Interfaces tissu osseux/minivis d’ancrage orthodontique : étude chez le porc en croissance K. GRITSCH1&3, N. LAROCHE2, L.MORGON3, P. EXBRAYAT3, J. PEYRETOUT1, JM. BONNET4, B. GROSGOGEAT1&3 1 Laboratoire des Multimatériaux et Interfaces (UMR CNRS 5615), Université de Lyon, Lyon, France, 2 Laboratoire de Biologie du Tissu Osseux (INSERM U890), Faculté de Médecine, Université Jean Monnet, Saint-Etienne, France 3Hospices Civils de Lyon, Lyon, France 4 Agressions Vasculaires et réponses tissulaires (INSERM ERI22/EA4173), Université de Lyon, Lyon, France Objectif : Evaluer le comportement clinique et la réponse osseuse suite à l’implantation et la mise en charge immédiate de minivis d’ancrage orthodontique, dans la mandibule du porc en croissance. Matériels et méthodes : Le protocole a été soumis et approuvé par le comité d’éthique de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon. Des minivis d’ancrage orthodontique en acier chirurgical et en alliage de titane (n=2 par animal et par système) sont placées de manière randomisée dans la mandibule de 8 porcs âgés de trois mois (en zone antérieure et zone postérieure), et mises en charge immédiatement (force continue de 100g). Les animaux sont répartis en deux groupes, l’un pour lequel la période d’étude est de 4 semaines, l’autre pour lequel elle est de 12 semaines. Pour les deux groupes, un programme d’hygiène bucco-dentaire personnalisé est réalisé. Le taux de survie des dispositifs, ainsi que leur mobilité sont évalués au cours de l’étude. La mesure du pourcentage de contact os-minivis, ainsi que les paramètres architecturaux et dynamiques du tissu osseux au voisinage des dispositifs ont été évalués en histomorphométrie et microtomographie. Résultats: Le taux de survie des dispositifs est supérieur à 80 % à 4 semaines et compris entre 50 et 60% environ selon le système de minivis utilisé (valeurs plus élevées pour les minivis en acier chirurgical). La mobilité des minivis varie au cours de l’étude ; on observe une stabilisation des dispositifs entre 4 et 12 semaines. Le pourcentage de longueur en contact avec le tissu osseux est plus important à 12 semaines qu’à 4 semaines, pour les deux types de minivis, (inférieur à 40 % ; absence d’ostéointégration). A 4 semaines, ce contact tend à être plus important pour les minivis en acier chirurgical, alors qu’à 12 semaines, il est plus élevé pour les dispositifs en alliage de titane. Concernant les paramètres architecturaux et dynamiques du tissu osseux au voisinage des minivis, il n’y a pas de différence significative entre les dispositifs. La comparaison des caractéristiques architecturales de l’os au voisinage des minivis et celles de l’os à distance montre une augmentation significative de l’épaisseur des travées osseuses au contact des dispositifs, à 4 semaines en zone antérieure. Cet épaississement n’est pas retrouvé en zone postérieure ou à 12 semaines. Discussion et conclusion : Les deux systèmes de minivis d’ancrage orthodontique présentent, dès 4 semaines, un pourcentage de contact osseux compatible avec leur utilisation clinique. Néanmoins, une adaptation du protocole semble nécessaire (forces orthodontiques faibles, mise en charge différée), chez le patient en croissance, pour optimiser les résultats. La réponse osseuse n’est pas différente autour des dispositifs en acier chirurgical et en alliage de titane. L’épaississement des travées osseuses semble constituer un moyen pour le tissu osseux en croissance, faiblement compact, de s’adapter à la contrainte locale.