Les reprises de termes ou de structures
1. La répétition
Elle consiste en la reprise exacte d’un terme dans le même texte ou le même passage. Pour que la
répétition soit une véritable figure de style, il faut que le sens du terme répété soit particulièrement fort et
intéressant dans le contexte. (la répétition du verbe être, par exemple, est rarement intéressante à
commenter : on la trouve dans presque tous les textes !)
2. Le polyptote
Il consiste en l’utilisation de formes grammaticales différentes d’un même mot, par exemple le
présent, l’infinitif et le participe passé du même verbe. (« aimer et être aimé »)
3. L’anaphore
Il s’agit de la reprise, au début de plusieurs segments, du même terme. Ce terme peut être un simple
marqueur grammatical ou un adverbe. Son sens n’est pas nécessairement important en lui-même ; par contre
l’anaphore donne un rythme à la phrase et permet d’insister sur les termes qui suivent, et qui, eux, varient.
Ex : « Il y a de petits ponts épatants
Il y a mon coeur qui bat pour toi
Il y a une femme triste sur la route... » (Apollinaire)
On relève l'anaphore de « il y a » qui fait de ces vers une sorte d'inventaire hétéroclite.
4. La figure dérivative
C'est le fait d'utiliser plusieurs mots appartenant à la même famille étymologique (blanc / blancheur,
aimer / amour).
5. Le parallélisme
On utilise une construction syntaxique semblable pour deux énoncés.
Ex : « Il n'avait pas de fange dans l'eau de son moulin.
Il n'avait pas d'enfer dans le feu de sa forge. » (Hugo)
Le parallélisme (verbe nié / COD / C.C. de lieu / C. du nom) est renforcé par l'anaphore de « il n'avait pas ».
6. La syllepse et l'antanaclase
Un auteur peut jouer sur la polysémiedes mots (le fait qu'un mot ait plusieurs sens)..
– s'il emploie deux fois dans le même texte un même mot avec deux sens différents, on parle
d'antanaclase.
Ex : Sur le flanc la lèvre s'ouvre en méditant
Lèvre de la plaie mâle, et c'est la lèvre aussi
De la fille commune (Pierre Jean Jouve)
– s'il emploie un mot avec deux sens différents en même temps, on parle de syllepse.
Ex : On fait le feu (...)
Plutôt : on le fait
Sortir du bois. (...)
Il prend (n'importe
Quel objet dans sa langue) (Jean Tortel)
L’hyperbole
Elle amplifie les termes d’un énoncé afin de mettre en évidence un objet ou une idée. Elle a souvent
comme support l’emploi de superlatifs, de termes marquant l’exagération ou de nombres élevés. Attention :
il y a un hyperboliquement petit comme il y a un hyperboliquement grand !
Ex : « Et plus de trente milliers de griffons sont là, qui tous fondent sur les Français. » La Chanson de
Roland. L'hyperbole sert à insister sur le péril qui menace les Français.
La gradation
Elle crée une dramatisation en ordonnant les termes d’un énoncé dans une succession croissante ou
décroissante. Elle a comme support l’énumération (succession de termes de même nature, juxtaposés ou
coordonnés).
Ex : « Je me meurs, je suis mort, je suis enterré » (Molière)
La gradation a ici un effet comique : le personnage s'imagine en train de mourir, puis mort et enfin enterré,
alors qu'il vient simplement de se faire voler son argent.