
Interdiction de la pêche en eaux profondes : 
une fausse exemplarité dangereuse 
Une mesure d’interdiction de la pêche profonde, introduite par l’article 56, pourrait être 
votée ce soir à l’Assemblée Nationale. De nombreuses voix de la filière s’élèvent pour 
dénoncer un contresens scientifique, environnemental et européen. Plusieurs milliers 
d’emplois sont concernés. 
Le CNMPEM, qui regroupe les professionnels français, souligne que l’impact socio-
économique d’une telle mesure serait dramatique pour l’ensemble des façades maritimes du 
pays.  La pêche des espèces profondes concerne en effet de nombreux navires artisans de 
moins de 24 mètres. Selon les estimations actuellement disponibles, ce sont près de 500 
navires qui seraient concernés en France.  Etant donné qu’un poste en mer se traduit par 3 à 6 
postes à terre, l’impact sur l’emploi se chiffrerait à plusieurs milliers de postes. 
Or, cette proposition d’interdiction de la pêche en eaux profondes est d’autant plus grave 
qu’elle s’avèrerait inefficace en matière de protection de l’environnement. Les motifs de cette 
mesure – qui reposent sur une supposée extinction des espèces pêchées et le fait que l’impact 
économique d’une telle mesure serait faible – s’appuient en réalité sur des données et des 
considérations scientifiques erronées. 
« Selon certaines ONG les espèces pêchées (le grenadier et la lingue bleue entre autres) 
seraient en extinction, déclare Gérard Romiti, Président du CNMPEM. Comment expliquer 
alors que le Conseil international de la mer[1], l’instance scientifique de référence en la 
matière, estime quant à lui que ces deux espèces sont exploitées de façon durable et 
précautionneuse ? » 
Le Comité souligne par ailleurs que cette interdiction établie au niveau national ne 
concernerait que les pêcheurs français, les pêcheurs européens pouvant continuer à pêcher. « 
Le timing est absurde, rappelle Gérard Romiti. Les pêcheurs français vont être 
immédiatement pénalisés alors que le dossier est actuellement en passe d’être arbitré au 
niveau communautaire ».  Au niveau européen, le trilogue devrait aboutir d’ici à peine 
quelques mois. 
Prévenus, les professionnels concernés ont par ailleurs commencé à se mobiliser et à 
sensibiliser les députés. 
Contact : M. Gérard ROMITI tel. 06 79 02 81 98 
[1] http://www.ices.dk/Pages/defaults.aspx