau qui devait parcourir les deux mille kilomètres qui le séparaient de la Norvège. L’explorateur regarda autour de lui. Dans cette vaste région désolée, on ne voyait
aucun être vivant. Partout, il n’y avait que de la glace, de la neige et un froid pénétrant qui ne diminuait jamais. Il tint un instant le petit oiseau tout tremblant dans sa main levée, puis il le laissa s’envoler dans l’air
glacial. Le pigeon décrivit trois cercles, puis se dirigea droit vers le sud. Il parcourut des centaines de kilomètres, survolant la vaste étendue des terres et océans pris dans la glace, pour atterrir enfin, tout épuisé, sur
les genoux de la femme de l’explorateur. En le voyant arriver, celle-ci sut que son mari était sain et sauf, làbas dans la nuit noire des régions du Pôle Nord.
Ainsi, la venue de la colombe divine – le Saint-Esprit – apprit aux disciples que leur Maître avait fait
son entrée dans le sanctuaire céleste et s’était assis à la droite de Dieu le Père, son œuvre expiatoire étant
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parfaitement achevée. L’envoi de l’Esprit était l’accomplissement de la promesse de Jésus et en même temps
la preuve que les exigences de la justice de Dieu avaient été satisfaites. L’ère de l’Esprit, qui ne pouvait
commencer avant que Jésus ait été glorifié, avait débuté.
Il ne fait aucun doute que la venue du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte fut un tournant décisif dans
l’histoire des relations de Dieu avec l’humanité. Elle fait partie des cinq événements qui sont au centre
même de l’évangile : l’incarnation, l’expiation, la résurrection, l’ascension et la Pentecôte. Un sixième appartient encore à l’avenir : le retour de Jésus.
Le premier de ces événements, l’incarnation, marqua l’entrée libératrice de Dieu dans l’existence humaine, et cela en tant qu’homme. Le deuxième, l’expiation, permit à Dieu de rester juste, tout en justifiant le
pécheur. Le troisième, la résurrection, prouva irréfutablement que les trois grands ennemis de l’homme – la
mort, Satan et l’enfer – avaient reçu le coup fatal. Le quatrième, l’ascension, montra que le Père avait accepté l’œuvre rédemptrice de son Fils, celle-ci ayant satisfait à ses justes exigences. Le cinquième, la Pentecôte,
confirme que l’Esprit de Dieu est venu accomplir sa mission dans le monde, dans l’église et dans la vie du
croyant.
Le calendrier religieux juif comportait plusieurs fêtes annuelles. A l’occasion de trois d’entre elles,
tous les hommes israélites devaient aller se présenter devant Dieu (Dt 16.16) : lors de la fête de la Pâque, de
la fête des Huttes et de la fête de la Pentecôte.
La fête de la Pâque commémorait la libération miraculeuse des Israélites du long esclavage en Egypte.
Après avoir égorgé un agneau sans défaut (Ex 12.5), chaque père de famille israélite badigeonna de son sang
les deux montants et le linteau de la porte de sa maison. L’agneau fut ensuite rôti et mangé.
Le sang de l’agneau délivra les familles israélites du jugement divin. La Pâque juive eut son ultime
accomplissement dans la mort de Jésus sur le Calvaire. “ Christ a été sacrifié comme notre agneau pascal ”,
lit-on dans 1 Co 5.7.
La lettre aux Hé nous enseigne que de ce fait, nous ne sommes plus tenus d’offrir le sang des boucs et
des taureaux. En versant son sang, Jésus-Christ s’est offert en sacrifice une fois pour toutes pour le salut des
hommes.
La fête des Huttes rappelait à Israël l’époque qui suivit l’exode, durant laquelle le peuple vécut dans
des huttes faites de branchages. On la célébrait après la récolte, ce qui lui a valu son nom de “ fête de la récolte ” (Ex 23.16). Le texte de Jn 7.38 suggère peut-être l’idée que la venue du Saint-Esprit apaisera la soif de
l’homme bien mieux que l’eau qui a jailli du rocher dans le désert ou que la pluie qui a favorisé la récolte.
La Pentecôte était aussi appelée la fête des semaines, parce qu’on la célébrait le jour qui suivait le
passage de sept sabbats – une semaine de semaines – après la fête de la Pâque. Parce qu’elle tombait sur le
cinquantième jour, on lui a donné le nom de Pentecôte, d’après le nom grec pour “ cinquantième ”. La fête
de la Pentecôte coïncidait avec le début de la moisson. Dans Nb 28.26 on l’appelle “ le jour des prémices ”.
Et en fait, le jour de la Pentecôte dans le Nouveau Testament – le jour de la venue du Saint-Esprit – a été
“ le jour des prémices ” par excellence, car ce fut le début de la moisson divine dans le monde – moisson qui
ne s’achèvera que le jour où Jésus-Christ reviendra. La Pentecôte dans le Nouveau Testament marque le début de l’ère du Saint-Esprit qui dure encore aujourd’hui. A présent, c’est lui qui guide les croyants – tout
comme Jésus, de son vivant, guidait ses disciples. Du ciel, Jésus exerce toujours son autorité sur les siens,
mais, étant physiquement absent, il transmet ses directives par son Esprit qui, de son côté, rend la présence
de Jésus réelle. Il assure en quelque sorte l’intérim depuis la Pentecôte jusqu’au retour de Jésus.
Lorsque, peu de temps après ma conversion, j’ai commencé à m’intéresser au Saint-Esprit, une des
premières questions qui s’est posée à moi a été : Pourquoi la venue du Saint-Esprit était-elle nécessaire ? Je
n’ai pas tardé à trouver la réponse dans la Bible. Elle m’a montré qu’il avait une œuvre à faire dans le
monde, dans l’église et dans la vie du croyant.
Le rôle actuel du Saint-Esprit dans le monde
Sa mission est double. D’une part, il doit convaincre le monde de péché, de justice, et de jugement (Jn
16.7-11). La Bible enseigne – et l’expérience confirme – que “ tous ont péché et sont privés de la gloire de
Dieu ” (Ro 3.23). L’homme pécheur ne peut hériter la vie éternelle. Tout être humain qui naît dans ce monde
suit l’exemple d’Adam et est de ce fait un être déchu. Portant en soi le germe du péché dès sa naissance, il
commet des péchés en grand nombre une fois arrivé à l’âge de la raison. En fait, le péché est la racine et les
péchés sont les fruits qu’il produit.
Cependant, l’homme ne se rend pas toujours compte de la gravité de son péché – qu’en particulier celui-ci entrave sa communion avec Dieu. Le rôle du Saint-Esprit consiste donc à travailler l’homme intérieurement jusqu’à ce qu’il prenne conscience de son péché. Car tant que cette œuvre ne s’est pas faite en lui, il
ne peut pas accéder au salut. Lors de nos campagnes d’évangélisation, j’ai vu, pendant que je prêchais, des
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gens sortir en montrant le poing. Je sais qu’ils n’avaient rien contre moi personnellement, mais ils réagissaient ainsi, parce que le Saint-Esprit agissait dans leur cœur et qu’ils en étaient troublés. On a souvent vu ce
genre de personnes revenir plus tard et faire alors le pas vers Jésus.
Mais le Saint-Esprit ne se borne pas à convaincre l’homme de péché. Il le persuade aussi que Jésus a
été fait pour lui justice de Dieu. Il fait comprendre à l’homme pécheur que Jésus est le chemin, la vérité et la
vie, et que nul ne vient au Père que par lui (Jn 14.6).
Le Saint-Esprit convainc aussi le monde de jugement, parce que le Prince de ce monde est jugé, et que
tous ceux qui rejettent l’offre divine de salut le seront également. Lorsque l’apôtre Paul présenta sa défense
devant le roi Agrippa, il lui raconta que lors de sa conversion sur le chemin de Damas, Dieu lui avait précisé
quelle serait sa mission auprès des peuples vers lesquels il l’envoyait : “ Je t’envoie pour que tu leur ouvres
les yeux, pour que tu les ramènes de l’obscurité à la lumière et du pouvoir de Satan à Dieu, afin qu’en
croyant en moi, ils reçoivent le pardon de leurs péchés ” (Ac 26.18).
Au moment de la mort de Jésus, Satan a subi une cuisante défaite. Ce n’est peut-être pas notre impression en lisant le journal ou en ouvrant la télévision, mais le fait est là : Satan est un ennemi vaincu. Il mène
toujours sa lutte implacable et ténébreuse, mais sa destruction totale et sa disparition de la scène du monde
sont imminentes. Toutefois, en attendant, il intensifie son offensive. Dans le monde entier, les chrétiens ont
l’impression qu’un peu partout de nouvelles hordes de démons ont envahi notre planète. Les perversions de
tous genres, la violence, une permissivité sans pareille et mille autres tendances funestes s’étalent au grand
jour dans tous les pays du globe et prennent une ampleur qu’ils n’ont jamais atteinte depuis l’époque de
Noé. Le Saint-Esprit est venu nous montrer ces choses. Car, comme nous le verrons plus loin, la prophétie
biblique, c’est son domaine à lui.
Cependant, l’Esprit de Dieu ne se borne pas à convaincre le monde de péché, de justice et de jugement. Il a aussi pour mission d’y restreindre les progrès de l’impiété. Il a donc un rôle préservateur. Voici ce
que dit l’apôtre Paul : “ Déjà le mystère de l’iniquité est à l’œuvre, il faut seulement que celui qui le retient
encore ait disparu ” (2 Ts 2.7).
Il ressort clairement de l’enseignement biblique que sans la présence du Saint-Esprit, notre planète serait un véritable enfer. Notre société incrédule ne se doute guère de ce dont elle est redevable à l’action restreignante de l’Esprit de Dieu.
Plusieurs théologiens auxquels j’ai parlé récemment, tant en Europe qu’aux Etats-Unis, sont d’avis
qu’au cours de la phase finale de l’époque actuelle, le Saint-Esprit se retirera peu à peu de la scène de ce
monde. Une fois ce retrait achevé, toutes les puissances infernales se déchaîneront contre l’humanité. Celleci verra fondre sur elle des guerres, des violences, des éruptions de folie, des perversions, des haines et des
terreurs dont nous ne connaissons aujourd’hui qu’un faible avant-goût. Les hommes sombreront dans un enfer qu’ils se sont aménagé eux-mêmes. N’étant plus retenu par l’Esprit de Dieu, l’Antichrist régnera souverainement pendant une brève période, au terme de laquelle il sera écrasé par l’éclat de l’avènement du Seigneur Jésus-Christ et de son armée céleste.
Le Saint-Esprit agit aussi au travers du peuple de Dieu que Jésus a appelé “ le sel de la terre ” et “ la
lumière du monde ” dans le Sermon sur la Montagne (Mt 5.13-14). Ces deux métaphores sont bien choisies,
car le sel et la lumière sont deux substances qui opèrent d’une manière silencieuse et imperceptible, mais
dont les effets sont considérables. Ils décrivent l’influence bénéfique que les chrétiens peuvent exercer sur la
société. Nous les croyants, nous avons parfois de la peine à croire que nous avons un impact sur notre entourage. Car nous sommes si peu nombreux, tellement divisés et trop souvent désobéissants. Mais par la force
du Saint-Esprit, nous pouvons restreindre le mal et faire le bien.
Pour pousser plus loin la comparaison, le sel et la lumière sont deux éléments indispensables dans
chaque foyer : la lumière chasse l’obscurité et le sel empêche la putréfaction. La Bible annonce que l’état du
monde ira en s’aggravant au fur et à mesure qu’on approchera de la fin. Le monde n’a pas de lumière propre
et il donne des signes de décomposition rapide. Mais Jésus nous a appris, à nous qui sommes ses disciples,
que malgré notre petit nombre et notre faiblesse, nous devions agir comme le sel et enrayer ce processus de
putréfaction. Les chrétiens qui sont à l’œuvre dans le monde constituent la seule lumière qui brille au sein de
ses épaisses ténèbres spirituelles. Dans les écrits prophétiques de l’Ancien Testament, on lit que la disparition des justes fait partie du châtiment des méchants.
Ceci fait peser sur nous une lourde responsabilité. Ce n’est qu’en voyant nos bonnes œuvres que le
monde saura qu’il y a une lumière qui brille. Ce n’est qu’en observant notre comportement moral qu’il se
rendra compte de ce qu’est le sel. Voilà pourquoi Jésus nous avertit que le sel ne doit pas perdre sa salinité
ni la lumière sa luminosité. Il nous dit : “ Que votre lumière brille ! ” (Mt 5.16) Si vous et moi nous remplissions fidèlement ce rôle, on verrait, en une nuit, se produire une révolution spirituelle profonde dans notre
entourage. Nous les chrétiens ne sommes pas impuissants. Tout en étant dans ce monde, nous avons à notre
disposition la toute puissance de Dieu, qui nous est accordée par son Saint-Esprit.
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Le rôle actuel du Saint-Esprit dans l’église
L’esprit est à l’œuvre, non seulement dans le monde, mais aussi dans l’église. Par le terme “ église ”,
je ne désigne aucune confession particulière (presbytérienne, baptiste, méthodiste, anglicane, luthérienne,
pentecôtiste ou catholique), mais la communauté des croyants dans le sens du mot grec qui signifie littéralement “ le rassemblement des appelés ”.
A l’époque de l’Ancien Testament, la notion d’église était encore un “ mystère ”. Pourtant, le prophète Esaie y fait allusion : “ C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : Me voici ! j’ai mis pour
fondement en Sion une pierre, une pierre éprouvée, une pierre angulaire de prix solidement posée ” (És
28.16).
Le Nouveau Testament parle de Jésus-Christ, “ pierre choisie et précieuse devant Dieu ” sur laquelle
les croyants s’édifient “ comme des pierres vivantes pour former une maison spirituelle ” (1 Pi 2.4-5). Ailleurs, Jésus est présenté comme la “ tête de l’église, qui est son corps ” (Ép 1.22-23). Il est le chef de l’église
universelle, comme il l’est aussi de chaque assemblée locale de croyants. L’homme qui s’est repenti de son
péché et qui a reçu Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur de sa vie est un membre de son corps et fait
partie de son église. Elle est donc plus qu’une organisation religieuse. Elle est un organisme dont la tête est
Jésus-Christ et qui est vivant, chaque membre participant à la vie de son chef.
Quel est le rôle du Saint-Esprit dans l’église? En premier lieu, la Bible nous dit que l’église lui doit
son existence. “ Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit, pour être un seul corps, soit Juifs, soit
Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit ” (1 Co 12.13).
En deuxième lieu, c’est par l’Esprit que Dieu vit dans l’église. “ Dans l’union avec lui (Jésus-Christ),
vous faites partie vous aussi de la construction pour devenir avec tous les autres une maison dans laquelle
Dieu habite par son Esprit ” (Ép 2.22). Aujourd’hui, Dieu n’habite plus dans un temple fait par la main des
hommes. Mais si nous savons que Dieu est personnellement présent dans nos réunions d’église, le culte que
nous lui offrons en sera enrichi.
Un point concernant la relation entre Jésus et le Saint-Esprit a besoin d’être clarifié. La Bible parle de
“ Christ en nous ”, et certains chrétiens ne comprennent pas bien ce que cela signifie. En tant que Dieuhomme, Jésus a un corps glorifié. Et partout où il est se trouve aussi son corps. Dans ce sens, en tant que
deuxième personne de la Trinité, il se trouve actuellement à la droite de Dieu le Père.
Mais dans Ro 8.10 nous lisons : “ Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché ”. Et dans Ga 2.20. Paul déclare : “ Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ”. Il ressort clairement de ces versets que Christ est en nous, lorsque le Saint-Esprit est en nous. Christ habite dans nos
cœurs par la foi. Mais en fait, le Saint-Esprit est la personne de la Trinité qui demeure en nous. Il a été envoyé par le Fils qui est parti, mais qui reviendra un jour en personne et que nous verrons alors de nos yeux.
Les chrétiens sont effectivement la demeure du Saint-Esprit. Mais hélas, ce qui leur manque souvent,
c’est le fruit de l’Esprit. Ils ont besoin d’être vivifiés, d’être animés d’une vie nouvelle. C’est ce que m’a fait
comprendre avec vigueur l’évêque ougandais Festo Kivengere. Dans un article décrivant le réveil remarquable qui a touché l’Afrique orientale, il écrit : “ Je voudrais vous faire part de l’œuvre glorieuse du SaintEsprit qui a fait don d’une vie nouvelle à une église morte… Appelez-la comme vous voudrez – renouveau,
retour à la vie ou autrement encore; le Seigneur Jésus-Christ, avec la puissance de sa résurrection et par la
force du Saint-Esprit s’est mis à visiter une église qui ressemblait à des ossements éparpillés… Cela peut
surprendre certains d’entre vous… que l’on puisse être évangélique et desséché, mais la chose est possible.
Puis Jésus vint… L’attrait, l’accroissement de la puissance vint d’une présentation très simple du Nouveau
Testament, et le Saint-Esprit nous arracha, hommes et femmes, moi-même y compris, à notre isolement et
nous conduisit au centre, à la croix. Le thème du réveil en Afrique orientale était la croix, et nous en avions
grandement besoin… Le Saint-Esprit sortit hommes et femmes de leur isolement et nous changea – nos péchés nous apparurent dans la lumière éblouissante de l’amour de Dieu, et nos cœurs se mirent à fondre ”.
J’ai un cher ami qui est pasteur en Floride. Il a obtenu ses diplômes d’une des universités les plus
prestigieuses de l’Est des Etats-Unis. Il a été pasteur d’une église en Nouvelle-Angleterre. Ses études très
poussées ont fini par faire de lui un agnostique, bien que tout au fond de lui-même il crût encore. Il m’a raconté qu’il a vu son église s’amenuiser de semaine en semaine. Son ministère manquait de force et
d’autorité. Puis un jour, à la suite d’une série d’événements, il accepta la Bible comme la Parole infaillible
de Dieu. Il se mit à vivre et à prêcher avec puissance. Le fruit de l’Esprit devint visible dans sa vie, et la
puissance de l’Esprit dans son ministère. Son église commença à s’épanouir comme une rose, et les gens accoururent de toute la région pour l’entendre prêcher.
En troisième lieu, le Saint-Esprit confie des dons à certaines personnes dans l’église “ pour le perfectionnement des saints, et cela en vue de l’œuvre du service et de l’édification du corps du Christ ” (Ép 4.12).
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Comme nous allons examiner ces dons de plus près, dans les chapitres ultérieurs, il suffit de dire ici que le
Saint-Esprit accorde un don ou un autre à chaque chrétien au moment où celui-ci reçoit Jésus-Christ. Aucun
chrétien ne peut dire : “ Je n’ai pas de don ”. Car tout croyant tient au moins un don du Saint-Esprit. Une des
faiblesses des églises actuelles provient du fait qu’elles ne savent pas reconnaître, cultiver et utiliser les dons
de leurs fidèles.
J’ai un autre ami qui est pasteur d’une église sur la côte ouest des Etats-Unis. Un dimanche il distribua une feuille blanche à chaque personne dans son auditoire en disant : “ J’aimerais qu’au cours de la semaine vous étudiiez la Bible, réfléchissiez et priiez pour découvrir le don que vous avez reçu du SaintEsprit. Ecrivez-le ensuite sur cette feuille de papier que vous allez me rendre dimanche prochain ”. Plus de
quatre cents feuilles lui furent remises la semaine suivante. Sur certaines ne figurait que le nom d’un don,
sur d’autres celui de deux ou trois, et sur d’autres encore la mention : “ Je ne sais pas ”. Mais le résultat fut
une mobilisation de toute la communauté. On se mit à exercer ses dons, l’église commença à croître et ses
membres connurent une nouvelle vitalité spirituelle. Auparavant, les fidèles s’attendaient à ce que le pasteur
ait tous les dons et à ce qu’il fasse tout le travail dans l’église. Ils n’étaient que des spectateurs. A présent,
ils avaient compris qu’ils étaient tenus à exercer leurs dons, comme leur pasteur l’était à exercer les siens.
Le rôle actuel du Saint-Esprit dans la vie du croyant
Après nous être penchés sur l’œuvre du Saint-Esprit dans le monde et dans l’église, nous allons examiner celle qu’il accomplit dans la vie du croyant. C’est tout d’abord lui qui éclaire son esprit : “ A nous,
Dieu nous l’a révélé par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu ” (1 Co 2.10). “ Et ne
vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence ” (Ro
12.2). “ Et soyez renouvelés par l’Esprit dans votre intelligence ” (Ép 4.23).
Dans sa brochure Your mind matters, John Stott souligne le fait qu’il est important de laisser Dieu développer et utiliser notre esprit renouvelé au moment de notre conversion. Voici ce qu’il dit : “ Personne ne
voudrait d’un christianisme purement intellectuel, dénué de chaleur et de joie. Mais cela signifie-t-il que
nous devions à tout prix éviter “ l’intellectualisme ” ? … Que le ciel nous garde de vouloir remplacer un zèle
sans connaissance par une connaissance sans zèle.
L’intention de Dieu est que nous ayons les deux : un zèle éclairé par la connaissance et une connaissance enflammée par le zèle. Un jour, j’ai entendu le Dr John MacKay dire, lorsqu’il était encore Président
du séminaire de Princeton : “ Un engagement sans réflexion est du fanatisme en action. Une réflexion sans
engagement, par contre, est la paralysie de toute action. ”
Le Dr. Stott montre à quel point ceux qui préconisent “ l’expérience au lieu de la doctrine. sont dans
l’erreur. Voici ce qu’il dit : “ Une telle attitude nous fait placer notre vécu subjectif au-dessus de la vérité
révélée par Dieu ”. Le rôle du Saint-Esprit consiste à lever le voile que Satan a jeté sur notre esprit et à
l’éclairer pour qu’il comprenne les choses de Dieu. Il le fait surtout lorsque nous lisons et étudions la Parole
de Dieu qu’il a lui-même inspirée.
Le Saint-Esprit ne se borne pas à éclairer l’esprit du chrétien. Il habite aussi dans son corps. “ Ne savez-vous pas ceci : votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et
que vous n’êtes pas à vous-mêmes? ” (1 Co 6.19).
Si nous les chrétiens, nous étions conscients qu’en la personne de son Esprit, c’est Dieu lui-même qui
a établi sa demeure dans notre corps, nous ferions davantage attention à ce que nous mangeons, buvons, regardons ou lisons. Il n’est pas étonnant que Paul ait dit : “ Je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur, après avoir prêché aux autres, d’être moi-même disqualifié ” (1 Co 9.27). Paul disciplinait son
corps pour ne pas encourir la désapprobation de Dieu. Et nous? Ne devrions-nous pas nous jeter à genoux et
implorer le pardon de Dieu pour nos négligences dans ce domaine?
Le Saint-Esprit exerce encore bien d’autres fonctions dans la vie du croyant. Mais comme j’en reparlerai plus loin, je n’en mentionnerai que quelques-unes très brièvement. Le Saint-Esprit console le croyant
(Ac 9.31), il le guide (Jn 16.13) et le sanctifie (Ro 15.16). Il dit à ses serviteurs ce qu’ils doivent prêcher (1 Co
2.13) et dirige les missionnaires vers leur champ de travail (Ac 13.2). Il vient au secours de notre faiblesse (Ro
8.26) et va jusqu’à montrer au croyant où il ne doit pas aller (Ac 16.6-7).
On peut dire grosso modo que le rôle du Saint-Esprit parmi les hommes, pendant les trois grandes périodes de leur histoire, se résume en trois prépositions : sur, avec et en. A l’époque de l’Ancien Testament, il
vint sur certains croyants, choisis par Dieu pour une tâche particulière, et reposa sur eux pendant un laps de
temps limité (Nb 11.25). Les Evangiles affirment qu’il était avec les disciples, parce qu’en la personne de Jésus-Christ (Jn 14.17). A partir d’Ac 2, il est en chaque membre du peuple de Dieu (1 Co 6.19).
Article 25.A -- page 11
(Un Esprit qui rend fort, aimant et réfléchi / Billy GRAHAM / Éd. Ebv / p.21-35)
Article 25.A -- page 12
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