l’économie estime à 10 milliards de francs par an les coûts de cette charge, nuisible à la santé, au
lieu de travail, un montant que nous devons tous payer par le biais de nos primes de caisse-
maladie, nos cotisations à l’AI, etc.
Une « usure » absurde de forces vives
À cela s’ajoute qu’un travailleur sur trois quitte le monde du travail pour des raisons de santé avant
d’avoir atteint l’âge de la retraite. Voilà qui est effrayant ! D’une part, parce que ces chiffres recè-
lent des milliers de tragédies humaines individuelles. En effet, il est extrêmement rare que les tra-
vailleurs concernés se soient fixé pour objectif d’avoir une rente de l’AI ou de partir de manière
anticipée à la retraite. Beaucoup plus souvent, c’est simplement la seule et unique possibilité pour
eux de quitter la vie active d’une manière supportable, du moins financièrement. D’autre part, cette
« usure » de forces vives est également une absurdité sociétale. À elle seule, l’évolution démogra-
phique mènera d’ici à 2030 à une pénurie de main-d’œuvre d’environ 400'000 personnes. Au cours
des prochaines décennies, la catégorie des travailleurs de plus de 55 ans ira encore croissant. Il
nous faut aujourd’hui de bonnes conditions de travail, afin que cette génération future de travail-
leurs d’un certain âge ne soit pas écartée prématurément du marché du travail.
Les opposants à l’initiative font tout pour effrayer et induire en erreur: la force de
l’économie suisse, ce sont des travailleurs reposés et motivés
Les opposants à l’initiative mènent une campagne d’intimidation en proférant la menace de sup-
pressions d’emplois en Suisse. Cet argument est totalement absurde. Ce ne sont pas des forces
vives bon marché, mais des travailleurs motivés et en bonne santé qui constituent l’un des avan-
tages essentiels de la place économique suisse. Pas une seule entreprise de Suisse ne pourra
vendre à l’étranger ses produits ou ses services en raison d’un prix bas. C’est uniquement grâce à
la précision, à la fiabilité et à l’innovation, en d’autres termes, grâce à des travailleurs motivés que
les entreprises helvétiques connaissent le succès, et uniquement grâce à des travailleurs perfor-
mants que l’économie helvétique pourra créer des emplois en Suisse. La question des emplois
dans notre pays n’est pas une question de salaires et de vacances, mais une question
d’engagement et de qualité. Il faut prendre soin des gens qui créent la prospérité, et les encoura-
ger, pour que l’économie suisse prospère.
Offrir davantage de compensation constitue un investissement nécessaire et sensé
Le fait de mieux compenser la forte charge de travail n’est pas un facteur de coût pour l’économie
suisse, mais un investissement nécessaire et judicieux du point de vue économique et sociétal,
parmi les avantages essentiels de la place économique suisse dans la concurrence internationale,
parce que des travailleurs reposés, motivés et créatifs sont très importants pour l’économie helvé-
tique et parce que la démographie mènera tôt ou tard à une pénurie de main-d’œuvre.
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