femmes dans la société française - Lettres Histoire Géographie en

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Les femmes dans la société française de la Belle Epoque à nos jours.
On étudie la condition féminine au XXe siècle en s’arrêtant sur quelques moments clés :
conquête des droits civils et politiques, maîtrise de la fécondité… On présente l’évolution
économique et sociale de la situation des femmes ainsi que les inégalités qui persistent.
Bibliographie
Christian BARD, Les femmes dans la société française au 20e siècle, A.Colin, 2004.
Sabine BOSIO-VALICI et Michelle ZANCARINI-FOURNEL, Femmes et fières de l’être, un siècle
d’émancipation féminine, Larousse, 2001.
Georges DUBY et Michelle PERROT, Histoire des femmes, T.4 le 19e siècle, T.5 de la Première
Guerre Mondiale à nos jours, Plon, 1991.
Yannick RIPA, Les femmes, actrices de l’histoire, France 1789-1945, A.Colin, 2002.
Yannick RIPA, Les femmes, coll. Idées reçues, Le Cavalier Bleu, 2002.
Marie-Claire ROUX, Citoyenneté de femmes, coll. Regards sur le monde, pemf ados, 2000.
L’Histoire, numéro spécial « Les femmes, 5000 ans pour l’égalité », n°245, juillet-août 2000.
Dossier « Les femmes et le pouvoir », Muze, 2007.
Archives de l’INA
Site du Sénat
Femme [fam] n.f. – Issu du latin femina (qui allaite), le terme a pris le sens de « femelle d’animal »
puis a concurrencé mulier (femme) – à l’origine de l’italien moglie, de l’espagnol mujer et de l’ancien
français moïllier- et uxor (épouse) qui a donné en ancien français oissour, attesté jusqu’au XIIIe
siècle. Le terme « femme » a ainsi désigné en français dès le Moyen Age aussi bien la personne de
sexe féminin (sens biologique) que son rapport à l’homme via le mariage (sens sociologique). Par
extension, le terme se rattache à une multiplicité de concepts : maîtresse-femme, femme-objet,
femme du monde, femme d’action, femme de lettres, etc. Il peut également être employé comme
attribut : « Elle est très femme ». Si le mot est parvenu très tôt à sa forme actuelle, son sens a quant
à lui beaucoup évolué parallèlement au statut des femmes dans la société : de la « femelle de
l’homme » du dictionnaire de Diderot et d’Alembert (1751) à l’ «être humain de sexe féminin » du
Petit Robert.
Yannick Ripa, Les femmes, coll. Idées reçues, Le Cavalier Bleu, 2002.
ž roblématique :
P
Quand la femme n’est-elle plus un genre mineur ?
La place des femmes est –elle une affaire d’hommes ?
ž roposition de plan
P
1. Une « Belle Epoque » pour les femmes?
2. Deux Guerres pour quels changements?
3. Une révolution des mœurs, intime et personnelle: « les années 70 libèrent la femme »?
Séance 1 Une « Belle Epoque » pour les femmes ?
1. L’inégalité des sexes inscrite dans la Loi.
Les discours scientifiques, philosophique et religieux justifient l’infériorité de la femme, qui se
trouve légalisée par le Code Civil (1804). (Extrait de L’Histoire, « Madame ou Mademoiselle », Y.
Ripa, p.80).
 Classer ce qui relève du statut juridique de la femme, de ses devoirs d’épouse. Pourquoi peuton dire qu’elle est sous la tutelle de son mari ?
Ainsi, la femme, en se mariant, devient une incapable juridique (jusqu’en 1938).Elle n’a jamais
d’identité propre : elle est toujours fille de, épouse de, veuve de… Son mari est « juge souverain
et absolu de l’honneur de la famille » (art.213). Il doit protection à sa femme qui, en retour, doit
être obéissante.
2. Le mariage, destinée des femmes ?
A la différence des femmes mariées, la femme célibataire est civilement capable. Quel regard la
société porte-t-elle sur ces demoiselles ?
 Analyser une caricature.
La femme non mariée est marginalisée par
et dans la société. Le modèle nouveau de
la garçonne fait souvent scandale : cette
jeune femme indépendante, aux cheveux
courts et à la nuque rasée, roulant ses
cigarettes, à la silhouette plus fluide,
sportive ou masculine, reste encore
minoritaire et souvent synonyme de vie
légère.
On accède donc à son statut de femme par
le mariage, mais les situations sont variées
en fonction de la classe sociale à laquelle
on appartient : la vie d’une bourgeoise,
maîtresse de maison, est bien loin du celle
de l’ouvrière ou de la ménagère, qui
travaille pour ramener à la maison un
salaire d’appoint.
Rappelons d’ailleurs que ce n’est qu’à
partir de 1907 que la femme peut disposer
librement de son salaire, qui reste très
inférieur à celui des hommes.
3. Les premières revendications féministes.
1900 Jeanne Chauvin
1er avocate française
1907 Madame Moser
1re cochère de fiacre
 Quel est le point commun entre ces deux photographies ?
 Quel type de combat peuvent-elles illustrer ?
On pourrait énumérer toutes les premières femmes à être : prix Nobel de physique (Marie Curie en
1903) ; cinéaste (Alice Guy en 1900) ; chauffeur de taxi à Paris (Mme Decourcelle en 1908) ; brevet
de pilote (Elise Deroche en 1910)…
L’objectif est de montrer que les femmes rentrent petit à petit dans un monde jusqu’alors
réservé aux hommes, et qu’elles vont revendiquer cette égalité, qui passe par la conquête de
nouveaux métiers (les infirmières, les institutrices, les vendeuses, les employées de bureau, les
demoiselles des postes et du téléphone…), une égalité de salaires, de meilleures conditions de
travail, et la volonté d’obtenir des réformes en matière d’éducation et droits civiques (réforme
du Code Civil notamment).
 A partir du texte et de cette image d’Epinal, expliquez quel regard on porte sur les féministes.
« Féminisme », un mot nouveau
Le mot apparaît en France dans le
vocabulaire médical vers 1830, signalant
un sujet masculin présentant des
caractères féminins. Alexandre Dumas fils
l’utilise dans l’Homme-femme en 1872
pour qualifier un homme si peu viril qu’il
n’hésite pas à prendre le parti des
femmes adultères !
Image d’Epinal de 1927.
Les antiféministes restent attachés à
cette définition péjoratives qu’ils
inversent : être féministe signifie vouloir
pour une femme se viriliser en
s’emparant de ce qui, par nature,
appartient aux hommes, ce qui aboutit à
féminiser ceux-ci. La première militante
de la cause des femmes à se déclarer
ouvertement féministe est Hubertine
Auclert en 1882. On opte pour une
définition large du féminisme comme
« prise de conscience individuelle et
collective de l’oppression spécifique des
femmes, accompagnée de la volonté
d’instaurer l’égalité des sexes dans
certains ou dans tous les domaines, à
plus ou moins longue échéance ».
Y. Ripa, Les femmes actrices de l’histoire,
p.81.
Séance 2 Deux Guerres pour quels changements ?
1. 1914 – 1918, Les femmes sur tous les fronts.
La guerre malmène les préjugés sur l’incapacité des femmes. Est-elle alors synonyme
d’émancipation ou simple parenthèse avant un retour à l’inégalité?
Bretonnes travaillant dans une usine d’obus. Le recours à la main d’œuvre féminine,
indispensable pour faire tourner les usines tandis que la guerre s’installe, se traduit par une
certaine amélioration du statut professionnel des femmes. (S.Bosio-Valici etM.ZancaraniFournel, Femme et fière de l’être, un siècle d’émancipation féminine, Larousse, 2001, p.18).
Les anges blancs de la Première Guerre Mondiale.
Y. Ripa, Les femmes actrices de l’histoire, p.101-107.
Répondant à l’appel afin que les femmes remplacent « sur le champ du travail ceux qui sont sur le
champ de bataille » (René Viviani, Président du Conseil), et à l’urgence de la moisson, les
paysannes suppléent l’absence des 1 500 000 travailleurs appelés au front.
Ces silhouettes de dames en blanc, directrices d’hôpitaux, ambulancières, soignantes,
appartiennent au paysage du front ou de l’arrière. Infirmières de formation ou de fortune, les 70
000 bénévoles qui aident au front perpétuent la tradition de la femme soignante (..).Dans les
villages, les institutrices, fortes de leur savoir, se chargent des tâches administratives, s’inscrivant
dans la vie municipale dont la loi les exclut en tant que femmes. (…). La guerre amplifie la
féminisation, déjà bien entamée, du secteur des employées, les 18 000 mobilisés des PTT sont
remplacés par des femmes, l’opposition des syndicats ne parvient pas à freiner la féminisation
dans les transports ; toutefois, s’ils acceptent, fin 1915, des contrôleuses, c’est après avoir
clairement précisé qu’elles n’étaient que des remplaçantes, et que les hommes retrouveraient, la
guerre finie, leurs postes.
Que se passe-t-il à la fin de la guerre ?
« Le prix de la femme, c’est l’enfant ; volontairement stérile, elle retombe au rang de la
prostituée, de la fille de joie dont les organes ne sont plus que des instruments, des jouets
obscènes au lieu de rester le moule auguste et vénérable de tous les siècles futurs. » Drs. Doleris
et Boucastel, 1918.
Image de propagande
nataliste après la Première
Guerre Mondiale. La
nécessité de repeupler la
France est présentée comme
un devoir patriotique.
Dès novembre 1918, l’Etat
français appelle les femmes
à la démobilisation et
remercie plus de 80% des
600 000 employées de
l’armement.
 Rappel de la législation
1939 : Code de la famille promulgué par Daladier : répression accrue de l’avortement, prima au
premier enfant pour les femmes mariées.
1940 : limitation de l’embauche des femmes mariées dans l’administration et les services
publics.
1942 : l’adultère est qualifié de délit contre l’ordre social, et l’avortement de crime contre l’Etat,
passible de la peine de mort. Le nombre de procès est impressionnant, condamnation à des
peines de prison ou de travaux forcés (1225 en 1940 ; 2135 en 1941 ; 3831 en 1942 ; 4055 en
1943). Y. Ripa, Les femmes actrices de l’histoire, p.123-125.
2. Le combat pour l’égalité politique.
1848 Suffrage universel pour les hommes ; la démocratie oublie les femmes. Pourquoi a-t-on si
longtemps refusé aux femmes le droit de vote ?
Ainsi, le mouvement suffragiste qualifie les militantes modérées des droits civiques des femmes,
alors que les suffragettes sont des militantes radicales qui organisent des actions d’éclat (refus
de répondre au recensement de population, refus de payer les impôts, candidature électorale…).
 Document audio : Louise Weiss à l’hippodrome de Longchamp.
http://www.youtube.com/watch?v=0BWA0i5ZMdE
 Classer les arguments pour et contre le droit de vote des femmes (travail de groupe).
C’est surtout en politique que la femme apparaît ce qu’elle est au regard du Code. C’est-à-dire
comme mineure. Le droit d’aller aux urnes, le législateur le lui a refusé pour une raison bien
simple. Le droit électoral suppose la capacité électorale. Dans le suffrage universel, on la
présume au profit de tous les hommes. (…) C’est en bloc que les femmes ont été écartées du vote
parce que dans l’ensemble, elles se montrent par leur tournure d’esprit, par leur rôle social,
inaptes à s’occuper des affaires de l’Etat.
Arthur Huc (journaliste), « Paradoxes électoraux », La Dépêche, 23 novembre 1933.
LES FEMMES NE PEUVENT PRENDRE UNE PART INTELLIGENTE A LA CONDUITE DES
AFFAIRES PUBLIQUES
En vain prétend-on que l'égalité civile accordée à la femme a pour corollaire nécessaire son
émancipation politique. C'est méconnaître absolument le rôle de la femme dans l'humanité.
Destinée à la maternité, faite pour la vie de famille, la dignité de sa situation sera d'autant plus
grande qu'elle n'ira point la compromettre dans les luttes du forum et dans les hasards de la
vie publique. Elle oublierait fatalement ses devoirs de mère et ses devoirs d'épouse, si elle
abandonnait le foyer pour courir à la tribune. Elle n'y apporterait pas d'ailleurs la modération
de langage et la netteté des conceptions, qui sont indispensables dans les usages
parlementaires. D'autre part, elle introduirait dans la famille un élément de dissolution, qui lui
ferait perdre la légitime influence qu'exerce sur le père de famille la femme respectable, qui
est l'honneur de la maison. Nulle part le rôle de la femme ne fut mieux compris qu'à Rome ;
vénérée et vénérable dans la vie privée, la matrone romaine n'était rien dans la vie publique et
jamais elle ne songea à compromettre la majesté du foyer domestique dans la tourbe des
comices. Ces moeurs, heureusement, sont encore les nôtres et la condamnation de la théorie
que nous combattons est celle que prononce tous les jours l'immense majorité des femmes. «
On a donc parfaitement raison d'exclure de la vie politique les femmes et les personnes qui,
par leur peu de maturité d'esprit, ne peuvent prendre une part intelligente à la conduite des
affaires publiques. Il est encore fort juste d'en chasser tous ceux qui s'en sont rendus indignes,
en manquant gravement à leurs devoirs sociaux et qui ont été frappés d'une condamnation
d'une certaine gravité ».
Extrait de la thèse d’Emile Morlot (1884) : « De la capacité électorale », député radical de
l’Aisne de 1896 à 1907.
LES MAINS DES FEMMES NE SONT PAS FAITES POUR VOTER
« Les mains des femmes sont-elles bien faites pour le pugilat de l'arène publique ? Plus que
pour manier le bulletin de vote, les mains de femmes sont faites pour être baisées, baisées
dévotement quand ce sont celles des mères, amoureusement quand ce sont celles des femmes
et des fiancées : ... Séduire et être mère, c'est pour cela qu'est faite la femme ».
Alexandre Bérard.
Rapport du Sénateur sur plusieurs propositions de loi tendant à accorder aux femmes
l'électorat et l'éligibilité.
(Rapport n ° 561, annexé au procès-verbal de la séance du Sénat du 3 octobre 1919).
LES FEMMES ENCORE PLUS INAPTES QUE LES HOMMES À VOTER
« La moyenne des hommes et des femmes sont également incapables de juger
actuellement des choses politiques. Elles dépassent infiniment leurs capacités d'attention et
de compréhension.
... Les femmes étant encore plus livrées que les hommes aux forces émotives seront
emportées plus massivement encore par ces vastes ondes... La masse électorale nouvelle en
s'ajoutant à l'ancienne ne fera qu'amplifier les vibrations de l'opinion régnante ».
Romain Rolland.
« Le nouveau monde » - 1925.
LE VOTE DES FEMMES, C'EST L'AVENTURE
« Nous sommes disposés à accorder aux femmes tout ce que leur sexe a le droit de
demander, mais en dehors de la politique (...). Donner le droit de vote aux femmes, c'est
l'aventure, le saut dans l'inconnu, et nous avons le devoir de ne pas nous précipiter dans cette
aventure.
Ayons le courage de rester nous-mêmes. Nous avons remonté d'autres courants que le
féminisme. Nous avons remonté le courant du boulangisme, le courant du nationalisme et
toutes les fois que la République a été en péril c'est le Sénat qui l'a sauvée ».
Armand Calmel. Sénat, séance du 5 juillet 1932, p. 1104-1105.
Carte postale éditée en 1925 par la Société pour
l’Amélioration du Sort des Femmes.
 Aboutissement d’un long combat : le
droit de vote des femmes est reconnu le
21 avril 1944. La France est l’un des
derniers pays européens à accorder le
droit de vote des femmes !
Doc. Vidéo- Journal télévisé France 2,
1994.
http://www.ina.fr/economie-et-societe/justiceet-faits-divers/video/CAB94044829/histoirevote-des-femmes.fr.html
Séance 3 Une révolution des mœurs, intime et personnelle :
Les années 1970 libèrent la femme ?
1. « On ne naît pas femme, on le devient », Simone de Beauvoir face à la
ménagère vantée par les publicités : quel modèle d’émancipation pour les
femmes ?
L’entrée massive des femmes dans le monde du travail bouleverse le modèle familial et social.
Les femmes revendiquent le droit à disposer d’elle même et combattent pour leur émancipation.
 Quel modèle leur propose-t-on ?
 Comparez Simone de Beauvoir et des publicités d’électroménager qui libèrent la femme dans
sa cuisine.
Article extrait du magazine L’Histoire, Les femmes, 5000 ans pour l’égalité, Sylvie Chaperon,
« Du droit de vote à la pilule », p.84-89.
 Ainsi le MLF milite pour l’émancipation des femmes, le droit de choisir la maternité, la
reconnaissance de l’égalité homme – femme.
3. Lutter pour l’égalité et la parité.
8 juillet 1999 : Une révision constitutionnelle
ajoute à l’article 3 de la Constitution de 1958 la
disposition suivante "la loi favorise l’égal accès
des femmes et des hommes aux mandats
électoraux et aux fonctions électives" et prévoit
que les partis doivent "contribuer à la mise en
oeuvre" de ce principe (art. 4).
6 juin 2000 : La loi sur la parité en politique
module l’aide publique aux partis politiques en
fonction de leur respect de l’application de la
parité pour la présentation des candidats aux
élections
9 mai 2001 : La loi Génisson sur l’égalité
professionnelle entre les femmes et les
hommes poursuit dans une direction amorcée
par la loi Roudy du 13 juillet 1983.
24 mars 2005 : Dépôt d’un projet de loi sur
l’égalité salariale entre les hommes et les
femmes.
La révision constitutionnelle de juillet 1999 et ses suites
Le Conseil constitutionnel ayant censuré à plusieurs reprises des textes obligeant à placer des
hommes et des femmes à parité sur des listes de candidats à une élection, les parlementaires, le
gouvernement et le président de la République ont décidé de réviser la constitution pour rendre
possibles de telles dispositions.
La constitution permet donc désormais au législateur d’encourager l’accès des femmes aux
mandats électoraux et aux fonctions électives, et donne mission aux partis d’y contribuer. Ce
texte ne concerne que le domaine politique car le préambule de 1946 permettait déjà au
législateur d’oeuvrer en faveur des femmes dans le domaine économique et social.
Après cette révision, le Parlement a adopté plusieurs textes d’application de ce principe, comme
l’obligation de faire figurer autant de femmes que d’hommes, et de manière panachée, sur les
scrutins de liste (municipales dans les communes de plus de 3 500 habitants, régionales,
européennes, sénatoriales dans les départements élisant trois sénateurs ou plus) et des
pénalités financières pour les partis ne présentant pas autant de candidats que de candidates
aux scrutins uninominaux ’loi du 6 juin 2000.
http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/evaluation/parite-evaluation-politiquesmenees-depuis-2002.html
 Quels sont les objectifs des différentes lois ? Quel chemin reste-t-il à parcourir vers
l’égalité homme – femme ?
Malgré les réformes et d’évidents progrès, les femmes restent encore minoritaires parmi
nos élus (à l’encontre de nombreux pays occidentaux). Si la loi sur la parité a permis de faire
élire beaucoup plus de femmes dans les conseils municipaux (47,5 % des conseillers dans les
communes de plus de 3 500 habitants en 2001) et régionaux (pour ces derniers 27,5 % de
femmes élues en 1998, 47,6 % en 2004), elles n’ont pas forcément accédé à des fonctions de
responsabilité locale (seulement 6,6 % des maires des communes de plus de 3 500 habitants en
2001). Dans les conseils généraux, les résultats sont pour l’instant décevants (seulement 10,9 %
des conseillers généraux sont des femmes en 2004 contre 8,6 % en 1998). De même, dans les
entreprises ou dans la haute fonction publique, les femmes restent très minoritaires aux niveaux
de direction.
Bien que proportionnellement plus nombreuses que les hommes à accéder aux études supérieures,
les femmes demeurent moins présentes dans les filières les plus cotées, subissent davantage le
chômage, le temps partiel non choisi, et l’écart des salaires moyens est aussi en leur défaveur.
Si les femmes sont désavantagées par rapport aux hommes, cela tient au regard porté sur elles par la
société. Cependant, il n’est pas sûr que la contrainte puisse imposer un renversement de tendance.
Des questions de fond demeurent sur le bien fondé de mesures coercitives en la matière.
Le législateur a pris des mesures coercitives, pariant sur la discrimination positive en faveur des
femmes, notamment en politique, pour une parité effective. Mais le débat demeure et jette un
doute que certaines femmes, elles-mêmes, regrettent. L’électeur choisit-il une femme pour ses
qualités personnelles ou pour sa qualité de femme ? Figure-t-elle sur une liste de candidats en
position éligible pour ses compétences ou parce que c’est obligatoire ?
Par ailleurs, certains s’interrogent sur le bien-fondé d’un modèle égalisateur qui nierait les
différences entre les hommes et les femmes. Ainsi, lorsque la Cour européenne des droits de
l’homme contraint la France à autoriser le travail de nuit des femmes, strictement encadré
depuis le XIXe siècle, certains se sont interrogés sur le progrès que cela représentait, tandis que
d’autres mettaient en avant le respect de l’égalité de traitement entre hommes et femmes.
La question de la parité renvoie donc à des choix de société, par-delà la représentation politique,
dont le rôle moteur a justifié un traitement spécifique. La loi a ainsi récemment égalisé l’autorité
parentale ou renforcé la place du père dans l’éducation des enfants. La parité constitue donc
un mouvement de fond favorable aux femmes en tant qu’individus, mais aussi une source
profonde de modification de la place des femmes dans la société. Il paraît difficile d’aller
plus loin sur un plan législatif, et ce sont plutôt certains comportements ou visions de la société
qu’il convient de faire évoluer. Les droits étant les mêmes, reste à les faire comprendre, accepter
et appliquer.
Enfin, la lutte pour la parité apparaît comme une question propre aux pays développés, alors
que dans de nombreux États la femme n’a même pas encore acquis un minimum de droits civils.
La dimension internationale du combat conduit sans doute la France à "montrer l’exemple".
http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/evaluation/parite-evaluation-politiquesmenees-depuis-2002.html
CONCLUSION : VIGILANCE ET EFFORTS CONSTANTS POUR GARANTIR LES
ACQUIS.
L’Observatoire de la parité entre les hommes et les femmes a publié le 14 mai 2008 une
synthèse des observations émises à l’égard de la France concernant l’application de la
« Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des
femmes ». Ratifié par la France en 1983, ce texte établit un programme d’actions pour atteindre
l’égalité entre les femmes et les hommes dans les domaines politique, économique, social et
culturel.
Depuis 2002, la France a renforcé son dispositif législatif et réglementaire en faveur de la
promotion de l’égalité (création de la Halde, aggravation des sanctions pour propos sexistes,
etc.) et a mené diverses actions en ce sens (création du Label Egalité, mise en place d’un numéro
d’aide aux victimes de violences conjugales, etc.). Cependant, leur application fait parfois défaut :
l’obligation de mettre en place des actions d’éducation à la sexualité imposée par la loi 2001
relative à l’IVG n’est ainsi pas respectée par tous les établissements scolaires. Enfin, des lacunes
persistent, notamment en matière de défense des victimes de la traite des êtres humains.
Cette synthèse est le fruit des observations du Comité chargé du contrôle de l’application de la
Convention - auquel la France a transmis en 2006 un rapport portant sur les politiques menées
depuis 2002 - et des remarques de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme,
de la Coordination française pour le lobby européen des femmes, de la Ligue des droits de
l’Homme et du Mouvement ni putes ni soumises.
Sur la toile publique
Note de synthèse : Avancées et lacunes de la France concernant les applications de la
Convention CEDEF/CEDAW, Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes
Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes - Communiqué de Presse du 14 mai
2008, Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes
Loi du 4 avril 2006 renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple
ou commises contre les mineurs, Panorama des lois - Vie-publique.fr
Conseil économique et social - Les femmes face au travail à temps partiel , Bibliothèque des
rapports publics - La Documentation française
Dossier de presse : Elections municipales et cantonales 2008, les partis politiques résistent
encore à la parité, Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes
http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/evaluation/parite-evaluation-politiquesmenees-depuis-2002.html
 Lente prise de conscience des hommes de la difficulté d’être femme et de la nécessaire
adaptation de la société. Mais, la femme-objet demeure..
 Des actrices de l’histoire qui obtiennent le soutien d’hommes pour changer la loi vers
l’émancipation, l’égalité et la parité. Mais, encore trop peu de femmes élues, ou avec de hautes
responsabilités.
 Un combat quotidien, des Associations de défense des Droits de la Femme…
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