l'affichage sauvage et illégal.
- UFC-Que Choisir. La section quimpéroise de l'Union française des consommateurs, sous la banière du
magazine Que Choisir, s'est spécialisée dans la chasse aux prospectus et à l'affichage illégal.
- La Meute. Florence Montreynaud, l'une des fondatrices de l'association anti-sexiste Les chiennes de
garde, a pris la tête de La Meute, qui pourchasse la publicité machiste, sur son site lameute.org.free.fr
- Le CIEM (Comité Interassociatif Enfance et Médias), cautionné par Ségolène Royal, créé courant 2001 à
l'initiative de l'Union nationale des associations familiales et de la ligue de l'enseignement. Il regroupe plus
de 25 associations et se présente comme "un réseau de vigilance" pour protéger l'enfance des dérives des
médias.
4. Les arguments des antipub
L'idéologie
Ces associations ont un but par le biais de leurs actions. Elles dénoncent la trop forte pression publicitaire.
Selon les antipubs, nous sommes bombardés de messages publicitaires par les spots TV, l'affichage, les
prospectus, les imprimés sans adresse, le spam sur internet et tous les autres vecteurs de publicité. Il n'y a
plus un espace privé qui ne soit pas investi par la publicité, c'est sa supposée "nocivité" qui est dénoncée.
Sa puissance est telle qu'elle en devient dominante. Elle réduit l'être humain a un statut de consommateur
et les échanges à ceux de marchandises. Le mythe de la liberté du choix des produits ne serait qu'un leurre,
faisant oublier un dispositif de persuasion masqué. Derrière tous les signaux plus quotidiennement
envoyés, il y a l'injonction générale qu'il faut consommer pour être heureux et être intégré dans la société.
François Brune, auteur d’un ouvrage sur le sujet et à l’origine du mouvement des Casseurs de Pub résume
ce propos : « le consommateur voit-il qu’il ne choisit pas librement la nature de ses consommations ? Ce
dont nous croyons avoir besoin est le fruit d’un conditionnement commercial à base de mimétisme
sociaux… J’ai le choix entre mille et une boissons pétillantes et sucrées, mais je ne m’aperçois pas que je
cède à l’impératif de boire en été, pétillant et sucré ».
Cette idéologie antipub s'appuie sur : l'Unique Selling Proposition et les théories béhavioristes.
Selon l'Unique Selling Proposition, une campagne doit formuler une et une seule proposition, suffisamment
forte pour influencer le comportement de millions de consommateurs. Une fois le message identifié, il s'agit
de le répéter selon la formule "repetition is persuasion".
Ainsi, les antipubs dénoncent ce concept, adopté par un grand nombre d’agences, en expliquant que par la
répétition le consommateur n’a pas le choix : il est soumis à des messages qu’il le veut ou pas : « c’est une
sorte de propagande ».
De plus, L’analyse pavlovienne nourrit ainsi toute la pensée antipub, qui voit le seul mode d ‘action du
marketing et de la publicité : « la publicité s’attaque à notre cerveau. Elle nous conditionne » écrivent les
Casseurs de pub. En effet, pour les théories béhavioristes, un courant initié par Pavlov, nous sommes faits
de nombreux réflexes acquis et que notre comportement n’est que réaction à des stimuli extérieurs. Les
individus apprennent par les essais et les erreurs, et leurs réponses comportementales sont conditionnées
par la fréquence des stimuli.
Les objectifs
Pour les antipubs il faut donc aider à la prise de conscience des procédés publicitaires destinés à la mise en
condition de la personne, du consommateur et du citoyen et d'en combattre les nuisances humaines,
sociales et environnementales.
Il faut également lutter contre l'affichage dégradant le paysage et le cadre de vie, les pollutions et
gaspillages induits, l'apologie du gaspillage et des consommations d'énergie et d'agir en faveur du respect
et de l'application de la législation relative aux publicités, enseignes et préenseignes.
Ils vont également agir contre les pratiques commerciales abusives, pour l'information objective et pour la
défense de la vie privée, notamment contre les abus des fichiers informatiques.
Dans un objectif d'humanisme et de démocratie, ils visent enfin à la sensibilisation du public, notamment
celle des plus jeunes qui doivent pouvoir acquérir l'esprit critique nécessaire à leur futur rôle de citoyens