Le subjonctif

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Envoyé par Fanny
Le subjonctif
Introduction
I. Conceptions traditionnelles du subjonctif
Le subjonctif n’implique pas forcément une action virtuelle, dans la phrase « je suis
content que Jeanne soit venue », le verbe de la subordonnée décrit un fait tout à fait réel.
 On dira plutôt que l’indicatif voit le procès comme actuel (certain ou probable) et le
subjonctif comme possible ou potentiel.
Le subjonctif ne comporte pas 4 temps mais 2, le présent et l’imparfait, l’opposition
entre présent et passé, imparfait et plus que parfait n’est pas temporelle mais aspectuelle.
D’autre part, cette opposition aspectuelle peut être suspendue du fait de la concordance des
temps :
Un verbe ppal au présent ou au futur appelle un verbe subdonné au présent ou au passé du
subjonctif / un verbe ppal à un temps du passé ou au conditionnel appelle un verbe à l'i’parfait
ou au +que pft du subjonctif dans la subordonnée.
II. Cadres théoriques retenus
La théorie psychomécanique de Gustave Guillaume
Le subjonctif présente le temps en devenir (in fieri) par opposition à l’indicatif (in
esse) et à l’infinitif (in posse). Il envisage l’activité verbale avant sa complète actualisation.
Pour le subjonctif dans les subordonnées, il met en contraste l’idée regardante (ppale) et l’idée
regardée (subordonnée), selon leur relation, l’idée regardée est actualisée (indicatif) ou
virtualisée (subjonctif).

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La théorie sémantico-logique de Robert Martin
Reprend l’analyse de Guillaume en ajoutant l’idée des « mondes possibles » qui sont
de deux sortes :
Mondes potentiels
Mondes contrefactuels =irréels
Le subjonctif exprime l’appartenance à un de ces 2 mondes.
Traitement de la question
I. Le subjonctif en proposition subordonnée relative
Il n’apparaît que dans les subordonnées relatives restrictives où l’antécédent et la relative ne
font qu’un.
Relative à antécédent impliquant une sélection quantitative
Ex : il n’y en avait pas un qui eût plus d’expérience que moi
Ou qui du moins eût acquis celle qui aurait pu me servir
Dans les 2 cas, l’antécédent est le pronom un, dont l’existence est niée le subjonctif signale
cette « affirmation d’inexistence ».
Relative à antécédent impliquant une sélection qualitative
Ex : j’étais peut-être le seul à qui elle en eût imposé
Le narrateur décrit ici une exceptionle subjonctif marque cette « existence minimale ».
II. Le subjonctif en proposition subordonnée conjonctive complétive

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Le subjonctif est dans ce cas toujours lié à la présence d’un élément dans la principale qui
virtualise le procès de la subordonnée.
 Seul l’indicatif est possible : quand l’idée regardante inscrit le procès dans le certain ou le
probable. Ex : avec des vbes déclaratifs comme affirmer, déclarer, dire, penser et des
adjectifs comme certain, probable, sûr, vrai.
 L’indicatif et le subjonctif sont possibles : avec la présence de négation, interrogation,
certains adverbes.
 Seul le subjonctif est possible : avec les verbes de sentiments, d’ordre comme aimer,
craindre, détester, dire au sens d’ordonner, exiger, vouloir ou des adjectifs comme
(im)possible, merveilleux, surprenant.
Le subjonctif s’oppose à l’indicatif
 Après un verbe de parole ou de jugement ex : nous croyons difficilement que des vices et
vertus aient jamais existé.
 Après une tournure présentative comportant une négation ex : ce n’est pas que je crusse
trouver plus de facilité.
L’apparition du subjonctif dans ces contextes normalement accompagnés de l’indicatif est due
à une « pesée critique » qui modifie l’idée regardante.
Le subjonctif est obligatoire
 Quand le sémantisme de l’adjectif impose le subjonctif ex : impossible, surprenant…tous
les adjectifs épistémiques et subjectifs car le sentiment de l’énonciateur virtualise le
procès.
 Le sémantisme du verbe impose le subjonctif : douter qui est un verbe épistémique et de
sentiment.

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III. Le subjonctif en proposition subordonnée conjonctive
circonstancielle
Subordonnée concessive
Ex : loin que je susse la façon dont l’amour se menait dans le monde
Quelque bonne opinion que j’eusse en secret de moi-même.
C’est ici la cause inefficiente qui est exprimée : l’evt de la subordonnée n’entraîne pas les
conséquences attendues. Le subjonctif virtualise l’assertion et ouvre un monde contrefactuel
c-a-d irréel.
Subordonnée hypothétique
Cf les hypothétiques, le potentiel du passé.
Conclusion
L’opposition des temps du subjonctif recouvre surtout une valeur aspectuelle. Or on constate
une disparition des subjonctifs imparfait et +que parfait le subjonctif tomberait-il en
désuétude ? Le subjonctif présent est pourtant bien vivant et son utilisation très fréquente
(même par contamination après après que) et présente chez tous les types de locuteurs.