Valorisation des campagnes à la mer
Navires Ifremer - IRD - IPEV
configuration de sites qui permet de réaliser des profils transversaux à travers la totalité de la marge et de mieux
contraindre la géométrie des interfaces sismogènes le long desquelles s’effectue la plus grande part de
l’accumulation des contraintes sismiques.
Le projet ANR ARC-VANUATU (projet Catastrophes Telleriques, financé par l'Agence Nationale de la Recherche
de 2007 en 2010) avait pour but de comprendre les mécanismes à l’origine des éruptions volcaniques et des forts
séismes en contexte de subduction, des relations entre dynamique de la subduction et cycles éruptif et sismique, et
de chercher des signaux pour aider à la prévision de tels aléas destructeurs. Le projet est composé de plusieurs
expériences multidisciplinaires sur le segment central de Vanuatu et le volcan de Yasur, entre 2007 et 2011. La
section centrale de l'archipel de Vanuatu a été choisi pour les études géodynamiques, qui sont:
des mesures géodésiques continues sur les édifices et à travers la marge, afin de déterminer les déformations
lors des pulsations volcaniques et du cycle sismique et de mettre en évidence d’éventuelles déformations
transitoires et signaux précurseurs ;
l'utilisation des coraux afin d’établir la chronologie des éruptions pour préciser les cycles éruptifs, de
déterminer les mouvements verticaux inter, co et post sismique, et d’identifier la segmentation de la marge et
les zones potentielles de rupture;
des mesures sismologiques pour l’étude des structures (réservoir et conduit, interface de subduction, plaque
chevauchante) et de la distribution de la séismicité.
VANARC-OBS fait partie de l'expérience sismologique de ARC-VANUATU. Le réseau sismologique (Figure 3)
se situe dans la région au-dessus de la zone inter-plaques bloquée ou aucune rupture majeure n’est intervenue
depuis le seisme d’août 1965. Cette région s’étend depuis la moitié sud de Santo jusqu'à la partie nord de Malicollo,
couvrant les deux blocs sismotectoniques les plus actifs. En se focalisant uniquement sur ces deux blocs, cette
étude réalisera un dispositif dense de mesure capable de résoudre la géométrie de la zone sismogène, ici très peu
profonde. Plusieurs études sismologiques de l'archipel de Vanuatu ont déjà été faites, mais jamais avec une telle
résolution, celle-ci devrait nous permettre d'isoler les aspérités dans la zone sismogène. Ces informations aideront
dans l'interprétation des données géodésiques récoltées depuis plus d’une décennie et qui seront encore collectées
de manière très dense pendant la durée du projet ANR. Les mesures seraient à une échelle assez fine pour discerner
les variations de déformation au sein d’un segment de subduction. Les études antécédentes nous permettent de
savoir où mettre les instruments pour couvrir un bloc entier, qui est bloqué depuis un long moment.
2 – Rappel des objectifs
L'objectif principale des missions VANARC-OBS est de compléter le réseau sismologique terrestre, afin d'obtenir
une couverture uniforme sur deux blocs sismotectoninques jusqu'a l'interface entre les plaques. Cette étude adresse
les questions suivantes: 1) où et comment se passe la relaxation asismique des contraintes? 2) quelles sont les
régions où l’on peut s’attendre à de gros séismes? et 3) Quels sont les mécanismes qui se superposent à la
déformation élastique et contrôlent la formation du relief tectonique à long terme ?
Ces données fourniront aussi d’importantes contraintes pour des inversions sur la distribution des glissements dans
la zone de rupture (Salichon et al., 2003). Simultanément, des données GPS hautes fréquences vont être acquises
pour nous permettre de suivre la microsismicité et l’activité sismique de trémor pendant les “glissements
silencieux”, ainsi que pour localiser ces zones de glissement. Ces données seront également utiles pour la
caractérisation probabilistique du risque sismique. Ce risque est calculé comme la probabilité d’excéder un
mouvement du sol donné dans une période temporelle d’intérêt (e.g. sur 50 ans, la durée de vie moyenne pour un
bâtiment conventionnel). Les résultats de ces études sont utilisés par les ingénieurs en charge de concevoir les
constructions parasismiques et par les autorités en charge de la gestion des risques sismiques. Deux études
probabilistiques ont été menées récemment au Vanuatu : une étude de site à l’échelle de la capitale Port-Vila
(Shorten et al. 2001), et une étude régionale à l’échelle de l’arc insulaire (Suckale et al., in prep). Ces études ont
donné des résultats très différents sur l’accélération maximale attendue. Un des principaux problèmes rencontré
pour l’estimation étant l’identification des zones sismiques.