
Principaux enjeux :
- Menace militaire nord-coréenne perçue comme réelle dans la mesure où Pyongyang
s'est doté de capacités balistiques à portée intermédiaire pouvant être couplée avec des
armes de destruction massive, chimiques ou nucléaire.
- Chine, qui inquiète non pas tant par son potentiel militaire actuel, très vétuste selon les
critères des pays en développement, mais plutôt en raison de la puissance qui lui
permettra son développement économique. La revendication chinoise de souveraineté
sur la plus grande partie de la mer de Chine méridionale et son effort soutenu pour
disposer d'une capacité de projection de puissance aéronavale pourrait faire peser une
menace réelle sur les voies de communication maritimes de l'archipel. Cf. : conflit
territorial avec la Chine au sujet des îles Senkaku.
- Russie: débat sur les îles Kouriles
2] Participation à des opérations de maintien de la paix sous l’égide des Nations
unies
Conscient de l'effet désastreux qu'avait produit sa participation uniquement financière à
la guerre du Golfe, le Japon a par la suite adopté une loi sur les opérations de maintien
de la paix, la loi PKO - Peace Keeping Operations du 15 juin 1992, qui dispose que
des éléments des Forces d'autodéfense pourront participer à des opérations de
maintien de la paix dans le cadre des dispositions constitutionnelles japonaises. La
participation japonaise est limitée aux activités logistiques, administratives ou
humanitaires, à l'exclusion de toute opération militaire. Dans un premier temps, ceci
a permis l'envoi de Forces d'autodéfense au Cambodge, au Mozambique et à la
frontière du Rwanda dans le cadre d'opérations de soutien logistique et humanitaire.
La révision de cette loi était prévue en juin 1995 mais le premier ministre Murayama
Tomiichi a obtenu que le débat ne soit pas ouvert, acceptant en échange que les Forces
d'autodéfense participent pour la première fois à une mission "militaire" de
maintien de la paix, sur le plateau du Golan à partir de février 1996. Cette politique
volontariste défendue par le ministère des Affaires extérieures a visé à permettre au
Japon de justifier de façon plus convaincante sa capacité à assumer ses responsabilités
en matière de sécurité internationale correspondant à la détention d'un siège permanent
au Conseil de Sécurité.
Actuellement, le Japon est membre de la coalition présente en Irak.
Conclusion
Il a fallu attendre les années 1990 pour que le Japon s'engage dans un débat de fond
substantiel et public sur les questions stratégiques, alors qu'il possédait déjà toutes les
caractéristiques d'une puissance militaire régionale et internationale. Le réalisme
l'emportant sur le quasi-neutralisme des années d'après-guerre, et étant soutenu par un
allié américain désireux d'obtenir un "partage du fardeau sécuritaire", le Japon s'est
construit un outil de défense significatif. Accédant au statut de première force
conventionnelle asiatique - son budget militaire lui octroierait désormais le second
rang mondial -, l'archipel possède une industrie de défense très performante qui lui
permet de maintenir une avancée technologique dissuasive sur les autres pays de la
zone.