histoire

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LES
DIFFÉRENTES
D’HISTOIRE
PERIODES
SOMMAIRE :
CHAPITRE 1 : LES HOMMES DE LA PRÉHISTOIRE
CHAPITRE 2 :L’ANTIQUITÉ DES CELTES AUX GALLO-ROMAINS
CHAPITRE 3 : LES DEBUTS DU MOYEN AGE : MEROVINGIENS ET
CAROLINGIENS EN OCCIDENT, ISLAM EN ORIENT
CHAPITRE 4 : LE TEMPS DE LA FÉODALITÉ
CHAPITRE 5 :L’AFFIRMATION DU POUVOIR CAPÉTIEN
CHAPITRE 6 : LA DOMINATION EUROPÉENNE AU TEMPS DE
L’ABSOLUTISME ROYAL
CHAPITRE 7 : RÉVOLUTION, EMPIRE ET RÉPUBLIQUE : DES DROITS
DE L’HOMME AU CITOYEN
CHAPITRE 8 : LE 2Oème SIÈCLE : DESTRUCTION ET ÉMANCIPATION
DE L’HOMME
CHAPITRE 1 :
PRÉHISTOIRE
LES
HOMMES
DE
LA
I) UN TRÈS LONG PALEOLITIQUE : L’INVENTION
DE L’HOMME
La préhistoire s’intéresse à la vie des hommes depuis l’apparition de
leurs plus anciens ancêtres jusqu’à la découverte de l’écriture en
Mésopotamie et en Égypte vers 3300 ans avant JC.
A. De Lucy à l’homme de Tautavel
-Lucy =hominidé, bipède, mange racines, fruits et feuilles,
=australopithèque, trouvée en Afrique Orientale= foyer de dispersion de
l’hominisation.
-l’Homo Habilis= adroit et habile, première représentation de l’espèce
humaine debout, courbé, 1m20, crâne double à celui de l’Australopithèque,
dents +/- = homme.a inventé l’outil taillélui permet de manger de la
viande crue prélevée de cadavres d’animaux, on ne sait pas si il parlait,
vivait dans les arbres comme l’Australopithèque, a probablement inventé
les abris et les cabanes.
-l’Homo Erectus : rien ne prouve que c’est un descendant de l’Homo
Habilis. Homme qui se tient droit, va hors de l’Afrique et peuple l’Asie et
l’Europe il y a plus d’un million d’années. Homme le plus ancien d’Europe :
ex : Homo Antecessor trouvé en Espagne (-800000 ans), Homme de
Tautavel trouvé en 1971 dans la Caune, grotte de l’Arago vers Perpignan
(-450000 ans). Plus grand que les premiers hommes, 1m50, fabrique des
outils élaborés : biface et hachereaux, vit en petits groupes nomades
selon le gibier marque l’Europe avec la maîtrise du feu (- 500000 ans) et la
découverte de la chasse (-300000 ans). N’a pas domestiqué le feu !
-l’Homme de Neandertal: -130000 ans, = homo sapiens archaïque, parfois
pratique le culte des morts avec les premières sépultures et avec
offrande:outils, animaux,fleurs .Peut être inventeur du chant, inventeur
d’une sorte de communication .Progressivement remplacé par notre
ancêtre du Proche Orient: Homo Sapiens Sapiens= Homme de Cro Magnon.
B. L’invention de l’art : le paléolithique supérieur
-Homo Sapiens Sapiens : 1m70, même crâne, front, menton que
l’homme, omnivore, met au point une vrai industrie osseuse : harpon,
hameçon et de nouvelles techniques de la taille de la pierre et de chasse :
invention de l’arc et des flèches.
Son adaptation au milieu se manifeste par :*le choix du gibier, diversifie
son régime alimentaire : petit mammifère et poissontout cela lui permet
de supplanter l’homme de Néandertal.*type d’habitation : hutte de
campement saisonnier, tente de peau, cabane en os.
-caractéristiques de cette période =l’art. Vénus =petite statuette
féminine en ivoire, gravure, sculpture, peinture pariétale ex : Grottes de
Lascaux. Ces formes artistiques premières en Occident, pourraient
revêtir une signification chamanique et religieuse : les hommes de la
préhistoire auraient reconnu des pouvoirs de prédiction, de protection et
de guérison aux chamanes capables d’entrer en contact avec les esprits.
Cet art décline avec les début du Mésolithique marqué par un
réchauffement climatique (de -10000 à - 8000) : modification de la
végétation et de la faune, disparition d’espèces : mammouths, rhinocéros
laineux, migration des animaux comme les rennes qui vont au Nord.
II) LA RÉVOLUTION NÉOLITHIQUE : L’HOMME
PRODUCTEUR
A .Des influences proches orientales
Les régions du Proche Orient (Mésopotamie, Palestine, Syrie…)
fournissent les plus anciens éléments de néolithisation : céréale : blé,
orge, millet et espèce domestique : mouton et chèvre qui n’existait pas en
Europe. Les néolithiques se répandent par deux voies en Europe :*
cabotage en Méditerranée Occidentale, * une diffusion le long de Danube
et du Rhin, puis dans le Bassin Parisien.
Les pratiques agricoles: agriculture et élevage, la céramique, l’habitat
sédentaire en village sont caractéristiques, tout comme les statuettes
féminines sans doute liées au culte de la fécondité et l’invention du
mégalithisme, lui-même lié au culte astronomique essentiel aux rythmes
agraires.
B. Agriculture et élevage : la maîtrise des surplus et des
hiérarchies sociales.
La production de céréales a de nombreuses conséquences sociales :
le stockage des céréales (amphore/ grenier) permet l’accumulation des
richesses et concentration du pouvoir dans les premières cités-Etats. La
production de surplus alimentaires permet à certaines catégories
d’hommes de se concentrer à d’autres tâches, sacrées et profanes. Des
caste/métiers/nouvelles fonctions se mettent en place avec la
constitution de forte hiérarchie autour des rois/prêtres et guerriers.
C. L’âge des métaux : des progrès pour l’agriculture et la
guerre.
Le Chalcolithique (-2200) et l’âge du bronze (-1800) marque
l’apparition de sociétés nouvelles, protohistorique et la fin de la
préhistoire. Les sociétés se hiérarchisent de plus en plus : la richesse de
certaines sépultures, individuelles avec bijoux et colliers. Ces chefs
arbitrent des tensions croissantes entre les classes de la société, où
grandit l’influence des artisans, forgerons, commerçants,l’ occupation des
terres devient de plus en plus dense avec amélioration des techniques
agricoles: faucille en bronze, invention de la roue et de l’araire. Mais c’est
grâce à la technologie du fer que s’affirme puissance et richesse des
princes celtes à partir du 8 ème siècle avant J C.
CHAPITRE 2 :L’ANTIQUITÉ DES CELTES AUX
GALLO-ROMAINS
I) LA GAULE CELTIQUE : UN CHAOS OU UNE
PREMIÈRE CIVILISATION PROTO-URBAINE
A. Des Indo- Européens conquérants : une civilisation de la
guerre appuyé sur le fer
-les celtes : constituent un rameau occidental des IndoEuropéens : différents peuples dont les langues sont apparentées. Dès le
8ème siècle, surtout à partir du 5ème, ils migrent vers l’Ouest, le Nord, le
Sud et le Sud- Est jusqu’en Turquie à partir d’un secteur originel bavarois.
Pendant quatre siècles, des longs convois errent sur les routes sans but
précis, rencontrant la résistance des Indigènes ex : les Ibères au Sud de
la basse vallée du Rhône et celle des Ligures à l’Ouest et à l’Est.
Originaires de l’Est de l’Europe, s’installent en Angleterre et en Espagne.
Se sédentarisent sur l’actuel territoire français et deviennent les Gaulois.
Ils sont connus pour leurs compétences dans le domaine de l’agriculture et
de l’élevage. Ils produisent et exportent dans tout le monde antique la
viande de porc et de sanglier qu’ils traitent en salaison. Ce sont aussi de
bons artisans, métallurgistes, bijoutiers, verriers. Sur le^plan religieux ils
sont polythéistes et pratiquent le sacrifice humain. Ils ne constituent pas
un peuple uni, mais ce sont différentes tribus dont les territoires ne sont
pas définis ce qui provoque beaucoup d’affrontements.
-Les indigènes ne disparaissent pas, ne sont pas exterminés mais se
mêlent aux arrivants dans un processus de colonisation et d’acculturation.
Les Celtes s’imposent grâce à leur maîtrise du fer ex : épée à double
tranchant. Société bâtie sur les valeurs guerrières, excluant la paix et
n’ont pas peur de la mort.
B. Des dizaines de cités celtes dans un Hexagone multiethnique
-La cité de l’Antiquité= civitas=territoire contrôlé par le peuple.
Territoire délimité par des frontières naturelles. Le peuple celte est
dirigé par un roi- chef, puis après leur renversement, par une aristocratie
de grands propriétaires terriens, dominant les autres classes de la
société gauloise.
a- Les hommes libres
*Ce sont des artisans de grandes qualités, occuper au travail du
métal, du verre, du bois. Bons céramistes et potiers : les premiers à
fabriquer le savon.
*ce sont aussi des paysans qui bénéficient d’un outillage en fer, dont le
soc de l’araire permet de travailler la terre lourde.
b- Les esclaves
Ils sont au service des aristocrates et des hommes libres.
-L’aristocratie associe son pouvoir sur sa prépondérance économique,
militaire et religieuse. Tire profit du commerce avec les douanes et les
péages. Sa force militaire se mesure au nombre d’ambactes et de
dépendants =clientèle d’homme libre recherchant une protection. Chaque
année l’assemblée des aristocrates délègue le pouvoir exécutif et
judiciaire à un magistrat élu =le vergobret.
Les druides recrutés dans l’aristocratie, exempt de la guerre et des
impôts, contrôlent les lieux et les manifestations du sacré. Leur force
divinatoire est mise au service de la justice et de la politique dans
l’enseignement des jeunes aristocrates : enseignement oral mais les Celtes
connaissaient l’écriture, l’alphabet grec.
-Des cités celtes divisées et peu organisées : pas d’état, ni un empire, ni
une fédération de cité. Quand les celtes cessent leur expansion, quelques
notables se développent en organisant leur territoire ex : villes fortifiés :
Gergovie, Alésia. Un véritable urbanisme structure l’organisation en
damiers des rues sur le modèle des villes coloniales grecs. Les fondations
des maisons édifiées en torchis et clayonnage sont en pierre et abrite
plusieurs pièces. Des monuments publics et des places se trouvent à
l’entrée de la ville. Villes= centres artisanaux, religieux, carrefour
commerciaux où siège l’aristocratie.
C. La fondation de Massalia : l’entrée de l’hexagone dans
l’histoire (-600)
Avant la proto- histoire= âge des métaux et maîtrise de l’écriture.
En faite l’histoire de la Gaule commence avec Jules César.
-Massalia= grande colonie phocéenne grecque qui colonise le littoral
méditerranéen. La présence grecque diffuse la monnaie, l’olivier et la
vigne. Ces fondations urbaines grecs stimulent les relations commerciales
et culturel entre les peuples celtes et le monde grec.
Ces routes à longue distance de l’Étain et de l’Ambre traversent la Gaule
et nourrissent en particulier la puissance Averne qui contrôle l’axe du
Rhône. Les influences grecs se retrouvent dans l’alphabet, dans les
traditions homériques grecs, dans la similitude urbaine entre acropole et
oppidum : la civilisation celte est en partie hellénisé tout comme la
civilisation romaine, ce qui favorisera la symbiose gallo-romaine.
II) LA GAULE GALLO- ROMAINE : L’INVENTION
DE L’ÉTAT
A. La Gaule : une création des romains avec Jules César
Alors qu’ils se reconnaissent et s’appellent celtes, Jules César
donne le nm de Galli (gaulois) au peuple celte installé entre l’Atlantique et
le Rhin. Les appels au secours de Marseille menacer par les celtes et les
ligures, provoquent les premières interventions durables de Rome au-delà
des Alpes dans le territoire de la Gaule Transalpine.
* -122 : première colonie romaine Narbonne, création de la Province,
future Provence, de Gaule Transalpine qui accélère les échanges
économiques entre la Gaule celtique et Rome. CARTE 1
* de -58 à - 52 : conquête de la Gaule par César qui veut s’emparer du
pouvoir à Rome. César intervient sur la demande de cités celtes alliées à
Rome, les Eudens, dont le territoire est ravagé par une avant garde
germanique, les Ariovistes. César attaque à la périphérie de la Gaule
celtique, au nord et à l’Ouest des cités celtes désunies et souvent aidés
de contingents et de chefs gaulois. C’est la lourdeur des tribus et la
trahison des traités qui provoquent pour la première fois la révolte de
nombreuses cités gauloises. En -52, dont le chef Averne Vercingétorix,
prend la tête, jusqu’à sa défaite à Alésia en - 52.
* -49 : Marseille perd l’essentiel de ses privilèges et son territoire.
CARTE 2
La conquête romaine poursuivie sous le règne de l’empereur Auguste,
permet la première unification étatique du territoire gaulois et une
première définition géographique. La Gaule s’étend de l’Atlantique au Rhin
avec les provinces de Germanie comme zones tampons entre l’empire et le
monde barbare. Coupure entre le Nord et le Sud de la Loire plus romanisé
plus urbanisé, plus proche d’une civilisation latine.
La Gaule est divisée en cinq provinces : la Narbonnaise, l’Aquitaine, la
Lyonnaise, la Belgique et la Germanie, administrées par un préfet qui
assure la communication avec Rome. Lugdunum, Lyon, est la nouvelle
capitale de la Gaule romaine.
Certains romains obtiennent le droit de cité qui en fait des citoyens
romains : ont le droit de voter. Les plus riches peuvent participer à la vie
politique, administrative ou judiciaire. Le statut des esclaves ne leur
permet pas de devenir citoyen romain.
B. Les Gallo- Romains : une symbiose éthique et culturelle.
La conquête romaine a entraîné des bouleversements considérables,
une romanisation des pays celtes, partie intégrante de l’empire romain :
-construction d’un vaste réseau routier pavé par l’armée qui unifie le
territoire des Gaules. Les camps de soldats sont à l’origine des villes ex :
Strasbourg. Des vétérans sont installés sur des terres confisquées ou de
nouvelles colonies romaines.
-De nombreuses villes sont crées; toutes organisées autour d’un urbanisme
romain : le centre, le forum où se croise les deux axes principaux de
circulations Nord- Sud et Est- Ouest : cardo et decumanus, centre
politique : curie et basilique, et religieux : capitole de la ville, des
monuments urbains de l’ostentation : évergétisme de la rhétorique : écoles
municipales, du loisirs à partir de surplus du commerce et de l’exploitation
de la terre.
- Le culte impérial se diffuse au niveau municipal et provincial. Mais la
conquête romaine a su s’appuyer sur les anciennes aristocraties gauloises
pour durer et assimiler progressivement les différentes ethnies
présentes en Gaule.
_Les élites gauloises font tout pour s’intégrer dans les couches
dirigeantes de l’empire : prennent des noms romains, recherche une
promotion sociale et politique et la citoyenneté romaine : accordé à tous
les hommes libres de l’empire en 212 par l’empereur Caracalla. Pour la
première fois en Gaule, une classe de riche industriel commerçant
prospère.
-Une symbiose religieux se manifeste : le druidisme disparaît au profit
des religions orientales dont le christianisme. Implantés au 2ème siècle, il
pénètre dans les villes et campagnes grâce au zèle d’évêques. Jusqu’au
3ème siècle, le christianisme est persécuté, les fidèles refusant
notamment le culte dû à l’empereur. En 313, l’édit de Milan de l’empereur
Constantin tolère la nouvelle religion. A la fin du 4ème siècle, l’empereur
Théodose interdit les sacrifices aux dieux païens et les Jeux Olympiques
et proclame le christianisme seule religion de l’empire.
-Le latin se diffuse et supplante les dialectes celtes.
Cette romanisation marque profondément le paysage par les villes, les
ouvrages d’art, les villas, la cadastration du territoire. Elle marque aussi
durablement la civilisation à partir du début du 4ème siècle, colons et
esclaves chassés entrent dans la dépendance du maître : les plus pauvres
entrent dans la patronage des plus puissants. Être paysan devient une
condition héréditaire. En ville l’obligation d’impose de reprendre le métier
de son père. Il s’agit de fixer les individus sur le sol et dans leurs
conditions pour faire face aux invasions et aux troubles sociaux. Ces
hommes libres qui recherche la protection d’un patron et se mettent à son
service, c’est la préfiguration du monde médiéval.
C; Dès le 3ème siècle, de nouveaux peuples barbares
s’installent en Gaule.
Dès le milieu du 3ème siècle, des peuples germains : Francs, Alamans,
franchissent les limes et pillent les régions à l’ouest du Rhin. Dès 288,
l’empereur accepte l’installation de soldat francs dans le Nord des
Gaules : c’est le début d’un processus d’acculturation des francs, des
tribus germaniques païennes. Les prisonniers germains sont incorporés
dans l’armée romaine et servent à repeupler les campagnes, comme
paysans astreints au service militaire : letes.
-Francs et Wisigoths aux côtés des Romains contre les Huns : en 358,
l’empereur Julien autorise après les avoir battu, l’installation de tout le
peuple des Francs Saliens contre l’obligation du service militaire. Lors des
premières grandes invasions d’Alains en 406/407 et de Vandales en 410,
Francs Saliens, Burgondes, Wisigoths combattent en défenseur de
l’empire. Burgondes et Wisigoths gagnent le statut de peuple fédéré et
bénéficient de l’hospitalité. Tout comme en 451, lors de la bataille des
Champs Catalauniques quand le générale Aetius repousse l’invasion d’Attila
le Huns avec les forces alliées des Francs, des Burgondes et des
Wisigoths.
De véritables royaumes barbares se créent au nom de la défense de
l’Empire d’Occident. En 476, le jeune empereur romain Romulus Augustule
est renversé par l’un des chefs de sa garde impériale, Odoacre, un
germain de la tribu des Hérules. Cela provoque la chute de l’Empire Romain
d’Occident, à une date que les historiens considèrent comme la fin de
l’Antiquité et les débuts du Moyen Age.
D. La christianisation du monde gallo-romain
Dans l’ensemble du monde romain, les peuples sont polythéistes.
Seuls les hébreux sont monothéistes Jésus Christ est né en Palestine
romaine se présente comme le messie annoncé dans l’ Ancien Testament et
prêche un message de charité et de défiance envers les puissants :
discours considéré comme menaçant par l’ordre établit : Jésus est
condamné à mort.
Les apôtres rédigent les évangiles et répandent la doctrine chrétienne
dans l’Empire. Les Chrétiens sont persécutés à partir du 2ème siècle mais
l’Empereur Constantin se converti en 313 au christianisme et elle devient
religion officielle dans l’Empire en 392.
CARTRES 3 A 7
CHAPITRE 3 : LES DEBUTS DU MOYEN AGE :
MEROVINGIENS ET CAROLINGIENS EN
OCCIDENT, ISLAM EN ORIENT (5ème AU 9ème)
I) LA GAULE MÉROVINGIENNE : UN ÉTAT FRANC
A. Clovis le fils d’un administrateur romain
État franc : état fondé par des troupes romaines d’origine franque.
Une très large partie des groupements de population barbares en Gaule
n’appartiennent ni aux grandes invasions ni aux grands royaumes
Mérovingiens mais bien à la colonisation de letes organisé par
l’administration romaine.
Clovis est le fils de Childéric, roi reconnu par l’administration romaine et
l’Église gallo- romaine. Il dispose des structures romaines encor en
vigueur, comme l’i^impôt, qui continue à être payé sauf par l’armée. Les
ateliers et les dépôts d’armes continuent d’équiper l’armée, qui restent
fidèles aux usages et à la discipline de l’arme romaine, ex : le partage
équitable du butin entre les soldats, la revue d’inspection des troupes le
01/03 avant l’entrée en campagne, le droit de vie ou de mort du chef sur
ses hommes.
Le baptême de Clovis : une alliance avec l’Église de catholique. Clovis s’allie
à l’aristocratie riche et puissante des sénateurs gallo- romains et surtout
aux plus puissants d’entre eux : les évêques. L’aristocratie franque peu
nombreuse, s’unit par des alliances matrimoniales à l’aristocratie galloromaine qui adopte des noms francs, avec des intérêts communs:
préserver les structures et les privilèges d’un état menacé à l’Est par les
Germains et au Sud par les Wisigoths. D’où le choix d’un baptême
catholique en 499 avec un très grand nombre de grands et de petits : le
roi ne se coupe pas de son peuple. Clovis trouve ainsi l’alliance des galloromains déjà converti et peut libérer a Gaule de la souillure des
hérétiques ariens : Alamans et Wisigoths avec la bataille de Vouillé en
507.
L’empereur d’Orient reconnaît officiellement Clovis comme roi, seul
souverain catholique à côté de l’empereur. Il est nommé « consul et
auguste ». Il élit Paris comme capitale où il fonde l’église Pierre et Paul
(future Sainte Geneviève et actuel Panthéon) sur sa sépulture. Les
centres de pouvoir basculent du Sud romanisé vers le Nord.
B. Une société germanique, catholique et rurale
Les fils de Clovis achèvent la conquête. L’unité de la Gaule est
reconstitué au profit du royaume des Francs, qui s’inscrit dans une grande
continuité par rapport à Rome, tout en annonçant la société nouvelle
visible surtout à partir du 7ème siècle.
*Une société germanique : principe de la personnalité des lois par rapport
à la territorialité des lois. C’est avant tout le roi des francs. Parmi les
coutumes germaniques nouvelles : la vengeance privée, la compensation
pécuniaire et l’ordalie judiciaire. Le roi qui appartient à une famille de
l’ancêtre légendaire Mérovée, est la source du droit, de la loi, de la
justice. Il nomme comtes et évêques.
*Une société catholique : l’évangélisation des campagnes progresse avec la
multiplication des églises privées fondées par les grands sur leur domaine
et par celle des monastères. Malgré la coupure réelle de la Loire, tous les
habitants du royaume des francs, dans leur variété ethnique et
linguistique, sont catholiques, rôle essentiel de fusion dans une culture
commune.
*Une société rurale : l’aristocratie a fuit les villes pour se réfugier à la
campagne,
dans
les
villas.
Dé
vici
=bourgs/cités
ont
disparusaffaiblissements démographique, péril des invasions, insécurité.
Gallo-romains et Germains fusionnent dans la vie quotidienne.
C. La première dynastie royale : les débuts du Moyen Age
La société mérovingienne est une société guerrière où l’état est
chose personnelle et divisible. Le partage des territoires conquis par
Clovis et ses fils et de nouvelles conquêtes donnent naissance à 3
royaumes rivaux : Austrasie, Neustrie et Bourgogne. Au 7ème siècle, la
Province et l’Aquitaine ont retrouvé leur autonomie par rapport aux
souverains mérovingiens.
Dans cette société guerrière, les plus faibles aliènent leurs biens et
liberté pour se recommander au plus fort, dans le cadre rural dominant;
Des aristocrates locaux accroissent ainsi leur puissance : ils rendent
héréditaires les bénéfices concédés par les lois des rois mérovingiens,
ainsi que leur titre : les Pippinides s’emparent de la charge des maires du
Palais d’Austrasie à la fin du 7ème siècle, c’est la famille d’où va émerger
Pépin le Bref, le fondateur de la dynastie carolingienne.
La noblesse apparaît avec ses caractères spécifique : la conscience d’une
généalogie par la transmission d’un sang noble.
La culture antique a disparu au profit d’une éducation médiévale
religieuse. L’Église conserve le plan de la basilique pour ses églises, le latin
et intègre les apports celtes : entrelacs géométriques celtes des
enluminures des manuscrits et francs : orfèvrerie cloisonnée dans une
élaboration d’un art sacré.
Ainsi dans cette période de transition vers l’époque carolingienne où se
mettent en place les bases de la féodalité, 2 forces accompagnent le
repeuplement et l’occupation rurale du territoire :
*les chevaliers- paysans, des hobereaux locaux qui accaparent le pouvoir,
fonde des lignées de dynastique, encadre la population.
*l’Église qui compense le vide politique en regroupant la population des
paroisses où s’intègre les cimetières alors qu’ils étaient jusque là, situés à
l’extérieur, à la romaine.
II) LA MONARCHIE SACREE DES CAROLINGIENS
A. Un pouvoir qui vient de Dieu…
CARTE 16
Pépin le Bref est le fondateur de la nouvelle dynastie royale des
Carolingiens. En 751, l est le premier roi sacré.
Cette cérémonie du sacre rappelle les rois juifs de la Bible, comme David.
Le front du souverain est oint d’une huile sainte= le saint chrême, qui fait
du nouveau roi l’élu de Dieu. Le pouvoir vient de Dieu : la monarchie
française est née : cette cérémonie du sacre durera jusqu’en 1824 avec
Charles X.
Le sacre qui manifeste l’élection divine fonde : *l’hérédité royale
dynastique, *les rois thaumaturges : ils disposent du pouvoir de guérir les
écrouelles, maladie de peau due à la sous nutritionguérit grâce à Dieu.
Pour asseoir la légitimité de la nouvelle dynastie franque, des intellectuels
comme Hincmar de Reims affirme que le chrême est renouvelé par Dieu
lui-même et que c’est la même huile sainte, amené dans une ampoule par
une colombe, qui a servit au baptême de Clovis.
Il s’agit de montrer que si Pépin le Bref a déposé le dernier mérovingien,
les Carolingiens sont bien les héritiers du premier roi catholique Clovis. A
leurs tours, les capétiens, autres usurpateurs, reprend le rituel du sacre.
B. … Et soutient l’Église Catholique
Dès l’origine, une solide alliance se noue entre les premiers
carolingiens et l’Église catholique, à l’intérieur et à l’extérieur du royaume
franc : c’est le père de Pépin, Charles Martel qui met un coup d’arrêt
définitif à l’expansion de l’islam en Europe par sa victoire près de Poitiers
en 732-733.
C’est le Pape qui sacre une seconde fois, à Saint Denis, Pépin le Bref et
ses deux fils. C ‘est une autre Pape qui couronne « auguste et empereur »
(= deux titres romains, le dernier étant abandonné depuis 476.) son fils
Charlemagne le 25/12/800.
Les carolingiens apparaissent alors comme la première puissance de l’
Europe Chrétienne face à l’Islam et à la chrétienté Orthodoxe de l’Empire
Byzantin. Soutenus par la papauté, Pépin le Bref et son fils Charlemagne
vainquent les Lombards, alors dominant en Italie, et abandonne au Pape de
larges territoires autour de Rome: les États de l’Église qui dureront
jusqu’à l’unification de l’Italie au 19ème siècle.
Une étroite alliance avec l’Église : le temps de la dîme : à l’intérieur du
royaume, les carolingiens assurent l’immunité aux domaines de l’Église : le
roi renonce à ses droits publics concernant les impôts, la justice, la levée
des troupes et la généralisation de la dîme : le dixième des récoltes et des
revenus est dû aux ecclésiastiques.
Les carolingiens aident à diffuser la morale chrétienne, en réorganisant
église séculière et régulière (= les moines qui observent une règle). A leur
tour, les capétiens renouvellent l’alliance avec l’Église de Rome. C’est à
Clermont que le Pape Urbain II prêche, en 1095 la première croisade, un
pèlerinage armé destiné à reprendre le tombeau de Jésus, à Jérusalem,
tombé sous le contrôle des Turcs musulmans. Ce sont surtout des
chevaliers francs du Nord du royaume, ainsi que des petites gens, qui
conquièrent Jérusalem en 1099.
Au 12ème siècle, louis VII et Philippe- Auguste conduisent les 2ème et 3ème
croisades.
III) UN ESPACE POLITIQUE DE PLUS EN PLUS
FRAGMENTÉ
A. L’empire de Charlemagne
CARTE 8-25
Charlemagne (768-814) est le petit fils de Charles Martel : il hérite
d’un royaume étendu à la Germanie qu’il agrandit encore par des
campagnes militaires incessantes, appuyées sur une cavalerie équipée. De
nouveaux territoires germains sont conquis et ouverts à l’évangélisation,
notamment celle des saxons.
En revanche, Charlemagne échoue face au royaume basque d’Espagne : son
arrière- garde, commandé par le comte Roland, est anéantie par les
basques à Roncevaux, à l’Ouest des Pyrénées : La Chanson de Roland datée
du 10ème siècle est l’une des plus ancien textes du patrimoine littéraire
français.
A la tête d’un ensemble de territoire d’un million de km2, étendu jusqu’au
Danube, Charlemagne veut l’administration et l’État. Successeur de
l’empire romain, il centralise l’administration dans sa nouvelle capitale
d’Aix la Chapelle, d’où partent les envoyés du maître chargé de surveiller
des centaines de comtes qui représentent l’empereur dans tous ses
territoires.
Ce souci d’une bonne administration passe par l’élévation du niveau des
fonctionnaires et donc par une réforme de l’enseignement : ouverture
d’une école dans chaque évêché et chaque monastère, étude du latin et
des textes antiques, invention d’une nouvelle écriture : la minuscule
caroline, à l’origine de nos caractères d’imprimerie, appel aux grands
intellectuels d temps. Les résultats sont tel qu’on peut parler à juste titre
de la Renaissance carolingienne.
Charlemagne encourage la vassalité : enfin, il accentue la hiérarchie des
dépendances. Il encourage le processus de vassalité= le serment privé de
l’hommage rendu à l’empereur par ses vassaux qui reçoivent en retour des
bénéfices : terre/ argent, pendant le temps de leur engagement au
service de l’empereur. Charlemagne exige aussi de tous les hommes libres,
in serment public de fidélité, gage de cohésion de cet immense Empire aux
peuples, aux langues et aux communs multiples. L’activité militaire, la
conquête qui précède l’évangélisation, détermine les hiérarchies sociales
et financent l’économie. Ainsi la cavalerie qui détient seule l’épée et son
boudrier, domine la masse des hommes libres du populus, équipé d’armes
moins nobles : les esclaves sont totalement exclus des campagnes
militaires chaque printemps. Les profits du pillage permettent d’honorer
les morts, les saints et Dieu et magnifie le luxe et les fêtes des puissants
qui encadrent la société.
B. La Francia Occidentalis naît du partage de Verdun en 843
CARTE 9
Un tel gouvernement si centralisé, si dominé par la personnalité de
Charlemagne ne pouvait que s’effondrer à la mort du fondateur. Son fils,
Louis le Pieux, affronte la révolte de ses propres fils qui remettent en
cause le partage prévu. Finalement l’empire est découpé en 3 royaumes
complètement indépendants lors du partage de Verdun.
Apparition de mot France en 843 : un acte de naissance de la France,
puisque la Francia Occidentalis qui naît à cette époque est limité à l’Est
par les 4 rivières : Escaut, Meuse, Saône et Rhône. Elle serviront de
frontières aux rois carolingiens et capétiens jusqu’à la fin du Moyen Age.
C. Les princes territoriaux s’affirment et parmi eux, les
capétiens
Entre 843 et 987 le pouvoir royal s’affaiblit considérablement. Les
comtes revendiquent de plus en plus l’honneur et l’intérêt de conserver
leur charge de vie durant. Comme eux, les vassaux cherchent à rendre
leurs bénéfices héréditaires. Abbés et évêques sont pratiquement
indépendants sur leurs terres.
Les dernières grandes invasions : ce processus de dissolution de l’autorité
royale est aggravée par les dernières grandes invasions.
Les Musulmans/ Sarrasins, installés depuis le 7ème siècle en Afrique du
Nord et en Espagne lancent des raids sur la côte méditerranéenne,
occupant même des points fortifiés jusqu’à la fin du 10ème siècle.
Dès 840, les vikings venus de Scandinavie remontent avec leur drakkar les
grands fleuves : Seine, Loire, Garonne, Rhône et pillent cités et
monastères de l’arrière pays. A la fin du 9ème siècle, ce sont les Hongrois,
peut être les ogres de notre folklore, qui ravagent le territoire, avant
d’être repoussés par le roi de Germanie.
Une dynastie d’Île de France s’impose aux dépends des capétiens: alors
que les parties méridionales de Francie Occidentale sont de plus en plus
délaissées par les rois carolingiens, les échelons régionaux du pouvoir sont
mieux à même d’assurer la défense et la protection des populations. Dès le
début du 10ème siècle, alors que l’empire carolingien disparaît, les comtes
sont regroupés entre les mains des princes territoriaux, qui prennent le
titre de duc/ marquis et qui exercent toute la puissance publique. Parmi
ces grands ducs : d’Aquitaine/ Bourgogne/ Normandie, après l’abandon par
le roi carolingien en 911 de la région de la Basse Seine à des Vikings, « les
hommes du Nord » devenus Normands.
Parmi ces grandes familles il faut signaler les Robertiens, qui contrôlent
les comtés entre Seine et Loire. Dès la fin du 9ème siècle, ils fournissent
des rois, l’hérédité du souverain carolingien ne s’impose plus au prince et
aux évêques du royaume qui se sentent assez forts pour élire de temps à
autre un Robertien.
En 987, quand le dernier carolingien meurt sans héritier direct, c’est le
Robertien Hugues Capet qui est élu. La même année, il associe au pouvoir
de son fils. Une nouvelle dynastie est née : celle des capétiens. Elle se
prolongera jusqu’à la révolution.
IV)
L’ISLAM :
CIVILISATION
UNE
RELIGION
ET
UNE
A. L’islam
1- Mahomet, un prophète
Né vers 570 à la Mecque au sein de la tribu des Quraych. Orphelin,
il est élevé par son oncle Abu Talib et se marie avec une riche veuve
Khadija, engagée dans d’importantes activités commerciales. A 40 ans, il
commence à ressentir physiquement la révélation divine : sueurs, transes.
En rejetant le culte traditionnel des dieux protecteurs de la Mecque,
Mahomet s’attire l’hostilité de sa tribu et trouve refuge en juillet 622 à
Yatrib. C’est l’Hégire= exil, l’an I du calendrier musulman qui correspond
donc à la naissance du premier état musulman. Des combats militaires
aboutissent au ralliement du principal clan mecquois, les Ommeyades ce
qui permet la soumission de l’ensemble des tribus de la péninsules arabique
à la mort du prophète en 632.
2- Le message de Mahomet
Islam= soumission à un dieu unique exigeant et omnipotent, Allah=
nom de la principal divinité du panthéon polythéiste du Sud Ouest de la
péninsule arabique. Le prophète Mahomet annonce une nouvelle alliance
entre les Arabes et Dieu pour accomplir la loi de dieu unique, dans
l’attente du jugement dernier et de la résurrection des corps des fidèles,
au paradis/enfer. Cet enseignement est oral. Il revient au 3ème calife
Othman de fixer par écrit une vingtaine d’année plus tard la révélation
divine : c’est le Coran= récitation. Il comprend 114 sourates= chapitre,
divisés en 6226 versets, classés par ordre décroissant de longueur.
Le Coran est rédigé en arabe et fixe dès le 8ème siècle l’excellence
littéraire. Langue de Révélation choisie par Dieu pour parler aux hommes,
l’arabe fait du Coran pour ses fidèles un livre intraduisible et la langue
sacrée des rites et des prières. Le Coran est l’un des trois piliers de la
religion et de la civilisation islamique, avec les hadiths= les dits/ faits du
prophète et la Sina= ex de la vie de Mahomet. L’ensemble constitue la
Sunna, la tradition, au moins la majorité dite Sunnites des musulmans.
Cette sunna d’inspiration religieuse réglemente aussi toute la société : le
culte, le droit, les rapports familiaux, sociaux et internationaux cette loi
coranique qui réglemente le droit civil : interdiction de l’infanticide des
filles, droit commercial : interdiction de l’usure, droit pénal : amputation
de la main des voleurs ou lapidation des femmes adultères, c’est la charia.
Beaucoup d’états musulmans modernes ont abandonnés, depuis le milieu du
19ème siècle, certaines règles pénales.
3- Une nouvelle religion du Livre
Il semble qu’au début Mahomet se soit considéré comme le
continuateur du prophétisme juif et chrétien, l’Islam= religion d’Abraham
qui s’est détourné des idoles, et les premiers fidèles tournent leurs
prières vers Jérusalem en échange de la reddition de al Mecque à la
nouvelle religion, c’est vers cette dernière que se tourneront ensuite les
musulmans. Le Coran abonde de références à la Torah et à l’Ancien
Testament et Mahomet n’est que le dernier des prophètes : Adam, Noé,
Abraham, Moïse et Jésus. L’Islam distingue de la masse des fidèles les
gens du Livre= Juifs et chrétiens, même si les sourates se contredisent
sur l’attitude à adopter. L’interprétation des sourates et de la Sunna est
confiée aux imams qui dirigent par ailleurs les prières dans les mosquées.
Les cinq obligations du croyant sont : -la profession foi en un dieu unique
annoncé par son prophète -la prière cinq fois par jour tourné vers la
Mecque -l’aumône ou l’impôt rituel -le jeune du ramadan - le pèlerinage à la
Mecque au moins une fois dans sa vie.
B. Un vaste empire
1- Une expansion rapide soutenue par le jihad
C’est sous les successeurs= calife de Mahomet que l’Islam prend
une dimension universelle et s’arrache à ses origines arabiques. Bien que
tout les mecquois, tous familier du prophète, les quatre califes qui se
succèdent jusqu’en 661 soumettent l’Égypte et la Syrie, arrachées à
l’empire byzantin, et la Perse sassanide, dont la langue et la culture sont
étrangère au monde arabe. Puis de grave dimensions sur la succession
aboutissent à la première guerre civile de l’islam et au schisme entre une
minorité chiite= parti d’Ali, cousin et gendre du prophète, et la majorité
orthodoxe sunnite. Les chiites attribuent la légitimité de la succession
aux descendants de Mahomet, les imams leur reconnaissant en outre le
droit d’interpréter le Coran. Pour les sunnites, le message du Coran est
clos à la mort du prophète.
C’est la dynastie sunnite des Ommeyades qui se succède de façon
héréditaire qui l’emporte et s’installe à Damas en Syrie. Elle soumet
difficilement le Maghreb berbère l’Espagne mais échoue devant les francs
chrétiens de Charles Martel (Poitiers 732) et les byzantins
(Constantinople 718). L’hostilité anti- arabe se développant, une nouvelle
dynastie, les Abbasides appuyée par des persans, usurpe le califat et
fonde une nouvelle capitale à Bagdad sur les rives du Tigre. L’empire
s’étend alors de l’Atlantique jusqu’à l’Indus.
Quelque centaine de milliers de combattant animé de l’esprit du jihad ont
soumis un sixième de l’humanité. Les conquérants s’appuient sur une foi
missionnaire, une langue commune, les fonctionnaires des empires perses
et byzantin et leur tolérance des peuples soumis : juifs et chrétiens,
obtiennent le statut de dhimmis qui leur permet de conserver leur religion
et leur coutume moyennant un tribu.
Jihad et Coran : l’appel aux combats contre les polythéistes est
notamment développé dans la 9ème sourate du Coran. Mais c’est seulement
à a fin du 8ème siècle que les juristes décident de faire appeler jihad le
combat sacré contre les infidèles. Le terme qui dans le Coran signifie
« effort » était à l’origine moins belliqueux coloré de patience et de la
souffrance qui sied aux croyants plus qu’aux guerriers.
Toute fois l’immensité de l’empire, la diversité ethnique et linguistique des
populations, face à la minorité arabe des vainqueurs, provoque le
morcellement du territoire et l’apparition de califats indépendants ou de
dynastie locales héréditaires Le pouvoir temporelle des califes ne cesse
de décliner, jusqu’à la destruction Bagdad par les Mongoles en 1258,
entraînant dans sa chute la domination de la langue et de la culture arabe.
Tout l’Est de l’aire musulmane à partir de l’Anatdie conquise par les Turcs
Ottomans est indifférentes au califat, à l’arabe et à la descendance du
prophète. L’Ouest de cette aire devenue le monde arabe reste attachée
aux origines arabes de l’islam et aux privilèges des descendants du
prophète : c’est la cas de la monarchie chérifienne du Maroc.
2- Un carrefour pour les échanges entre l’Orient et l’Occident.
Pour la première fois, l’empire arabo- musulman associe de façon
durable deux civilisations jusqu là fort éloignée: le Sud de la
Méditerranée Occidentale, héritière des traditions grecquo- romaines et
judéo- chrétienne et le monde oriental de la Mésopotamie et de la Perse,
ouvert sur les civilisations indiennes et chinoises. Les souverains
musulmans mettent l’héritage de ces deux foyers de civilisations au
service de la nouvelle religion, dans les domaines de l’architecture, de
l’administration, des sciences et de la philo. Inversement, l’Occident
découvre lors de contacts ininterrompus pendant tout le Moyen Age,
l’usage du papier, des techniques d’irrigation souterraine, les décors
géométriques. La langue française conserve la mémoire de tous les
produits dont les arabes nous ont révélé l’existence : aliments, mobiliers,
plantes médicinales, jeux, artisanats.
Peuple de marchand et d’artisan, les musulmans maîtrisent longtemps les
routes commerciales, terrestres et maritimes, notamment celle qui
conduit vers l’Orient Indien et Chinois. De Chine, il rapporte la boussole,
la poudre à canon et le papier. D’inde, ils ramènent les chiffres arabes, la
numérotation décimale et de position et l’usage du zéro. Ils sont les
intermédiaires obligés du commerce mondial de l’époque, négociant à
Antioche ou à Alexandrie les soieries de Chine et les épices d’Inde et
d’Indonésie, à Bourgie ou Tunis les esclaves, l’or, l’ivoire et le bois de
l’Afrique Noire.
3- Un empire contesté par les monarchies occidentales
Depuis le 9ème siècle, la défense des chrétiens menacés par les
infidèles est une œuvre salutaire qui mérite absolution de pêchés. Les
papes soutiennent ces combats contre les Sarrasins en Italie, puis en
Espagne lors de la Reconquista enfin pour répondre aux appels aux
secours de l’empereur byzantin qui affrontent les Turcs présents dans
toute l’Asie Mineure depuis leur victoires à Manzikert en 1071, il s’empare
de Jérusalem la même année. Par ailleurs, le mouvement de paix instauré
par l’Église au 11ème siècle permet de détourner vers la guerre contre les
infidèles les plus turbulents des chevaliers. Huit croisades vont se
succéder sur deux siècles (1096- 1291) la première étant seule
véritablement victorieuse pour l’Occident, la seule véritablement
populaire aussi. D’un Occident en plein expansion démographique, en plein
essor économique, des masses de pèlerins démunis se jettent sur les
routes, massacrent plusieurs communautés juives d’Allemagne, avant de se
faire massacrer à leur tour par les Hongrois. Jérusalem est prise en 1099,
musulmans et juifs sont massacrés. Les chevaliers créent des états latins
d’Orient, introduisant féodalité et châteaux forts dans leurs territoires
conquis. Routes et lieux saints sont protégés par des moines soldats :
Hospitaliers, Templiers, Chevalier Teutonique.
La Sicile au 7ème siècle : un exemple de cohabitation pacifique entre
religion : au 12ème siècle, les souverains normands de Sicile associent leur
autorité sur une mosaïque de peuple : italiens, normands, grecques, arabes.
Les mariages mixtes sont fréquents, les ministres sont de toute
confession. La tolérance de ces souverains qui vivent à l’orientale, entouré
d’un harem et d’eunuque, fait de la Sicile un foyer de civilisation.
Roger II accueille à sa cour Al Idrisi. Son « livre du roi Roger » donne à
l’Europe son premier livre de routes de la Terre, de l’Oural au Cap nord, de
l’Islande à l’Inde, à la Chine, du Mali à l’Océan Indien.
Guillaume I a comme son père des discussions philosophiques et littéraires
avec des hommes de culture grecque et musulmane. Il passe de longs
moments cloîtré dans son harem, navigue sur des bateaux s’entoure de
musiciens arabes.
Guillaume II parle aussi l’arabe. L’un des premiers à se croiser pour la
troisième croisades, mais meurt avant son départ. Après sa mort, une
révolte des musulmans éclate, réprimé dans le sang. Les survivants se
réfugient dans les montagnes de l’intérieur.
Les hiérarchies féodales s’associent avec l’Église catholique, qui entend
convertir les infidèles. Les musulmans émigrent vers l’Orient, l’Afrique du
Nord et l’Espagne. Cette émigration n’a jamais cessée sous les Normands.
Sous leur règne, un musulman accusé d’un rapt d’un chrétien devait payer
une amende ou être battu. Par contre, les chrétiens enlevaient en toute
impunité femmes et enfants musulmans, sous prétexte de les convertir.
Vers 1225, l’empereur germanique Frédéric II, devenu maître de la Sicile,
fait déporter les rebelles musulmans vers l’Italie du Sud. En 1243 : fin de
la présence musulmane en Sicile.
Une cinquantaine d’année plus tard, les latins sont déjà sur la défensive.
Les croisades de chevalier, conduite par les souverains, sous l’autorité de
la papauté, vont se succéder pour ralentir le recul des chrétiens devant la
pression musulmane, notamment celle de Saladin, qui s’empare de
Jérusalem en 1187. Les croisades ne sont donc pas des guerres saintes
destinées à convertir des non chrétiens mais des opérations de secours de
chrétiens d’Orient. Entre temps l’occupation de la 3ème ville sainte de
l’Islam, Jérusalem, déclenche de nouveaux appels au jihad. Les élites
musulmanes orientales développent un sentiment nouveau de rejet envers
le christianisme En Occident également le christianisme berbère et
l’usage du latin disparaît à partir de 1150, sous les coups de dirigeants
musulmans rigoristes les Abmohades.
Acre, la dernière principauté franque, tombe en 1291. A la fin du 13ème
siècle, région Palestine- Syrie est retombée sous domination musulmane.
Mais cette défaite militaire ne doit pas masquée qu’au même moment,
l’Occident chrétien construit les bases de sa suprématie Pendant les
croisades, les villes marchandes italiennes sont les principales
bénéficiaires de l ‘essor du commerce du 12ème siècle, dans une
Méditerranée d’où les musulmans ont été chassé. Ces villes italiennes les
plus avancées de l’Occident, construisent des navires pour acheminer les
Croisés en Palestine, implantent des comptoirs pour leurs marchands dans
les principales villes des côtes méditerranéennes, même musulmanes,
monopolisent le grand commerce maritime.
La fin du 15ème siècle marque le début de la prédominance mondiale de
l’Europe chrétienne dans l’effacement des arabes aux deux extrémités de
leur empire. En Espagne la lente Reconquista, la croisade contre les Maure
s’achève par la prise de Grenade en 1492. En Orient le portugais Vasco de
Gama atteint en 1498 les côtes indiennes, s’appuyant pour franchir
l’Occident Indien sur un fameux pilote arabe, Ibn Madjid. Lors de sa
deuxième expédition en 1502, il expulse les commerçants arabes des
côtes indiennes. Les portugais dominent l’Océan Indien.
C. Une civilisation féconde
1- Une civilisation urbaine
Étrangère au monde bédouin, la ville n’en fût pas moins une
composante essentielle de la civilisation arabo- islamique, qui fût l’une des
plus bâtisseuse Les villes arabes autour de l’an Mil sont les plus grandes
de ce monde : 300000 habitants pour Cordoue, 500000 pour Bagdad qui
seul peu rivaliser avec Constantinople.
Base arrière pour les nouvelles vagues de conquête, la ville est insérée
dans le réseau de circulation des soldats, des marchandises et des ordres.
Foyer religieux où les médersas jouxtent les mosquées, foyer économique,
autour des soucks et des quartiers d’artisans, la ville constitue aussi un
lieu de pouvoir où se lève et se redistribue l’impôt, représenté par le
gouverneur et le muhtasib= préfet de police des marchés, de contrôle des
prix et de l’ordre publique.
La ville= Médine est protégée par une muraille parfois dominée par une
citadelle, avec au cœur la grande mosquée, les médersas= écoles
coraniques autour desquelles s’organisent les souks, sons d’artisanat et de
commerce. Les marchands musulmans font connaître au monde chrétien
les produits orientaux comme le riz, la pêche, l’abricot, le coton, l’orange,
les épices, la porcelaine et le papier chinois.
Les quartiers se développent spontanément selon les critères ethniques,
religieux et socio- professionnel. Des hammams perpétuent l a tradition
des termes romains au centre de la sociabilité publique. Les habitations,
sans ouverture sur la rue, préservent l’intimité des familles élargie autour
d’un patio centrale. A l’extérieur des murailles sont reléguées les activités
polluantes ou dangereuse : teinturerie, fours des potiers.
Les grands commerçants, les lettrés et les représentants du calife ne
constituent pas une bourgeoisie urbaine. Les nouvelles villes n’ont pas
d’institution spécifiques et sans aucune autonomie, elles continuent de
verser l’impôt à l’État dans un monde islamique qui ne connaît pas la
féodalisation. A l’époque du calife Haroun El- Rachid, Bagdad est la plus
grande vile du monde et son plus grands centre culturel.
2- Un foyer de connaissances
Les Ommeyades, les premiers, développent lieux d’enseignement et
bibliothèques. Leur entreprise est poursuivie par les Abbasides qui
s’estiment dépositaires de la science antique, qu’ils essayent de mettre au
service de la nouvelle religion. Ainsi ils s’intéressent plus à l’astronomie
qu’au ouvrage de droit. Fils d’Haroun El- Rachid, le calife abbaside AlMamun (813- 833) crée à Bagdad un observatoire et la Maison de la
Sagesse, acquiert ou confisque textes grecs, syriaques, arabe et invite
traducteurs et savants dont il= privilégie l’approche rationaliste, proclame
que le Coran est une création humaine! C’est le début de l’âge d’or de la
pensée islamique du 9ème au 13ème siècle. Les avancées scientifiques se
multiplient lors de ces contactes : découverte de l’inclinaison de l’axe de la
Terre, mise au point de l’astrolabe, introduction du zéro en arithmétique,
diffusion de l’algèbre. Par l’intermédiaire du monde arabo- islamique,
l’Occident Chrétien redécouvre ainsi l’héritage philosophique et
scientifique gréco- latin, préservé, approprié et enrichie par les plus
grands savants musulmans dès le 9ème siècle.
Un héritage commun : l’antiquité gréco- romaine : chronologie :
* 476 : fin de l’Empire Romain d’Occident se replie en Orient avec
Byzance comme capitale.
* 529 : l’empereur Justinien ferme l’école d’Athènes : un des plus grand
centre où continue de s’élaborer la pensée grecque avec Alexandrie car il
juge ses savants trop païens : ceux-ci sont accueillis en partie à la cour du
roi de Perse.
* 632- 751 : grande conquête arabe : l’islam s’étend de la Perse à
l’Espagne
* 1204 : Byzance pillée par les Croisés : vols de manuscrits et œuvres
d’art rapportés en Occident.
* 1453 : prise de Byzance par les Turcs Ottoman : émigration vers
l’Occident de savants byzantins emportant avec eux de nombreux
manuscrits.
Cet âge d’or est cependant traversé par l’offensive des Croisés en
Palestine et les invasions mongoles du 13ème siècle. Bagdad est rasée en
1258. Alors que les commentaires d’Aristote par Averroès irriguent le
renouveau de la nouvelle pensée d’Occident, la falsafa= philo est de plus
en plus critiquée, sinon condamnée par les théologiens musulmans. La
connaissance de l’être et du monde par la raison, au lieu de s’en remettre
exclusivement à la Révélation, sa contestation de l’immortalité de l’âme
vale à Averroès la condamnation des autorités. Il est empoisonné
contraint de s’enfuir et de se cacher, finissant sa vie dans la pauvreté.
Au 14ème siècle, le grand historien Ibn Khaldun regrette l’affadissement
de la pensé intellectuelle. Débarrassé des Croisés, refusant un instrument
de diffusion du savoir et de la modernité aussi importante que
l’imprimerie. Le Dâr Al- Islam= territoire de l’islam, va se replier sur
lui-même au 15ème siècle sur la rive Sud d’une Méditerranée marginalisée
par rapport à l’Atlantique. Après une influence perse, c’est la suprématie
des Turcs Ottoman qui s’emparent de Byzance en 1453, qui s’impose sur
les territoires arabo- musulmans jusqu’au 19ème siècle jusqu’à la
décolonisation européenne.
D. Les croisades
CARTE 17-18
Le tombeau du Christ est à Jérusalem en territoire musulman. En
1095, le pape Urbain II prêche la première croisade afin de reprendre
cette terre sainte aux infidèles. En 1099, Jérusalem est conquise par
Godefroi de Bouillon qui fonde un état chrétien au beau milieu des
territoires arabes. Ceux-ci vont reprendre Jérusalem et ce ne sont pas
moins de huit croisades qui seront organisées jusqu’en 1291.
C’est l’Europe toute entière qui entreprend ces croisades : Richard Cœur
de Lion collabore avec Philippe- Auguste lors de la 3ème croisade. Saint
Louis partira également pour l’Orient où il mourra en 1271. Ce sont des
centaines de milliers d’occidentaux qui partent pour ces expéditions. Ils
partent vers l’Est, par voie terrestre ou maritime, dans l’espoir de
s’enrichir : les Vénitiens feront le Sac de Constantinople en 1204, mais
également pour gagner le pardon divin et se racheter de leurs pêchés.
Ces croisades auront permis à certains chrétiens de s’enrichir, comme les
Templiers dont le trésor sera confisqué par Philippe le Bel. Mais ces
contacts avec les musulmans auront aussi contribué à la redécouverte de
la science grecque par les européens : les arabes ont en effet traduit les
œuvres de savants grecs et leurs connaissances, notamment en médecine,
sont très en avance sur celles des occidentaux. C’est également par
l’intermédiaire des arabes que l’Occident découvre la numérotation
indienne et l’invention du zéro, le papier et la boussole d’origine chinoise.
E. l’Europe des abbayes et des cathédrales
Au Moyen Age la religion chrétienne est omniprésente dans tout
l’Occident. Durant cette époque violente, le christianisme véhicule des
principes qui permettent à la société de subsister. L’Église joue un rôle
social et protège les plus faibles. La religion et les fêtes rythment la vie
quotidienne. Certains se consacrent uniquement à Dieu : les prêtres des
paroisses forment le clergé séculier, les moines des monastères le clergé
régulier.
L’abbaye bénédictine de Cluny est fondée au 10ème siècle, c’est le plus
grand centre religieux d’Occident. Un millier d’autres seront construites
dans toute la France comme celles de Cîteaux, de Fontevraud, de
Fontfroide, de Senanque… Elles sont très riche car l’Église possède des
terres, reçoit des dons et perçoit des impôts= la dîme.
Cet argent permet de financer la construction des églises et des
cathédrales. Entre le 11ème et le 14ème siècle, on bâtit dans toute l’Europe
des constructions qui traduisent la foi des hommes de cette époque, mais
également leur maîtrise des techniques architecturales. Les styles de
construction varient en fonction des lieux et des périodes.
A partir du 11ème siècle se développent l’art romain, inspiré de
l’architecture romaine antique : les voûtes en demi- cercle sont soutenues
par des piliers Ces églises ont des murs épais et ne permettent que peu
d’ouvertures. On les trouve principalement au Sud de la Loire. Elles sont
ornées de peintures et de sculptures.
Au 12ème siècle apparaît en Île de France un nouveau style architectural :
art gothique. Celui-ci a pour objectif d’alléger la structure de l’édifice, il
utilise l’arc boutant, qui soutient la poussée des voûtes en arc brisé. Les
bâtiments s’élèvent et possèdent davantage de fenêtres ornées de
vitraux et de rosaces.
Les églises sont bâties en forme de croix latines: la nef forme la plus
grande branche de cette croix, le transept constitue les branches
transversales et l’abside, ou chevet, orientée vers Jérusalem, forme la
petite branche. Le chœur se situe au centre de cette croix, c’est le lieu où
l’on chante les offices. L’entrée des églises et des cathédrales possède
des tympans sculptés qui représentent des scènes des Évangiles et
constituent des bibles imagées pour les fidèles illettrés.
CHAPITRE 4 : LES TEMPS DE LA FÉODALITÉ
(10ème- 11ème SIÈCLE)
UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ : LA FÉODALITÉ
A. A la fin du 11ème siècle, plusieurs centaines de
Châtellenies
Les débuts de la nouvelle dynastie coïncident avec la mise en place
de la féodalité. Le processus de dissolution du pouvoir s’est encore
aggravée, cette fois au dépend des principautés territoriales.
Ainsi, la grande principauté des Robertiens s’est fragmentée en
différents comtés et les premiers capétiens ne contrôle directement que
l’Île de France et l’Orléanais. A l’intérieur même des comtés, le pouvoir
est de plus en plus accaparé par de simples possesseurs de châteaux.
A partir de 1030, on assiste à un véritable choc châtelain à une mutation
féodale. La puissance publique comtale : impôt, justice, levée des troupes,
calendrier agricole est exercée par les châtelains, de façon privée, dans le
cadre de la seigneurie rurale.
A la fin du 11ème, il existe en France plusieurs centaines de châtellenie
chacune ayant pour ressort une douzaine de paroisse.
Cette appropriation privée de la puissance publique défini la féodalité au
sens large : autrement dit la dépendance du monde paysan à l’égard des
seigneurs de tout rang, du duc au simple châtelain. Au sens restreint, la
féodalité désigne les relations sociales entre vassaux et seigneurs.
B. L’aggravation des dépendances personnelles au profit des
seigneurs
* la seigneurie rurale= châtellenie est double. La seigneurie foncière est
divisée entre la réserve du seigneur, directement exploitée par lui ou par
ses agents, et le reste, des lots, des tenues exploitées par des paysans
contre une redevance annuelle en argent ou en nature, le cens, et des
journées de travail sur les réserves, les corvées.
* la seigneurie banale est plus large. Elle reconnaît aux seigneurs un droit
de ban= de commandement, des pouvoirs de police et de justice sur tous
les hommes qui habitent sur son territoire.
Des corvées comme l’entretient de la forteresse ou des chemins, des
impôts comme la taille, des taxes sur l’usage obligatoire du moulin, du
pressoir ou du four banal frappe tenanciers et paysans indépendants, libre
et non- libres.
Quand cette dépendance paysanne à l’égard du seigneur devient
héréditaire, on parle de servage. Le nombre de serfs, caractérisé par des
redevances particulières comme la main- morte, varie fortement d’une
région à l’autre.
* nombre de châtelains tiennent leur châtellenie -territoire, châteaux et
droits sur les paysans dépendants -c’est le fief, le mot désignant les
bénéfices à partir du 11ème siècle. La remise du fief au vassal, lors de la
cérémonie de l’investiture, implique un devoir d’aide surtout militaire, dans
le cadre de l’ost, et de conseils aux seigneurs, dans le cadre de la cour, au
château
En échange, le vassal engage sa foi lors de la cérémonie de l’hommage
agenouillé devant le seigneur et conclure par un baiser sur la bouche.
Quand le vassal est l’homme de plusieurs seigneurs, ce qui est souvent le
cas, il prête un hommage- lige au seigneur prééminent.
* vassaux et seigneurs sont des hommes d’armes, des combattants à
cheval, des chevaliers. La richesse de leur équipement : heaume, haubert,
bouclier, épée, lance, leur entraînement à la guerre : joutes, tournois,
chasse, l’hérédité de leur conditions : lors de cérémonie souvent
collective, de l’adoubement, la possession fiefs constituent cette élite
aristocratique en caste consciente de ses origines, de son nom, de son
lignage= la noblesse.
Au 12ème siècle, la société médiévale ne distingue plus libre et non- libre,
mais entre nobles : laïcs et grands ecclésiastiques et roturiers, ignobles,
entre dominus= messire ou nobilis= noble et plebeius= plébéien, entre ceux
qui vivent dans l’oisiveté et le divertissement et ceux qui vivent
l’avilissement la servitude du travail manuel.
*le cadre de vie de la noblesse est le château Début 10ème siècle, il ne
s’agit que de châteaux à motte, avec des tours en bois. A la fin du 10ème,
puis pendant tout le 11ème, les forteresses en pierres se répandent avec
leur donjon quadrangulaire dominant le village, leur basse cour capable
d’accueillir les dépendants en cas de conflit. Centre de la seigneurie
rurale, le château est le siège de la force et de la justice châtelaine un
entrepôt pour les redevances paysannes, un lieu de refuge mais aussi de
distraction : banquet, tournoi, trouvière au nord, troubadour dans le pays
d’Oc.
* symbole de puissance et de la violence seigneurial, ces châteaux ont
souvent eu d’heureux effets économiques. Ils ont servi de points d’appui
pour les grands défrichements et la mise en valeur des terres, doté la
seigneurie d’équipements collectifs : moulin, four, forge, pressoir et
permis la naissance de bourgs castraux.
C. La christianisation d’une société soumise à l’Église
Soutient essentiel de la monarchie depuis Clovis, l’Église catholique
essaie d’imposer ses propres normes et hiérarchies à une société féodale
violente et guerrière. D’abord en se rendant indépendante des rois, des
princesses et seigneurs. C’est l’objectif de la Réforme Grégorienne, avec
le Pape Grégoire 7 au 11ème siècle, qui arrache aux grands laïques les
nominations ecclésiastiques. Ainsi l’évêque est élu par les charaires du
chapitre cathédrales.
Peu à peu l’Église parvient à moraliser les comportements sociaux des
grands, notamment en imposant la monogamie et le mariage nonconsanguin avec le consentement de deux époux en disposant de l’arme de
l’excommunication. L’Église tente aussi de discipliner la violence des
puissant, en décidant aux alentours de l’An Mil, la paix de Dieu qui protège
certains lieux d’asiles, comme les églises et certaines catégories sociales
comme le paysan, les clercs, les marchands, le pèlerin, les veuves :
Serment de Paix à Beauvais en 1023 et la Trêve de Dieu qui interdit la
guerre pendant les temps religieux forts comme Pâques et du vendredi au
dimanche.
Les croisades sont enfin le moyen de détourner la violence des guerriers
contre l’infidèle, contre le Mahométan, en échange d’une promesse
principale d’indulgence : la mort en Terre Sainte vaut absolution des
pêchés. Mais, ces croisades peuvent également susciter l’enthousiasme
des foules. Ainsi, même des enfants se jettent sur les routes dans l’espoir
de libérer Jérusalem, à la main des Musulmans depuis 638. En 1212, des
troupes d’enfants et d’adolescents, venu surtout du Nord Est de la
France, des Flandres et de la vallée du Rhin se dirigent vers les ports
méditerranéens. Beaucoup meurent en chemin, les autres seront vendus
comme esclaves ou périront noyés.
CARTE 11
Malgré les menaces d’excommunication, l’E fort à faire pour faire
respecter ses propres valeurs, qui se diffuse néanmoins par le biais de ses
institutions : ex du monachisme, des monastères ruraux avec la remise à
l’honneur de la prière, de la pauvreté et du travail, pèlerinage auprès des
reliquaires, hôpitaux, écoles…
Cette christianisation en profondeur de toute une société s’opère enfin
dans l’existence quotidienne : calendrier chrétien dont les fêtes et les
saints rythment la vie des paroisses, dont le curé enregistre, l’état civil et
assure soin des âmes et éducation de tous, où même les analphabètes
lisent sur le typam, les sculpture, les fresques et les vitraux des églises
romanes et gothiques, scènes des évangiles et Jugement Dernier. Des
distributions collectives d’aumônes, par des monastères, des maisons-
Dieu= maison pour malades et pèlerin, peuvent concerner plusieurs milliers
de pauvres : cette tradition traversant toute l’époque moderne.
A Montmorillon, les aumônes sont distribuées dans le cimetière. A l’abri
de l’église paroissiale le cimetière est un très important lieu de sociabilité.
Souvent bien communautaire, c’est un lieu de passage et de réunion jusqu’à
leur clôture en 1695. On y joue parfois au jeu de paume, on y danse, tient
le marché… Verdoyant, l’herbe y pousse, affermé au paysan mais aussi les
arbres, les fruitiers. Tradition qui là aussi dureront jusqu’au début du
18ème, malgré l’Édit de Louis 14.
D. Essor démographique, agricole et urbain
La fin du monde de l’An Mil est à retenir comme point de départ
d’une période d’expansion durable, aux multiples manifestations. Expansion
démographique, nette, durable jusqu’au début du 14ème. Des hommes plus
nombreux parce que mieux nourris et mieux nourris parce que plus
nombreux. D’immense défrichement, assèchement de marais permettent
d’entendre les surfaces cultivées. La diffusion de nouvelles techniques :
charrue attelée, collier d’épaule pour les bœufs, moulin à eau puis à vent à
partir de 1180, autorise d’autres progrès agricoles.
La production de surplus monnayable permet une différenciation sociale,
l’apparition de marchands et d’artisans dans les faubourgs des anciennes
villes épiscopales ou dans les nouveaux bourgs castraux et permet parfois
aux serfs d’acheter leur affranchissement : Charte d’Affranchissement
de 1248.
Dans une société féodale christianisée, cet essor démographique et
économique permet de fournir les effectifs ouvriers considérables et les
finances nécessaires à l’érection de milliers d’églises rurales romanes et à
partir du milieu du 12ème dans l’Île de France, des premières églises
gothiques urbaines.
La diffusion dans toute l’Europe du modèle gothique ou clunisien prouve
que cet essor démographique et social de tout l’Occident.
Il est le fait d’une Église conquérante, qui assure la cohésion des trois
ordres d’une société féodale divisée entre : ceux qui prie= les oratoires;
ceux qui combattent= les bellatores, ceux qui travaillent= laboratoires
Cet essor est aussi le fait de nouvelles couches sociales mal intégrées à ce
schéma d’une société
Société profondément rurale : artisans, marchands, noyau de cette
bourgeoisie qui anime de mieux en mieux les villes de commune, qui ont su
acheter, arracher leur autonomie aux seigneurs. C’est en particulier sur
ces villes que les grands rois capétiens vont s’appuyer pour reconstruire
leur autorité et faire émerger l’État moderne de la féodalité.
CHAPITRE 5 : L’AFFIRMATION DU POUVOIR
CAPÉTIEN (12- 15ème)
I) EN TROIS SIÈCLE, LA CONSTRUCTION DE
L’ÉTAT MODERNE
A. Du morcellement féodal à la reconstruction du domaine
royale
*987 : début de la dynastie capétienne qui gouverne la France jusqu’en
1789 sans interruption.
La longueur du règne de Louis 9 (1220-70), l’affirmation européenne
et méditerranéenne de son pouvoir, l’essor économique et urbain du
royaume ont permis aux historiens d’identifier ce roi chevalier, chrétien
et croisé au 13ème siècle, apogée du Moyen Age. Cette autorité rayonnante
du roi de France provient de l’effort constant, obstiné de la dynastie
capétienne qui depuis le début du 9ème siècle tente à la fois d’agrandir le
domaine royal et de contrôler toute la pyramide féodale.
A cet égard, l’action du grand père de Louis 9, Philippe II Auguste, est
fondamentale. A son avènement en 1180, Philippe II ne contrôle que
directement qu’un domaine restreint centré sur l’Île de France et
l’Orléanais. La plus grande partie des terres du royaume, de l’Aquitaine à
la Normandie, est sous la suzeraineté des Plantagenêt, eux-mêmes rois
d’Angleterre.
La possession des Plantagenêt et de ses fils, ses vassaux rebelles pour
leurs possessions françaises : conquête de la riche Normandie contre
Richard Cœur de Lion, victoire de Bouvines en 1214 contre l’empereur
germanique et Jean Sans Terre, grâce au soutien des milices bourgeoises
des villes de Picardie, première émergence du sentiment national français.
A l’issue du règne, Philippe II, consacré Auguste au lendemain des
Bouvines, est devenu le plus grand prince territorial du royaume, avec le
rattachement au domaine royal de l’Anjou et du Mandois, en plus de la
Normandie et du Maine.
C’est à son époque que l’époque Francia tend à désigner l’ensemble du
royaume. Peu à peu ses successeurs se sentent maître d’un territoire et
pas seulement d’un peuple, celui des francs, des hommes libres et de
l’aristocratie.
Ainsi sous Louis 9 en 1254, le « Rex Francorum »= le royaume des francs,
devient officiellement « Rex Francia »= royaume de France. Finalement le
petit fils de Louis 9, Philippe 4 Le Bel, est le premier à se faire appeler
Roi de France.
C’est que la liste des terres, des fiefs que les rois capétiens contrôlent et
intègrent à leur domaine personnel est de plus en plus longue.
Le patient accroissement du domaine royale: acquise le plus souvent
pacifiquement par mariage, héritage, achat, confiscation ou guerres, les
fils poursuivant sans interruption l’œuvre de leur père, ces terres du
domaine tendent à se confondre de plus en plus avec l’espace du royaume
et même à en repousser les frontières: dans la deuxième moitié du 15ème
siècle, sous Charles 7 et Louis 11, le royaume s’étend au-delà du Rhône,
l’une des quatre rivières de 843, avec l’intégration du Dauphiné et de la
Provence.
La guerre de cent ans qui a paru menacer le royaume de France, n’a pas
interrompu cette extension du domaine et du royaume des capétiens. Si le
royaume s’étend sur 313 000 km2 en 1328, à la mort du dernier capétien
direct, Philippe Le Bel, il couvre 500000km2 à la fin du Moyen Age, au
lendemain de la défaite anglaise en 1453.
B. Une centralisation croissante assisse sur l’impôt et l’armée
permanents
Petits seigneurs, au 11ème et 12ème siècle, obligés de combattre
ses propres vassaux sur leur domaine, défiés par les grands seigneurs,
ignorés pendant deux siècles par les comtes de Toulouse qui ne lui prêtent
pas hommage, le Capétien est pourtant devenu à partir de Philippe
Auguste, le roi reconnu par tous et doté d’un prestige immense.
Peu à peu la souveraineté monarchique avec la renaissance du droit romain
au 13ème siècle, prend la place de la suzeraineté féodale. Mais c’est en
s’appuyant sur la féodalité et la religion que les rois capétiens ont assuré
leur autorité suprême :
*par la religion : le roi capétien est un roi sacré. Par l’onction= signe de
croix effectué par l’évêque de Reims avec le Sait Chrême, le roi devient
un personnage religieux au dessus des autres hommes, roi par la volonté
de Dieu, avec une mission divine de paix et de justice et un pouvoir
miraculeux de guérison. Soutenu par l’Église catholique, le roi porte
l’anneau bénit, en signe d’union avec son peuple.
*par la féodalité : le couronnement distingue la dynastie capétienne.
Entouré par les évêques et les grands seigneurs, le roi est élu par
l’archevêque de Reims avec l’approbation des féodaux et de l’Église.
Le couronnement, la remise du glaive pour combattre les ennemis de la foi,
l’onction et la remise de l’anneau, c’est tout cela qui constitue le sacre,
cérémonie au cœur de la prééminence royale : même plus puissant que lui,
pendant toute la féodalité, les princes territoriaux ne songent pas à
remplacer le Capétien.
Progressivement les grands rois capétiens : Louis 9, Philippe Le Bel, Louis
11 prouvent la force de leur insigne royaux.
*le roi gouverne= pouvoir exécutif : en parcourant son domaine ou de
Paris, où les institutions royales se concentrent : chancellerie, Parlement,
états. Au Nord, les baillis, au Sud les Sénéchaux représentent le roi dans
les provinces. Des officiers royaux sont nommés à la tête des villes qui ne
sont pas de communes comme Melun ou Paris= villes royales.
Profitant de la renaissance du droit romain avec le retour en force des
notions d’états et de souveraineté, les légistes de Philippe Le Bel
proclament que le roi est empereur de son royaume, qu’il n’est soumis à
aucune autorité extérieur, même celle du Pape à qui il arrache les
nominations ecclésiastiques.
*le roi fait les lois= pouvoir législatif : ex : Louis 9 interdit les guerres
privées entre féodaux. C’est une première tentative d’affirmer l’arbitrage
du roi. Pour financer ses guerres contre les derniers grands fiefs, Philippe
Le Bel s’appuie sur de grandes assemblées réunissant les nobles,
ecclésiastiques et bourgeois des villes, pour consentir l’impôt et exalter la
mission royale. C’est l’origine des états généraux, rassemblant les trois
ordres du royaume.
* le roi rend la justice= pouvoir judiciaire : c’est l’image de Saint Louis
rendant la justice sous le chêne de Vincennes.
Son règne voit la naissance du Parlement de Paris, cour de justice
suprême à laquelle tous les habitants du royaume, dans et hors du
domaine, peuvent faire appel des jugements prononcés par les tribunaux
seigneuriaux. De la même façon, le roi favorise les bourgeois dans leur
lutte contre les seigneurs de leur ville.
Pour assurer cette souveraineté, le roi a besoin de force et d’importantes
ressources financières. Sous Charles 7 et sous Louis 9, l’impôt : la taille
sur les roturiers, les aides, taxes sur le commerce et la gabelle du sel et
l’armée, devenu permanents, représentent les deux nouveaux pouvoirs
considérables du roi, en faite deux fondements de l’état moderne. Jusque
là, le roi devait compté sur le « ban et l’arrière ban »= aide militaire
volontaire de ses vassaux et de leurs paysans. Souvent ne pouvait pas
conserver cette armée plus de 40 jours, la durée du service d’ost.
C. Un modèle français pour l’Europe
CARTE 19- 20
Avec 15 millions d’habitants, la France est le pays le plus peuplé de
l’Occident Chrétien. Sa capitale est aussi la plus grande des villes et sa
puissance au 13ème siècle rayonne dans toute l’Europe.
Paris la capitale : domine une région : la France= notre actuel Île de
France, qui a donné son nom a tout le pays. La capitale concentre toutes
les fonctions urbaines :
*résidentielle : sa forte population constitue un gigantesque foyer de
consommation, en partie à l’origine de la prospérité de foires de
Champagne.
*politique : l’île de la Cité accueil le château, l’administration et la justice
royale, le pouvoir temporel
*religieux : à l’autre extrémité de la cité, la cathédrale Notre Dame
incarne l’autre pouvoir médiéval, celui de l’église, le pouvoir spirituel. Né à
Saint Denis, au milieu du 12ème, l’art gothique, art urbain de la lumière
divine, marque Paris et toute l’Île de France, avant de se répandre dans
toute l’Europe.
*économique : la rive droite, autour du port de la Grève et des halles,
concentre les milliers de boutiques d’artisans organisés par rues et par
guildes, sous l’emprise de la hanse des marchands de l’eau.
*intellectuel : sur la rive gauche, l’Université, corporation de maître et
d’étudiants, naît au début du 13ème. De toute l’Europe, les étudiants
accourent pour suivre l’enseignement de maîtres parisiens comme Albert
le Grand ou le dominicain Thomas D’Aquin : l’un des deux ordres
monastiques mendiants nés au début du 13ème avec les franciscains Ces
moines portent l’évangélisation au coeur des villes dont l’importance
s’affirme à l’époque. Le français se diffuse au sein des populations
lettrées et dans toute l’Europe, le latin reste la langue des religieux.
II. …MALGRE LES TEMPS DIFFICILES DES 14ème ET
15ème SIÈCLE…
Il faut conserver en mémoire cette victoire de l’autorité royale,
dans un état renforcé : création de la Poste qui accélère la transmission
des ordres royaux. La fin du Moyen Age est marqué par les trois cavaliers
de l’Apocalypse : guerre, épidémie, famine. De ces deux siècles d’épreuve,
le royaume sort transformé avec un affaiblissement de la noblesse, l’essor
politique et sociale de la bourgeoisie sous l’autorité du roi.
A. La Guerre de Cent Ans : 1338- 1453
Cette guerre qui n’a pas duré cent ans car entrecoupée de trêves,
est le dernier exemple de conflit féodal entre deux états en construction
et rivaux pour imposer leur suprématie à toute la chrétienté : Philippe
Auguste et Richard Cœur de Lion ont mené ensemble la 3ème croisade.
Le conflit entre les Capétiens et Plantagenêt rebondit au début du 14ème
quand le roi d’Angleterre Édouard 3 refuse de se reconnaître le vassal du
roi de France pour ses possessions françaises: la Guyenne.
Descendant de Saint Louis, petit fils par sa mère de Philippe Auguste,
Édouard 3 Plantagenêt réclame le trône du la France qui a échu à Philippe
6 de Valais, cousin du dernier Capétien en ligne direct, mort sans
descendance en 1328. Philippe 6 a été élu roi par les grands du royaume,
considérant qu’il ne pouvait pas obéir à un roi d’Angleterre, ce qui marque
une nouvelle avancer du sentiment national.
Les débuts de la guerre qui s’en suit sont tous favorables aux anglais.
*1346 : victoire de Crécy
*1356: victoire de Poitiers: le roi jean le Bon est capturé et emprisonné à
Londres, qui impose la cession en 1360 de parties considérables du
royaume, du Poitou à l’Aquitaine. Il faut toute l’en e de Charles 5 et la
guérilla de Du Guesclin pour reconquérir l’essentiel du pays vers 1375,
quand s’achève la première phase de la guerre.
Au milieu de désastre, une paysanne de 16 ans : elle rebondit en 1415 avec
la victoire anglaise d’Azincourt qui décime la chevalerie française. En
1420, avec l’aide bourguignonne, le roi anglais impose le traité de Troyes
par lequel Charles 6, roi fou, déshérite son fils au profit d’Henri 5 de
Lancaster, qui devient son gendre. Le dauphin français ne règne plus que
dans son royaume de Bourges, où il s’est réfugié, tout le Nord et l’Est de
la Loire étant occupé par ses ennemis Survient Jeanne D’arc en 1429 qui
permet le sacre, accompli à Reims en pleine terre bourguignonne Charles 7
peut désormais compter sur la légitimité divine.
Patiemment, abandonnant Jeanne a son sort, brûlée vive à Rouen en 1431 à
19 ans, Charles 7 reconquiert son royaume ne laissant aux anglais que
Calais, après la victoire de Castillons en 1453, la dernière bataille de la
guerre de Cent Ans. Intermittente, d’ampleur inégale selon les lieux et les
époques, la guerre n’a pas été destructrice dans les régions où les
chevauchés et les batailles se sont multipliées dans le Bassin Parisien.
1453 : date charnière : en même temps que la fin de la guerre de Cent
Ans, cette date marque un tournant historique. Le 29 Mai 1453,
Constantinople, capitale de l’empire Byzantin, chrétien, cède aux assauts
des Turcs musulmans, Mehmed 3 le Conquérant. Le sultan rebaptise la ville
Istanbul et en fait la capitale de l’Empire Ottoman. Cette avancée de
l’Islam provoque le reflux vers Rome et l’Occident des penseurs/
scientifiques et des archives byzantines, héritage des œuvres et de la
culture de l’Antiquité. Cet afflux de la culture et de la science byzantine
sera en partie à l’origine de la renaissance européenne. Pour certain
historien, 1453 marque la fin du Moyen Age et le début de l’époque
moderne.
B. La peste noire et ses récurrences
Cette guerre a déclenché cette seconde catastrophe a frappé peu à
peu le royaume, comme un châtiment envoyé par Dieu. En fait, le bacille
Yersinia pestis, transmis par une puce qui voyage avec les rats, est arrivé
par bateaux sur les rives de la Mer Noire.
C’est toute l’Europe qui est touchée à partir de 1347- 48. Extrêmement
mortelle, l’épidémie est récurrente : elle frappe tous les 15- 20 ans,
c’est-à-dire au moment où les nouvelles générations qui ont survécu sont à
l’âge fécond.
Crise de la mortalité et de la fécondité : la peste noire de 1348 et ses
récurrences jusqu’au milieu du 15ème entraîne un véritable catastrophe
démographique. En France c’est pire : le point le plus bas est atteint vers
1430 au moment où Jeanne occupe le devant de la scène. En un siècle la
France a perdu 60% de sa population, elle est revenue au niveau de l’An
Mil.
C. La famine
La peste et les autres épidémies sont d’autant plus mortelles qu’elle
atteigne une population parfois très mal nourrie, affaiblie. En effet au
début du 14ème, l’Occident chrétien est un monde plein. L’assèchement des
marais, les défrichements ont atteint leurs limites, tout comme le
rendement agricole. Les campagnes ne parviennent plus à nourrir une
population devenue trop nombreuse. Avant même le déclenchement de la
Guerre de Cent Ans, avant même la peste noire, une grande famine très
meurtrière touche la Flandre et le Nord de la France en 1317.
Les combats et les épidémies aggravent la crise des campagnes. Révoltés
contre l’incompétence des chevaliers et les impôts du roi, les paysans de
l’Île de France se soulève en 1358 en s’emprenant aux châteaux de cette
noblesse qui a failli devant les anglais : cette jacquerie laissera son nom à
toutes les émeutes paysannes des temps modernes.
Les campagnes sont dépeuplés, mais on meurt toujours de faim : on
manque de bras, pas de terres. Les intempéries s’en mêlent : l’hiver 1480
est particulièrement long et rigoureux. Il s’accompagne d’une famine
généralisée dans tout le royaume.
C’est seulement dans la deuxième moitié du 15ème qu’un redressement
démographique s’amorce, vigoureux et durable. La France retrouve son
niveau démographique de l’époque de Saint Louis, 3 siècles auparavant.
III.
…
DANS
LE
CADRE
PERMANENT
D’UNE
SOCIÉTÉ RURAL, CATHOLIQUE ET EN PLEINE
RENAISSANCE URBAINE
Si ce redressement démographique a eu lieu, c’est que les cadres
traditionnels de la société française ont tenu. Peu de village ont été
déserté contrairement à l’Angleterre. La reconstruction s’est faite dans
les structures anciennes des paroisses, de la seigneurie. Même si la
bourgeoisie des villes commence à s’affirmer le royaume abrite avant tout
une société rurale, pour 90% de la population.
A. Des forces productives limitées
Les techniques agricoles restent les mêmes, depuis les progrès des
11ème et 12ème, demeurant à peu près identique jusqu’au 18ème. Les
rendements agricoles dépendent avant tout des conditions climatiques. Le
gel, la pluie, la sécheresse peuvent gâter la récolte.
La pénurie des grains, la cherté des blés, l’absence de surplus entraînent
disette et famine dans les campagnes et les villes. En ville, les classes
aisées cessent tout achat non indispensable pour leur survie : artisan,
commerçants sont privés de revenus. C’est le modèle de la crise de
subsistance d’Ancien Régime.
B. Un catholicisme triomphant des crises et des hérésies
Religion du roi, le catholicisme doit être la religion de tous les
habitants du royaume et devenir la religion universelle de tous les
hommes.
C’est ainsi que Louis 7 et Philippe Auguste au 12ème et Saint Louis au 13ème,
conduise la croisade en Terre Sainte contre l’indulgence promise par la
papauté. Les hérétiques sont partout pourchassés : une véritable croisade
des chevaliers du Nord du royaume est lancée contre les paysans et
bourgeois cathares du Languedoc au début du 13ème.
Les juifs sont désignés comme peuple déicide, stigmatisé par le port de la
rouelle, décidé lors du concile de Latran en 1215 et imposé par Saint
Louis, cantonné en ville dans les ghettos. Dans la seconde moitié du 13ème
apparaissent les premières caricatures antisémites du juif au nez crochu
et à la barbe. Le fils de Louis 9, Philippe 3 le Hardi oblige les juifs à
porter une corne sur la tête. Il leur interdit de se baigner dans la Seine.
Les rois hésitent néanmoins entre le rejet absolu, l’expulsion de toute la
communauté juive en 1394 par Charles 6 ou bien la ponction financière des
commerçants juifs à leur retour…
Aux temps des malheurs quand les chrétiens recherchent des boucs
émissaires. Les juifs sont désignés comme responsables de
l’empoissonnement des puits en 1349 au lendemain de la peste noire. Des
juifs sont massacrés.
L’État français contre la papauté : cet unanisme religieux cultive
l’intolérance, non seulement contre l’islam, contre les juifs mais également
contre les chrétiens orthodoxes d’Orient : prise de Constantinople et
première chute de l’empire Byzantin en 1204 lors de la quatrième
croisade.
Mais l’idéale de la chrétienté, d’humanité dans la même croyance, reste
hors d’atteinte en raison d’une rivalité entre des états nationaux en pleine
construction.
Au 15ème siècle, seul le roi de France porte le nom de roi chrétien. Et
contre son influence sur la papauté qui séjourne à Avignon de 1309 à 1377,
le Saint empire germanique, l’Angleterre suscitent un pape rival: c’est le
Grand Schisme d’Occident qui voit s’opposer deux papes de 1378 à 1417.
Cet affaiblissement de l’Église catholique permet à Charles 7 de s’imposer
comme le chef naturel de l’Église de France, qui entre dans l’ère du
gallicanisme.
C. La mort redoutée, la mort apprivoisée
L’Occident chrétien vit dans la soumission à un dieu terrible puissant,
prompt à juger et à condamner à l’enfer. La charité envers les pauvres, le
respect des sacrements, la prière surtout peuvent amadouer ce dieu
justicier. D’où les dons en nature ou argent aux moines, dont c’est le
métier de prier, nuit et jour, dans les monastères de l’ordre de Cluny ou
de Cîteaux.
D’où ces rections de chapelles, de monastères, de prieures ruraux,
d’églises et de cathédrales urbaines, dons de pierres offert pour obtenir
la clémence de Dieu. D’où l’indulgence promise aux croisés.
D’où l’invention vers le 12ème du purgatoire, espace intermédiaire entre
l’enfer et le paradis, refuse pour les âmes ni condamnées ni saintes. A la
fin du Moyen Age, au cours de ses deux siècles de guerres et de famine
et peste, les croyants découvrent une église parfois incapable de
répondre à leurs angoisses. C’est l’époque où la comptabilité de la mort
prend des proportions incompréhensibles pour qui ignore la terreur des
hommes de cette époque pour l’enfer : les plus riches achètent des
centaines de messes pour le salut de leur âme.
Riches et pauvres participent en faite à des processions, aux passions
théâtrales sur le parvis des églises, tandis que le couronnement de la
Vierge, la figure protectrice de la mère de Jésus doivent un thème
majeur de l’art. Autre thème récurent : celui de la danse macabres où
jeunes et vieux, personnes de toutes conditions sont entraînés par la
Faucheuse.
De multiples confrérie de charité, parfois très indépendantes des curés,
assistent les indigents, les malades, les femmes en couche, les pèlerins
Les confrères sont particulièrement assidus lors de visites aux agonisants
c’est leur devoir d’assurer le service mortuaire et l’inhumanité.
De plus en plus de fidèles, de réformateurs chrétiens exigent aussi un
accès direct à la source du salut, à la lecture de la Bible en langue
vernaculaire en un temps où seuls les clercs ont le droit de lire et de
commenter l’Écriture. Là se trouve une origine de la Réforme Protestante,
un autre élément de modernité de la fin du Moyen Age avec l’ascension de
la classes bourgeoise.
D. Une renaissance urbaine
Soutenus par les rois dans leurs luttes contre les barons, leurs
franchisses affaiblissent d’autant plus les seigneurs. Les villes se
développent; entraînées par l’expansion économique de l’Occident.
Au lendemain des croisades, finalement une défaite militaire pour l’Europe
à la fin du 13ème, la Méditerrané est débarrassée des flottes musulmanes
est contrôlée par les Européens : italiens surtout, portugais, français avec
Jacques Cœur au 15ème.
Ces grands négociants bourgeois prennent conscience de leur pouvoir et
commence à revendiquer une place dans l’ordre politique : profitant des
troubles de la guerre de 100 ans, le prévôt des marchands Etienne Marcel
conduit en 1358 en parallèle avec la jacquerie, une véritable révolution
dont l’objectif est de contrôler la monarchie.
Réprimé, cette révolution n’empêche pas l’ascension durable de la
bourgeoisie présente dans les états généraux, présente aux côtés des
nobles et du clergé dans l’administration royale, présente dans la fortune
foncière, présente parmi les grands financiers du roi, comme Jacques
Cœur au service de Charles 7.
C’est avec Louis 9 : 1461-83, que la France acquière le statut d’état
centralisé. Le roi remporte la dernière bataille contre un seigneur
féodale : le puissant Charles le Téméraire en 1465. Les frontières du pays
sont peu à peu celles d’aujourd’hui. C’est le temps de la monarchie
absolue : le roi contrôle tout le royaume.
CHAPITRE
6 :
LA
DOMINATION
EUROPÉENNE AU TEMPS DE L’ABSOLUTISME
ROYALE (16ème - 18ème)
I) UN NOUVEAU MONDE OUVERT A LA CONQUÊTE
EUROPÉENNE
Dès la fin du 18ème, l’Occident chrétien affirme sa totale domination
sur la Méditerranée. Les flottes arabes ont été chassées de la Mer
Intérieure par la marine des Cités marchandes italiennes : Pise, Lucques,
Venise, Gêne, Florence, à la faveur des croisades.
Deux siècles plus tard, c’est un marin génois qui ouvre l’Océan Atlantique
et un tout nouveau monde à la domination européenne : en 1492, les Temps
Modernes débutent et avec eux, une suprématie européenne qui durera
jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale.
A. Les grandes découvertes
CARTE 12
Les Portugais sont dès le début du 15ème les premiers grands
explorateurs européens. Avec la diffusion de la boussole, de l’astrolabe et
des portulans, malgré la terreur d’un inconnu toujours menaçant, les
navires portugais, soutenus par le Prince Henri le Navigateur, explore
progressivement toute la côte occidentale de l’Afrique et finissent par
passer le cap de Bonne Espérance en 1488 sous la conduite de Bartolomeo
Dias.
Ce sont surtout Ferdinand et Isabelle d’Espagne qui financent les quatre
expéditions du génois Christophe Colomb entre 1492 et 1502, persuadé de
pouvoir rallier les Indes par l’Ouest, dans l’espoir d’y convertir les
indigènes et d’en ramener de l’or.
Fondateur de la première cité du Nouveau Monde: Saint Domingue, Colomb
moura dans l’ignorance d’avoir découvert un continent qui portera le nom
du navigateur italien Amerigo Vespucci qui atteint la côte du Brésil en
1499- 1500 et se persuade alors qu’il ne peut s’agir des latitudes
indiennes.
En 1498, un autre portugais Vasco de Gama atteint directement les Indes
par l’Est en passant par le cap de Bonne Espérance. Pour la première fois,
des européens n’ont plus besoin des navires et de la science de navigation
arabe pour atteindre parfums, épices, soieries et porcelaines d’Orient.
En 1519- 22, l’expédition de Magellan effectue le premier tour du monde
prouvant de façon irréfutable la sphéricité de la Terre : établie par les
Grecs, dont la science féconde tout le Moyen Age, jamais remis en cause
sauf par certains théologiens. Pour Aristote comme pour les lettrés
chrétiens, l’univers est un système de sphères emboîtées les unes dans les
autres : seule la représentation de la Terre dans l’univers est plate car il
s’agit alors d’un disque.
B. Un premier partage du monde…
CARTE 13
Très vite les grandes découvertes européennes s’accompagnent de
conquête, de colonisation, de massacres et de conversion forcée,
d’exploitation des indigènes et de véritables ethnocides.
Les Portugais réduisent en esclaves les Noirs des littoraux africains qu’ils
découvrent, tout comme Christophe Colomb avec les Amérindiens
d’Hispania : St Domingue. Par la ruse, profitant d’un choc culturel, les
conquistadores espagnols Herman Cortes en 1521 et Francisco Pizzaro en
1531, avec leurs chevaux et leurs germes, inconnu dans le Nouveau Monde,
leurs armatures, leurs roues et armes à feu, détruisent les immenses
empires aztèques et incas.
Convaincus de leur supériorité culturelles et de la justesse de leur
religion, les espagnols étirent leur domination de la Californie à la Terre
de Feu= Brésil étant sous le contrôle du Portugal.
En 1494, le traité de Tordesillas, signé sous l’autorité du Pape, partage le
monde en deux, avec à l’ouest une ligne méridienne passant par le Brésil,
les possessions espagnoles et à l’est les colonies portugaises jusqu’au
comptoirs africains, indiens et chinois.
C. …entre puissances européennes
CARTE 14- 21
Très vite d’autres européens se lancent dans l’exploration et la
conquête de nouvelles terres. Aux côtés des Anglais et des Hollandais, le
français Jacques Cartier sous François Ier découvrent en 1534,
l’embouchure du St Laurent. Un siècle plus tard, sous Louis 13, Samuel
Champelain fonde Québec en Nouvelle France.
Commerce triangulaire, esclavage et Code Noir : peu après, toujours sous
Louis 13, les français s’emparent de la Guadeloupe et de la Martinique, ces
îles qui font la richesse des colons et des négriens français. Un commerce
triangulaire se met en place pour trois siècles entre l’Europe, l’Afrique et
les Amériques : les espagnols lancent ce commerce en 1538 et le congrès
de Vienne l’abolit officiellement en 1815. Contre des tissus, de la
quincaillerie, des alcools vendus aux notables africains, les européens se
procurent des esclaves : eux-mêmes capturés par des africains lors de
razzias, mise au travail dans les plantations de cannes à sucre des
Antilles. Au retour vers la Métropole, les navires sont chargés, contre le
prix des esclaves, de produits tropicaux : sucre, indigo, tabac, coton au
18ème.
En tout se sont entre 10 et 15 millions d’africains, parmi les plus jeunes et
les plus vigoureux qui sont déportés en Amérique, sans compter 3 autres
millions victimes de la traite orientale. A ce terrible bilan qui saigne le
continent noir, il faut ajouter les morts sur le chemin de l’exil, les
victimes de razzias, les destructions des récoltes et des réserves à
l’origine des famines. Le Parlement Français a voté le 10 mai 2001 une loi
reconnaissant la traite et l’esclavage en tant que crimes contre l’humanité.
En 1685, Louis 14 octroie un Code Noir qui réglemente l’exploitation des
esclaves dans les colonies françaises. Mais ce code ne fut guère appliqué
car il était jugé trop doux par les colons.
Rivalités coloniales entre la France et l’Angleterre : sous le règne de Louis
14 et sous celui de son petit fils Louis 15(1715- 74), les colonies sont
l’enjeu de plusieurs guerres entre les deux pays. A l’extrême fin de son
règne, le roi Soleil est contraint d céder à l’Angleterre Terre- Neuve,
l’Acadie et la Baie d’Hudson. En 1763, Louis 15 abandonne aux anglais le
Canada et toute la rive gauche du Mississippi : la Louisiane.
Sous Louis 16, ce qu’on appelle le premier empire français ne comprend
que les Antilles, la Guyane, Saint Pierre et Miquelon, des comptoirs au
Sénégal : St Louis, Gorée et dans l’Océan Indien : la Réunion.
II) L’INVENTION DES VALEURS UNIVERSELLES :
DE L’HUMANISME AUX LUMIERES
C’est par un parant paradoxe que cette conquête du monde par les
européens intervient au moment même où les intellectuels et artistes
inventent la renaissance avec ces idéaux de beauté, de retour à la culture
antique et de glorification de l’Homme. Mais à l’époque, il ne peut s’agir
que d’un Homme chrétien, donc européen.
En pleine Renaissance, le pape Alexandre 6 autorise la colonisation du
Nouveau Monde à condition que les indigènes soient convertis au
catholicisme.
A. Au 16ème, l’humanisme de la Renaissance…
Tout au long du 15ème, la vitalité des cités marchandes italiennes
permet aux grands négociants et banquiers de concurrencer politiquement
et socialement le pouvoir de la noblesse. C’est ainsi que la famille des
Médicis domine Florence.
Pour asseoir son prestige, cette haute bourgeoisie tente de s’anoblir, par
le rachat de terres nobles, l’exercice du pouvoir, mais aussi en s’entourant
d’artiste et d’écrivains chargés de proclamer la grandeurs de leurs
mécènes princiers.
Autodidactes ou formés dans les ateliers qui pour la premières fois
échappent à l’emprise de l’Église, des peintres comme Botticelli ou de
Vinci, des sculpteurs comme Donatello qui introduit le nu dans l’art
occidental, des architectes comme Alberti ou Bramanto inventent un Beau
idéal auquel prend part Dieu, l’esthétique, avec le modèle de l’antiquité, et
les maths avec le respect de la perspective et de la proportionnalité.
Dans le même temps où les artistes signent leurs œuvres et sortent de
l’anonymat des ateliers des écrivains humanistes comme Érasme, puis
Rabelais célèbrent la dignité de l’Homme, placé au centre de l’univers par
la connaissance, l’étude des textes antiques : l’Occident redécouvre le
grec que l’imprimerie permet de multiplier, le recours à la raison, l’homme
peut échapper aux superstitions et à l’obscurantisme, surmonter
l’intolérance et les conflits guerriers.
A force d’étude et de réflexion il se rend capable de progrès, jusqu’à
devenir cet homme nouveau apte à reconnaître le Bien, le Vrai et le Beau.
Dans le royaume de France, François Ier (1515- 1547) encourage la
renaissance avec sa sœur Marguerite de Navarre : ils s’entourent
d’artistes italiens comme de Vinci, confie au Rosso la décoration du
château de Fontainebleau, favorise l’éclosion d’un art renaissant français
dans l’édification des châteaux de la Loire, des Tuileries ou la
reconstruction du palais royal du Louvre.
En outre, François Ier fonde le collège des lecteurs royaux, ancêtre du
Collège de France, où de grands savants humanistes enseignent la
philosophie, le grec, l’hébreu et les sciences.
Pourtant, cette confiance humaniste faite en l’homme interdit de voir en
l’Indien, en l’africain, un semblable comme bientôt sous le même règne du
roi- mécène, il devient impossible aux catholiques de se reconnaître un
frère dans le protestant.
B. … n’empêche pas d’atroces guerres de religion
La Réforme Protestante est en effet directement liée à la
Renaissance. Au nom du retour à la pauvreté évangélique, le moine
allemand Luther dénonce violemment en 1517 le principe et le trafic des
indulgences, qui permettent de financer notamment la reconstruction
fastueuse de la basilique de Saint Pierre de Rome. Excommunié, Luther
n’en continue pas moins d’affirmer que seule la Bible et non plus le pape ou
l’Église est source d’autorité pour le croyant.
En ne retenant plus que deux sacrements : le baptême et l’eucharistie, en
assurant que seule la justification par la foi permet le salut du chrétien,
en débarrassant les temples des images, des tableaux et du culte des
statues, en supprimant tout clergé au nom du sacerdoce universel, Luther
crée une nouvelle religion chrétienne qui divise irrémédiablement l’Europe
entre protestants et catholiques qui restent fidèles au pape.
L’imprimerie, vecteur du protestantisme: introduit en Occident vers 1450
par Gutenberg, en usage à la Sorbonne dès 1470, l’imprimerie assure une
diffusion rapide du protestantisme, dans des sociétés sensibles à la
corruption et aux insuffisances du clergé catholique, surtout en
Allemagne et France par l’entremise de Jean Calvin.
D’abord favorable, comme sa sœur, à la Réforme, François Ier durcit son
attitude envers les paysans, bourgeois et grands seigneurs qui se
convertissent en masse dans l’espoir d’une purification du Royaume.
Dans toutes les provinces et particulièrement au Sud de la Loire, la
répression s’accentue contre l’hérésie sous le règne d’Henri 2(15471559). A sa mort, s’ouvre pendant toute la deuxième moitié du 16ème, 40
ans de crise politique et sociale marquée par 8 guerres de religion entre
catholiques et protestants jusqu’à la signature par Henri 4 de l’Édit de
Nantes en 1598.
Les guerres de religion : à l’origine de ces guerres, il y a d’une part le
principe absolutiste que les habitants d’un royaume doivent avoir la même
religion que leur souverain, d’autre part la conviction identique des
catholiques et des protestants que seul la loyauté envers leur église peut
assurer leur statut et cela en extirpant l’hérésie du royaume par le fer et
le feu. S’ensuit à partir de 1562, une série de guerres brèves et
sanglantes, dévastatrices, commandées par de grands seigneurs,
ponctuées par des trêves provisoires où les protestants se voient
progressivement reconnaître un droit limité de culte et la protection de
places fortes comme à la Rochelle.
Cette longue guerre civile qui culmine lors de la Saint Barthélemy de Paris
et de plusieurs villes de France : le 24 août 1572 où des milliers de
protestants sont massacrés, est d’autant plus grave qu’elle implique des
puissances étrangères comme l’Espagne et qu’elle survient dans une
période d’affaiblissement du pouvoir royal.
Les 3 fils d’Henri 2 se succèdent sur le trône, sous la surveillance de la
reine- mère, Catherine de Médicis et quand le dernier, Henri 3 assassiné
en 1598, c’est Henri de Navarre descendant de Louis 9, qui devient roi de
France.
Chef du parti protestant= union calviniste, Henri 4 doit conquérir son
royaume par les armes : les catholiques de la Sainte Ligue sont battus à
Ivry en 1590, mais il tient Paris. Henri 4 décide alors que d’abjurer le
protestantisme en 1593 et de se convertir au catholicisme, qui demeure la
religion dominante du royaume.
Le premier des rois Bourbons peut alors se faire sacrer à Chartres et
entrer à Paris où il s’atèle à la reconstruction d’un royaume dépeuplé,
paupérisé, divisé.
Pour mettre fin à 40 ans de guerre civile, il signe en 1598 l’Édit de Nantes
qui « garantit à ceux de la religion prétende réformée », les libertés de
conscience et de culte, l’accès à tous les emplois et la protection de 150
places fortes. Contesté de tout côté car l’idée de tolérance est étrangère
au conception d’une religion d’État s’imposant à tous, Henri 4 tombe en
1610 sous les coups d’un catholique fanatique, Ravaillac, alors que le
relèvement économique du royaume et le rétablissement de l’autorité
royale sont bien entamés.
C. Au 17ème, une pensée classique au service du souverain
Dans la deuxième moitié du 17ème, alors qu’il dirige personnellement
l’État après la mort de Mazarin en 1661, Louis 14 a triomphé des révoltes
nobiliaires et parlementaires de la Fronde et gouverne le royaume le plus
riche et le plus peuplé d’Europe avec 18 millions d’habitants.
Souverain absolu tenant son pouvoir de Dieu seul, le roi Soleil entend
imposer sa suprématie à ses sujets ainsi qu’à toute l’Europe. Il y
parviendra moins par ses armés que par l’éclosion et la diffusion dans
toute l’Europe d’une langue et d’un art spécifiquement français empreint
de mesure, de symétrie et de majesté : le classicisme.
De Madrid à Saint Pétersbourg, en passant par Vienne et Berlin, le modèle
du château de Versailles se répand jusqu’au cœur du 18ème, dans une même
glorification du prince bâtisseur et au travers d’une architecture qui met
en scène l’équilibre et la grandeur du prince.
Nourri de l’imitation de l’Antiquité et de la nature, codifié par le respect
des règles stricte en théâtre et peinture, avant de toucher les beauxarts, l’architecture et l’art des jardins.
La plupart de ces grands artistes, dont l’œuvre va influencer durablement
toute la culture européenne, sont encouragés, pensionnés par le roi Soleil,
associés à l’érection du château de Versailles, enrôlés dans la propagande
royale.
L’esthétique classique, toute la clarté, de rigueur, de mesure contrôlée
par la raison, accompagne parfaitement la prétention du roi à garantir
l’ordre et l’harmonie du monde.
Les chefs d’œuvres artistiques et littéraires classiques vont incarner le
Beau pour tout le 18ème qui part d’autres aspects, apparaissent en total
rupture avec le siècle de Louis 14.
D. Le siècle des Lumières : 18ème
CARTE 22
La personnalité de l’œuvre de Voltaire éclaire l’ambivalence des
lettrés et des artistes du siècle des Lumières vis-à-vis du Grand siècle.
Voltaire, comme tous les philosophes admirent et poursuivent la
rhétorique classique de la clarté, élégante, tout en se rêvant conseiller du
prince. Mais d’un prince amoureux des Lumières de la raison et du progrès
de l’esprit humain, garant des libertés individuelles : de conscience, de
liberté d’expression et de la presse contre l’arbitraire et l’intolérance
contre le fanatisme religieux.
Monarchistes, sauf Rousseau= républicains, les philosophes rejettent
toute idée de démocratie où le peuple deviendrait majoritaire, tout en
contestant la monarchie absolue. Montesquieu et Voltaire puise en
Angleterre le modèle d’une monarchie parlementaire où la séparation des
pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire permet d’échapper à la tyrannie.
Toutes ces idées sont largement diffusées grâce à l’Encyclopédie :
dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Diderot et
D’Alembert, auprès d’un public bourgeois français mais aussi européen.
Ce public de la bourgeoisie urbaine qui lit aussi la presse, fréquente les
salons, les loges maçonniques, les académies provinciales, se reconnaît
dans les revendications des philosophes : garantie de la propriété,
libéralisme politique et économique, lutte contre les privilèges
héréditaires de la naissance au nom de l’égalité civile, partage du pouvoir
entre le roi et les parlements, reconnaissance d’une légitimité
politiquement autre que l’élection divine du roi : celle de la nation. Une
génération plus tard, ces idées sont reprises par Mirabeau, Robespierre,
l’abbé Sieyès et les autres acteurs de la Révolution.
III) UN ROI, UNE FOI, UNE LOI : DE
L’ABSOLUTISME ROYAL A SA CONTESTATION
Bien assisse sur une armée et des impôts permanents, servi par une
administration de plus en plus soucieuse des droits du prince, dépassant
pour la première fois puis le partage de Verdun la frontière orientale du
Rhône par l’acquisition du Dauphiné et de la Provence, la monarchie de
Louis 11 (1461- 83) apparaît comme l’un des états les plus puissants
d’Europe Occidentale.
Au sortir du Moyen Age, les fondements de la monarchie absolue sont en
place. Si l’on accepte les 40 ans de guerre civile, les rois de France, à
partir de François Ier ne cesse pas d’accroître leur pouvoir, en s’appuyant
sur la bourgeoisie montante et en domestiquant la noblesse, en
ponctionnant les campagnes françaises par l’impôt et en conquérant des
territoires, ce que manifeste le règne de Louis 14.
Sa mort signe le divorce qui va s’accroissant, tout au long du 18ème entre la
prétention des rois et sa contestation par une noblesse et une bourgeoisie
qui endosse le discours neuf de la représentation nationale, élaborée par
les philosophes.
A. Le renforcement du pouvoir royal à partir de François Ier
Même si il reste un roi chevalier au cours de nombreuses guerres
menées contre l’empereur Charles Quint notamment en Italie, François
Ier revendique un modèle nouveau du roi absolu souverain en son royaume,
sans que personne ne puisse prétendre participer à son pouvoir ou le
concurrencer Ainsi, n’est- il pas obligé de réunir les états généraux ou de
tenir compte de leur avis.
Il se donne les moyens de mieux contrôler la société : si l’ordonnance de
Villiers- Cotterêts de 1539 impose l’usage du français à la place du latin
dans la rédaction des actes judiciaires et notarisé, elle contraint aussi les
curés à enregistrer l’état- civil et donc à dénombrer les sujets, clients du
fisc.
Les évêques et les abbés sont nommés par le roi, le pape ne disposant que
de l’investiture canonique. Les dernières grandes principautés
territoriales sont absorbées dans le domaine royale : la Bretagne, le
Bourbonnais et l’Auvergne.
La cour du roi que Français Ier rétablit à Paris en édifiant le nouveau
Louvres est le véritable cœur du pouvoir : le roi apparaît de plus en plus
comme la source unique de l’autorité, arbitrant en dernier ressort les
initiatives de l’administration judiciaire et financière, choisissant et
disgraciant ses favoris, ministres et conseillers.
Le service du souverain commence à assurer la noblesse pour les bourgeois
éduqué, notamment les gradués en droit. La bourgeoisie d’affaire assure
son ascension sociale en soutenant les projets d’expansion coloniale du
souverain, en lui prêtant de l’argent en achetant des offices.
Pour tous ses sujets, le roi est un protecteur, un être supérieur à tous les
hommes : leur attachement au souverain garantit seul l’unité du royaume
fragmenté en de multiples régions culturelles et linguistiques. Ce roi
mécène des arts met en scène des fêtes fastueuse lors des entrées dans
les villes, sur le modèle des triomphes de la Rome Antique, avec chars,
trophées et arcs de triomphe.
B. Un modèle d’absolutisme : le règne de Louis 14
Le règne de Louis le Grand fut le modèle de l’absolutisme.
Souverain absolu, Louis 14 ne fut pourtant pas un roi tout puissant :
*un roi absolutiste : roi de droit divin, il dit la loi, rend la justice,
administre le royaume. Il exige obéissance de tous à commencer par la
noblesse qui s’était révoltée lors de sa minorité pendant la Fronde.
Le roi poursuit la politique anti- nobiliaire de son père Louis 13 et de
Richelieu, qui avait interdit les duels et démantelé de nombreux châteaux.
Il appelle, pour le servir, des bourgeois comme Colbert issu d’une dynastie
de grands marchands et de grands financiers. La haute noblesse est
arrachée à ses terres pour vivre à Versailles où sa bonne fortune dépend
uniquement de la faveur du roi.
Louis 14 est persuadé que l’unité religieuse est nécessaire à la solidité de
l’État. Il persécute les protestants dès le début de son règne de façon
systématique : défense de chanter des psaumes dans les rues, sur les
places publiques et même dans les temples lorsque passait à proximité une
procession catholique. Les pasteurs ne doivent pas porter la robe ou la
soutane. Des temples sont rasés dans le Poitou. Dans cette région
viennent les premières dragonnades : obligation pour les huguenots
d’héberger les soldats qui n’ont pas de caserne à l’époque. D’où pillages,
brutalité, vol et même si c’était interdit, viol et assassinat. En 1685, les
dragonnades sont générales et la terreur pousse à la conversion forcée
des milliers de protestants.
Du coup, Louis 14 considère en 1685 que la plus grande partie des
huguenots s’est convertie et décrète l’Édit de Fontainebleau : interdiction
totale du culte, démolition des temples, fermeture des écoles calvinistes.
Confrontés à cette alternative, la 4/5 des pasteurs préfèrent l’exil à
l’abjuration.
Malgré les menaces de galère pour les hommes et de prison pour les
femmes, bon nombre de protestants fuient en Angleterre, Hollande et
dans les États protestants de l’ Empire Germanique avec de faux papiers
en se déguisant. Le culte protestant devient clandestin dans les
Cévennes : c’est le début du culte du Désert. A la fin du règne de Louis 14,
les paysans protestants des Cévennes se soulèvent, les camisards
résistent plusieurs années à la répression royale. Surtout pour la première
fois, des individus revendiques leur incroyance, leur athéisme.
L’enrichissement du royaume pour renforcer la puissance du roi est au
fondement de l’économie mercantiliste initié par Henri 4 et Sully,
développé par Colbert qui dirige l’économie, les finances, la marine, les
bâtiments, les arts et les manufactures. Il donne aussi au souverain les
moyens d’imposer la prépondérance française en Europe.
Pendant presque tout le règne, la France de Louis 14 est en guerre :
contre la puissance commerciale des Provinces Unies= Hollande, contre
l’Espagne qui leur porte secours, contre l’empire germanique et
l’Angleterre qui résiste à cette volonté hégémonique et à la poussée
française vers le Rhin.
A sa mort Louis 14 laisse un royaume agrandi de l’Artois et des Flandres,
de l’Alsace, de la Franche- Comté et du Roussillon avec des frontières
fortifiées par Vauban, avec un rayonnement culturel qui s’étend pendant
deux siècles à toutes l’Europe, de Lisbonne la Russie. Il laisse aussi un
royaume au bord de la faillite, épuisé, où son impopularité est extrême.
*un roi tout puissant ? : Ainsi le culte du roi n’est pas parvenu à
soumettre tous les français dans une commune d’adoration d’un souverain
que la propagande royale organisé par Colbert présenté comme
exceptionnelle.
Dans le même temps, les paysans connaissent des difficultés, misère,
disette pendant tout le règne, voire la famine pendant la grande mortalité
de 1693-94 et le grand hiver de 1709- 10.
Faim, froid, épidémies: voilà l’origine des grandes révoltes paysannes des
Croquants, Nu- Pieds et Lustucrus, du mécontentement qui gronde non
seulement chez les protestants mais aussi chez les proches du roi: Vauban
et Fénelon dénonce le mépris des grands et du prince à l’égard de la
misère paysanne.
Par ailleurs, l’absolutisme royal n’est pas un pouvoir sans limite : d’abord le
roi lui-même reste soumis aux lois fondamentales du royaume : hérédité
de la couronne et exclusion des femmes, inaliénabilité du domaine,
indépendance du roi par rapport à l’Église. Il se heurte également à des
réalités de fait :
-l’immensité relative du royaume, où il faut une quinzaine de jours
pour rallier Marseille de Paris, où il faut quatre jours aux magistrats de
Nîmes pour enquêter sur une affaire en Gévaudan ou dans le Vivarais.
-la permanence de pouvoirs intermédiaires jaloux de leur
autonomie :
~le clergé lui-même qui lève le don gratuit versé au roi.
~les États provinciaux de plusieurs provinces : Bretagne, Bourgogne,
Languedoc, Province qui vote et collecte eux-mêmes les impôts du au roi,
décide aussi des grands travaux de voirie et d’urbanisme.
~des villes franches qui à l’instar de Lille ont conservé jusqu’à la fin de
l’Ancien Régime une grande marge de manœuvre.
~les milliers de justices seigneuriales où les agents du roi n’interviennent
pas.
Si l’administration royale se renforce, notamment gr^ça aux intendants de
police, de justice et de finance présent dans chaque provinces, le roi
absolu ne peut pas tout. Et surtout pas abolir l’enchevêtrement des
particularismes locaux, juridiques, administratifs, culturel du royaume.
La progressive construction de l’état moderne n’implique donc pas un état
central unifié et performant. Il n’est pas souhaité par les théoriciens de
l’absolutisme et il est hors de portée de l’Ancien Régime.
C. La contestation de l’absolutisme sous Louis 15 et sous Louis
16
Malgré les nouvelles idées de l’Encyclopédie et des philosophes,
Louis 15 (1715- 74) réaffirme la doctrine de la monarchie absolue, face
aux prétentions de la noblesse du Parlement de Paris de représenter les
intérêts de la Nation et de pouvoir contester la monarchie, au nom de son
droit de remontrance, de critique vis-à-vis du roi, recouvré à la mort de
Louis 14. Mais lorsque le roi meurt, très impopulaire en raison de
l’accroissement des impôts, son petit fils Louis 16 (17746 92) manque de
l’en e nécessaire pour faire face à une triple crise politique, budgétaire,
économique et sociale.
*politique car les parlementaires parisiens s’obstinent dans leur opposition
à la monarchie, qui tente de soumettre la noblesse à l’impôt.
*budgétaire puisque justement les caisses de l’État sont vides, notamment
en raison du soutien français à la guerre d’indépendance des colonies
d’Amérique contre l’Angleterre : rôle de La Fayette.
*économique et social puisque au lendemain d’un long 18ème caractérisé par
une forte expansion démographique et une relative prospérité, la
conjoncture se retourne brutalement dans les années 1770, dans le sens
d’une stagnation des prix et des revenus et d’une véritable crise de
subsistance après les mauvaises récoltes de 1788.
Face à l’impasse financière, Louis 16 est contraint de convoquer les états
généraux qui n’ont pas été réunis depuis 1614. Signe de mutation des
mentalités le tiers état, bourgeoisie en tête exige une place qu’il n’avait
jamais eu dans ces états : autant de députés que les deux autres ordres
réunis et le vote par tête, et non plus par ordre.
Au siècle des Lumières, chaque élu représente désormais une parcelle de
la Nation, seule source de souveraineté aux côtés du roi.
CHAPITRE 7 : RÉVOLUTION, EMPIRE ET
RÉPUBLIQUE : DES DROIT DE L’HOMME AU
CITOYEN
I) LA RÉVOLUTION ET L’EMPIRE : L’AVÈNEMENT
D’UNE FRANCE NOUVELLE
A. La destruction de l’Ancien Régime : de la Monarchie
Constitutionnelle à la République
1- 1789 : l’invention des droits de l’homme et du citoyen
Très vite les états généraux ouverts à Versailles le 5 mai 1789
échappement à la première intention du roi et de ses ministres : imaginer
des nouvelles ressources financières pour la monarchie.
Le 17 juin 1789, les députés bourgeois du tiers état se proclament
Assemblée Nationale. Louis 16 tente de dissiper l’assemblée par la force,
ce qui suscite le Serment du Jeu de Paume de donner une constitution au
royaume, avant de céder et d’ordonner aux députés du clergé et de la
noblesse de se fondre dans l’Assemblée Nationale.
Le 9 juillet celle-ci se proclame Assemblée Constituante. C’est le premier
acte politique de la Révolution : au nom de la représentativité, les députés
du tiers état ont affirmé l’existence politique de la nation, le droit de dire
la loi. C’est la fin de la monarchie absolue.
A cette révolution politique succède rapidement une révolte populaire.
D’abord à Paris où le peuple et les patriotes bourgeois, alarmés par une
possible contre- offensive des troupes royales, s’insurgent et mettent sur
pied une nouvelle municipalité et une milice bourgeoise, la Garde Nationale.
Ensemble ils partent à l’assaut de la prison royale de la Bastille, symbole
de la monarchie absolue. Louis 16 cède à nouveau et lors d’une visite à
Paris, reconnaît la nouvelle autorité municipale et accepte la cocarde
tricolore qui unit le blanc, la couleur du roi au rouge et au bleu, de la ville
de Paris.
Dans les provinces d’autres municipalités, dotées de leur garde nationale,
ont succédé à l’administration royale. Surtout en juillet, la Grande Peur
s’empare des campagnes : alarmés par les rumeurs de brigandage, de
destruction de leurs récoltes, les paysans s’emprennent aux châteaux
voisins pour y brûler les terriers, le registre reconnaissant les droits
seigneuriaux.
Pour tenter de couper court aux désordres, les députés sur l’initiative
d’une noblesse effrayée décident dans la nuit du 4 août l’abolition des
privilèges. Certes seule la servitude personnelle est immédiatement
supprimée, les autres droits seigneuriaux devant être rachetés par les
paysans, mais c’est la fin de la division de la société en trois ordres qui est
proclamée.
Une véritable révolution sociale vient de succéder à la révolution politique.
D’autant plus que l’assisse financière du premier ordre du royaume est
ébranlé, avec la nationalisation, autrement dit la confiscation, en
novembre 1789, des biens fonciers et immobiliers du clergé.
En ayant fini avec ce que les révolutionnaires appellent l’ancien Régime, les
députés s’attellent à définir les principes de la société nouvelle contenue
dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789.
Les français ne sont plus des sujets mais des citoyens. Ils bénéficient de
l’égalité des droits : abolition des privilèges, de la liberté, d’aller et de
venir, d’exprimer son opinion, de pratiquer ou pas une religion : le
protestantisme est reconnu, de posséder y compris des esclaves dans les
colonies, malgré les efforts abolitionniste de Robespierre et de la Société
des Amis des Noirs.
Tous ses principes sont garantis par la loi qui émanent nécessairement de
la nation souveraine et non plus du roi ou de Dieu. Tous ces principes
animent non seulement l’Assemblée où apparaissent des tendances de
gauche et de droite où le public est présent.
L’invention de la politique: les français inventent à cette époque, la
politique avec leurs débats autour des affiches, des journaux qui se
multiplient, des clubs politiques qui prolifèrent: les Cordeliers où figure
les premiers républicains, les Jacobins où intervient Robespierre.
Les parisiens restent les acteurs de premier plan, les parisiennes aussi
lorsqu’elles ramènent au château des Tuileries à Paris, Louis 16 et sa
famille lors d’une expédition armée à Versailles le 5 et 6 octobre pour
tenir sous leur surveillance un roi qui refuse d’approuver la décision du 4
août.
2- 22 septembre 1792 : la Première République
Le double jeu de Louis 16, une situation militaire difficile, le conflit
entre une assemblée bourgeoise et un pouvoir parisien populaire explique
la chute de la Monarchie. D’abord le roi refuse en bloc la Révolution.
C’Est-ce qu’il écrit avant de tenter de fuir à l’étranger en juin 1791 : il est
reconnu et arrêté à Varennes. Préservé par la majorité modérée de
l’Assemblée, le roi empêche par la suite le fonctionnement de la
Monarchie constitutionnelle, dont les institutions sont fixées par la
Constitution de 1791.
Conformément aux idées de Montesquieu, les pouvoirs sont séparés,
l’exécutif revenant au roi, le législatif appartenant à l’Assemblée, une
assemblée législative élue en septembre 1791 au suffrage censitaire.
Cette trahison du roi ruine la crédibilité qui lui restait et renforce le
sentiment républicain tout en accentuant les divisons entre l’Assemblée et
la rue. La garde nationale réprime dans le sens une manifestation
républicaine exigeant la destitution du roi au lendemain de Varennes.
L’entrée en guerre accentue encore les tensions. C’est avec l’arrière
pensée d’une défaite de la France révolutionnaire que Louis 16 approuve le
20 avril 1792, la guerre contre l’Autriche décidé par les Modérés et les
Girondins de l’Assemblée.
Les combats s’engagent mal. Quand les Parisiens reçoivent le Duc de
Brunswick, commandant des armées prussiennes et autrichiennes, l’ordre
de se soumettre à Louis 16, ils mettent en place une commune
insurrectionnelle et le 10 août donne l’assaut au château des Tuileries.
Louis 16 doit se réfugier à l’Assemblée qui le surprend et le fait
emprisonné à la prison du Temple avec toute sa famille. C’est la fin de la
monarchie.
Une convention élue en principe au suffrage universel, fondant ainsi le
premier régime démocratique de notre histoire, proclame alors le 22
septembre 1792, premier jour de l’An I de la République.
Cette république voit alors s’opposer ses représentants élus, la majorité
girondines et sans culotte, ouvriers et artisans parisiens d’une démocratie
directe. Appuyé sur les sans culotte, les Montagnards dirigés par
Robespierre obtiennent d’abord l’arrestation et l’exécution du roi le 21
janvier 1793, puis l’arrestation des Girondins en juin 1793.
Partisan d’une démocratie sociale, du droit à l’assistance pour les
nécessiteux, d’une instruction publique pour tous, décrétant l’abolition de
l’esclavage, les Montagnards imposent surtout la dictature d’un
gouvernement révolutionnaire, sous la forme d’un comité de sûreté
générale et d’un comité de salut public, pour faire face aux ennemis de
l’intérieur: l’armée catholique et royale des paysans vendéens hostile à la
conscription militaire, l’insurrection de plusieurs villes et régions
fédéralistes girondines, et de l’extérieur: une coalition des armées
européennes animée par l’Angleterre.
Cette mobilisation est efficace, tout comme la terreur décrétée en juillet
1793 est sanglante : la reine Marie- Antoinette, les girondins puis les
dantonistes, des prêtres en tout des milliers de personnes sont exécutés.
La répression contre les Vendéens est terrible et les armées ennemies
sont repoussées par les soldats de l’An II, notamment à Fleurus en juin
1794. Le pouvoir révolutionnaire est sauvegardé, soutenu par les sans
culotte parisiens qui arrache la loi du maximum général, mais Robespierre
continu d’exiger un soutien sans faille à son entreprise de fondation d’un
ordre et d’un homme nouveau forgé dans la vertu et le droit au bonheur et
dans le culte de l’être suprême. Las de la terreur et du pouvoir personnel
de Robespierre, un complot de Conventionnels renverse Robespierre le 9
Thermidor an II : 27 juillet 1794. Il est exécuté avec ses fidèles le
lendemain.
Cette république thermidorienne est fermement républicaine, mais entend
se préserver des excès révolutionnaire.
Une nouvelle constitution en 1795 met en place le Directoire, fondé sur un
suffrage censitaire où le pouvoir est abandonné aux propriétaire. C’est un
régime faible, discrédité par le luxe et la corruption des dirigeants face à
la misère du peuple, menacé à droite par les royalistes et les Chouans qui
poursuivent le travail des Vendéens et à gauche par les Jacobins, le peuple
parisien et les premiers communistes emmenés par Gracchus Babeuf. C’est
sans trop de mal que le jeune Bonaparte qui s’est couvert de gloire lors de
ses campagnes en Italie et en Égypte, renverse le régime lors du coup
d’état du 18 Brumaire 1799.
B. La Révolution est finie : Bonaparte 1799- 1815
CARTE 23
1- Bonaparte met fin à la Révolution
Après dix ans de guerre, de terreur et de difficultés économiques,
la population est prête à se soumettre au pouvoir personnel de Bonaparte,
pourvu qu’il assure le retour à l’ordre et préserve la conquête
révolutionnaire.
En effet la Constitution de décembre 1799, confié tout le pouvoir
exécutif et une part importante du pouvoir législatif à Bonaparte, Premier
Consul.
Dès lors Bonaparte essaie de réconcilier les différences forces qui
s’opposent depuis dix ans pour assurer les fondements de son pouvoir : il
recrute les préfets placés à la tête de chaque département d’ancien
Montagnards et d’anciens Royalistes. Il autorise les émigré- nobles,
bourgeois dont certains avaient fuis la France dès le 14 juillet 1789, à
rentrer dans le pays.
Mais il garantit aussi les transferts de propriétés qui ont eu lieu, avec le
rachat par la bourgeoisie et les plus aisés des paysans, les propriétés du
clergé et des émigrés confisqués.
De plus il réhabilite le catholicisme, garant de l’ordre social en signant en
1801 un condorat avec le pape.
Pour pérenniser son pouvoir, Bonaparte se fait d’abord désigner Consul à
vie par plébiscite en 1802, puis imagine de fonder la quatrième dynastie en
proclamant l’empire.
2- Un empire éphémère une œuvre durable
C’est par un nouveau plébiscite, dévoient démagogique ment du
suffrage universel, que Bonaparte se fait proclamer Empereur héréditaire
des français, sous le nom de Napoléon Ier. Son sacre donne lieu à une
cérémonie fastueuse le 21 décembre 1804 à Notre Dame de Paris. La
République a vécu, Napoléon a rétablit la Monarchie en France.
Cette monarchie s’appuie sur le clan familiale, dont plusieurs membres
dirigent les royaumes conquis par l’empereur: Espagne, Sardaigne, grand
duché de Varsovie, sur une vie de cour, aux Tuileries, à Fontainebleau, où
il s’entoure de l’ancienne et de la nouvelle noblesse: ses maréchaux, issus
pour la plupart de la moyenne bourgeoisie deviennent altesse sérénissime,
sur une propagande servie par le catéchisme impériale, enfin sur un
despotisme de plus en plus manifeste, dans la censure de la presse, de
l’imprimerie et des théâtres, dans la surveillance policière de l’opinion et
notamment de l’ouvrier.
L’empire se construisant sur la victoire d’Austerlitz en 1805 contre
l’Autriche, d’Iéna en 1806 contre la Prusse, flatte le patriotisme des
français, tout en permettant l’ascension sociale de soldat et de leur chef
et en drainant la France vers la richesse et les impôts soutirés aux
peuples vaincus.
En 1810, grâce à la suprématie en nombre d’années françaises, qui intègre
de plus en plus de recrue étrangères, et au génie militaire de Napoléon,
l’empire domine toute l’Europe avec ces 130 départements qui intègrent la
Belgique, la Hollande, la Rhénanie, la côte dalmate= les provinces
illyriennes, en s’étendant de Hambourg jusqu’à Rome.
L’orgueil conquérant de Napoléon, sa volonté de briser l’hostilité anglaise
en imposant un blocus continental contre Londres vont se fracasser lors
de la lamentable campagne de Russie, fatale à le Grande Armée dans
l’hiver 1812. La retraite de Russie qui est le prélude de la contreoffensive européenne qui aboutit à la première abdication d’avril 1814 et à
la première Restauration de frère cadet de Louis 16, Louis 18.
Les maladresses de royalistes donnent une dernière chance à Napoléon,
qui reprend le pouvoir pendant les Cents Jours, avant d’être
définitivement battu à Waterloo le 18 juin 1815.
Dès lors s’élaborent deux versants du mythe napoléonien, la légende dorée
du général victorieux, du glorieux soldat de la Révolution, la légende noire
de l’ogre dévoreur de chair fraîche. Mais Napoléon disparu, l’essentiel de
son œuvre de réorganisation administrative et de centralisation politique
perdurent, soutenues par la casse des notables qu’il a renforcé.
Ces notables issues de la bourgeoisie et des possédants, Napoléon se
rallie en leur offrant des carrières au sein de l’administration et de
l’armée. Le nombre de fonctionnaires formés dans les lycées fondés dès
1802, augmente et assure l’encadrement des populations au niveau de tous
les départements.
Si le code civil de 1804 confirme les principes de 1789 : liberté et égalité
devant la loi, il consacre l’inégalité social en reconnaissant pleinement le
droit de propriété en favorisant le patron par rapport au salarié, l’époux
et le père par rapport à la femme et aux enfants. Les plus docile des
serviteurs de l’État, quelque soit leur rang et leur condition d’origine, sont
récompensés par la Légion d’Honneur et l’entrée dans la nouvelle noblesse.
C. Une France bouleversée, une France modernisé : 17891815
1- Une société profondément transformée
Après un quart de siècle de Révolution et d’Empire, les structures
du pays ont été complètement transformées. Certes en 1815, avec la
Restauration de Bourbon : Louis 18 puis Charles 10, la France est
redevenue une monarchie. Mais le pays a osé la République, guillotiné Louis
16, exprimé le suffrage universel, inventé la nation souveraine et le
régime d’assemblée, la démocratie représentative.
La monarchie de 1815 n’a rien avoir avec celle de l’Ancien Régime jetée à
bas : la société d’ordres à disparue les privilèges ont été abolis, les droits
féodaux ont été totalement abolis en 1793 et le clergé réfractaire les
nobles, les émigrés rentrés avec Louis 18 ne peuvent récupérer leurs
terres confisquées et vendues.
Un immense transfert de propriété a eu lieu au bénéfice de la bourgeoisie
et des plus aisés des paysans. Cette bourgeoisie a renforcé ses positions
au cœur de l ’État en décrochant postes militaires et administratifs. Au
niveau économique, la loi Le Chapelier dès 1791, a brisé toute possibilité
de compagnonnage et de grève pour les ouvriers, soumis au livret ouvrier
par Bonaparte.
Entrés massivement en campagne, mais aussi parcourant les routes
d’Europe dans les campagnes militaires du Directoire, qui impose la
Circonscription en 1798, et au sein de la Grande Armée.
Un sentiment national s’est forgé dans les revendications d’une société
meilleure, plus égalitaire amis aussi dans la guerre et dans la progression
du français, langue de la Nation que les révolutionnaires tentent d’imposer
contre les dialectes et les patois.
2- Un cadre territorial et administratif unifié
Une langue unique pour une nation unifiée : la Révolution déclenche,
surtout avec les Jacobins et les Montagnards, une volonté de
centralisation politique et administrative que Bonaparte porte à son
comble.
Tout le territoire est divisé en département en 1790, subdivisés à leur
tour en arrondissement, cantons et communes, circonscription de base de
toute la vie politique, fiscale et religieuse du pays.
Trois nouveaux impôts voient le jour : foncier, mobilier et pour les
commerçants, la patente.
En 1791, le système métrique unifie les unités de mesure et de poids,
tandis que l ‘État civil est confié aux autorités municipales laïques.
Bonaparte centralise d’une main lourde ces nouveaux instruments de
pouvoir, par le biais d’une administration étoffée et des préfets.
Pour la première fois, le territoire français est véritablement unifié, avec
la disparition de tous les péages et douanes intérieurs.
3- Des symboles pour une histoire nouvelle
Ce quart de siècle d’histoire lègue un héritage symbolique
extrêmement riche, capable de nourrir le combat politique tout au log du
19ème. Ainsi de la cocarde et du drapeau tricolore, symbole par excellence
de la Révolution, arme décisive pour les républicains affrontés aux
monarchistes ou pour les orléanistes affrontés aux légitimistes.
De la même façon la Marseillaise, de chant guerrier pour l’armée du Rhin
est devenue un hymne patriotique et révolutionnaire.
Influencée par les philosophes, les révolutionnaires rêvent d’une éducation
pour tous destinée à enraciner l’homme nouveau, l’amour de la patrie et la
haine du tyran. Toutefois une génération entière a découvert une violence
politique inédite, massive, culminant dans la Terreur et la guerre civile
contre les Vendéens.
Symbolique de cette conscience partagée par tous qu’une ère nouvelle a
succédé à l’Ancien régime, l’adoption d’un calendrier révolutionnaire et
l’accélération d’une déchristianisation entamée dès la fin du 18ème.
Enfin la période lègue le thème, vigoureux jusque dans le cœur du 20ème,
du sauveur plébiscité par le peuple démuni. Dès lors, deux pôles de la vie
politique française à l’époque contemporaine sont fixés : d’un côté la quête
d’un régime démocratique, de l’autre l’abandon au main de l’homme
providentiel.
II) LE 19ème, SIÈCLE DES REVOLUTIONS
A. Révolution
démocratie
politique :
les
difficiles
progrès
de
la
Un rapide parcours du régime politique au 19ème : *la restauration;
1815- 1830, *la monarchie de juillet : 1830- 1848, *la seconde république :
1848- 1851, *le second empire : 1851- 1870, la 3ème république 1870- 1940.
1. Du libéralisme politique…
La restauration inaugure un régime de monarchie constitutionnelle
d’un tiers de siècle de 1815 à 1848. Le roi rétablit, n’est pas souverain
absolu, puisque son pouvoir est défini par un texte écrit qui l’encadre : la
constitution.
Pendant la restauration, ces pouvoirs exercés par les deux derniers
bourbons : Louis 18 et Charles 10 sont néanmoins considérable : refusant
toute souveraineté du peuple, il s’arroge le pouvoir exécutif et s’attribue
l’initiative des lois. Pour en discuter, deux assemblées sont élues au
suffrage censitaire.
La politique conservatrice de Charles 10, sa volonté de contrôler la presse
provoquent les Trois Glorieuse, les trois jours révolutionnaires de Juillet
1830.
Cette révolution qui voit l’apparition de barricades dans les quartiers
populaire de l’est parisien, porte au pouvoir un cousin du roi, le Duc
d’Orléans, sous le nom de Louis Philipe Ier. La Monarchie de Juillet
consacre les conquêtes libérales de 1789 : la souveraineté nationale est
rétablit avec deux assemblées disposant du pouvoir législatif et élue au
suffrage universelle restreint.
Le drapeau tricolore des orléanistes succèdent au drapeau blanc des
légitimistes. Louis- Philippe, le roi citoyen, s’appuie sur une bourgeoisie qui
triomphe politiquement de l’aristocratie et du clergé comme le banquier
Casimir Périer ou Guizot et sur la garde nationale, une milice bourgeoise
qui réprime durement trouble sociaux et émeutes ouvrières:révolte des
Canuts de Lyon en 1831.
Les conditions ouvrières sont terribles en 1841, la première loi sociale
interdit le travail des enfants de moins de 8 ans, la journée de travail
étant limitée à 8h jusqu’à 12 ans, à 12 heures jusqu’à 16 ans.
La révolution de 1848 marque les limites du libéralisme politique et les
aspirations à la démocratie. Certes, la monarchie constitutionnelle a
montré l’importance des débats parlementaires, l’habitude prise par les
assemblées de contrôler le gouvernement et notamment son budget et ses
finances, mais cette vie politique intense ne concerne qu’une toute petite
minorité. Certes le libéralisme s’oppose au despotisme : Guizot développe
l’instruction primaire en 1833 mais il rétorque aux partisans de
l’élargissement du cens.
2- … à la démocratie
Ce sont les révolutions de 1789 et de 1792 qui font entrer la
France dans l’^âge de la démocratie, en reversant la monarchie de Février
1848. La deuxième république est fondée, le suffrage universel masculin
proclamé en 1848, l’esclavage dans les colonies aboli sur l’initiative de
Victor Schoelcher, le droit au travail affirmé. Le peuple entre nouveau en
politique.
Une idéologie démocratique imprègne le libéralisme politique, en associant
au principe de liberté celui d’égalité dont la grande bourgeoisie se souciait
bien peu jusqu’à là.
Mais quand les ateliers nationaux, destinés à procurer du travail aux
chômeurs sont fermés, la révolte ouvrière qui s’en suit à Paris est noyée
dans le sang, en juin et la République devient extrêmement conservatrice,
en s’appuyant sur les masses rurales et en réduisant le droit de vote.
Le premier président de la République, élu au suffrage universel, est
neveu de l’empereur Louis Napoléon Bonaparte. Il incarne le retour à
l’ordre, avant de reverser le régime par un coup d’état le 2 décembre
1851, qu’il fait approuver par un plébiscite au suffrage universel rétablit.
Le 2nd empire préserve le suffrage universel, mais ce n’est en aucun cas un
régime démocratique. Le droit de vote est dévoyé dans le plébiscite et
dans la désignation du candidat officiel. Jusqu’en 1860, l’empire est
autoritaire, la presse sévèrement contrôlée et l’opposition musclée ou
réduite à l’exil.
Le régime se libéralise ensuite : le droit d’adresse et d’interpellation sont
rendus aux parlementaires et en 1869, les corps législatif retrouve
l’initiative des lois. En 1870, le premier régime parlementaire de notre
histoire rend le gouvernement responsable devant l’assemblée,
c’est-à-dire que l’exécutif a besoin d’une majorité pour pouvoir gouverner.
Ce libéralisme politique n’ignore plus la question sociale : en 1864, le
gouvernement autorise la formation d’association ouvrière et le droit de
grève. Mais le régime n’est plus assez assuré pour résister à l’arrestation
de l’empereur à Sedan, le 1er septembre 1870 par l’armée prussienne. Le 4
septembre, la 3ème république est proclamée à Paris par Léon Gambetta.
La 3ème république connaît des débuts difficiles, amputée de l’Alsace et du
nord de la Lorraine, menacée d’une restauration monarchique, avec une
assemblée nationale et un chef du pouvoir exécutif: Thiers, installé à
Versailles, d’où part la terrible répression des Communards républicains
et socialistes.
La division des monarchistes entre légitimistes: partisans bourbons,
drapeaux blancs et orléanistes, la loi du septennat voté pour maintenir à la
présidence de la république le légitimiste Mac Mahon permet aux
orléanistes et aux républicains de faire passer les lois constitutionnelles
de 1875. L’amendement Wallon y inscrit la nature républicaine du régime.
Peu à peu les républicains conquièrent, grâce au suffrage universel, la
chambre des Députés, le Sénat puis la présidence de la République, à la
suite d’une crise avec Mac Mahon.
En 1879, la république est bien affermie. Elle se dote des symboles
héritier de la Révolution : le 14 juillet devient fête nationale, la
Marseillaise hymne nationale et Paris redevient capitale.
Les principes du libéralisme républicain posé, il faut leur donner corps.
C’est l’époque des grandes lois républicaines : 1881, liberté de réunion, de
presse, gratuité de l’enseignement primaire sous l’influence de Ferry. Le
chef du gouvernement fait voté en 1882 la loi sur l’obligation scolaire de 6
à 13 ans ainsi que la laïcité de l’enseignement public.
L’instruction publique devient avec la caserne, un moyen puissant de
francisation des parlers : luttes contre les patois et d’unités des
comportements, au service d’un idéal républicain pétri de patriotisme,
matérialiser par le temple municipal : hôtel de ville, où le bon citoyen est
un bon contribuable, prêt à se sacrifier pour la patrie.
En 1884, les associations professionnelles sont autorisées : les syndicats.
Le ralliement des catholiques et des conservateurs modérés à partir de
1890, consolide la république. L’affaire Dreyfus : 1894- 1906, fait éclater
les forces politiques en deux blocs, une droite nationaliste, cléricale,
militariste et antisémite et une gauche attachée aux droits de l’homme, à
la démocratie, à la laïcité et au pacifisme.
Au début du 20ème, les radicaux interdisent l’enseignement aux
congrégations et adopte, en 1905, la loi de séparation de l’Église et de
l’État : la République ne reconnaît aucun culte mais garantit l’exercice de
tous. C’est le fondement de la laïcité française.
La république affermie, les républicains de diverses tendances politiques
se retrouvent face à face. Les socialistes créent la IO section française
de l’internationale socialiste en 1905 et s’opposent aux radicaux. L’un de
leur chef de file, le président du conseil Clemenceau, répriment très
durement des émeutes viticoles dans le Languedoc, la grève des
chemineau, alors que les ouvriers revendiquent, chaque 1er mai, la journée
de 8h.
La 3ème République est démocratique, assisse sur un régime parlementaire,
mais son personnel politique est bourgeois, et s’appui sur la plus grande
part de la paysannerie et les couches nouvelles d’employés, de
chemineaux, de petits commerçants, de propriétaire quant à la classe
ouvrière, elle subit de nouvelle condition d’exploitation à l’usine et la
précarité de son sort, ce qui autorise le socialiste Jean Jaurès à
revendiquer une véritable république sociale.
B. Révolution Industrielle : d’une France rurale plus ouvrière
et plus urbanisée : deuxième moitié du 19ème
CARTE 24
1- De l’invention à la mécanisation : un monde de production industrielle
Tout comme l’Antiquité a inventé le verre, la vis d’Archimède, la
catapulte, le palan, les engrenages, le moulin, la meule à grains, le Moyen
Age, la charrue, le collier d’épaule, la herse, la faïence, l’horloge et
l’imprimerie, les inventions se sont poursuivies sous l’Ancien Régime et
jusque dans les années révolutionnaires avec le télégraphe aérien en 1793,
les boites de conserves en 1795. D’ailleurs les écoles centrales créées en
1795, privilégie l’enseignement des sciences dans le secondaire.
La nouveauté du 19ème, c’est que pour la première fois dans l’histoire, ces
innovations techniques peuvent se diffuser de façon massive, au point de
transformer vie quotidienne et mode de production.
La clé de ce processus est la maîtrise des puissantes et nouvelles sources
d’énergie : ainsi la première révolution industrielle débute au 19ème et
associe la machine à vapeur au charbon. La 2nde qui prend le relais à la fin
des années 1880, associe le moteur à explosion découvert en 1886 au
pétrole et à l’électricité. Grâce à d’énormes capitaux mobilisés par les
premières banques de dépôt et d’affaire ouverte sous le 2nd empire, au
prêt à l’industrie, la production industrielle fait des progrès considérables
dans la métallurgie, la sidérurgie et la chimie, au travers du chemin de
fer, tandis que la mécanisation progresse partout.
L’exposition universel de 1889, à Paris, est une formidable vitrine de ces
progrès techniques, des premières automobiles à l’ascension électrique.
De nouveaux modes de distribution de produit plus abondant et plus
diversifiés, la constitution d’une véritable marché national, grâce au
réseau ferroviaire, sont à la fois cause et conséquence de
l’industrialisation, qui transforme aussi profondément la vie ouvrière.
2- De l’atelier à l’usine : un prolétariat dominé par la bourgeoisie
En effet la révolution industrielle a pour cadre nouveau l’usine, et
non plus l’atelier artisanal ou la grande manufacture dépourvue de
machines.
Certes en 1914, 28% des travailleurs exercent encore leur activité chez
eux, notamment les ouvrières du textile mais cela n’empêche pas le
développement des usines, même si la discipline nouvelle quelle entraîne
est longtemps contestée et les machines brisées.
D’une façon générale, et même si les différences sont profondes entre le
prolétariat d’usine et l’artisan qualifié, entre l’ouvrier rural à domicile et
le mineur, la condition ouvrière, à tendance à s’améliorer dans la deuxième
moitié du 19ème et au début du 20ème : beaucoup de famille continuent de
vivre dans des logements insalubres, nombre d’ouvriers n’ont que leur
matelas pour seule richesse, mais ils mangent mieux, d’avantage de laitage
et de viande.
A partir de 1890, les gouvernement réduisent la journée de travail : dix
heures à la veille de la guerre, supprime le livret ouvrier, rétablit le repos
hebdomadaire supprimé en 1880. Mais les assurances- accidents, maladie,
familiale et vieillesse sont inexistantes, sauf pour certaines catégories
sociales très particulières.
Les revenus patronaux ont beaucoup plus vite augmenté et une grande
bourgeoisie d’affaire, capitaliste, apparue sous le 2nd empire, vient
étoffer les rangs des hauts fonctionnaires et des grands notables.
La bourgeoisie dans son ensemble diffuse un mode de vie fait de goût pour
le travail bien fait, en prenant son temps, pour les loisirs tranquilles,
sensible pendant la Belle Époque.
Le folklore de la civilisation rurale disparaît devant les progrès d’une
culture- marchandise, urbaine et industrielle, marqué par le romanfeuilleton de la presse, le roman policier, le cinéma et le sport
compétition.
3- De la campagne aux faubourgs et aux ban lieux une société de plus en
plus homogène et urbaine.
Avant la guerre, la société française reste majoritairement peuplée
de ruraux, mais l’urbanisation progresse : 31% de citadin en 1870, 47% en
1911, la proportion sera renversée seulement à partir de 1928.
Cette urbanisation est directement liée à l’industrialisation : elle est
nourrie par l’exode rurale qui se fixe dans les usines des faubourgs et des
banlieues des cités industrielles. Usines, entrepôts, logement ouvriers
s’installent à la périphérie sur des espaces plats bien desservie par les
transports.
La naissance des banlieues crée la première agglomération : la ville
absorbe les communes périphériques gagnant encore en espace. Des
régions rurales entières se vident alors que de véritables régions
industrielles se forment ou se développent autour de gisement de houille,
de l’hydroélectricité, ou du savoir faire industriels anciens.
Alors que la France est entrée dans une stagnation démographique, les
migrations d’italiens, de polonais, de belges viennent alimenter le
recrutement d’ouvriers.
C. Les femmes : des activités variées, un même statut
inférieur
1- La voix des femmes, pour la première fois distinctement pendant la
Révolution
Dès le premier jour de la Révolution, la question des femmes est
soulevée. Par de hommes comme Condorcet ou des femmes comme Olympe
de Gouges qui proclame en 1791 une Déclaration des Droits de la Femme
et de la Citoyenne. Elle demeure isolée. Très actives lors des journées
révolutionnaires : les 5 et 6 octobre 1789 et le 10 août 1792, revendiquant
avec Théroigne de Méricourt de porter les armes, dynamiques dans les
clubs féminins, les femmes restent exclues de la citoyenneté. Olympe de
Gouges est même guillotinée pour avoir voulue être homme d’État. Après
la Terreur, le rassemblement de plus de cinq femmes est devenu illégal.
Elles obtiennent toutefois un statut civil : le contrat de mariage, le
divorce en septembre 1792, le droit légal à l’héritage qui se faisait
souvent obtenir au détriment des filles, l’abrogation de la puissance
paternelle sur les majeurs.
2- Un quotidien très dur pour les femmes
Qu’il soit politique, philosophe ou médecin, les hommes r&affirment
l’infériorité naturelle de la femme, mineure à vie, dont la place est
naturellement au sein de la famille dominée par le mari. C’est la
philosophie du Code Napoléonien, aggravé par l’alliance entre l’Église et la
Restauration. Le divorce est supprimé en 1816.
Juridiquement la femme est incapable, c’est seulement en 1907 que
l’épouse pourra disposé de son salaire, tout en étant souvent le ministre
des finances dans les milieux populaires, sa correspondance sera contrôlée
jusqu’en 1938.
*la paysanne : au milieu du siècle, dans une France encore au trois quart
rurale, les femmes représentent presque la moitié de la population active
agricole. Encore en 1866, 40% des femmes sont dans les campagnes
contre 27% dans l’industrie et 22,5% au service domestique. Au travail
des champs s’ajoute le travail domestique, mais aussi souvent des activités
de lingère, repasseuse, couturière ou l’animation de petits commerce.
Victime des préjugés, la femme suscite la défiance des hommes : elles se
tiennent à l’écart des aliments du saloir le jour de leurs règles. Fontaine,
lavoir, marché constituent autant de lieu de sociabilité pour les femmes,
qui n’ont pas accès aux cafés masculins.
*la bourgeoise : elle impose de plus en plus les normes de la famille
normale. La morale bourgeoise condamne le couple illégitime, souvent
ouvrier, le célibat et l’homosexualité. Les familles cherchent à nouer des
alliances par des mariages de raison. A la maison, l’épouse supervise le
travail domestique et s’occupe de l’éducation morale et religieuse des
enfants. Les œuvres de charité, les réceptions chez les uns et les autres
permettent aux femmes de se retrouver à l’extérieur de la maison. Le
monde ouvrier n’est pas insensible au modèle bourgeois, dans la seconde
moitié du siècle : l’ouvrier souhaite sa femme au foyer : le travail des
femmes est après tout anormal et il concurrence celui des camarades. La
place des femmes est à la maison. La ménagère représente un idéale de
respectabilité. En 1898, la CGT, tout en souhaitant l’égalité des salaires,
précise résolument que seules sont autorisées à travailler les célibataires
et les veuves.
*entre paysanne et ouvrière : il y a d’abord les domestiques : 33% des
femmes active en 1896 souvent menacées de devenir fille- mère, les
nourrices.
L’urbanisation et le mode de vie bourgeois offrent de nouveaux métiers
dans la couture, la blanchisserie, le commerce. La révolution industrielle
utilise la main d’oeuvre féminine et enfantine, surtout dans le textile ou se
trouve les trois quart des femmes travaillant dans l’industrie vers 1900.
Après les lois limitant le travail des enfants en 1841 et 1874, les femmes
sont encore plus recherchées dans les usines, dans des travaux répétitifs,
longs, épuisants et très mal payé, sous qualifié, conduit par des contre
maîtres parfois abusifs. L’enseignement technique s’adresse uniquement
aux garçons surtout après 1880 tandis que les programmes des écoles
primaire et d’écoles normales de fille, l’État encourage les travaux de
coupe: 1880, d’aiguille et l’apprentissage de la dentelle à la main: 1903.
Les emplois de service en col blanc se multiplient. Ces vendeuses,
dactylos, demoiselles des postes, sage- femmes, institutrices contribuent
à légitimer le travail féminin.
3- Les femmes au temps des Révolutions
Montées sur les barricades en 1830 pour renverser Charles 10, les
femmes n’acquièrent aucun nouveau droit. Seuls les utopistes et les tous
premiers journaux féministes envisagent l’égalité des sexes. Les femmes
doivent se contenter d’être le modèle d’allégorie symbolisant sur les
peintures, les fontaines, les fresques vertus et muses inspiratrices, de la
liberté notamment en 1848, les femmes sont écartées du rétablissement
du suffrage universel, malgré les efforts des femmes de 1848.
Église, monarchistes et républicains refusent aux femmes l’accès à
l’instruction, tant la nature les voue à leur tâches domestiques et à la
maternité. Il faut attendre la loi Duruy de 1867 pour que l’État consente
un effort éducatif : chaque commune de plus de 500 habitants doivent
avoir une école de fille.
4- Du féminisme au suffragisme
Terme d’origine médicale, le féminisme définit tout d’abord un
homme manquant de virilité. Les dernières années du Second Empire
permettent une résurgence du féminisme dans son sens moderne. En 1870,
la journaliste Maria Deraismes fonde l’Association pour le Droit des
Femmes pour l’obtention des droits civils et de réformes en faveur de
l’éducation des filles.
Dans les années 1880, le féminisme réuni des groupes de revendication
plus ou moins radicales. Conférences, journaux, manifestations, autodafés
du Code Civil, les premières féministes revendiquent les droits sociaux et
civils :* l’accès des femmes à l’éducation : ouverture des lycées aux filles
en 1880 mais sans les matières nobles comme le latin ou la philosophie et
sans la préparation au BAC, donc pas d’accès à l’université.
* réforme du Code Civil : le divorce est rétablit en 1884.
* conquête de nouveau métier : les infirmières remplacent les religieuses.
Au travail les ouvrières très peu syndiquées n’entendent guère parler du
droit des femmes.
La Troisième République, issu de la chute de Napoléon III en septembre
1870, rétablit le suffrage universel mais sans y inclure les femmes. Un
mouvement suffragiste fait son apparition. Des militantes radicales
comme la socialiste Hubertine Auclert multiplie les épreuves de force :
refus de payer l’impôt, manifestation contre le 14 juillet, attaque d’urne,
candidature électorale. La presse parle alors de suffragette comme en
Angleterre. Peu à peu les mouvements féministe issu des casses moyennes
se rallient à un forme modérée du suffragisme : seul le suffrage municipal
est réclamé.
En 1906, le travail des femmes est une réalité massive : elle forme 38%
de la population active. Plus de la moitié sont encore dans le secteur
traditionnel. Mais les premières avocates, médecins, professeurs
agrégées apparaissent. Sur le plan des mœurs, les mentalités évoluent. Le
modèle bourgeois de la femme au foyer s sous le coup de la nécessité du
travail féminin ou d’une revendication assumée de liberté. Un cinquième
des femmes mariées travaillent. Vers 1880, la garçonne à la nuque rasées,
indépendante, n’hésitant pas à conduire les premières automobiles
renversent complètement le modèle de la soumission. En réaction,
l’identité masculine est bousculée et se réfugie dans le sport, la
littérature policière, l’amitié virile.
III) LA FRANCE DANS UN EUROPE DOMINANTE
A. De la France des Droits de L’Homme…
Dès 1702, les Girondins souhaitent exporter la révolution par la
guerre. Au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la
Constituante annexe Avignon et le Comtat Venaissin, sur leur demande. En
Savoie, en Belgique et sur la rive gauche du Rhin, dîme, corvées et droits
seigneuriaux sont abolis.
Sous le Directoire, Bonaparte reconstruit l’Europe en suscitant des
républiques sœurs fondées sur l’égalité et la souveraineté populaire, en
Hollande, en Suisse et en Italie. L’empire permet la diffusion des
principes révolutionnaires de 1789 dans toute l’Europe. Dans les pays
conquis le servage, les droits seigneuriaux, la dîme sont abolis, le Code
Civil appliqué. Même après la chute de l’empire, les valeurs de liberté et
d’égalité ne disparaissent pas.
Premier grand pays d’Europe à avoir instauré le suffrage universel et un
régime républicain, la France à la fin du siècle, exporte l’image modèle du
pays de l’égalité, de la liberté, des droits de l’homme, de la démocratie et
de l’instruction.
Les élites intellectuelles et diplomatiques de toute l’Europe et de
l’Amérique Latine use le français, langue d’une culture et d’une civilisation
brillante à Paris : peinture, littérature, musique…
B. ... à la France conquérante et coloniale
1- La mission civilisatrice de l’homme blanc
Éloignés du Premier Empire, peu mobile, les français ont longtemps
été indifférents à l’expansion coloniale, qui demeure d’ailleurs démesuré
jusqu’au Second Empire.
Charles 10 conquière Alger et la Monarchie de Juillet le reste de l’Algérie
où ne cesse d’arriver des colons européens. Napoléon III étend l’influence
française en Asie : en Cochinchine, protectorat sur le Cambodge, en
Océanie : la Nouvelle Calédonie, en Afrique : mise en valeur du Sénégal,
tout en soutenant le percement du Canal de Suez par Ferdinand de
Lesseps.
La constitution de Second Empire de la planète est surtout l’œuvre de la
Troisième République où s’impose un parti colonial qui réussit à intéresser
les français à la conquête. Richesse naturelle comme le caoutchouc
indochinois, indispensable à l’industrie, explorations décrites dans les
journaux, concurrence anglais/ allemands à relever, préoccupation
missionnaire, ces arguments soutiennent la colonisation en Asie et en
Afrique avec la foi en une mission civilisatrice de l’homme blanc, d’autant
plus forte que ce blanc est français et héritier des valeurs universelles de
liberté et d’égalité.
Persuadés que les races supérieures ont le devoir de civiliser les races
inférieures, Jules Ferry est ainsi un grand colonisateur, autant q’un
défenseur de l’instruction publique, au nom des mêmes valeurs de progrès
et de raison. Peu après l’intervention de la France en Tunisie : 1881, Ferry
impose un protectorat à l’Annam et au Tonkin. A la fin du siècle, c’est
toute l’Indochine qui est sous la coupe de Paris. En Afrique Noire, la
France soumet à partir de 1875 les territoires d’Afrique Équatoriale, puis
plus tard ceux de l’Afrique Occidentale autour du Golfe de Guinée, avant
d’annexer Madagascar et d’imposer un protectorat au Maroc en 1912.
A la veille de la 2nde Guerre Mondiale, l’empire au sens géographique
représente 10 million de km² et 50 million d’habitants. Seul l’empire
britannique le surpasse.
2- L’exploitation et la domination coloniale
La colonisation française, plus largement européenne, se traduit par
la mise en valeur des territoires dominés et par l’acculturation des
populations soumises.
Cette mise en valeur s’effectue au bénéfice exclusif de la métropole qu’il
s’agisse de l’exploitation des ressources naturelles, du développement
agricoles intensif d’exportation ou de la construction d’infrastructure.
Souvent cette mise en valeur s’accompli avec le travail forcé des
indigènes, malgré l’attitude plus respectueuse des populations locales des
grands colonisateurs comme Brazza ou Lyautey en Indochine et au Maroc.
Le travail forcé, les statuts de second ordre des indigènes, français non
citoyen, à l’exception des indigènes évolués de quatre villes sénégalaises,
l’alphabétisation peu répandue et utilisée pour nourrir l’admiration de la
puissance coloniale, tout cela relativise le réel progrès de l’hygiène et de
la lutte anti- esclavagiste.
D’autant plus que l’argument humanitaire s’accompagne d’atrocité dans la
conquête, d’une sujétisation de peuple entier et de la destruction des
sociétés traditionnelles, qui découvrent en quelques années la modernité,
l’introduction de la monnaie, l’urbanisation et l’exode rurale avec
l’apparition des bidons villes dès le début du siècle.
Cette violence fondamentale de la colonisation explique qu’elle a commencé
à être rejetée, dès le lendemain de la 2nde Guerre Mondiale et d’abord par
l’élite indigène nourrie des valeurs d’égalité et de fraternité.
CHAPITRE
8 :
LE
DESTRUCTION
ET
L’HOMME
20
ème
SIÈCLE :
ÉMANCIPATION DE
I) UN SIÈCLE MEURTRIER : LES 2 GUERRES
MONDIALES
A. La grande guerre : la grande cassure
Par son bilan, par sa dimension mondiale, par la reconversion de
toute l’économie dans la production de la guerre, par ses conséquences
aussi, le premier conflit mondial apparaît comme une rupture profonde : la
fin du 19ème et le début d’une nouvelle ère à la fois pleine de promesses et
de menaces.
1- L’exacerbation des nationalismes européens
La fin du 19ème et le début du 20ème sont marqués par une
aggravation des tensions entre les principales puissances européennes :
*concurrence économique : l’Allemagne devient la 2nde puissance
industrielle en 1914, derrière les USA, mais devant la GB et la France.
*opposition militaire : Londres tente par tous les moyens de ralentir
l’effort de construction navale de l’Allemagne.
*rivalités coloniales : la France et la GB ont été d’abord en guerre en 1898
pour le contrôle du Soudan. La France et l’Allemagne en 1905 et 1911 pour
le Maroc.
Cette montée des impérialismes européens, qui se partage alors l’Afrique,
s’accompagne de discours et d’attitudes nationalistes, parmi lesquelles un
effort de réarmement considérable et la conclusion d’alliances.
A la veille du conflit, la triple entente : GB, France et Russie s’oppose à la
Triplice= Triple Alliance qui associe les deux empires centraux allemands
et austro- hongrois à l’Italie. La poudrière des Balkans va faire exploser
l’Europe. Indépendante la Serbie tente avec le soutien russe, d’unifier
tous les slaves du sud qui se trouve sous les dominations austrohongroises et turcs. Lorsque le 28 juin 1914 un groupe de nationaliste
serbe assassine à Sarajevo l’héritier du trône de Vienne, François
Ferdinand le jeu des alliances conduit inéluctablement à la guerre :
l’Autriche déclare la guerre à la Serbie, cette dernière aussitôt soutenue
par la Russie, la France décrètent la mobilisation générale le 1er août à
laquelle répond l’entrée en guerre de l’Allemagne le 3, l’invasion de la
Belgique et la riposte militaire britannique.
2- L’échec des offensives : 1914
CARTE 26
Même si cette guerre était redoutée par toutes les pinions
publiques, particulièrement dans les villes où les journaux à grands tirages
touchent tous les milieux sociaux, son déclenchement surprend. Certes en
France, la guerre est acceptée, soutenue par l’union sacrée de toutes les
forces politiques, d’autant plus facilement que le grand leader pacifiste,
Jean Jaurès a été assassiné le 31 juillet. Mais les départs au front ne se
font pas dans l’enthousiasme mais beaucoup avec le sentiment d’avoir un
devoir à accomplir. Non pas pour récupérer l’Alsace et la Lorraine, souci et
discours des seules ligues nationalistes, mais avec la conviction d’un juste
combat pour répondre à l’agression allemande.
Cette guerre qui explose soudain a été prévue depuis longtemps par les
états majors des deux puissances continentales : leur plan sont tous les
deux offensifs, la victoire doit être acquise très rapidement au terme
d’une guerre de mouvement. De fait, la guerre commence ainsi : en
conformité avec le plan 17, le général Joffre jette l’essentiel de ses
forces en Lorraine et dans les Ardennes pour percer et détruire l’armée
allemande. Cette dernière obéissant au plan Schlieffen, envahit la
Belgique et le nord de la France, frôle Paris d’où le gouvernement a fui,
pour envelopper l’armée française et tenter de la détruire sur le plateau
de Langres. Or ces deux manœuvres connaissent l’échec. Tout de suite en
Lorraine pour les français qui se replient sur Nancy après de très lourde
perte. En septembre pour les allemands qui sont repoussés sur l’Aisne et
en Champagne après la décisive bataille de la Marne en septembre 1914,
de l’Ourcq jusqu’à Verdun.
A la fin de 1914, après une course à la mer vers la Manche, où les
allemands et franco- britannique tentent de se déborder mutuellement, un
immense front de 600 km de long est en place, de la Belgique à la Suisse,
Picardie, champagne et Ardennes étant occupés par les troupes de
Guillaume II.
3- La guerre des tranchées : 1915- 1917
Dès lors les deux armées vont s’enterrer pour conserver à tous prix
les positions acquises. Les soldats des deux camps apprennent à vivre dans
la boue, le manque d’hygiène, à combattre en tentant de s’emparer de la
tranchée d’en face et à mourir sous les grenades, les obus de l’artillerie et
les gaz asphyxiants.
Pour arracher la victoire, dans un conflit qui s’entérine, les deux camps
lancent de grande offensive qui mobilise des centaines de milliers
d’hommes. Mais la puissance du système de fortification transforme ces
tentatives de percées franco- britannique en Artois en 1915, allemande à
Verdun, en immense boucherie : un million de mort dans les deux camps à
Verdun entre février et juin 1916.
De nouvelles et inutiles offensives dans la Somme et en Artois provoquent
de véritable mutinerie en 1917, auxquelles le général Pétain, nouveau
commandant en chef, met fin à ma fois par la répression et par une
nouvelle stratégie fondée sur la défensive.
4- L’entrée en guerre des USA et l’offensive finale : 1917- 1918
Au fur et à mesure que la guerre se prolonge, l’État contrôle de plus
en plus tous les domaines de la vie économique et sociale: réquisition,
affectations des femmes et des ouvriers non qualifiés dans les usines,
surveillance des prix et des salaires.
Toute l’économie est tournée vers ma production de guerre. D’où les
tentatives des ennemis de gagner cette guerre économique car la victoire
est impossible sur le terrain. A partir de 1915, les franco- britannique
tentent d’étouffer l’économie allemande par un blocus naval de plus en plus
étroit. L’Allemagne répond par une guerre sous marine à outrance dans
l’Atlantique pour asphyxier l’économie britannique. Bénéficiaire d’un
commerce fructueux, avec l’Entente, leurs navires étant parfois coulés,
les USA entrent en guerre en avril 1917.
Devant cette menace et parce qu’il remporte une spectaculaire victoire,
suivi de la paix sur le front de l’est avec la révolution russe en octobre
1917, les allemands mettent toutes leurs forces dans d’ultimes offensives
à l’ouest, à partir de 1918 sur la Somme, la Flandre, au chemin des Dames
et en Champagne. Mais mal nourries, mal relevés, épuisées les troupes
allemandes ne peuvent résister aux alliés coordonnés par le général Foch
et renforcées par le matériel et les américains, les premiers chars et la
supériorité sous marine et aérienne : après une révolution ouvrière à
Berlin, le gouvernement de la nouvelle République allemande signe
l’armistice à Rethondes le 11 novembre 1918. La victoire est assurée grâce
à l’arrivée du pouvoir de Clemenceau.
5- Le bilan catastrophique d’une Europe et d’un monde bouleversé
Perte humaine et matérielle : 10 million de mort, 6 million d’invalide.
La France a été le pays le plus touché : environ 1O% de la population
masculine.
Cette saigné s’accompagne d’un déficit des naissances. La stagnation
démographique française se prolonge avec un vieillissement de la
population qui ne continue de croître qu’avec le recours à l’immigration.
Cette dernière participe à la reconstruction d’un pays dont le nord est en
ruine : maisons, ponts, routes, usines…
Perte de prestige des européens dans les colonies et dans le monde : la
guerre a été mondiale, elle s’est étendue en Afrique où les francobritannique se sont emparés des colonies allemandes, en Extrême- Orient
où les japonais ont fait de même dans les Mariannes et en Nouvelle
Guinée.
Les colonies ont fourni des vivres, des matières premières, tirailleurs
sénégalais et zouaves marocains, souvent engagés dans les combats en
première ligne.
Au lendemain de la guerre, les peuples colonisés ne croient plus à ce qu’on
leur raconte, la supériorité naturelle de la métropole et réclame une
amélioration de leur sort. A ce premier déclin de l’influence européenne
dans les colonies, s’ajoute l’expansion des USA, les plus grands
bénéficiaires de la guerre, et du Japon, dont les capitaux se place
désormais à Londres et à Paris.
Bouleversement sociaux : les clivages sociaux s’accentuent avec
l’enrichissement des marchands de canon et l’appointement des petits
rentiers, des retraités et des salariés touchés par l’inflation. Les femmes
ont acquis une place nouvelle dans la société en s’étant rendu
indispensable pendant la guerre, dans les champs, usines, bureaux, écoles.
Le féminisme progresse, la mode évolue, le droit de vote est accordé en
GB, en Allemagne, aux USA et en Russie mais pas en France.
Apparente victoire de la démocratie: quatre empires autoritaires se sont
écroulés, ce qui transforme profondément la carte de l’Europe, redessinée
par le traité de paix de 1919: *l’empire du tzar= de la Russie communiste,
*empire Ottoman= Turquie, *empire austro- hongrois= démantelé et
réduit à l’Autriche, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie
indépendante, enfin *le Reich allemand, que le traité de Versailles diminue
sur le plan territorial, coupé en deux par le couloir de Dantzig,
démilitarisé, se voit confisqué les colonies et condamné à de lourdes
réparations et rendu seul responsable du conflit, la France retrouve
l’Alsace et la Lorraine. La Société Des Nations est crée pour prévenir un
nouveau conflit.
En Allemagne, elle est contestée à la fois par l’extrême gauche
communiste et par l’extrême droite, dont le parti national socialiste de
l’ancien combattant Adolphe Hitler, qui tente de prendre le pouvoir en
Bavière par un putsch en 1923. En prison, il rédige Mein Kampf, dans
lequel il promet le rejet du traité de Versailles, la naissance d’un nouveau
Reich pourvu d’un espace vital à l’est et débarrassé des races inférieurs à
commencer par les juifs.
B. La Seconde Guerre Mondiale : la faillite de la civilisation
européenne
CARTE 27
Finalement, le passif le plus lourd de la Grande Guerre est d’avoir
enfermé la seconde. Dès l’origine, le traité de Versailles est vécu comme
une humiliation pour la population allemande, traumatisée par la défaite,
dont tous les gouvernements adoptent une politique révisionniste destinée
à le réviser, à le remettre en cause avec plus ou moins de détermination.
A partir des années 1930, une grave crise économique touche l’ensemble
des pays industrialisés. Devant la montée du chômage, l’Allemagne et
l’Italie optent pour une un État fort et autoritaire. En France, le Front
Populaire, d’inspiration socialiste, doit lutter contre la montée du
fascisme.
1- La politique guerrière d’Adolphe Hitler : 1933- 1940
Les conséquences de la crise mondiale de 1929 : chômage, baisse
des salaires, chute des prix agricoles, la division profonde des puissantes
forces politiques de gauche, la démagogie du parti national socialiste qui
promet de rendre à l’Allemagne sa place au soleil et offre postes et
secours ou sein des SA et des SS, la complicité des partis de droite et du
grand patronat explique l’arrivée légale à la chancellerie d’Hitler en
janvier 1933. Mussolini prend le pouvoir en Italie en 1925.
Très vite Hitler met en place une dictature, ouvre les camps de
concentration pour ses ennemis politiques à commencer par les
communistes et les socialistes, persécute les juifs, manipule l’opinion par
une propagande appuyée sur les nouveaux moyens de diffusion que sont la
radio, le cinéma et ordonne le réarmement de l’Allemagne dans la
perspective d’une guerre éclaire= Blitzkrieg.
En 1936 le traité de Versailles est violé une première fois par la
remilitarisation allemande de la Rhénanie: rive gauche du Rhin, puis un
seconde fois en mars 1938 par l’annexion de l’Autriche, l’Anschluss au nom
du droit de toutes les populations germaniques à vivre dans le même état
allemand. La France et l’Angleterre accepte cette annexion lors des
Accords de Munich en 1938.
C’est au nom du même principe qu’Hitler revendique l’annexion des régions
ouest de la Tchécoslovaquie, les Sudètes, peuplée en partie de population
de culture germanique.
Lors de la conférence de Munich en septembre 1938, français et
britannique cède devant les exigences d’Hitler alors que la
Tchécoslovaquie est leur allié. Il ne bouge pas plus lorsqu’en mars 1939, le
Führer envahi la partie tchèque du pays.
Cette politique d’apaisement de démocratie ne cesse qu’avec l’invasion de
la Pologne par Wehrmacht le 1 septembre 1939, première étape de la
conquête du Lebensraum : espace vital, à l’est. Allié de Varsovie, la France
et la GB déclarent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939. Toutefois
elle ne lance aucune attaque militaire et la Pologne est partagée fin
septembre entre Allemagne et la Russie. Un pacte de non agression est
signé entre Hitler et Staline en 1939.
2- L’Europe nazie : 1940- 1942
Dès lors le deux camps, celui de la démocratie et de l’Axe germanoitalien s’installe, dans la drôle de guerre, faite d’attentisme, de rumeur
jusqu’à la conquête éclaire par les allemands du Danemark et de la
Norvège en avril 1940.
C’est le prélude de la conquête et de l’effondrement de la France en maijuin 1940. Comme en Pologne, les divisions blindées de la Wehrmacht
appuyé par la Luftwaffe submerge l’armée française par les Ardennes,
évitant la ligne Maginot, provoquant le reflux de l’armée et un immense
exode des civils. Malgré l’appel du 18 juin à continuer la lutte du général
De Gaule, le dernier président du conseil de la 3ème République, Philippe
Pétain signe l’armistice le 22 juin.
a-Le gouvernement de Vichy et la collaboration
Cette armistice laisse subsister un gouvernement français et
l’empire, mais seulement dans une zone libre au sud de la Loire, l’Alsace et
la Lorraine étant annexées le reste du pays occupé et administré par
l’armée allemande.
Le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs sont accordés par l’assemblée
national au sauveur de Verdun qui devient le chef de l’État. Sa dictature
personnelle promeut la révolution nationale, autour des valeurs
traditionnelles du travail artisanal et agricole, de la famille, au centre des
valeurs chrétiennes et da la patrie unie dans le culte du chef, de la
discipline et de l’ordre, dans la haine de la démocratie.
Dès octobre 1940, ce régime autoritaire mais qui ne dispose ni du parti
unique, ni de l’idéologie moderniste des fascistes européens, s’engagent
dans la collaboration dans l’entente politique entre Vichy et Berlin, pour
réserver un sort favorable à la France dans l’Europe nazie : les
communistes, juifs, étrangers sont truqués, emprisonnés et livrés aux
nazis.
A Paris, des partis fascisants tentent d’attirer les faveurs des nazis en
faisant la surenchère anti- démocratique, anti- sémite et anticommuniste.
b- La naissance et l’organisation de la résistance
Avec l’aide des britanniques, De Gaule, au lendemain de son appel à
poursuivre la guerre obtient le ralliement des colonies françaises
d’Afrique Équatoriale et se dote d’une petite armée, les Forces Françaises
Libres.
En zone libre et occupée, les premiers mouvements de résistance diffuse
des tractes, des journaux, refuse la défaite et la collaboration. En juin
1941, après l’invasion de l’URSS, le parti communiste clandestin rejoint la
résistance et crée des groupes para militaires, les FTP qui vont pratiquer
le terrorisme contre l’ennemi. Cette stratégie armée est rapidement
imitée par les autres mouvements de résistance que Jean Moulin, délégué
de De Gaule pour la zone non occupée, parvient à réunir. En mai 1943, il
devient le premier président du Conseil National de la Résistance avant
d’être arrêté par la Gestapo le mois suivant.
Après l’échec de la bataille d’Angleterre de juin 1940 à juin 1941, Hitler
fait occuper la Yougoslavie en avril 1941 puis la Grèce pour soutenir son
allié. Toute l’Europe continentale à l’exception de la Suisse, de l’Espagne
et de la suède est soumise à des satellites du Reich, qui organise le pillage
des richesses, des matières premières, la déportation dans les camps de
concentration dès 1941, de tous les opposants, l’envoi dans les usines et
les campagnes allemandes, à partir de 1942, de million de travailleur
européens soumis au Service du Travail Obligatoire, enfin la mise en
œuvre à partir de 1942, de la solution finale de la question juive:
l’extermination systématique de tous les juifs d’Europe.
c- La mondialisation du conflit
CARTE 28 à 31
En juin 1941, Hitler envahit massivement la Russie pour conquérir
son Lebensraum. L’Armée Rouge recule sur tous les fronts, mais en
décembre 1941, Moscou n’est pas prise. Pour la première fois, le Blitzkrieg
a échoué, il se transforme en guerre d’usure.
En décembre 1941, ce sont les USA qui entrent en guerre contre l’Axe
après le bombardement par les japonais de leur base de Pearl Harbor, ce
qui provoque la fin de l’isolationnisme américain.
3- Le reflux allemand et la victoire alliée : 1942- 1945
De l’automne 1942 au printemps 1943 a lieu le renversement de la
marée. Dans le Pacifique grâce à leur supériorité aéronavale, les
américains stoppent l’avancée nippone au sud et commence la reconquête
de Singapour, des Indes néerlandaises, des Philippines et des archipels
micronésiens en se rapprochant lentement du Japon par la tactique du
saut d’île en île.
En Afrique du nord, les anglais gagnent la guerre du désert en Égypte et
en Libye contre l’Afrika Korps de Rommel. Surtout en novembre 1942, un
débarquement américain de cent mille hommes dirigés par Eisenhower
réussit au Maroc et en Algérie. Les troupes françaises de Vichy se rallient
aux alliés après quelques jours de combat. Les armées allemandes et
italiennes refoulées en Tunisie, capitulent en mai 1943. De Gaule s’impose
comme le chef de l’organe suprême de la résistance, le Comité Français de
Libération Nationale avec une politique de changement.
En France, les allemands envahissent la zone sud. La flotte de Toulon se
saborde. Pétain est surveillé par un délégué allemand. Les fascistes de
Paris entre dans le gouvernement de Pierre Laval, dont Jacques Doriot et
Joseph Darmand, créateur de la milice qui trace les résistants et les juifs
en coiffant l’administration, la police et la justice.
C’est pourtant la bataille de Stalingrad : septembre 1942- février 1943,
qui apparaît comme un tournant majeur de la 2nde guerre mondiale. Hitler a
engagé en URSS le plus gros de ses forces. Pourtant, prise en tenaille,
coupé de leur ligne arrière, les troupes du général Von Paulus capitulent :
l’Axe a perdu cinq cent mille hommes. Le mythe de l’invincibilité de l’armée
allemande est atteint comme le prestige du Führer.
Un nouveau débarquement en Sicile des alliés en juillet 1943 provoque
l’effondrement du fascisme italien tandis que l’opération Overlord en
Normandie en juin 1944 inaugure la libération de la France, Paris sera
libéré en août 1944 et De Gaule deviendra le chef du Gouvernement
Provisoire de la République. Un dernier débarquement en Provence en août
1944 accélère la reconquête du territoire : Strasbourg libéré en
novembre. Partout les principaux maquis harcèle la Wehrmacht et la
gestapo ce qui déclenche de sévères représailles contre les civils à
Oradour sur Glane et résistants dans les maquis des Glières et du
Vercors.
A l’ouest comme à l’est, les armées alliés poursuivent leur avancée. Berlin
est encerclé le 25 avril 1945 tandis que l’armée rouge fait sa jonction
avec les anglo- saxons sur l’Elbe. Hitler se suicide le 30 avril. La
capitulation allemande est signée le 7 mai à Reims et le 8 mai à Berlin.
Dans le Pacifique, le bonaventurien américain d’Hiroshima et de Nagasaki
les 6 et 9 août 1945, contraint le Japon à la capitulation signé le 2
septembre.
4- Génocide, camps, massacre : un bilan monstrueux
Cinq fois plus meurtrière que la première, la seconde a surtout
frappée la population civile, bombardée, affamée, massacrée, mise en
esclavage déportée, exterminée. Six ans après son déclenchement, le
conflit a fait 50 million de mort dont les 5 à 6 millions de juifs exécutés
dans les camps d’exterminations conçus pour industrialiser la mise à mort.
Jamais auparavant, la vie humaine n’avait été autant niée que dans les
massacres japonais à Nankin, dans les expérimentations pseudo
scientifiques du docteur Mengele, dans la destruction de population
entières, les juifs mais aussi d’autres races inférieures comme les slaves
et les tziganes ou les dégénérés comme les homosexuels ou les
handicapés. Jamais auparavant, toutes les ressources de l’intelligence
n’avaient été à ce point mise au service des technologies de destruction
massive, avec les fusées allemandes V2 ou la bombe atomique.
Jamais auparavant la notion de civilisation, d’humanité n’avait été à ce
point menacée par la race des seigneurs rêvant d’un Reich de mille ans.
« plus jamais çà »devient le mot d’ordre de l’après guerre.
L’organisation des Nations Unies : ONU tente de pacifier le monde et
proclame en 1948 la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Le
préambule de la Constitution de 1946, auquel renvoi le préambule de celle
de 1958, affirme que « tout être humain, sans distinction de race, de
religion, ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. »
Dans le même temps, l’Occident capitaliste en plein conflit idéologique et
parfois militaire, avec l’Est Communiste, prête peu d’attention aux
témoignages des rescapés des camps nazis et plonge dans les délices de la
société de consommation qui apparaît au cours des Trente Glorieuses.
III)
D’EXTRAORDINAIRES
PROGRÈS
SCIENTIFIQUES ET ECONOMIQUES DANS UNE
EUROPE PACIFIEE
A. La troisième Révolution Industrielle
CARTE 32
1- La croissance des Trente Glorieuses : 1945- 1975
La seconde guerre mondiale a révélée l’ampleur des ressources
matérielles et intellectuelles mise au service des armes de destruction.
Dans un monde profondément divisé entre est et ouest, dominé par deux
supers puissances: les USA et l’URSS, les grands états continus de
soutenir massivement les efforts de la recherche- développement en
créant des institutions spécialisées comme la NASA ou le Centre National
de la Recherche Scientifique.
A partir de 1945, la reconstruction s’amorce dans les pays européens que
la guerre a ruiné. Le plan Marshall proposé par les USA fournit les
capitaux nécessaires pour favoriser les Trente Glorieuses.
Alors que s’épanouit la civilisation de l’automobile, née de la 2nde Révolution
Industrielle, que le machinisme progresse dans tous les secteurs de
production, de multiples innovations marquent la 3ème Révolution
Industrielle caractérisée par la maîtrise de l’information et de la
communication grâce à l’électronique et à l’informatique : transistor
inventé en 1948 et le microprocesseur en 1970.
Dans tous les secteurs, les progrès technique se multiplient, surtout en
physique, biologie et de la chimie organique. La conquête spatiale illustre
la synergie qui caractérise ce passage à un nouveau système technique : la
chimie des carburants, la métallurgie des alliages à haute résistance, la
puissance de calculs des systèmes de guidages sont tous ensemble
nécessaire pour conquérir l’espace.
Toutes ces innovations bouleversent la vie quotidienne des populations
occidentales qui entrent dans la société de consommation économique des
Trente Glorieuses.
En France, en une seule génération, la consommation des ménages a été
multipliée par 2,7 en francs constants. Pour la première fois, les français
échappent à la contrainte de l’alimentaire. Les français se modernisent :
voiture, télé, réfrigérateur machine à laver…
Un véritable boom démographique depuis 1942 stimule la croissance :
cette population jeune qui s’urbanise vite a besoin de logement,
d’équipements, de biens de consommation, de service. Il s’y ajoute une
importante immigration de magrébins, espagnols, italiens qui viennent
compenser le déficit en main d’œuvre dans des usines où triomphent le
fordisme= travail à la chaîne.
2- Le développement de l’État- Providence
Face à la gravité de situation en 1945, l’État s’est donné les moyens
d’intervenir dans la reconstruction de l’économie : nationalisation,
planification, politique sociale ambitieuse qui nourrissait les projets de
réformes, voire de révolution, de nombreux mouvements de la Résistance.
Des comtés s’entreprises, dans les grands établissements sont crées pour
associer le personnel à la gestion des usines ou des administrations.
Surtout la Sécurité Sociale voit le jour en octobre 1945 : des
prélèvements sur salaire permettent d’assurer la redistribution d’un
revenu pour les plus démunis.
Dans toutes les campagnes, l’État soutient les prix agricoles par des
subventions, ce qui permet aux agriculteurs de réaliser une véritable
révolution technique, avec la modernisation des exploitations et
l’acquisitions des premiers tracteurs. Partout dans les années 50,
l’automobile se diffuse, tout comme l’électroménager avec le soutient du
crédit, géré par l’État.
B. La 5ème République gaulliste abandonne l’empire…
Si la 4ème République née en octobre 1946 réussit la reconstruction
économique et donne le droit de vote au femmes en 1945, elle ne parvient
pas à s’imposer auprès des français. Discréditée par l’instabilité
gouvernementale et son incapacité à faire face à une nécessaire
décolonisation, le régime s’effondre devant l’insurrection des pieds- noirs
et de l’armée en Algérie le 13 mai 1958.
La guerre en Indochine se déclare dès 1946 jusqu’en 1954 et perd ses
territoires.
Face à la menace de guerre civile, devant le vide du pouvoir, De Gaule en
retraite politique depuis 1953 se présente comme seul recours. Le 1 juin
1958, les pleins pouvoirs lui sont attribués par l’Assemblée qui lui donne le
droit de rédiger une nouvelle Constitution. Il met fin au conflit avec
l’Algérie avec les Accords d’Evian en 1962.
Adoptée par référendum en septembre 1958, la constitution de la 5ème
république présidentialise nettement les institutions. Les pouvoirs du
président sont considérables : nomination du 1er ministre, des ministres
mais aussi le droit de dissoudre l’Assemblée Nationale, fixation pour le
gouvernement de l’ordre du jour des députés, possibilité de consulté le
pays par référendum, possibilité de prendre les pleins pouvoirs en cas de
menaces sur les instituions. Quant à l’Assemblée, elle est cantonnée au
vote des lois dont beaucoup sont d’origine gouvernementale et du budget
mais le président peut aussi légiférer en édictant des ordonnances.
Grâce à ses pouvoirs et à son prestige, De Gaule peu imposer aux pieds
noirs et à l’armée la paix en Algérie, qui accède à l’indépendance en 1962.
En 1960, il entérine la disparition de l’Empire en accordant l’indépendance
à une quinzaine d’états d’Afrique noire qui souhaitent toutefois
poursuivrent une coopération militaire, technique et culturelle avec Paris.
La France maintient ainsi une influence considérable en Afrique, dénoncé
par certains comme une forme de néocolonialisme mais qui est à l’origine
de la francophonie. Toutefois les échanges économiques se détournent de
la zone française pour s’accentuer dans la CEE.
C. … et poursuit la construction de l’Europe
En effet même si il est soucieux d’indépendance nationale, De Gaule
n’en poursuit pas moins la construction européenne, sous la forme d’une
Communauté Économique Européenne instituée par le traité de Rome en
1957, successeur du de la Communauté 2conomique du Charbon et de
l’Acier établit en 1951 entre de la future CEE.
En 1973, après la croissance rapide des années 1950, la France connaît de
nouveau une crise économique avec le choc pétrolier de 1973 : la
concurrence et le progrès du machinisme apportent le chômage. Des
nouveaux de pauvreté apparaissent.
La disparition des droits de douane intérieurs, l’instauration d’un tarif
douanier extérieur commun, la mise en place d’une politique agricole
commune, caractérise la CEE, qui unit d’abord la France, l’Allemagne de
l’Ouest= RFA, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays- Bas. En
1972, l’Europe des 9 accueille la GB, l’Irlande et le Danemark. En 1981, la
Grèce s’adjoint puis en 1986 le Portugal et l’Espagne pour former l’Europe
des 12.
En 1992, le traité de Maastricht instaure l’Union Européenne, la libre
circulation des personnes, des services et des capitaux et prévoit une
monnaie européenne unique : l’euro.
En 1995, l’Europe s’agrandit avec l’Autriche, la Suède et la Finlande : c’est
l’Europe des 15. L’enjeu actuel est l’intégration des pays de l’ex Europe de
l’Est qui ont recouvrés leur souveraineté pleine et entière en même temps
qu’ils adoptaient l’économie de marché capitaliste après l’ouverture du mur
de Berlin en novembre 1989 et la disparition de l’URSS en 1991. En mai
2004, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la
Slovénie, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie Chypre et Malte ont fait leur
entrée dans l’UE.
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