840909056 2 F. Soso 17-Apr-17
Quand une théorie n’est plus “bonne” (il y a des
phénomènes qu’elle ne peut pas expliquer), pas de drames :
on modifie les hypothèses et on cherche une théorie
“meilleure” – qui améliore ou la qualité d’interprétation ou
la quantité de faits expérimentaux qu’elle explique.
[Cette acception de théorie scientifique a été trop souvent
oublié (même de nos jours). Que d'ennuis Galilée aurait pu
éviter s'il avait compris les conseils du cardinal Bellarmin et
de Urbain VIII sur la façon de présenter ses théories, et que
de malentendus à propos de la “théorie de l’évolution”
auraient été évités aux USA en se rappelant de la vraie
signification de "théorie scientifique"].
En résumé:
Une “théorie scientifique”, par exemple la géométrie
euclidienne, c’est une construction logique et abstraite.
Logique parce que, ayant compris qu’on ne peut pas
tout démontrer indéfiniment, on admet comme point de
départ plusieurs propriétés simples et indémontrables
(postulats, axiomes, principes – les Grecs les appelaient
“hypothèses”, c’est à dire bases, appuis), et quelques
“entités” ou objets élémentaires (en géométrie, points,
lignes, droites, surfaces, plans).
La théorie a ensuite une structure rigoureusement
déductive : à partir des postulats, avec une méthode
unitaire universellement acceptée (pour la géométrie :
la démonstration et le calcul), on peut déduire un
nombre illimité de conséquences et de propriétés.
Abstraite, parce que la théorie traite d’objets
imaginaires (spécifiques à la théorie), qui n’existent pas
dans la réalité concrète (dans la nature les angles et les
droites n’existent pas).
Quand naît la science?
Les sciences exactes (théories axiomatique-déductives) ne
sont pas l’unique type de science (voir ci-après “Types de
science”), mais elles sont un constituant et un moteur
essentiel de notre civilisation.
En utilisant la définition de “science exacte” comme critère
de recherche et d'évaluation , nous pouvons immédiatement
affirmer qu’il n’y avait de "science" :
Ni dans les anciens empires,
Ni dans la Grèce du Ve s. av. J.C.,
Ni dans les œuvres de Platon ou d’Aristote,
Ni dans la culture romaine.
Et on peut émettre de sérieuses réserves aussi sur Copernic,
Kepler et (en partie) Galilee.
[ne pas confondre science et connaissance; toutes les
civilisations ont accumulé successivement une énorme
quantité de connaissances].
La mathématique pythagoricienne, la physique
aristotélicienne, etc. ne sont pas des sciences exactes.
Aristote n’utilise ni la méthode démonstrative, ni
l’expérimentation : les forces, les temps, les longueurs dont
il parle sont conçus comme des objets concrets, dont il est
possible de comprendre les relations réciproques grâce à la
spéculation philosophique. L’allusion aux données
empiriques est purement démonstrative.
Si l'on veut donc dater la première apparition des
sciences exactes :
On a le premier exemple de théorie déductive au IIIe s.
av. J.C. à Alexandrie (avec Euclide et ses disciples), et ce
fut une caractéristique essentielle de la civilisation
hellénistique.
[une de mes conférences définit le terme "hellénisme"].
A part leur caractère rigoureux, les premières théories
scientifiques ne font plus appel ni aux dieux, ni aux mythes,
ni à de prétendues théories la philosophiques.
L'affirmation que la science moderne est née avec
l’hellénisme est confirmée par le fait que différentes
théories scientifiques hellénistiques, telles que :
la géométrie euclidienne,
l’optique géométrique,
la théorie des machines simples,
l’hydrostatique,
la théorie des nombres. Etc.
ont été incluses substantiellement inchangées dans la
physique et l'enseignement modernes.
L'idée que seule la confrontation avec l’expérience
(expérimentation) peut montrer si une théorie est plus ou
moins satisfaisante est bien est présente dans toutes les
œuvres hellénistiques :
Archimède
Philon de Byzance (pneumatique)
Héron (appareils de physique)
Ptolémée (optique)
Médecine d' Hérophile et Erasistrate (anatomie,
physiologie, thérapeutique,)
Zoologie, botanique (Aristote et Théophraste).
Chimie empirique alexandrine.
Types de science
Nous avons dit qu’une théorie axiomatico-déductive a
l’avantage de :