A / L’équipement
a) Le pinceau
筆 Le caractère chinois de ‘pinceau’ associe le bambou et le manche.
Ce dernier est fait à partir de poils d’animaux liés ensemble (de Tanuki, de lapin et de daim),
dont le manche (en bambou ou en roseau) mesure 20cm. Chaque lettré a ses propres pinceaux
et peut même se faire enterrer avec. Sur le pinceau, on peut trouver des inscriptions qui
indiquent l’origine des matériaux et aussi le nom de l’artisan qui les a fabriqué.
~ Particularités des pinceaux Japonais ~
Ils sont constitués, comme en Chine, à partir de bambou auquel on fixe au cœur du
pinceau les poils à l’aide d’un tissu de chanvre.
Une différence notable : les japs vont modifier la forme des pinceaux pour faire les
calligraphies en Kana = pinceaux au poil long.
Au 17ème, chaque école a ses artisans propres qui fabriquent leurs propres pinceaux.
Sasohi Kotaku (1658-1635) invente une nouvelle forme de pinceau sans papier de chanvre =
les poils sont à la fois durs et souples, qu’on nomme pinceau de l’eau en raison de sa fluidité.
Sous l’ère Meiji, où l’enseignement de la calligraphie devient centrale, les pinceaux
sont supposés être animés d’un souffle particuliers = « la ligne de vie ». Ces poils qui forment
l’axe du pinceau portent le nom de « poil de vie ». Quand les Japonais décrivent le pinceau,
ils parlent des reins, des épaules, de la gorge…
De nos jours, les pinceaux les plus courants sont faits à partir de poils de lapin, ou aussi de
mouton / cheval, voire de daim pour les pinceaux les plus durs.
>>> Pour le calligraphe, les pinceaux ont une existence et une âme.
b) L’encre
墨 On utilise les clés ‘terre’ et ‘noir’. En effet, l’encre (dont on retrouve les 1ères
traces au Ier siècle dans un tombeau des Han orientaux) aurait été préparée à partir de noir de
fumée obtenu par la combustion de branches d’arbre et de pin… Une bonne encre est censée
s’améliorer avec le temps. ‘Épargner l’encre, c’est épargner de l’or ‘.
Utilisation de pierre à encre. La texture peut être en terre cuite ou vernissée (sous les
Qing) ou taillée dans la pierre sous les Tang. Importance du nettoyage quotidien, et
importance du bruit quand on tape : faut que le son soit doux et profond en même temps.
~ Particularités de l’encre Japonaise ~
Les secrets de fabrication auraient été introduit vers 610 par un moine Coréen (Don
Cho) sous forme de bâtonnets mélangés à de la suée et de la colle.
En 701, un décret impérial réglemente la production de l’encre. C’est l’ancienne
capitale Nara qui devient le centre de production de l’encre jusqu’au 17ème siècle.
La pierre à encre jap est similaire à la chinoise. On dit ‘Suzuri’ en japonais (硯),
‘migaku’ 磨く signifie à la fois polir, frotter.
c) Le papier
Avant le papier, les Chinois ont écrit sur de la soie. On utilise à la fabrication l’écorce
de bambou, la pâte de riz, le chanvre Détail important : un bon papier doit être velouté,
délicatement rugueux et absorbant à la fois.
~ Particularités du papier Japonais ~
C’est également Don Cho qui en aurait introduit les secrets au 7ème.
Les jap font perfectionner la fabrication du papier en utilisant des plantes un peu différentes
comme le mûrier, la fleur ganpi.