Un merveilleux conte musical
Sur les planches d'El Teatro, s'est installé un imposant piano, orchestré par Mehdi Trabelsi habillé en rouge
bordeaux, prêt à nous embarquer dans son merveilleux conte musical, ayant pour vedette le personnage de
Hourya, qui, comme dans un chapitre des ‘‘Mille et une nuits'', nous rappelle Shéhérazade par ses mots
ensorcelants, et on est comme Shahryar, tout ouïe.
En effet, Leïla Toubel a laissé plus que jamais libre champs à ses idées et à ses principes dans un plaidoyer
théâtral des plus virulents contre «les ennemis de la liberté». Grande oratrice, comme on la connait, elle traduit
dans ce spectacle toute la finesse et la clairvoyance de sa plume, sublimant le dialecte tunisien qu'elle accorde
pour la première fois aux notes du piano. Des compositions arrangées spécialement pour ‘‘Hourya'' par Mehdi
Trabelsi et qui ont donné davantage de cadence au texte.
Optant pour une trajectoire plus universelle que dans ‘‘Solwen'', notamment à travers le thème du terrorisme
qui n'épargne plus aucun pays, ‘‘Hourya'' dépasse le cadre de la «tunisianité» pour coller à tout être qui aspire
à la liberté, à la vie et à la paix, à travers une histoire d'amour impossible racontée sur un ton tragique, car on
est arrivé à un moment où on a peur d'aimer: «Qu'on me lapide moi et toutes les houris, qu'on lapide la beauté
et la jeunesse… Je continuerai à respirer l'amour et la paix jusqu'après ma mort !», s'écrie-Hourya.