LA THEORIE DE LA VALEUR DANS L’ANALYSE MARXISTE
La valeur d’un bien ou d’un service est son degré de désirabilité, ce qui implique un
classement, une comparaison, une échelle de valeur entre les deux biens.
Or toute marchandise a un double caractère : valeur d’usage et valeur d’échange.
La valeur d'usage d'un bien ou d'un service est fonction de son utilité, c'est-à-dire de son
aptitude à satisfaire des besoins, à procurer des sensations agréables ou à faire cesser des
sensations pénibles. L'utilité reconnue à un bien peut donc varier considérablement, d’un
individu à un autre
Mais lorsque l’on désire échange des biens contre d’autres biens, ou contre de l’argent, tout
ceci sera évalué à la valeur d’échange de ses biens.
Les économistes classiques (Adam Smith, David Ricardo) et les économistes marxistes
estiment que la valeur d'échange résulte de la quantité de travail requise pour la production
d'un bien.
Karl Marx développe cette idée dans les Livres I et III du Capital : selon lui, plus une
marchandise incorpore de travail, plus sa valeur d'échange est élevée. La valeur d'échange
d'un bien dépend donc de la quantité de travail socialement nécessaire à sa production.
Dans son œuvre, Marx analyse l’économie capitaliste à partir de la théorie de la valeur-
travail, qui sera à l’origine de la survaleur (Mehrwert, souvent traduit par profit). Comment se
forme cette survaleur à travers la valeur-travail, dans l’analyse marxiste ?
1. Le mouvement du capital et l’origine de la survaleur.
Qu’est ce que le capital (K) ? C’est la mise en valeur d’une quantité de valeur donnée.
Tout ensemble de valeur est K en fonction de son utilisation. Il faut donc que cette valeur soit
investie pour qu’elle s’accroisse d’une certaine quantité, celle-ci étant la survaleur.
Le seul K qui peut créer de la valeur est le capital industriel, K productif dont les opérations
spécifiques consistent en transformation matérielle (travail, W), une fois les facteurs de
production nécessaires (matières premières, moyens de travail, travailleurs, salariés)
rassemblés.
2. Travail et surtravail.
L’investissement en K productif se décompose en 2 parties :
- Les moyens de production (machines & matières premières) consommées dans le
processus de production (= K constant).
- Les salaires : prix de la force de travail que le capitaliste achète pour un certain temps
(=K variable).
Les moyens de production sont en fait le produit d’un W passé. Ils sont constitués d’une
certaine quantité de valeur et ne peuvent induire aucune valeur nouvelle.
Ils confèrent au produit leur propre valeur au cours de leur consommation productive (ex.
usure) par le travail..
A l’inverse, le travail humain a la double propriété de conserver la valeur des moyens de
production qu’il consomme en la transférant au produit et d’y ajouter une valeur
supplémentaire en fonction de la quantité de travail dépensé (temps, intensité, nombre de
travailleurs).
La valeur d’une marchandise est donc elle-même composée :
-D’une part transférée par les moyens de production à travers ce processus. Elle est
proportionnelle à la quantité de travail passé nécessaire à la production de ces moyens de
production. (= nouveaux moyens de production qui doivent être acquis pour que le processus
puisse perdurer)
- D’une part créée (ajoutée) par le processus et proportionnelle à la quantité de travail présent.
Cette quantité de valeur nouvellement créée est supérieure à la valeur de la force de travail
elle-même. Autrement dit, une partie seulement du travail dépensé est nécessaire à la
reproduction de la force humaine de travail utilisé. Elle équivaut à la quantité des
marchandises que le travailleur doit consommer pour reproduire cette force de W.
Le mode de production capitaliste ne peut donc se développer que sur la base d’une
productivité suffisante du travail (dépendant elle-même des progrès des instruments et des
techniques de production).
3. Caractéristiques de la survaleur et ses deux formes.
Il existe 2 limites à la sur-valeur :
- Limite supérieure : c’est la capacité de W de la classe ouvrière.
- Limite inférieure : c’est la valeur même de la force de W.
Le mécanisme de la production de la sur-valeur est donc un mécanisme d’exploitation, pour
que le travailleur repousse ces deux limites. D’où la lutte des classes, le capitaliste
recherchant l’extraction maximale de la survaleur, le travailleur tentant de préserver sa propre
subsistance.
Enfin il est intéressant de distinguer la survaleur absolue de la survaleur relative.
La première met en rapport une productivité donnée du travail social à une valeur donnée de
la force de W. Elle révèle l’essence de l’accroissement du capital : contraindre le travailleur à
dépenser sa force de travail au delà des nécessités de sa propre reproduction. Elle est typique
de la situation où l’on ne peut reproduire sa force de W qu’en travaillant plus longtemps.
Avec la seconde, une augmentation du sur-travail est obtenue non par la hausse mais par la
baisse du W nécessaire (càd, baisse de la valeur de la force de travail, la valeur des
marchandises nécessaires à la reproduction). Elle passe par l’élévation de la productivité,
l’intensité du travail. Et il n’existe aucune limite absolue aux méthodes qui permettent
d’accroître la productivité (division du travail tjrs + poussée, mais aussi machines…).
Des extraits de l’encyclopédie Yahoo !
La valeur-travail fait du coût de production l'élément déterminant de la valeur. La valeur d'un
bien est le coût des ressources sacrifiées pour le produire. Elle met ainsi l'accent sur la
fonction d'offre et concentre l'attention sur l'état des forces productives. Il est symptomatique
que cette conception se développe pendant la révolution industrielle dont Ricardo et Marx
sont les contemporains, à une époque marquée par une profonde mutation des méthodes et des
rapports de production.
Cette théorie de la valeur-travail n'est pas toujours convaincante: elle n'explique pas que deux
biens ayant requis une même quantité de travail n'aient pas, en pratique, la même valeur, ni
qu'un même bien produit dans des conditions identiques vaille deux fois plus ou deux fois
moins aujourd'hui qu'hier. Enfin, la valeur peut exister en dehors de tout travail: un site
naturel favorable à l'implantation d'une industrie ou d'une zone touristique possède une valeur
économique propre à laquelle le travail n'a aucune part.
Les économistes marginalistes de la seconde moitié du XIXe siècle (l'Anglais Jevons,
l'Autrichien Menger, le Français Walras et l'Italien Pareto) estimeront que la valeur d'échange
d'un bien est fonction de sa rareté: plus il est rare, plus sa valeur d'échange est élevée.
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