Dissertation appuyée sur un dossier documentaire
Il est demandé au candidat :
- de répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ;
- de construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ;
- de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant
dans le dossier ;
- de rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en organisant le
développement sous la forme d’un plan cohérent qui ménage l’équilibre des parties.
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la présentation.
SUJET :
Dans quelle mesure la baisse des taux d’intérêt permet-elle la reprise des investissements
des entreprises ?
Document 1 : Taux d’intérêt réel des emprunts à long terme (1)
(1) Le taux des emprunts à long terme désigne ici le taux d’intérêt moyen des crédits nouveaux aux
entreprises non financières d’une durée supérieure à un an, que ce taux soit révisable ou fixe.
Source : Insee, comptes trimestriels et Banque de France
Note de conjoncture - Investissement des entreprises et stocks - juin 2010
Document 2 :
Au premier trimestre 2010, la formation brute de capital fixe (FBCF) des entreprises non financières
(ENF) s’est de nouveau repliée (-0,9 % après -1,2 % au quatrième trimestre 2009). [...] À partir du
deuxième trimestre 2010, l’investissement des ENF repartirait : +0,6 %, puis +0,2 % et +0,7 % aux
troisième et quatrième trimestres. En réponse à l’enquête de mai dernier, les chefs d’entreprise dans
l’industrie prévoient ainsi d’augmenter leurs investissements de 6 % sur 2010. Ils signalent également
qu’ils accéléreraient leurs investissements au second semestre 2010 après une stagnation au semestre
précédent. En effet, la rentabilité des entreprises s’améliore et les taux d’intérêt auxquels elles
empruntent sont revenus à des niveaux très bas. Toutefois, les capacités de production sont toujours
sous-exploitées, ce qui devrait limiter l'ampleur du rebond : le taux d’utilisation des capacités
productives des entreprises industrielles se situe à 75,8 % contre 85,6%en moyenne, d’après l’enquête
trimestrielle de conjoncture dans l’industrie d’avril 2010
Note de conjoncture - Investissement des entreprises et stocks - juin 2010
Document 3 :
En %, en France.
1998
1999
2000
2001
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Taux
d’investissement des
sociétés non
financières
18
18.9
20.1
20
18.2
18.6
19.1
19.7
20.6
21.1
20.1
http://www.statapprendre.education.fr/insee/ Novembre 2010
Document 4 :
Pour qu’un projet d’investissement soit rentable, son rendement doit être supérieur à son coût. Comme le
taux d’intérêt mesure le coût des capitaux susceptibles de financer l’investissement, toute hausse du taux
d’intérêt pèse sur la rentabilité attendue des projets d’investissements et décourage donc de mener ces
projets à bien. Supposons par exemple, qu’une entreprise envisage de construire une nouvelle usine qui
coûterait un million de dollars et donc le rendement serait de 100 000 dollars par an, soit 10%. Notre
entreprise va comparer ce rendement attendu de son usine au coût de l’emprunt du million de dollars
nécessaire pour l’acquérir. Si le taux d’intérêt est inférieur à 10%, l’entreprise emprunte l’argent nécessaire
sur les marchés financiers et procède à l’investissement. Si le taux d’intérêt est supérieur à 10%, l’entreprise
renonce à son projet et ne construit pas l’usine.
La décision de l’entreprise d’investir ou de ne pas investir ne se modifie pas si elle est déjà propriétaire du
million de dollars nécessaire. En effet, dans ce cas, l’entreprise a la possibilité de déposer cet argent dans
une banque et de percevoir un taux d’intérêt sur son dépôt. Il est plus rentable de construire une usine que de
déposer son argent dans une banque si et seulement si le taux d’intérêt payé par la banque est inférieur au
rendement de 10% attendu de l’usine.
G.N Mankiv. Macroéconomie. De Boeck. 2003 ;
Document 5 :
Le niveau des taux d’intérêt est bien sur un frein à l’investissement. Avec des taux élevés, les entreprises
préfèrent même se désendetter pour alléger leurs charges de remboursement plutôt que de contracter de
nouveaux emprunts (…) Pour de multiples raisons, elles préfèrent jouer aux rentiers plutôt qu’aux
entrepreneurs. Globalement, dans le contexte actuel, les placements financiers sont plus séduisants et
rapportent plus et plus vite que des investissements physiques à rentabilité aléatoire.
D. Sicot. Alternatives Economiques 1995 ;
Document 6 :
Cette faiblesse de l'investissement [entre 1990 et 1996] peut être reliée à la hausse des taux d'intérêt réels.
Celle ci se traduit par un choc sur le coût de financement externe des entreprises. Ce coût joue de manière
différente selon la phase du cycle conjoncturel. En période de croissance, les taux d'intérêt auraient un
impact réduit sur l'évolution de l'investissement [...]. Cela se vérifie dans la seconde moitié des années 80, au
cours desquelles l'investissement et les taux d'intérêt réels augmentent simultanément. En période de
récession, au contraire, les taux mais aussi d'autres caractéristiques de la structure financière des entreprises
joueraient sur l'investissement. [...] Les petites entreprises ont été plus touchées par le resserrement de la
politique monétaire car elles n'ont pas accès à d'autres modes de financement que les crédits bancaires.
Source: R DUHAUTOIS, « Le ralentissement de l'investissement est plutôt le fait des petites entreprises
tertiaires », Économie et Statistiques, n° 341 342, 2001
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