SYSTEME SINO JAPONAIS

publicité
SYSTEME SINO JAPONAIS
[email protected]
CHRONOLOGIE DES DYNASTIES CHINOISES
XIA (-2100-1600)
SU (591 à 618)
SHANG (-1600-1100)
TANG (618 à 907)
ZHOU (-1100 -207)
EPOQUE DES 5 DYNASTIES (907 à 960)
~ occidentaux, orientaux, Printemps &
~ Liang, Tang, Jin, Han, Zhou ~
Automnes, combattants ~
QIN (-221-207)
SONG (960 à 1279)
HAN (-206 à 220)
~ occidentaux, orientaux ~
EPOQUE DES 3 royaumes (220 à 265)
~ Wei, Shu Han, Wu ~
JIN (265 à 420)
DYNASTIES DU NORD ET DU SUD (420
à 581)
~ Song, Gi, Liang, Chen, Sud ~
WEI (534 à 556)
ZHOU (557 à 581)
LIAO (916 à 1125)
JIN (1115 à 1234)
YUAN (1271 à 1368)
MING (1368 à 1644)
GING (1644 à 1911)
CHRONOLOGIE DES DYNASTIES JAPONAISES
Jomon (-10500 à -300)
Kamakura (1185 à 1334)
Yayoi (- 450 à 540)
Muromachi (1533 à 1573)
Asuka (540 à 645)
Momoyama (1573 à 1615)
Nara (645 à 782)
Edo (1615 à 1868)
Heian (782 à 1185)
Meiji (1868 à 1912)
/)
/)
/
⌒
ヽ
/
| ●_ ●
| <
Y a 1063 Kanji là d’dans ^^
(〇 ~
〇 |
\
/
|
|
|_/ |
SEMESTRE 1
L’ECRITURE
L’origine même de l’écriture japonaise vient de la Chine.
Le japonais était une langue orale à la base.
I La langue chinoise
A/ Caractéristiques
Elle est répertoriée dans la catégorie des langues ‘tonales’ à base monosyllabique.
Tandis que le ton en japonais n’est pas important.
La langue chinoise se dit ‘Han Yu’ (Han : grande dynastie chinoise), d’où découle le nom des
caractères chinois utilisés en japonais : les ‘Kanji’.
漢 Kan (Chine des Han)
字 Ji (caractère)
La langue officielle en Chine est le Chinois de Pékin, bien qu’il existe plusieurs
variantes selon les régions. L’écriture toutefois est la même partout.
L’écriture a été centrale dans l’unification de la Chine (Ex : populations tibétaines sinisées au
maximum).
B/ Origines mythiques: 3 origines possibles.
1 - L’empereur céleste Fu Xi aurait créé les trigrammes.
2 - L’empereur céleste Shen Nong, aurait créé des nœuds sur cordelettes (faire des nœuds
pour la compatibilité, le marquage du temps…)
3 - l’empereur Jaune qui aurait vécu au 26è siècle avant notre ère aurait demandé à son
ministre Cang Jie d’inventer l’écriture, en s’inspirant de la nature.
Dans les 3 cas, l’origine supposée de l’écriture provient des plus hautes instances du pouvoir.
C/ Origines historiques:
a) Traces archéologiques sous les Shang & les Zhou:
Suite à la crue d’une rivière en 1899, on a retrouvé des carapaces de tortue et des
omoplates de cerfs, datant de la dynastie des Shang (-1600 à -1100), sur lesquelles étaient
gravées des caractères Chinois
 L’archéologie a pu en identifier 5000 différents, semblables à ceux utilisés de nos jours.
Pourquoi ? En fait, les Chinois étaient friands des pratiques divinatoires (oracles pour
prévoir les récolte, connaître le bien fondé d’une guerre, etc.). A cet effet, on faisait chauffer
des carapaces ou des bouts de viande jusqu’à ce qu’une fumée censée prédire l’avenir en
émane. C’est alors que les oracles, en charge de l’interprétation, inscrivaient leurs auspices
sur les carapaces.
Plus tard, sous la dynastie des Zhou (-1100 à -221), on a retrouvé des formes
d’écritures sur des objets en métal. Ce style d’écriture sur métal se dit ‘Jinwen’ : les caractères
sont des schémas stylisés, proches d’une image, qui servent à suggérer l’objet plus qu’à le
représenter.
b) Uniformisation & simplification de l’écriture sous les Qin (-221 à -207)
Un des Empereurs Qin a demandé à son ministre Li Si d’uniformiser les caractères et
de créer un manuel de 3000 caractères.
 Ceci a eu pour effet une simplification de l’exécution technique (les lignes sinueuses
deviennent des traits constants). Ces écritures ne sont plus en usage de nos jours, mais restent
utilisées dans la calligraphie ou l’écriture sur sceau.
 2 styles se démarquent à cette période : Li Shu (écriture à trait) pour la vie quotidienne, et
un autre, plus esthétique, pour la religion ou les textes solennels.
c) Diversification sous les Han (-206 à 220)
On y repère 3 styles : l’écriture d’herbe ou de brouillon (Cao Shu) = on ne lève pas le
pinceau pendant l’écriture du caractère, et ces derniers sont liés entres eux ; le style cursif
(Xing Shu) : les caractères sont tracés rapidement mais restent distincts les uns des autres et le
style régulier (Kai Shu) : très régulière et rationnelle qui finira par devenir la norme.
Le style Cao Shu est encore utilisé en calligraphie.
Conclusion : Il faudra attendre la république populaire de Chine pour avoir une réforme, qui
a 2 objectifs : normaliser et simplifier. 515 caractères simplifiés, et 54 composants simplifiés,
soit un peu plus de 1500 caractères en tout. La moyenne des traits passe de 16 à 8.
II Les caractères
Le sens des caractères est le plus souvent indépendant des représentations graphiques qui les
composent.
安 Le toit + la femme = la paix.
Tout caractère est régit à un certain nombre de règles. On trouve 8 traits fondamentaux.
Il est nécessaire de connaître 1945 kanji en japonais ; 800 en première année.
A/ Comment les Japonais se sont appropriés l’écriture chinoise ?
a) Particularités du Japonais de l’époque :
A cette époque, pas de système d’écriture au Japon : juste une langue totalement différente
du Chinois (syllabique de la catégorie altaïque [turc, mongol, mandchou] >< tonale).
Au niveau du lexique, on peut qualifier le Japonais de langue Malayo-polynésienne.
b) Diffusion du bouddhisme au 6ème siècle via la Corée.
Dans un premier temps, les caractères chinois ont servi pour reproduire les soutras
bouddhiques et les textes officiels. Ceci via l’arrivée d’immigrés Coréens.
Ce n’est qu’au 8ème siècle qu’on utilise les caractères chinois pour écrire les textes purement
japonais. On retrouve encore ces lectures : ONYOMI (censé respecter la prononciation
d’origine chinoise), et KUNYOMI qui propose la lecture japonaise du caractère.
人 =じん (onyomi) – ひと(kunyomi)
En réalité, on trouve dans la plupart des cas plus de 2 lectures.
B/ Les Kana
a) Origines
万 葉 集 (Manyoushuu) (recueil des 10000 feuilles, 8ème siècle) : dans ce recueil de
4500 poèmes écrits en langue japonaise ordonné par la Cour, on utilisait déjà des caractères
chinois pour les retranscriptions phonétiques japonaises = les 万葉仮名(Manyougana) .
Au 9ème siècle, on continue d’écrire en Chinois, mais une propre écriture japonaise se
forme utilisée de manière phonétique : les ‘Kana’. On aurait pu penser à cette époque que les
idéogrammes allaient disparaître (cf : Corée) car on pouvait déjà retranscrire tous les sons de
la langue japonaise. Ca ne s’est pas fait à cause du nombre trop important d’homophones.
安 >あ
b) Katakana / Hiragana
Origine mythique : certains attribuent l’invention des kana au moine Kuukai 空海,
plus connu sous son nom posthume : Kouboudaishi 弘法大師 au 9ème siècle.
Les Katakana (片仮名) étaient utilisé par les ‘bonzes’ (moines) en marge des
documents. Style très anguleux.
Vers 950, il existait un grand nombre de katakana différents pour une syllabe. Sous la période
des Heian (794 - 1185), il y’avait déjà une simplification des formes, mais c’est à l’époque
Muromachi (1392 – 1573) qu’ils furent fixés.
Les Hiragana 女手 (mains de femmes) constituaient l’écriture de la correspondance
des journaux intimes dans les cours de femmes.
A partir du 12ème siècle, les kana et les kanji commencent à se combiner.
Le tableau des 50 Kana : 五十音図 (Gojyuonzu) a été fixé à l’époque d’Edo (1603-1867). Il
comprend 5 lignes horizontales (agyo) et 10 lignes verticales (adan).
Vient de l’étude de la prononciation des caractères chinois, de l’étude des sanskrits et de
l’observation de la coordination des syllabes dans la langue japonaise de l’époque.
De nos jours, le tableau sert à la classification des syllabes dans le dictionnaire ainsi qu’à
expliquer l’alternance morphologique des mots.
Toutefois, un mot peut malgré tout s’écrire en hiragana. C’est la langue du ‘cœur’
propre aux femmes. L’idéogramme s’adresse surtout à l’intellect, aux hommes.
c) Persistance des Kanji
Sous l’époque Meiji (1868-1912), le chinois est toujours utilisé dans les trucs
d’intellos (administration, philosophie, etc.).
De même : sorte de bilinguisme dans la littérature japonaise Le Kanbun 漢文 désigne
un texte rédigé en Chinois par opposition au Wabun 和文 qui s’écrit en Kana. Chez un même
écrivain, on peut retrouver ces deux formes. Y compris au sein d’une même œuvre.
De nos jours, le style Kanbun a tendance a être délaissé au profit des genres plus faciles
d’accès. Après 1945, le Chinois classique n’est plus la base de toute culture générale au
Japon : elle occupe une place analogue à celle du latin aujourd’hui dans les lycées Français.
CONCLUSION : L’écriture chinoise a non seulement permis à la langue japonaise de se
constituer au fil des siècles une écriture dans laquelle encore 50% des mots sont en chinois.
Mais elle a également offert aux Japonais d’avoir accès aux écrits chinois, et enfin l’écriture
chinoise a permis de créer un style d’écriture : le Kanbun (ou le Kanshi en poésie). Même si
ce style n’est plus majoritaire de nos jours, il constitue quand même un style important dans la
littérature japonaise jusqu’à l’orée du 20ème siècle. De nos jours, les Katakana servent pour les
mots étrangers, les mots tabous. Et les hiragana servent pour les instruments grammaticaux.
L’ART ET LA TECHNIQUE DE L’ECRITURE (CALLIGRAPHIE = Shodou 書道)
La calligraphie en Chine est aussi ancienne que l’écriture elle-même.
L’écriture est d’abord une affaire d’Etat : à l’époque des Qin, on exigeait la connaissance de
9000 caractères dans les 3 styles (cursif, régulier et brouillon) pour devenir fonctionnaire.
I - La technique
A / L’équipement
a) Le pinceau
筆 Le caractère chinois de ‘pinceau’ associe le bambou et le manche.
Ce dernier est fait à partir de poils d’animaux liés ensemble (de Tanuki, de lapin et de daim),
dont le manche (en bambou ou en roseau) mesure 20cm. Chaque lettré a ses propres pinceaux
et peut même se faire enterrer avec. Sur le pinceau, on peut trouver des inscriptions qui
indiquent l’origine des matériaux et aussi le nom de l’artisan qui les a fabriqué.
~ Particularités des pinceaux Japonais ~
Ils sont constitués, comme en Chine, à partir de bambou auquel on fixe au cœur du
pinceau les poils à l’aide d’un tissu de chanvre.
Une différence notable : les japs vont modifier la forme des pinceaux pour faire les
calligraphies en Kana = pinceaux au poil long.
Au 17ème, chaque école a ses artisans propres qui fabriquent leurs propres pinceaux.
Sasohi Kotaku (1658-1635) invente une nouvelle forme de pinceau sans papier de chanvre =
les poils sont à la fois durs et souples, qu’on nomme pinceau de l’eau en raison de sa fluidité.
Sous l’ère Meiji, où l’enseignement de la calligraphie devient centrale, les pinceaux
sont supposés être animés d’un souffle particuliers = « la ligne de vie ». Ces poils qui forment
l’axe du pinceau portent le nom de « poil de vie ». Quand les Japonais décrivent le pinceau,
ils parlent des reins, des épaules, de la gorge…
De nos jours, les pinceaux les plus courants sont faits à partir de poils de lapin, ou aussi de
mouton / cheval, voire de daim pour les pinceaux les plus durs.
>>> Pour le calligraphe, les pinceaux ont une existence et une âme.
b) L’encre
墨 On utilise les clés ‘terre’ et ‘noir’. En effet, l’encre (dont on retrouve les 1ères
traces au Ier siècle dans un tombeau des Han orientaux) aurait été préparée à partir de noir de
fumée obtenu par la combustion de branches d’arbre et de pin… Une bonne encre est censée
s’améliorer avec le temps. ‘Épargner l’encre, c’est épargner de l’or ‘.
Utilisation de pierre à encre. La texture peut être en terre cuite ou vernissée (sous les
Qing) ou taillée dans la pierre sous les Tang. Importance du nettoyage quotidien, et
importance du bruit quand on tape : faut que le son soit doux et profond en même temps.
~ Particularités de l’encre Japonaise ~
Les secrets de fabrication auraient été introduit vers 610 par un moine Coréen (Don
Cho) sous forme de bâtonnets mélangés à de la suée et de la colle.
En 701, un décret impérial réglemente la production de l’encre. C’est l’ancienne
capitale Nara qui devient le centre de production de l’encre jusqu’au 17ème siècle.
La pierre à encre jap est similaire à la chinoise. On dit ‘Suzuri’ en japonais (硯),
‘migaku’ 磨く signifie à la fois polir, frotter.
c) Le papier
Avant le papier, les Chinois ont écrit sur de la soie. On utilise à la fabrication l’écorce
de bambou, la pâte de riz, le chanvre Détail important : un bon papier doit être velouté,
délicatement rugueux et absorbant à la fois.
~ Particularités du papier Japonais ~
C’est également Don Cho qui en aurait introduit les secrets au 7ème.
Les jap font perfectionner la fabrication du papier en utilisant des plantes un peu différentes
comme le mûrier, la fleur ganpi.
-> Cela lui donne un aspect satiné, plus souple.
Avec la propagation du bouddhisme au 7ème siècle, la fabrication du papier augmente
afin d’accélérer la copie des Soutra qui devient une tâche des lettrés.
Pour une meilleure stabilité dans l’écriture, utilisation du Shitajiki, qui empêche le
papier de glisser et du bunshin (presse-papier) au sommet de la feuille.
B / Tracé
a) Rythme
Avant d’écrire un texte, on doit se mémoriser les caractères dans la tête avant de les
tracer. Le rythme des mouvements de la main doit être similaire à celui de la lecture. Le
rythme étant plus important que la disposition spatiale.
b) Traits
Les traits horizontaux donnent la stabilité aux caractères : ils doivent être rectilignes.
Si il y’a plusieurs traits horizontaux, leur écart doit être égal et ne doivent pas être tous de
même longueur. Les traits verticaux doivent eux aussi être rigoureux.
 L’ensemble forme un squelette.
Les traits obliques, eux, forment les membres du corps : ils ne doivent pas être tracés
mécaniquement. Les points sont comme des yeux ou des fleurs, leur position par rapport aux
traits est importante.
c) Une bonne calligraphie : la technique, l’état d’esprit, la nature
Une bonne calligraphie se détermine par la variété des traits, l’aplomb, la répartition
des blancs. Par exemple, les caractères avec peu de traits doivent être plus aérés que les
caractères complexes.
L’acte d’écrire en Chine est loin d’être en rupture avec l’état de nature. Il y est même
lié. Pour certains grands calligraphes, les lignes ou les points sont comme des aiguilles, des
gouttes de rosée, des pierres, et des oiseaux.
Un bon calligraphe doit être avant tout une sorte de poète de la nature.
Il se doit d’être de bonne humeur, à l’aise, se lever tôt dans un cycle agréable. = une parfaite
maîtrise de soi, et l’engagement de l’individu total (pas que le poignet).
Conclusion : La calligraphie, c’est limite une philosophie avec tout un tas de règles. Que ce
soit une copie ou une œuvre nouvelle, ça doit dépasser le simple but pratique d’écrire ; ça doit
être… de l’aaaart. Mais de nos jours, le pinceau en Chine ou au Japon n’est utilisé que pour le
folklore (textes de bonnes augures).
II – Evolution de la calligraphie au Japon
A / Période ASUKA & NARA ~ l’imitation Chinoise.
a) Asuka (540 à 645)
- 552 : les textes chinois pénètrent le Japon via la Corée.
- 610 : Don Cho divulgue les procédés de fabrication de l’encre et du papier.
- 611 : Prince Shôtoku rédige la première calligraphie japonaise (3 commentaires des
textes canoniques du bouddhisme) = lien entre écriture et pouvoir.
- 615 : Shôtoku fait retranscrire les soutras de Chine & les documents officiels par une
école de copistes.
b) Nara (645 à 782)
La prédominance du style Chinois se poursuit.
Ex : Un Bureau officiel destiné à la reproduction des Soutras est créé à la cour, l’empereur
Shomu possède son propre cabinet de calligraphie, et s’inspire d’un certain ‘maître Ougishi’.
 A cette époque, on reste surtout fidèle au style Chinois. On se contente en gros de
recopier des Soutras (en japonais ‘Shakyou’ 写 経) par le procédé du Rinshou (臨書) =
‘reproduction de copie’.
B / Période HEIAN (782 à 1185) ~ affirmation de la langue Japonaise.
a) Eloignement de la culture Chinoise
- 894 = les ambassades entre la Chine et le Japon cessent.
- 951 = un bureau de la poésie est institué à la cour.
C’est une période où la langue japonaise et les Kana atteignent un haut impact littéraire et
s’affirment à travers la poésie (waka 和歌) et la littérature féminine.
Ex : 122 poètes sont engagés pour écrire le Koshinwakashyuu (古今和歌集) = ’recueil
de poèmes de jadis et de maintenant’ écrits en Kana.
b) Les 3 pinceaux : 三筆 (San Pitsu) & les 3 tracés : 三跡 (San Seki)
Les Sanpitsu (début de l’ère Heian, 9ème s.) = Le maître Kukai (école bouddhique Shingon),
Tachibana no Hayanari et l’ Empereur Saga.
Ils marquent l’ébauche d’un style de calligraphie proprement japonais : plus souple que le
style Chinois.
Les Sanseki (fin de l’ère Heian, 10ème, 11ème s.) = Ono no Toufuu, Fujiwara no Sukemasa
(944 à 998), et Fujiwara no Yukinari (972 à 1027).
Célèbres pour leurs peintures sur paravents, et la création du style japonais : ‘wayou’(和様)
c) Explosion littéraire grâce aux femmes de la cour
- Murasaki Shikibu (978 - 1016), écrit le genji monogatari. Probablement le premier roman
de l’histoire.
- Sei Shounagon (976 - 1000)
- Izumi Shikibu (vers 1027) qui écrit son journal (nikki).
C / De Kamakura (1185) à Muromachi (1573) ~ de la sobriété à l’exubérance.
a) Kamakura: bouddhisme Zen & sobriété
A cette époque, le pouvoir réel appartient aux chefs de guerre (Shogun).
-> Ce n’est plus à la cour que la calligraphie trouve son essor, mais dans les temples
bouddhiques Zen. Cela implique un regain d’intérêt pour les œuvres chinoises, mais aussi
pour les vieilles œuvres jap de l’ère Heian.
Calligraphie Zen : Bokuseki (墨跡) : l’œuvre du calligraphe n’est plus ornementale,
mais sert de réflexion intérieure. Tout est dans la sobriété.
a) Muromachi : nouvel essor du Kana, exubérance
Trois nouveaux maîtres de la calligraphie: Honani kouetsu (1558-1637), Konoe Yobutaka
(1565, 1674) et Shoukadou Shoujou (1584-1639).
 Ils copient les ouvrages de l’époque Heian en Kana. Utilisation d’or et d’argent dans le
mélange du papier : exubérance artistique (pavillon d’or).
D / D’Edo à Meiji ~ démocratisation et déclin
a) Epoque Edo (1803-1868)
-> Période marquée par le développement du commerce, de l’imprimerie ce qui implique
une démocratisation de la calligraphie.
3 grandes tendances : regain d’intérêt pour la calligraphie des écritures chinoises grâce
à l’influence du confucianisme ; de même : popularité de l’art des sceaux, et essor du bunjinga ‘peinture du lettré’ (calligraphie littéraire accompagné d’un dessin) dont l’auteur le plus
renommé est ikeni taiga.
C’est aussi l’essor du style ‘oieryu’, proprement japonais. Utilisé dans les
gouvernements du Shogun, et démocratisé grâce aux écoles bouddhiques de quartier.
b) L’époque Meiji
D’un côté, la démocratisation s’intensifie car l’école est obligatoire.
En 1908 un livre calligraphique sur l’époque des Heian est publié par Tanaka Shinbi.
D’un autre, disparition du style oieryu, et déclin de la calligraphie littéraire…
CONCLUSION : Autrefois, la calligraphie était le seul moyen d’écriture (pratique) alors
qu’aujourd’hui c’est purement utilisé par les artistes.
LE TAOÏSME
- Déf : Le terme ‘taoïsme’ a été créé par les occidentaux au 19ème siècle = difficile d’englober
une évolution de notions aussi complexes en 1 terme.
> C’est une ‘voie’, une ‘essence’, un ‘fondement originel’.
I Le Taoïsme en Chine
A / Contexte
o) Le chamanisme (fondements de la civilisation)
o) L’astrologie (cabinets royal sous les Shang -1600 -1100)
o) L’exorcisme (fonctionnaires spécialisés ‘fanxiang’ sous les Zhou (-1100 -221).
> Points communs : observation de l’univers & de la nature (considérés comme liés)
Idée que l’homme est l’infime portion d’un ensemble qui lui échappe
Idée d’harmonie et d’équilibre et de voie à suivre…
> On parle déjà de ‘Tao’ 道教 dans un texte de la dynastie Shang (= une voie vertueuse…)
B / Le Canon taoïste
Ensemble de 3 livres compilés peu avant notre ère, noyau dur du taoïsme.
On retient surtout la pensée de Lao-tseu et Tchouang-tseu 老荘思想.
- Dao de jing (par 老子 / Lao Zi / Lao-tseu) : vers le 4ème BC.
> Recueil d’idées obscures & poétiques qui prêtent à l’interprétation personnelle.
Incertitude sur l’ordre exact des parties (ch.1-37 = dao, 38-81 = de).
1 - Tao est l’essence de tout ce qui anime le monde (matériel ET spirituel).
2 - Yin Yang 陰陽 = forces solidaires & opposées qui rassemblent tout ce qui existe.
Nécessité d’équilibre pour préserver l’harmonie.
Forces créatrices : engendrent le souffle de la vie (気) et la triade ‘ciel/terre/humanité’.
3 - Nature liée à l’être humain, nécessité d’agir dans le sens ‘naturel’.
4 - Anecdotes paradoxales pour briser pensées conventionnelles, inverser valeurs…
5 - Le ‘non-agir’ 無為 (mui): il faut laisser faire les choses afin de parvenir à la ‘voie’.
Par ex, on peut briser la violence en absorbant l’agression.
- Zhuang Zi / Tchouang-tseu 荘子 (soushi)
> On y trouve les mêmes notions que dans l’œuvre de Lao Zi, mais en plus rigolo et en plus
développé. Composé de fables, d’envolées métaphysiques ou de dialogues en 33 chapitres.
> Notion d’immortalité, critique sur le discours (qui n’est pas naturel), etc.
 On peut le rapprocher du bouddhisme Zen (禅宗)
C / Ecoles Taoïstes
a) Ecole Wang Lao, Ier siècle (nom dérivé de Lao Tseu & de l’Empereur Jaune):
- Dao De Jing sert de bible aux adeptes : vu comme un talisman qui permet d’éloigner
les mauvais esprits. Egalement utilisé pour les prescriptions quotidiennes.
> Interprétation au premier degré du texte: Ex : « La voie n’est pas éternelle » signifie pour
eux qu’il faut aller aux toilettes le soir, prennent aussi le concept d’immortalité au 1er degré.
b) Ecole Zhang Dao Li, Ier siècle (nom dérivé de son fondateur : Zhuang Li)
- Fondateur Zhuang Li : décrit comme un génie qui dès son plus jeune âge maîtrisait la
géomancie, l’astrologie et la médecine (aussi bien sur le corps que sur l’esprit).
- Particularités de son école : tarif très élevé (5 boisseaux de riz par an).
Structure organisée de manière territoriale & pyramidale (administration, circonscription…)
Succession héréditaire (ex : Zhuang Lu, le petit fils, reprend les fonctions du grand père)
- Préceptes : guérison de maladies physiques & mentales (ex : idée qu’on pouvait se
guérir en écrivant ses pêchés sur un papier, à remettre à la terre, l’eau, les montagnes…).
a) Autres écoles :
 ‘Maître céleste’ : apparition de prêtres, temple dans chaque localité.
 ‘Mao Zheung’ (3ème s) : fondé par une femme (Wei Hua Cun), basé sur la méditation.
 ‘Chuan Chen’ (12ème s) : école monastique, méditation extrême…
d) La quête de l’immortalité
- Les raisons : avant le taoïsme, cela enflammait déjà l’imagination des empereurs qui
tentaient des expéditions dans les montagnes pour rencontrer des sages immortels.
Après le taoïsme : on pensait que l’homme avait jadis était immortel, à l’instar du ciel et de
la terre (triade : homme / ciel / terre), et qu’ils existait des moyens de regagner ce privilège.
- Les moyens : transformation physique (w/ alchimie) et intérieure (w/ méditation).
 Ingurgitation de métaux : jade, mercure ou certaines herbes, ou des tortues.
Un certain ‘Je Hong’ fut le premier à faire un recueil de potions magiques (Bao Bu Zi)
 Contrôle du souffle (respirat° embryonnaire), développement du ki, exercices physiques.
>>> Apports du taoïsme en Chine : temples, exorcisme des démons, célébration du Dieu de
la terre, usage d’almanach & de potions à base d’herbes, pratique du Tai Chi…
II Le Taoïsme au Japon
A / La voie du Yin & du Yang (陰陽道 In You Dou) :
> Il s’agit de mettre les activités humaines en harmonies avec l’univers.
 Prévision d’éclipses, de calendriers, de cycles fastes / néfastes.
~ Histoire ~
- Introduction : au 6ème siècle par un Coréen (Kan Roku), il aurait formé les 1ers maîtres.
- Officialisation : 7ème s. Création d’un Office du Yin & du Yang à la Cour
> 1 directeur, 1 adjoint, 3 fonctionnaires et 6 maîtres (les In You Ji)
> Ils devaient préparer des calendriers que l’empereur promulguait, ainsi que des rapports
portant sur la divination ou la compréhension des phénomène naturels…
- Développement jusqu’à EDO : ça devient progressivement le monopole de 2 familles : Les
ABE (安倍) pour la divination, et les KAMO (賀茂) pour le calendrier.
> Au 9ème siècle, les calendriers étaient déjà très populaires.
> Epoque Kamakura : énorme influence sur les guerriers & les dirigeants du bakufu.
- Déclin sous EDO & MEIJI : l’art du Yin & du Yang se vulgarise sous l’influence de la
science (notamment occidentale), de plus cela s’écartait de la voie de l’Etat.
> 1873 & 1880 : éradication des maîtres, qui se reconvertissent alors dans le Shintô.
~ Influences sur le Japon contemporain ~
- Les cycles fastes & néfastes : on retrouve ça dans les sanctuaires Shintô.
- Les interdits de direction : ‘le nord est’ est vu comme la porte des démons (kimon).
> Influence sur l’urbanisme (à Kyoto / Tokyo, les bâtiments religieux sont concentrés au
NE pour contrecarrer les mauvaises influences).
> Crainte que les divinités ne viennent passer la nuit dans un bâtiment, au quel cas il faut
le contourner et se diriger vers une direction faste.
B / Le calendrier
- Calendrier chinois : mélange complexe de diverses influences (taoïsme, confucianisme…)
a) Yin & Yang et KI
b) 5 éléments (五行 go gyou) : eau, feu, bois, métal et terre.
c) 12 branches terrestres (chi shi 地支) et 10 troncs célestes (tenkan 天干).
> Les 12 branches sont associées à 12 animaux : rat (子 ne), vache (丑 ushi), tigre (寅 tora),
lapin (卯 u), dragon (辰 tatsu), serpent (巳 mi), cheval (午 uma), mouton (未 hitsuji), singe
(申 saru), coq (酉 tori), chien (戌 inu) et sanglier (亥 i).
d) Principe d’un cycle de 60 années
Bois
Aîné
Bois
Cadet
Feu
Aîné
Feu
cadet
Terre
Aînée
Terre
Cadet
Métal
Aîné
Métal
cadet
Eau
Aîné
Eau
cadet
Rat
1
Boeuf
Tigre
51
2
13
Lièvre
52
3
14
25
38
49
28
39
50
18
29
40
30
46
8
36
47
58
9
20
24
35
57
19
12
34
56
Sanglier
23
45
7
Chien
11
22
44
6
Coq
33
55
17
Singe
21
32
54
16
Bélier
43
5
27
Cheval
31
42
4
26
Serpent
53
15
37
Dragon
41
48
59
10
- Avant l’influence chinoise au Japon : ‘calendrier naturel’ : le shizen koyomi (自然暦)
60
> Basé sur les cycles agricoles (Printemps / Automne). Pas d’influences astrologiques...
> En 602, un moine coréen offre à la cour un calendrier unisolaire divisé en 12 lunaisons.
- Impact: ce cycle de 60 années se mélange au comptage des années de règne de empereur.
> Gros bordel, car les cycles pouvaient recommencer alors qu’ils étaient encore en cours :
c’était le moyen de ‘reprendre à zéro’ en temps de crise.
> Sous l’ère Meiji, on tente dans 1 premier temps de simplifier le comptage des années,
avant de finalement adopter le calendrier Grégorien le 1er janvier 1873.
~ Influences sur le Japon contemporain ~
- La fête ‘kanreki’ 還暦 : célébrée quand une personne atteint 60 ans.
> Forme de renaissance, il faut porter un vêtement rouge (réf. à l’idéogramme ‘bébé’).
- Les années néfastes : 33 ans chez les femmes (sanzan : terrible),
42 ans chez les hommes (shini : la mort)
C / La médecine
- Introduction : En 514, par un moine coréen : importation de traités d’acupuncture.
- Officialisation : création d’un office des remèdes à la cour 典薬寮 (tenyakuryou)
> Médecins, acupuncteurs, masseurs, maîtres incantatoires et herboristes.
- Acupuncture (針 : hari) : influence du yin & du yang (pour l’harmonie du corps), des 5
éléments (cœur = feu, foie = bois, ratte = terre, poumon = eau, rein = métal), des cycles…
> Il faut rééquilibrer le Yin & le yang afin de faciliter la circulation du ‘ki’.
> Le corps est un réseau de 12 méridiens qu’il faut harmoniser.
- Ascétisme de montagne: 修験道: Shûgendô, fondé par En-no-Gyôja (7ème siècle)
Pratiqué pour développer sa puissance, importance de l’alimentation (feuilles, légumineuses).
> Influence sur les écoles bouddhistes du 8ème / 9ème : ésotérisme, magie, ascétisme…
>>> L’influence du taoïsme au Japon a été diffuse, implicite. On la retrouve dans certaines
pratiques : le calendrier, la médecine, les arts martiaux, le shûgendô, le bouddhisme Zen…
LE BOUDDHISME
I – Le Bouddhisme en Inde
A/ Bouddha : naissance légendaire de ‘Gautama’ en 556BC, pas loin du Népal.
~ Sa naissance miraculeuse lui vaut aussi l’appellation de ‘Siddhârta’.
~ Fils de roi, il vit dans le luxe à l’abri de la misère, mais il finit par rencontrer un lépreux,
un aveugle, un vieillard et un mendiant ce qui change sa vision du monde.
~ A 29 ans, il se casse en douce pour pratiquer l’ascèse dans la vallée du Gange, où il doit
résister à Mara (personnification des mauvaises tentations, de la mort…).
~ A 35 ans, il atteint « l’éveil » puis il se met à prêcher à 5 ascètes près de Bénarès.
~ Il crève à 80 ans après avoir enseigné à toutes classes d’hommes et de femmes.
B/ La base de son discours : les 4 nobles vérités
1 – Vérité de la souffrance : toute vie implique la souffrance et l’insatisfaction.
> La souffrance peut-être ordinaire (la douleur, la maladie, la mort) ou liée à
l’impermanence de toute chose (tout nos acquis peuvent s’effondrer d’un coup).
2 - L'origine de cette souffrance : elle repose dans la ‘soif’ : le désir, les attachements.
> Les gens sont incapables de percevoir cette origine : leur esprit est voilé ds l’ignorance.
3 – La cessation de la souffrance : également appelée nirvana’ (涅槃 nehan)
> Consiste à éteindre sa ‘soif’ (envie & désir) sans pour autant renoncer à son être.
4 – Le sentier vers la fin de la souffrance: on l’appelle ‘sentier du milieu’ car il se situe entre 2
extrêmes (l’un étant d’exaucer tous ses désirs, l’autre étant l’ascétisme extrême).
> Il faut suivre le ‘noble sentier octuple’, 8 étapes en 3 catégories.
LA SAGESSE = Compréhension juste (de la réalité) & pensée juste (dénuée de haine)
L’ETHIQUE = Parole juste (pas parler pr rien), action juste et moyens d’existence juste
LA MEDITATION = Effort juste, attention juste (des choses, de soi, de la réalité), éveil.
Autres termes sous-jacents :
- Pour le bouddhisme, le ‘moi’ n’existe pas, c’est juste la combinaison de 5 forces : la matière,
les sensations, les perceptions, les formations mentales et la conscience.
- Le karma : acte volontaire, qui peut être bon ou mauvais.
- Le cycle de continuité (輪廻 Rinne) : C’est la nature du karma qui décide de sa future
existence. La réincarnation est vue comme un cauchemar car ça ne fait que prolonger
indéfiniment la souffrance. Seul le nirvana peut y mettre un terme.
C/ Les communautés bouddhistes
- 1ère communauté (sangha) : formée par les 5 premiers auditeurs de Bouddha.
> Anamda, le premier à avoir reçu l’ordination.
- Les moines : ils sont itinérants et mendiants, et ont plein de préceptes (par ex : s’abstenir de
sexe, d’alcool, de grosse bouffe, d’embellissement, de chant & danse, de dormir trop
confortablement, de recevoir du fric.). C’est encore pire pour les nonnes.
> Ils pratiquent un bouddhisme ‘nibanique’ : la voie radicale du nirvana.
> Le but de la pratique est de devenir un ‘Arhat’ (dernier échelon de sagesse).
- Les laïcs : doivent faire des dons, en échange de quoi ils ont un enseignement. Doivent
également respecter les préceptes.
> Ils pratiquent un bouddhisme ‘karmique’, basé sur les bonnes actions.
- Sédentarisation croissante : les communautés monastiques deviennent riches grâce aux dons,
des monastères et des couvents s’établissent peu à peu.
D/ Comment la doctrine a survécu ?
- Après la mort de Bouddha (480BC) :
o) Bouddhisme primitif, sans véritable organisation. Un concile a tout de même lieu : on y
regroupe les discours attribués de Bouddha + les règles monastiques
o) Sacralisation de Bouddha. Cendres partagées, reliques conservées dans des ‘stupas’.
- Schisme religieux (340BC >) : deux tendances du bouddhisme se séparent.
o) Le petit véhicule (Hinayana ou Theravada) : souhaite rester fidèle aux préceptes rudes de
Bouddha. Le but des pratiques reste de devenir un Arhat (atteindre le nirvana en solo).
o) Le grand véhicule (Mahayana) : créé en réaction à l’opulence des moines. Estime que
Bouddha est de nature transcendantale (il est en chacun de nous). Le but n’est pas de devenir
un Arhat mais un Bodhisattva 菩薩 bosatsu(= arriver à l'état de bouddha mais refuser le
nirvana par pure compassion pour se réincarner de nouveau et venir en aide aux autres êtres).
>>> Grâce à un soutien constant des laïcs, et un soutien politique, le bouddhisme a perduré et
s’est étendu en dehors de l’Inde grâce aux conquêtes de certains rois indiens bouddhistes.
Chine du Nord & du Sud, de 400 jusqu’au milieu du 9ème : ferveur du bouddhisme.
Plein de pélerins
843-845 : réaction anti-bouddhiste (quasi déclin s’ensuit)
3 grandes périodes :
a) Les 4 premiers siècles : lente assimilation, substitution à d’anciens cultes chinois.
> Pénètre par les ports, touche en premier les villes & les milieux aristo (lettrés).
> Premiers textes traduits = concentration mentale & méditation. Analogie w/ taoïsme.
D’ailleurs, on traduit ces textes à l’aide des concepts taoïstes.
> Social & politique : accroissement des traductions, des communautés rel., intérêt des
pouvoirs publics (dynasties du nord & du sud).
> Immortalité de l’âme & cycle des renaissances sont les éléments qui intéressent le + les
chinois (rapport avec taoïsme). Ils ont du mal à concevoir la réincarnation sans entité sousjacente (le taoïsme présente un au-delà spirituel voire physique).
> Différence entre bouddhisme du nord (‘dévotionnel’, pas de lecture de textes, plutôt des
pèlerinages avec les laïcs) & du sud (importance de l’Etat [souverains chinois adoptent la
doctrine], moines = conseillers politiques & militaires, appréciés car ils ont des pouvoirs
occultes soi-disant, met l’accent sur la méditation & la sagesse [compassion]).
Au sud, on dit que Bouddha est une réincarnation de Lao Zi.
= Phénomène d’assimilation entre Bouddhisme et taoïsme.
b) 5ème > 7ème : grande ferveur religieuse (pénètre Corée & Japon)
AU SUD : Bouddhisme devient plus autonome mais continue à être favorisé par pouvoirs
politiques.
> Ecoles possèdent peu à peu leurs propres textes / règles / lieux de culte…
> Importance croissante de la richesse (grâce aux dons)
> Bouddhisme toujours lié à l’élite (empereur Wu se qualifie de Boddhisattva impérial).
> Temples doublent en nombre, et moines sont triplés.
AU NORD : pas d’autonomie, moines recrutés comme fonctionnaires.
589 : réunification des dynasties. La communauté bouddhiste reconnaît la suprématie de l’Etat.
* 5ème > 6ème : Indianisation du Bouddhisme. Les moines (ex : Faxiang) vont en Inde pour
chercher les soutras (経 kyô), et des Indiens viennent en Chine (Kumarajiva traduit en chinois
le soutra de l’école de la terre pure).
> On s’imprègne moins de taoïsme car on comprend mieux le concept bouddhiste.
* 7ème : Bouddhisme arrive à sa pleine maturité sous les TANG.
- De plus en plus de moines vont en Inde pour chercher la vérité à sa source.
- Compétition btw taoïsme et bouddhisme.
- Les Chinois forgent leur propre conception : possibilité d’arriver au nirvana en 7 vies.
> Ecole Tendai 天台: école fondée par Zhigi, basée sur médiation & exégèse (lecture).
Repose sur le soutra du lotus : tout le monde peut devenir Bouddha dans la vie présente.
Zhanran (9ème patriarche) va même jusqu’à dire que Bouddha est présent dans les corps
inanimés.
> Ecole Hua Yan : vision totalisante et centralisée ou tout se ramène au Bouddha.
> Ecole de la terre pure : 浄土 (jôdo) : bouddhisme de la foi, on peut obtenir l’illumination
grâce au pouvoir d’autrui (=Bouddha Amida / Kannon, qui est assimilé à une personne
féminine. Culte pour les femmes (fertilité). Pratique de la récitation du nom de Bouddha
amida.
> Ecole Zen / Chan : on l’a souvent opposé à l’école de la terre pure. Ici, le salut dépend de
soi-même. Pratique de la méditation ‘zazen’. Se réclame de la filiation de Boddhidarma
(Indien). Importance de la spontanéïté (= similaire au taoïsme) ce qui explique son succès.
c) Après 9ème : Déclin de l’influence bouddhiste.
>>> Notion de réincarnation (même dans les animaux), ornementation (goût du luxe),
nouvelles institutions (hospices, dispensaires), pratiques économiques d’Inde (loterie, vente
aux enchères), rupture avec le système familial (moines devaient quitter famille).
SEMESTRE 2
COURS 1 : arrivée du bouddhisme au Japon
Le bouddhisme : 仏教 (bukkyô)
Bouddha : 仏陀 (budda)
- Arrivée : au 6ème, un roi coréen 聖明王 (shômyôoo) du royaume de Kudara offre à la cour
japonaise 1 statue de Bouddha et des rouleaux de soutra + une note vantant les mérites de
cette religion.
- Les hauts dignitaires japonais sont hostiles à l’arrivée du bouddhisme (sauf le clan SOGA)
- Une épidémie surgit ; on pense alors que ça vient d’un mauvais courroux des KAMI.
> Pour les apaiser, on jette la statue de Bouddha à l’eau. Mais loin de calmer les choses,
l’épidémie redouble d’intensité. Finalement donc, le bouddhisme est réinstauré.
>>> Loin de disparaître, le Shintô se renforce grâce à l’arrivée de l’écriture (ce qui lui permet
d’établir officiellement son dogme), et la religion survit en s’implémentant au bouddhisme.
Sources : 日本書紀 (nihonshoki)
- Bouddhisme de la période Nara 奈良時代の仏教 (narajidai no bukkyô):
- Période instaurée par l’empereur Shôtoku Taishi 聖徳太子 (descendant des SOGA).
- Instauration de 6 écoles (宗) entre le 7ème et 8ème siècle, calquées sur des écoles chinoises.
>成実 jôjitsu, 三論(sanron), 法相 hôso, 供舎 kusha, 華厳 kegon, 律宗 risshû.
- Ces écoles ont des rites complexes, leurs influences se limitent à l’élite de Nara. La plus
influente était alors Kegon, mais de nos jours ces écoles ont quasiment disparu.
- Les moines itinérants sont à l’origine de grandes constructions, propagent la médecine et
l’art. > Construction de ponts, de puits, travaux publics…
- En 752, une statue de Bouddha (15m) est érigée : l’art monumental bouddhique prend son
essor.
COURS 2 : mariage du Shintô et du Bouddhisme
- Le Shintô 神道 (ensemble de rites issues de l’ère Yoyoi 3BC > 3BD)
o) Bien que bcp de Jap auraient du mal à en définir la substance, ils distinguent quand même
très clairement les sanctuaires shintô (Omiya お宮) des temples bouddhistes (Otera お寺).
o) Caractéristiques : religion multiforme composée d’ensemble de cultes locaux…
- On y vénère tout ce qui sort de l’ordinaire (éléments, cascades, forêts, animaux, héros…)
Ces éléments sont ‘divinisés’ sous le terme de Kami 神. Mais ces ‘dieux’ doivent plutôt
être considérés cô des manifestations supérieures personnifiant des éléments naturels, plutôt
que comme des êtres infinis et tout puissant comme le Dieu d’occident.
- C’est une religion de pureté (qui rejette la souillure, la mort, l’accouchement, le sang…)
> Pour conserver la pureté : cérémonies de purifications = bains, exorcisme (balayer l’air
avec un papier)
- Développement du bouddhisme sous la période Heian (9ème – 12ème) : ‘âge d’or’ du
Japon et développement de la culture Jap.
- 2 moines reviennent de Chine, ils vont fonder leurs propres écoles et contribuer à
populariser le bouddhisme jusque là réservé aux élites.
> Notamment en stipulant que tout le monde a le potentiel pour atteindre Bouddha.
> Ils ont l’appui de la Cour (désireuse de s’affranchir de la tutelle des écoles de Nara).
- Ecole Tendai 天台 (808), fondée par Saichyô 最澄 au Nord est de Kyôtô.
o) Le nom vient de l’école du mont T’ien T’ai en Chine, dont s’inspire l’école.
o) Rites polyvalents : ésotérisme, culte de Bouddha Amida (dont s’inspirera la Terre Pure),
méditation assise (dont s’inspirera le Zen), soutra du lotus (dont s’inspirera Nichiren)…
- Ecole Shingon 真言, fondée par Kûkai 空海 aussi connu sous ‘Kobôdaishi’.
o) Très ésotérique : voue un culte au ‘Grand Bouddha primordial solaire’ (Vaironica)
o) Rites complexes : formules magiques (mantra), pratiques magiques (manipulation
d’objets), postures spéciales, cessation d’activité mentales…
o) De nos jours, Kobôdaishi est encore admiré. 11 millions d’adeptes quand même.
=> Syncrétisme shintô bouddhique 神仏習合: les KAMI du panthéon Shintô sont assimilés
par le bouddhisme et reconnus en tant que Boddhisattva (avatar de Bouddha). Ex : statues de
Kami dans les temples. Ca permet au bouddhisme de mieux se diffuser dans le Japon, et de
montrer l’ascendance du bouddhisme sur le shintô.
COURS 3 : Mythologie Shintô
- Il y a surtout des chroniques chinoises et les premiers écrits japonais qui nous renseignent
sur le shintô. ( ??) Les pratiques shamaniques et les rites agraires en sont témoins.
- Avant que le bouddhisme atteigne les côtes nippones, le Japon avait des divinités pour le
moins autochtones.
- Kami : 神 force vitale, notion taoïste. Ils sont en grand nombre.
- Les kamis peuplent l’ensemble de l’archipel et sont associés à la nature (forêt, eau, terre…).
Il y a donc un support matériel pour ces divinités.
- Ils peuvent être des animaux (serpents, renards…), des phénomènes naturels (typhon,
tsunami) ou des êtres humains.
- Ces forces vitales possèdes à a fois un état de violence et de douceur.
= Aramitama & nigimitama ( 荒御霊 & 和御霊)
- Dans la période antique, le shintô était orienté sur les shamans et les devins qui avaient une
double fonction :
- protéger la communauté des sanctions immédiates (= タタリ) qui viennent frapper les
hommes
- préparer la descente des divinités avec des cérémonies festives (matsuri = 祭り)
- Autre élément : la notion de pureté avec les rites purificatoires = harai
- Dans le syncrétisme, la vie est imprégnée de magie par différents moyens : par la langue
(malédiction, bénédiction, prière), par l’intermédiaire de certains gestes comme par exemple
la danse.
- Tama 霊 : esprits vitaux et sensoriels à la fois attachés à un corps mais qui peut aussi être
rattaché à des objets.
- Les kamis ont la faculté de pouvoir s’éloigner de la réalité/d’être impersonnels
= tamashi : Ils peuvent avoir un aspect visible sous la forme d’oiseaux ou de nuages.
- La magie s’exprimant par les mots : gotama : 語霊
Mots des divinités ou la prière des hommes : norito : 祝詞
- Vision taoïste de la force. En offrant des poèmes, on réanimait le corps.
Offrande de nœuds : musubi : 結び
- Tama : ces forces vitales de la nature et de l’homme et celles des objets sont de même nature.
Les kamis ne sont ni omniscients ni absolus.
 つがりのゆう教
- Différentes entités : divinités, hommes et nature
古事記(こじき) 日本書紀 (にほんしょき)
- Conception du monde shintô : double verticalité (pays de Yomi = rakamanohara 高間の原
et le pays du milieu de la pleine des roseaux = ashiranonakatsukuni 芦らの中津国)
Il y a également le pays de la source jaune : yominokuni : 黄泉の国
> Le Vertical : Société aristocratique :
- La haute plaine celeste = lieu de résidence des divinités, ils descendent et offrent ordre,
paix et bonheur.
- Pays des roseaux = celui des hommes = le Japon
- Pays de Yomi : pays souterrain qui désigne le lieu de séjour des morts. Il est considéré
comme un lieu de souillure/d’impureté
> L’horizontal : société populaire :
- Pays de la terre de la plaine des roseaux
- Monde où la vie est fixée à jamais (y résident les ancêtres)
- Hito ha kami no ko : 人は神の子 : la vie communique avec les divinités. La vie en ce
monde n’est pas toujours épanouie car de temps à autres, ils succombent à la tentation.
- La Faute (transgresser, acte fautif) peut être effacée par un rite de purification : misogi : 禊
COURS 4 : Comment est envisagé l’homme à travers le shinto et la mythologie ?
- Rapport homme / nature : Les 3 unités constitutives de l’univers (Kami, homme et
nature) sont perçues comme une entité unique. La nature, comme l’être humain, possède une
spiritualité propre (sensibilité, volonté…)
 Rapport marqués par confiance et entraide mutuelle. L’homme dépend de l’eau, de
l’oxygène, de la chaleur dont il a besoin pour préserver son corps et sa vie.
 La nature provoque des catastrophes certes, mais la part des bienfaits et supérieure à
celle des nuisances.
 L’homme reconnaît la puissance de la nature et doit donc l’approcher avec
reconnaissance et humilité dans un esprit de réconciliation, de don réciproque et de
coexistence partagée.
- Officialisation du Shintô : les 1èrs textes faisant mention du Shintô datent du 8ème.
Le 日本書紀 (nihonshoki) y explique le dogme: la genèse du monde, le mythe fondateur…
> But : unifier les cultes locaux, et surtout renforcer le prestige du Japon à l’égard de la Chine.
- Genèse : A partir du chaos, se distingue le Ciel, et la Terre. 7 générations de dieux vont se
succéder, jusqu’au couple primordial : le Dieu Izanagi et la déesse Izanami.
- Izanagi va parcourir la mer avec sa lance, et créer 1 grumeau de terre (1 île) : le Japon.
Avec sa femme, il aura 3 enfants dont Amaterasu Ômikami 天照大御神 (soleil) et Suzan
Ômikoto 須佐之男命 (tonnere).
- Ce dernier est turbulent et embête sa sœur (il fiente devant elle). Enervée, elle se retire
dans une grotte et plonge le monde ds l’obscurité 天の岩戸 (l’épisode de la grotte céleste).
- Les dieux font une fête et du bruit [神楽 (kakura) : danse pour les divinités] pour faire
sortir Amaterasu de sa grotte. Et ça marche !
- Mythe fondateur : l’arrière petit fils d’Amaterasu est envoyé sur Terre pour combattre les
barbares et il les écrase. Il devient ainsi le premier Empereur du Japon 神武天皇
(Jimmutennô) qu’il fonde soi-disant le 11 février (1er jour de l’année lunaire) en 660BC.
La famille impériale actuelle descendrait donc du soleil (le mythe se mêle à l’histoire).
o) En réalité, le Japon a plutôt été unifié vers le 5ème de notre ère. Les chroniqueurs du 8ème
siècle ont fait remonter sa date de création si tôt pour montrer à la Chine que le Japon n’était
pas si jeune et ainsi en agrandir le prestige…
COURS 5 : Le syncrétisme shinto bouddhique de Kamakura
- Epoque Kamakura : époque sombre > classes guerrières, famine, menace mongole…
Les gens pensaient être à la ‘fin des temps’ ; la possibilité de ‘salut’ paraissait inaccessible
pour beaucoup (vie ascétique et méditation de Tendai & Shingon = trop compliqué).
> On assiste à la création d’écoles sectaires, aux rituels simples : adaptés à la situation.
- Ecole de la terre pure 浄土宗 (Jôdoshû), fondée par Hônen 法然.
o) Basé sur la dévotion à Bouddha Amida (阿弥陀), qu’on doit invoquer continuellement
(plus de 50.000 fois par jour) pour obtenir le salut. L’invocation est nommée ‘namu amida
butsu’ (南無阿弥陀仏)
o) Critiques féroces : mépris des kamis, trop simpliste, trop proche du peuple…
- Ecole véritable de la terre pure 浄土真宗 (Jôdoshinshû), fondée par Shinran 親覧.
o) Disciple de Hônen, il se base sur le vœu originel d’Amida : sauver tous les êtres.
> 悪人正機説 ‘akunin shouki setsu’ (le vœu originel d’Amida)
o) Différences par rapport à la Terre Pure : il suffit d’invoquer Amida une fois pour obtenir
le salut. De plus, les bonzes ne sont plus limités au célibat, et ils peuvent manger de la viande
et du poisson.
> 14 millions d’adeptes au Japon.
- Zen 禅: importé en Chine au 6ème par Bodhidarma (école Chan), puis au Japon par eisai
(栄西) et dôgen (道元) qui créent respectivement la branche Rinzai et Sôtô.
o) Pratique unique mais exigeante : le zazen (座禅) = méditation assise.
> Pour le Zen, la puissance est interne (自力 jiriki).
o) Rejet du formalisme : transmission de maître à élève, sobriété, travaux manuels…
o) Rôle politique des moines Rinzai : conseillers, négociateurs, diplomates…
> « Rinzai Shôgun, sôtô domin » (Rinzai pour les shogun, Sôtô pour les roturiers).
- Nichiren 日蓮(1274), fondé par Nichiren, issue de Tendai.
o) Au début, c’est un prédicateur itinérant qui prédit la fin du monde et critique les écoles.
> Il est plusieurs fois exilé et menacé de mort pour ses propos, mais grâcié.
o) Son bouddhisme est militant, nationaliste et relativement intolérant.
> Tout comme l’amidisme, le rite est basé sur la récitation d’1 soutra unique : le lotus.
Soutra du lotus : 南無妙法蓮華経 (namumyôhôrengekyô)
>>> Le Zen va plutôt séduire l’élite et les guerriers Nichiren et la Terre Pure vont eux
séduire les couches populaires, et la Véritable Terre pure va séduire les paysans.
COURS 6 : Le Shintô sous Kamakura et Edo :
- De Muromachi à Edo : guerre des fiefs qui oppose paysans aux propriétaires terriens
- L’école Véritable de la Terre Pure est très influente auprès des paysans (création de milices
armées) : l’école sera ‘battue ‘ par Oda Nobunaga en 1580.
- Le Zen continue d’influencer les guerriers (‘bouddhisme des guerriers’武家仏教
bukebukkyou), et a une grande influence sur l’art :
庭園 (teien) jardins, 茶の湯 thé, 生け花 (ikebana) fleurs, 水墨画 (suibokuga) encre.
- Instauration d’Edo : époque de grands guerriers.
Oda nobunaga 織田信長 (1534-1582) : il détruit le monastère Tendai. Il remporte
également des victoires sur les fidèles de Ikko – alias Terre Pure. Il parvient à faire signer un
armistice avec l’école (dénote son importance militaire). Son successeur : toyotomi hideyoshi
豊臣秀吉 permit aux tokugawa ieyasu 徳川家茂 d’arriver au pouvoir.
- Face à l’arrivée du christianisme (1543) avec les jésuites portugais, le bouddhisme va servir
au pouvoir pour persécuter les chrétiens.
1612 : Fermeture d’églises et massacre de 37000 chrétiens à Kyushu.
1615 : ordonnance sur les monastères (寺院法度 jiinhatto) qui soumet les bonzes au régime
shogunal. Hiérarchisation des temples (本末寺 honmatsuji). On trouve désormais un
monastère central (本山 honzan) et des monastères subsidiaires (末寺 matsuji).
1639 : pays fermé aux étrangers 鎖国 (sakoku). (sauf Hollande et Chine)
1671 : les paroissiens sont obligés de s’inscrire dans les temples pour obtenir un certificat qui
prouve qu’ils sont bouddhistes (sinon : peine de mort). Chaque monastère ouvre une école
pour instruire la population (寺子屋 terakoya)
1788 : chaque famille doit s’affilier à 1 seul monastère (empêche la mobilité des populations).
>>> Conséquence : hiérarchisation et augmentation des temples, emprise du bouddhisme sur
la vie quotidienne (funérailles bouddhiques obligatoires, anniversaire de bouddha, fête des
morts, rite des équinoxes de Printemps et d’Automne), éducation de la population.
Conséquence néfastes : opulence des bonzes qui ont droit de vie et de mort sur la pop (en
délivrant ou non le certificat).
COURS 7 – Evolution du Shintoïsme
EDO : Déclin du Bouddhisme, renaissance du Shintô
- Le bouddhisme perd de sa force, car il se limite de plus en plus à prendre en charge les
taches bureaucratiques.
- Le shintô renaît sous l’influence de la famille Yoshida, c’est le Yoshida Shintô 吉田神道
 ‘Fondé’ par Yoshida Kanetomo (1435-1511) 吉田兼倶
 C’est un shintô qui se dit ‘pur’, et qui essaye de minimiser l’influence bouddhiste MAIS
qui inclut toutefois des idées issues du taoïsme et du bouddhisme ésotérique (Shingon).
 Idée qu’il y a du divin en chaque homme, affirmation du moi (l’homme est au centre du
monde et maîtrise son destin), renonciation à l’ascèse et au retrait du monde
= complètement différent du bouddhisme.
 Pour la première fois, le shintô est institutionnalisé : Yoshida met en place toute une
architecture et une administration.
>>> Regain d’intérêt pour le shintô ; les hommes de guerres sont séduits par cette doctrine.
Les ‘études nationales’ (国学 kokugaku)
Ecole de philosophie japonaise créée à l’époque Tokugawa (Edo), qui tente de définir
l’essence de l’esprit japonais.
 Ses partisans étaient convaincus que le Japon était une nation divine supérieure à toutes
les autres.
 Nostalgiques de l’époque Heian qu’ils considèrent comme l’âge d’or japonais, ils
redécouvrent les productions artistiques de l’époque (poésie, littérature de la cour).
 Ils prônent un retour aux sources : purge total de l’influence chinoise, etc.
Le Shintô restauré (復古神道 fukkô shintô)
 Ces études nationales finissent par former un nouveau courant shintô à la fin du 17ème : le
‘shintô restauré’, ultra nationaliste qui se veut encore plus pur que le Yoshida shintô.
Les deux principaux penseurs de cette école sont Motoori Norinaga et Hirata Atsutane.
Motoori Norinaga 本居宣長 (1730-1801) : il étudie la poésie et l’histoire japonaise (en
particulier le Manyôshû et le Kojiki) qu’il projette de traduire en Japonais moderne.
> Au cours de ses études, il comprend pourquoi la culture japonaise est supérieure à celle des
autres pays : c’est grâce à sa ‘sensibilité aux choses’ (mono no agare).
> En gros : les Japonais ont la capacité d’expérimenter le monde directement, sans barrières.
Ils peuvent comprendre la nature sans avoir recours au langage ou à d’autres médiateurs.
> C’est ce qu’on a plus tard appelé la spécificité du cœur Japonais (yamatogokoro 大和心)
Hirata Atsutane 平田篤胤 (1776-1843) : critique sévère du bouddhisme, du confucianisme et
du christianisme.
> Développe la notion de Shintô monothéiste (tous les dieux forment une entité unique).
> Appelle au retour d’un Empereur tout-puissant et divin (prélude à la guerre civile).
>>> Populaire auprès des seigneurs & péons ; destructions de temples bouddhistes.
Cours 8 – LE CONFUCIANISME
…
Cours 9 – L’enseignement de Confucius
L’enseignement de Confucius repose sur 3 trucs importants :
> L’apprendre, la qualité humaine, l’esprit rituel.
- L’apprendre 仁 (jin)
= apprendre à faire de soi un être bien : apprendre la qualité humaine.
Qualité humaine : affection et émotion dans une relation de réciprocité.
Mensuétude ( jyou) : capacité à être bon et indulgent.
Kôshin 孝心 : piétié filiale, c’est le jin à l’excellence : représente solidarité entre
génération, harmonie familiale, réciprocité.
Cette relation devrait être transposé aux sujets et aux princes (le sujet doit répondre à son
prince par la loyauté).
Tous ces sentiments de réciprocité sont réalisables si on les applique déjà à soi.
A partir de cette relation entre fils / père, sujet / prince, d’autres existent dans le domaine de
la famille (époux / épouse, frère aîné / frère cadet) ou dans les relations amicales (ami / ami).
L’harmonie de ces 5 relations repose sur la confiance. 信(shin).
Selon l’idéogramme (homme / parole) il y aurait adéquation entre ce que l’homme dit et ce
qu’il fait. Un homme digne de confiance conduit à son intégrité dans le corps social.
Pour Confucius, être humain c’est être d’emblée en relation avec autrui : cette relation est de
nature rituelle. Se comporter humainement, c’est se comporter rituellement.
Ca forme 2 aspects d’une même chose : à savoir la conception de l’homme.
L’esprit rituel n’est pas lié à un protocole : il s’agit d’une forme qui, dans l’idéal confucéen,
se confond avec la sincérité de l’intention. Il y aurait donc accord parfait entre la beauté de la
forme extérieure et celle de l’intention intérieure.
L’esprit rituel est ce qui fait l’humanité d’un groupe et l’humanité de chaque homme dans ce
groupe.
Mais bon, l’homme a une mission sacrée : c’est celle d’affirmer et d’élever toujours plus
haut sa propre humanité. Elle est supérieure à toutes les autres, notamment au devoir sacré
vis-à-vis des puissances divines ou de l’au-delà. Pour Confucius, le sacré ne réside pas dans le
culte rendu aux divinités mais c’est la conscience morale individuelle, la fidélité à toute
épreuve de la voie (source de tout bien).
L’adhésion à la ‘voie’ a une valeur de décret du ciel… l’apprendre, le sens de l’humain et
l’esprit humain forment une tripode qui fait l’esprit humaine : tant que l’on a pas appris à se
comporter mutuellement on ne peut prétendre à être un être humain à part entière.
La tripode est incarnée par l’homme de bien. Le souverain incarne naturellement ce sens de
l’humain en s’imposant par la bienveillance et non par la force. Selon Confucius, il possède la
‘vertu’ (徳 Toku). La vertu désigne une sorte de charisme (un ascendant naturel) qui se
dégage de quelqu’un (ici en l’occurrence du souverain) et du fait qu’il en impose sans faire
d’effort particulier et sans recours à la force.
La notion clé du gouvernement Confucéen n’est pas celle du pouvoir, mais de l’harmonie
rituelle. Sur le plan politique, l’éducation est centrale : le souverain n’est pas souverain par la
force, il se doit d’éduquer ses sujets sans les contraindre : il doit les transformer dans le sens
d’une harmonisation.
Confucius préconise une éducation par l’exemple (donner des modèles) plutôt que par des
conformités à des normes ou à des principes posés à priori.
L’art de gouverner, c’est donc une affaire de charisme personnel qu’il suffit de posséder ou
de cultiver.
Il y aurait donc une adéquation entre l’ordre socio politique et la rectitude morale du
souverain d’où la nécessité de « rectifier les noms » : il faut qu’il y ait adéquation entre ‘nom’
et ‘réalité’. Il existe la conviction que le langage possède une force qui explique la dynamique
des relations humaines : cette force n’émane pas de Dieu.
Le monde selon Confucius n’est pas placé sous l’égide d’un gouvernement : celui-ci
s’autorégule de lui-même. Le nom influe donc sur la réalité, et la réalité sur le nom.
Plusieurs bouquins pour divers champs d’études :
- Livre des mutations
- Traité des rites (politique)
- Livre des documents (harmonie)
- Livre des odes (lyrisme)
- Livre de la musique
- Annales des Printemps et Automnes (gouvernement)
孟子 (môshi) alias Mensius
Il accorde à l’homme une valeur morale si haute qu’elle lui permet de la comparer avec la
noblesse du ciel. Pour lui, la meilleure façon de gouverner, c’est de mettre en œuvre le sens de
l’humain : le ren (jin). Mais il va plus loin que Confucius : il accorde au peuple le rôle de
sanction morale. Sa conception du pouvoir montre que l’éthique l’emporte sur le politique.
Toutefois Mensius ne remet pas en cause le schéma traditionnel, autoritariste et pyramidal de
la société : le Ren est le meilleur garant de la hiérarchie car il constitue une justification
morale.
Parce que les supérieurs traitent les inférieurs avec humanité, ces derniers par réciprocité,
reconnaissent leurs supérieurs avec loyauté.
L’originalité de la pensée de Mensius, réside dans sa conception de la nature humaine. Pour
lui, la bonté humaine est le fondement de la moralité. Mensius voit la manifestation de la
présence de la moralité en l’homme dans sa réaction spontanée face à l’intolérable.
Pour lui, la nature humaine est bonne : elle est fondamentalement saine si elle n’est pas
pervertie par des facteurs extérieurs. Ce qui distingue l’humain de l’animal, c’est cette nature
morale : c’est par sa force que l’homme peut se démarquer de son caractère brutal car sa
nature morale ne lui est pas donné par une origine divine.
L’esprit foncièrement bon peut se déployer à l’infini si l’homme fait des efforts. L’esprit, le
cœur (xin) ça déchire.
La sagesse est l’identification dans l’expérience vécue. La nature humaine est naturellement
prédisposée à la bonté, un homme mauvais ne l’est pas foncièrement. Ce n’est pas sa nature
première qui est en cause, c’est plutôt qu’il n’a pas pris conscience de l’existence de son fond
de bonté.
La moralité réside dans un puits de conscience : celle de notre propre nature.
Le potentiel caché de l’humain ne demande qu’à se réaliser. Mais si on le perd de vue, on
devient mauvais.
L’homme est donc seul responsable de sa propre nature morale. Autrement dit, le fondement
absolu de la moralité réside dans notre propre humanité.
En général, les Confucéens ont une confiance illimitée dans le pouvoir de l’homme et dans le
pouvoir équilibrant du milieu. Ainsi, les émotions humaines ne sont pas mauvaises en soi, tant
qu’elles évoluent en fusion avec la voie et qu’elles restent naturellement en adéquation avec la
centralité, avec le milieu. Les émotions doivent être mesurées afin de permettre l’harmonie.
En réalisant en lui-même le milieu et l’harmonie, l’homme retrouve donc sa place céleste. Le
ciel étant pour Mensius la part la plus authentique de l’homme en tant qu’être capable de se
transcender lui-même toujours d’avantage dans sa propre humanité.
Le projet éthique et la quête de sainteté ne se concoivent pas en dehors de l’unité du ciel et de
l’homme. L’authenticité n’est autre que la voie, dans sa capacité infinie.
Tout est là depuis le début dans l’esprit originel : ‘l’apprendre’, c’est retrouver et réanimer des
trucs déjà présents.
Xun zi (荷子 jun ji). Lui, contrairement à Menmachin ne suit pas Confucius. C’est un
polémiste, un héritier réaliste de Confucius.
Alors que Mensius est un idéaliste (l’homme est gentil), Jun ji est un réaliste.
Son ouvrage est constitué de 32 traités théoriques sur des sujets précis.
Ce serait le seul ouvrage de l’antiquité chinoise à présenter un discours élaboré et construit.
Ce qu’avaient fait Confucius et sa clique, c’étaient des extraits un peu fouillis.
Il aurait vécu du temps de Mensius (vers …).
C’est à cette époque (3ème siècle) que le statut de lettré est institutionnalisé. Ces lettrés sont
détenteurs de savoirs : ils ont le statut de ‘maître’ dans la hiérarchie bureaucratique (rang
équivalent à celui des officiers supérieurs) et ils sont payés et entretenus par le Roi pour
confronter leurs différences d’approche de la ‘voie’. Ils sont payés pour tchatcher entres eux.
L’homme parachève l’œuvre cosmique du ciel et de la terre avec lesquels il forme une triade
par sa capacité à se distinguer.
La nature de l’homme d’intrinsèquement éthique : la nature de l’homme est donc mauvaise.
L’origine du sens moral de l’homme est à rechercher dans l’effort de culture dont l’homme est
capable. C’est dans ce sens que Xun Zi dit : « ce que la nature humaine a de bon est
fabriqué ». L’homme est susceptible de moralité par sa capacité de discernement.
Les pulsions de la nature sont mauvaises (car anarchiques), il faut les mettre en ordre pour
pouvoir les satisfaire.
La moralité se trouve dans les rites.
La moralité est un produit de la fabrication des saints à des fins utilitaires : c’est donc une
pure fabrication, extérieure à la nature humaine. Or pour Mensius, le sens de l’humain (ren)
est engendré par le ciel : il met donc en évidence la notion subjective de la nature humaine.
Au contraire, pour Xun zi le rapport existant entre le ciel et l’homme repose sur des cultures
objectives : la valeur de l’effort et du travail, l’intelligence, la culture… qui relèvent tous de la
dimension rituelle. L’homme a cette intelligence à la capacité de répartition : elle refrène les
désirs tout en encourageant la production de biens.
Pour lui, répartir c’est nommer (donc diviser, démarquer, tracer des lignes de pertinence).
Les rites ont 3 fondements : le ciel et la terre engendrent, les ancêtres fondent l’espèce, les
maîtres fondent l’ordre.
Les rites relient l’homme à l’univers, à son origine et à son destin. Pour Xun Zi, l’organisation
structurante des rites ne fait qu’épouser et reproduire celles de la nature.
Avec Mensius et Xun Zi, on peut dire que Confucius a 2 héritiers : le premier est gentil
(homme), le deuxième est un peu méchant mais pas trop (rites).
Cours 10 – Comment le Confucianisme a été introduit au Japon ?
Les historiens ne connaissent pas trop la date exacte, mais d’après plusieurs textes, on
suppose que c’était au 5ème via la Corée (= en même temps que le bouddhisme).
C’est le bouddhisme qui remporte la faveur de la cour au 6ème, donc on sait peu de chose du
confucianisme.
Le Japon d’alors a envie d’être sur un pied d’égalité par rapport à la Chine ; à partir du 7ème :
envoi d’étudiants en Chine pour étudier.
On remarque également ces principes confucéens dans le service des intéressés que l’on doit
rendre au souverain et à la population et à la promotion selon le mérite et non selon la
naissance.
A la différence de la Chine, où l’empereur est mandaté du ciel, le souverain Jap est considéré
comme congénital (engendré par le soleil).
A partir du 7ème, on utilise encore plus le confucianisme notamment dans l’élaboration des
codes, établissement d’écoles confucianistes pour former les futurs dirigeants dans la noblesse.
A l’époque de Nara, les conceptions confucianistes se font sentir dans le Nihonshoki.
Office des études supérieures, fréquentée par les aristos. Un docteur et un aide docteur
enseignent l’explication des classiques confucianistes.
A la fin d’Heian, nouvel essor : à l’office des études supérieures, on enseigne 4 matières à
côté des classiques chinois (musique, histoire, droit et maths).
C’est toutefois l’apanage des savants et des fonctionnaires…
Jusqu’à Heian, l’étude du confucianisme est purement formelle et imitée de la Chine. Il n’y a
aucune innovation, en fait l’aristocratie s’intéresse moins au confucianisme qu’aux lettres
chinoises.
On peut même dire qu’à partir de la moitié du 9ème, la voie des classiques et supplantée par
celle des lettres.
Le confucianisme reste confiné à une élite, et à l’époque de Kamakura le confucianisme est
délaissé comme doctrine morale et politique, c’est le bouddhisme qui le supplante.
Faut attendre le 16ème pour que les études chinoises réapparaissent de manière plus importante,
influençant à la fois les pensées jap et l’ensemble de la société.
Les études chinoises qui vont influencer le Japon à l’époque = études de Song (960 à 1127)
que l’on appelle en Japonais « Sôgaku » 宋学
Etudes néoconfucianistes : elles ont pour objectif de retrouver les origines, et sont teintées de
taoïsme et de bouddhisme.
Avec le développement de l’imprimerie, ça détruit tout.
La thématique de la « sainteté » n’est plus simplement investie dans la figure du souverain,
mais est investie dans la dimension intérieure de la personne.
On assiste à une réflexion sur l’esprit et ses rapports avec les choses extérieures et on y
perçoit l’influence du bouddhisme. Toutefois, au lieu de tourner le regard vers l’intérieur
pour percevoir l’esprit comme nature de Bouddha, il s’agit pour les confucéens de le placer
dans une quête de sainteté et de se démarquer de la perspective bouddhique en élaborant une
réflexion sur la nature humaine.
Cette reconquête néoconfucéenne passe par la conviction qu’il n’existe qu’un seul dao : un fil
unique qui relie le tout. C'est-à-dire que dans l’infinie multiplicité des choses, il existe une
unité fondamentale qui permet une compréhension totale.
3 niveaux de réalité : 1 = les sens, 2 = l’esprit qui permet d’avoir une conception qui passe par
des figures et des nombres, 3 = principe structurant qui dirige l’ensemble.
Zhou Dunyu ?
Sha Yong ?
Pour Zhang Zai (1020-1078), le lien entre l’homme et le ciel est essentiel, c’est de là qu’on
peut se ressourcer dans l’unité cosmique.
Le renouveau confucéen, à travers sa pensée, entend redonner vie et substance à la pensée
et…
Le phénomène alternatif s’explique par les va et viens du ‘ki’, la mort n’est pas une
disparition mais une transformation du ki. Cette énergie vitale est considérée comme éternelle
et indestructible.
Su shu ? Il aime la justice
Su che ?
CHang yi = c’est le ri 理 qui importe.
Cheng Hao ?
Téléchargement