Le bonus logement a incité les ménages à opter pour l’acquisition de leur
logement. Celle-ci permet au ménage de se protéger contre les fluctuations du
marché immobilier, mais également de se constituer un patrimoine immobilier
souvent considéré comme le 4ème pilier de la pension afin de compenser les
faibles niveaux de pension attendus ces prochaines années. Même si des
politiques de location doivent être développées en parallèle, en étudiant des
pistes de financements alternatifs (exemples : gestionnaires locatifs
institutionnels), les politiques d’acquisition ne peuvent être modifiées à brève
échéance.
La CCW insiste surtout sur le maintien (y compris pour les nouveaux contrats) du
bonus logement, nouvelle compétence transférée du fédéral. Ce maintien
coûtera moins cher à la Région que la réparation des dégâts que sa mise en cause
provoquerait. Une éventuelle évolution ou adaptation à long terme du
mécanisme du bonus logement ne pourrait résulter que d'une réflexion en
profondeur sur la fiscalité immobilière (TVA réduite) et seulement dans le
contexte d’une reprise confirmée du marché de la construction et de l’économie
dans son ensemble.
La construction et le marché immobilier sont très sensibles à la fiscalité. Toutes
modifications défavorables de la fiscalité immobilière enverraient un signal
négatif qui risquerait d’affecter le marché immobilier wallon déjà durement
touché actuellement et serait un danger pour l’économie wallonne dans son
ensemble (cfr cas des Pays-Bas). Soulignons que l’effet richesse lié à la
valorisation du patrimoine immobilier des propriétaires veut que les
propriétaires consomment davantage quand la valorisation de leurs biens est
haute. Mais l’effet richesse inversé peut être pire, et en cas de retournement du
marché immobilier : les propriétaires se sentent appauvris et consomment
moins. Un effondrement du marché immobilier, surtout en période de basse
conjoncture comme actuellement, serait une catastrophe tant pour la confiance
globale des ménages que pour les recettes des finances publiques.