RENOULT BTS-TC1
Florian
Mondialisation et pays en voie de développement
Un bilan mitigé
La mondialisation a, depuis toujours, enrichi les riches pour appauvrir les pauvres ; cela autant d’un point de
vue économique qu’humain. Entre les exportations d’entreprises et la montée en flèche des agrocarburants,
les avantages et les inconvénients de cette mondialisation peuvent laisser douter de la place des pays en voie
de développement dans cette course au progrès. Cette constatation n’est pas nouvelle, elle se vérifie dans le
temps, notamment grâce à la première mondialisation en 1900. Nous allons, dans un premier temps,
présenter les avantages de cette mondialisation pour les pays du Sud, pour en venir aux inconvénients et
enfin finir par une analyse de l’évolution de la mondialisation à travers l’histoire.
Des avantages limités:
Les entreprises qui s’exportent, apportent leurs techniques, leurs connaissances qui contribuent au savoir et à
l'alphabétisation des régions concernées. Les pays du Sud ont été les premiers à en profiter, surtout l'Asie qui
devient un des acteurs principaux de la mondialisation. La mondialisation est la dynamique des firmes
multinationales et leur permet d’atteindre un profit maximal. Pour cela, ces firmes investissent à l'étranger et
participent au développement des pays du Sud.
Les firmes apportent trois soutiens importants au développement. Tout d’abord, une source de financement
stable. Concrètement, les investissements représentent 60% des flux financiers à destination des pays du Sud
mais aussi un moyen de bénéficier d’apport de nouvelles technologies, même si les pays qui en profitent
sont déjà en cours de développement et ont les compétences nécessaires pour justifier d'un transfert de
technologie; et enfin une ouverture des marchés du Nord aux exportations du Sud qui suivent les flux des
filiales implantées à l'étranger.
Une mondialisation à sens unique :
Plus nombreux que les avantages, les inconvénients concernent essentiellement l’économie et
l’environnemental:
Les migrations internationales n’ont qu’un impact restreint sur la réduction de la pauvreté et des inégalités
mondiales. La plupart de ces migrations ne sont le fait ni des régions les plus pauvres du monde ni des
personnes les plus pauvres de ces régions. L’expatriation dans les pays développés est plus fréquente parmi
la population des pays en développement les plus aisés (ceux dont le PIB par habitant dépasse le seuil de
20% du PIB par habitant des Etats-Unis). En dessous de ce seuil, les coûts de la migration limitent la
possibilité de s’expatrier au Nord. Ces migrations, ont été aussi plus souvent le fait de personnes dépourvues
de qualifications scolaires (Mexicains et autres Latino-américains aux Etats-Unis, Maghrébins et Turcs en
Europe). De ce fait, les autres régions du Sud sont beaucoup moins extraverties : en Afrique subsaharienne
comme en Asie, les migrations restent régionales. Pour les prochaines migrations, certains experts prévoient
une augmentation de la pression migratoire des pays pauvres, notamment africains, à cause de
l’accroissement des écarts démographiques et de revenu avec le Nord.
L’absence de relation décisive entre pauvreté et émigration peut également être constatée à une échelle
géographique étroite. Il est en effet fréquent que ce ne soit pas les régions les plus pauvres d’un pays qui
engendrent les plus forts taux d’émigration vers des pays du Nord. ( près de 90% des immigrés maliens en
France sont originaires de la région de Kayes, au nord-ouest du pays ; aux Etats-Unis, entre 50% à 60% des
immigrés mexicains proviennent d’un nombre restreint d’Etats situés au centre du pays). Alors que le niveau
de développement de ces régions est comparable à celui d’autres régions voisines.
Le peintre espagnol Miquel Barcelo, vivant au Mali, exprime sa révolte devant les inégalités entre le Nord et
le Sud : « Les choses les plus atroces sont peut-être les moins spectaculaires, comme par exemple la façon
dont l’occident écrase le tiers-monde entre la Banque mondiale, les crédits et le contrôle des matières
premières des pays les plus pauvres du monde. C’est une situation plus cruelle que le colonialisme. Au
moins, durant le colonialisme, les pays du Nord se sentaient obligés de construire des routes et des écoles.
Maintenant ils n’ont aucune obligation. ». Ce qui nous montre bien que les pays du Nord cherchent à
s’enrichir sans tenir compte des pays les plus pauvres.
Le meilleur exemple pour illustrer ses propos sont les agrocarburants (appelés « Essences de la faim »),
même si ce type de carburant ne représente que 2% de la consommation mondiale, la concurrence qu’il
exerce vis-à-vis des usages alimentaires suffit déjà à pousser les prix agricoles vers les sommets. De telles
hausses, si elles étaient progressives et maîtrisées, n’auraient pas cependant que des effets négatifs mais
l’évolution comparée des prix agricoles et des prix des produits manufacturés exportés par les pays
développés se sont dégradés. Le pouvoir d’achat dégagé par les produits agricoles des pays en
développement a été divisé par trois en trente ans. Cette chute a beaucoup contribué à enfoncer de nombreux
pays du Sud, notamment sur le plan de leur dette extérieure. Aussi, la « déforestation sauvage » qui a pour
but de produire la matière première des agrocarburants, a déjà provoqué un désordre écologique majeur en
Indonésie et en Malaisie.
Des impacts similaires à travers l’histoire :
Au début du XXème siècle, les flux économiques s’intensifient entre les Etats. Loin d’entraîner un
développement pour tous, ils renforcent les forts et affaiblissent les faibles.
L’économie reposait sur le charbon et les produits bruts (deux tiers des échanges, aujourd’hui un tiers). Ils
étaient exploités très majoritairement sur le territoire même de quelques pays riches (Grande Bretagne,
Allemagne, France, Etats-Unis). Ce qui n’empêchait pas ces mêmes pays de tenir en tutelle, directe ou
indirecte, économiquement et politiquement, la plupart du reste du monde.
Une similitude frappante, à un siècle de distance : l’intensification des échanges de biens, de services et de
capitaux, ainsi que la multiplication des nouveaux moyens de transport et de communication ne diffusaient
pas directement le développement. Au contraire, ils avaient tendance à renforcer les forts et à affaiblir les
faibles. Seuls certains pays parvenaient à faire du commerce international un tremplin du développement,
mais dans des conditions particulières ; c’est le cas notamment des pays peu peuplés et ayant une forte
immigration européenne.
Autour de 1900, les flux sont en grande augmentation : les exportations de marchandises sont multipliées
par quatre depuis 30 ans et augmentent particulièrement vite au début du XXème siècle. Mais ces flux
commerciaux sont très focalisés. Les riches échangent d’abord entre eux. Selon Paul Bairoch, les
exportations européennes vers les pays soumis (colonisés ou non), ne comptent que pour 3% de la
production du continent.
L’Europe occidentale est de très loin le premier investisseur avec 90% des capitaux investis à l’étranger. Ces
investissements génèrent parfois une forme plus aiguë de dépendance. En effet, de nombreux pays qui
tentent de se développer empruntent parfois à des taux prohibitifs (20% pour les prêts à court terme accordés
dans les années 1870 à l’Empire ottoman par exemple) ; ils connaissent des blocages structurels et
institutionnels ; ils sont coincés et contraints de laisser des groupes bancaires européens contrôler leurs
ressources fiscales, quand ce n’est pas tout le budget. Les pays créanciers n’hésitent pas à user de la manière
forte pour mettre ces pays sous tutelle.
Le fossé déjà creusé tout au long du XIXème siècle s’est encore approfondi dans la période d’intensification
des échanges fin XIXème, début XXème siècle.
D’après Paul Bairoch, le PNB par habitant était du même ordre de grandeur dans le monde entier en 1800.
Mais entre cette date et 1913, celui du futur tiers monde n’a pas bougé, alors que celui des pays développés a
été multiplié par plus de trois.
L’accroissement des inégalités de développement est aujourd’hui aggravé dans de nombreux pays pauvres
par une forte croissance démographique.
Conclusion :
Cette image (tiré d’un site internet de partage d’image) pourrait faire office de conclusion. En effet même si
les pays en voie de développement ont quelques avantages, les inconvénients sont multiples, touchent autant
l’économie (vol des marchés de matières premières), le social (les migrations), ainsi que l’environnement
(déforestation, etc…) et contribuent à l’écrasement des pays du Sud par ceux du Nord. L’impact de la
mondialisation sur les pays du Sud est donc loin d’être positif et met en péril leur avenir et tout cela au profit
des superpuissances.
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