Histoire générale. La Chine
1559-1900
5
I
Jusqu'au milieu du XVIIe siècle
@
p05.897 État de la Chine au XVIe siècle. — Lorsque les Portugais
arrivèrent à Canton, la dynastie éminemment chinoise des Ming régnait
sur « l'empire du Milieu » depuis 1368 (elle dura jusqu'à 1644). Son
fondateur, Hong-Wou, avait placé la capitale à Nanking ; puis son
second successeur, le troisième empereur Ming, Yong-lo, la transféra
en 1411, dans le Nord, à Péking, qui est resté le siège du
gouvernement jusqu'à maintenant. Les Ming avaient remplacé la
dynastie mongole
des Yuan ou Youen, de la maison de Gengis-Khan.
Après la mort de celui-ci (1227), son empire avait été divisé entre ses
quatre héritiers : Ogodaï, son troisième fils, eut l'Asie orientale ; mais
le titre de Grand-Khan étant passé de la maison d'Ogodaï dans celle de
Toulouï, quatrième fils de Gengis, ce fut son fils Khoubilaï, le cinquième
Grand-Khan des Mongols, qui fut le premier Youen, souverain effectif
de la Chine sous les p05.898 noms de règne de Tchoung-toung et de
Tche-youen et le nom dynastique de Chi-tsou (1260-1295).
Cette période mongole est celle des grandes relations de l'Occident
avec l'Orient et l'Extrême-Orient : la tolérance des Il-Khans mongols de
l'Iran de la maison de Houlagou, frère cadet de Khoubilaï, présentait le
plus vif contraste avec la tyrannie des sultans mamelouks d'Égypte. Aussi
prenait-on pour se rendre aux Indes et en Chine la route de Perse plutôt
que celle de la mer Rouge. La route de terre, soit par le Badakchan, le
Tibet et le Koukounor, soit plutôt par l'Asie centrale et les T'ien-chan, était
plus courte, mais plus dangereuse que la route de mer
.
Histoire générale..., tome V, chapitre XXI, L'Extrême-Orient : Chine..., jusqu'au
milieu du XVIIe siècle, pages 897-912.
Sur les Mongols de la Chine, voir ci-dessus, t. III, p. 962 et suiv. ; t. IV, p. 919 et
suiv. — Chi-tsou = Chi-tsu. — Toulouï = Touli, etc.
Celle-ci était prise par des moines comme Jean du Plan-Carpin et Guillaume de
Rubrouck (Rubruquis) pour aller à Karakoroum ; par des voyageurs, comme Marco Polo
pour son voyage d'aller ; la route du Tibet fut suivie à son retour par Odoric de