CHAPITRE 2 - LA * GRANDE GUERRE + (1914

1
CHAPITRE 2 - LA « GRANDE GUERRE » (1914-1919)
Résumé schématique
Introduction : base européenne, mais répercussions mondiales
2.1
Les origines
Introduction : rivalités, systèmes d’alliances, engrenage
2.1.1
Une controverse jamais éteinte
introd. : trois grandes explications globales
 facteur économique
- développement du capitalisme entraîne compétition mondiale → recours aux armes
- intérêts des fabricants et marchands d’armes (Krupp)
 nationalisme
- All. expansionniste, Fr. revancharde, minorités slaves vs Aut.-Hon. dans les Balkans
- « psychose de guerre »
 systèmes d’alliances
- engagements diplomatiques secrets – échafaudage délicat
- course aux armements, plans de mobilisation
conclusion : conjonction et interaction de tous ces facteurs créent situation globale explosive
2.1.2
Trois grandes rivalités
introd. : trois antagonismes majeurs entre puissances européennes
 rivalité entre Autriche-Hongrie et Russie
 intérêts austro-hongrois dans les Balkans
- agitation nationaliste serbe – état de rébellion larvée
- encourage les autres minorités slaves (Croates, Tchèques, Slovaques)
 intérêts russes dans les détroits
- juridiction ottomane, mais porte de sortie russe vers l’Ouest
- Russie soutient agitations nationalistes pour affaiblir les grandes puissances de
la région
- régime tsariste cherche diversion à ses problèmes internes
 rivalité franco-allemande
 intérêts français
- récupérer provinces perdues en 1871 (Alsace et Lorraine) aux mains de All.
- inquiétude face à l’énorme puissance allemande
 recherche d’alliances
- rapprochement franco-russe pour faire contrepoids à Allemagne
- rapprochement All. - Aut.-Hon. pour briser l’encerclement franco-russe
 rivalité anglo-allemande
introd. : européenne et mondiale, économique et stratégique
 équilibre continental et maîtrise des mers
- politique constante de l’Angleterre : équilibre européen et expansion coloniale
- exige la maîtrise des mers
Groupe Beauchemin, éditeur ltée © 2004 – Autorisation de reproduire réservée
aux utilisateurs de Histoire du temps présent - De 1900 à nos jours, 3e édition.
2

la menace allemande
- vs équilibre : All. trop puissante, contrepoids franco-russe insuffisant
- vs maîtrise des mers : construction accélérée d’une énorme flotte de guerre
allemande
- rapprochement anglo-franco-russe et guerre navale préventive
2.1.3
Les systèmes d’alliances et la course aux armements
introd. : systèmes d’alliances
 alliances
 Triple-Alliance :
- Allemagne - Autriche-Hongrie - Italie peu sûre (conflit avec Aut.-Hon.)
- Italie se retire, remplacée par Empire ottoman
 Triple-Entente : France - Russie - Grande-Bretagne
 « psychose de guerre »
- la moindre crise locale peut déclencher un conflit généralisé
 course aux armements
- hausse des effectifs et budgets, renforcement de la défense, modernisation du matériel
- sacrifices exigés des peuples → exaspération du sentiment national
 castes militaires s’imposent aux gouvernements, surtout en Allemagne
 situation particulière de l’Allemagne
- nécessité de faire face sur 2 fronts exige rapidité de mise en marche des armées
2.1.4
28 juin 1914 : l’engrenage
 attentat
- à Sarajevo, un nationaliste serbe assassine l’héritier au trône d’Autriche-Hongrie
- ultimatum de l’Aut.-Hon. à la Serbie rédigé pour être inacceptable
 engrenage
- Autriche-Hongrie déclare guerre à la Serbie, 28-07
- mobilisation générale en Russie, 30-07
- Allemagne déclare guerre à la Russie, 1-08, envahit Belgique 2-08
- Allemagne déclare guerre à la France, 3-08
- Grande-Bretagne déclare guerre à l’Allemagne, 4-08
 responsabilités
 l’Allemagne
- « chèque en blanc » à Aut.-Hon., guerre à Russie et France, invasion Belgique
 Autriche-Hongrie et Russie
- A.-H. : met en branle l’engrenage avec ultimatum et guerre à Serbie
- Russie : mobilisation générale entraîne inévitablement Allemagne et donc
France
 France et Grande-Bretagne
- France : n’a pas su calmer son alliée la Russie
- Grande-Bretagne : hésitations encouragent empires centraux
Conclusion : - personne ne veut vraiment guerre générale, mais personne ne veut faire de
compromis
- annonce le glas de la domination mondiale de l’Europe
Groupe Beauchemin, éditeur ltée © 2004 – Autorisation de reproduire réservée
aux utilisateurs de Histoire du temps présent - De 1900 à nos jours, 3e édition.
3
2.2
Le conflit
Introduction : ne sera pas celui que tout le monde prévoyait : joyeux et court
2.2.1
2.2.2
2.2.3
De la guerre de mouvement à la guerre de position
 la guerre de mouvement prévue : cavalerie, chemin de fer
 guerre de position
offensives stoppées → guerre de tranchées sur des centaines de kilomètres
pertes effroyables ; armement favorise défensive ; front stationnaire
guerre longue : percée impossible
 extension géographique
toute l’Europe : Empire ottoman, Italie, Bulgarie, Roumanie, Grèce
Moyen-Orient, colonies d’Afrique, Chine et Japon, États-Unis
 le conflit le plus sanglant de l’histoire, compte tenu de l’aire des combats et des effectifs
engagés
Une guerre totale
introd. : la première véritable guerre totale de l’histoire
 mobilisation des effectifs
service militaire obligatoire → des masses de combattants
problèmes imprévus : habillement, transport, ravitaillement en nourriture et
munitions
 industrie de guerre
réglementation de l’État, contrôle, rationnement
nécessités du financement : impôt sur revenu, emprunt, « planche à billets » →
inflation
 travail des femmes : relève des hommes envoyés au front → émancipation (droit de
vote)
 guerre économique
blocus naval franco-britannique contre empires centraux (Atlantique, Méditerranée)
guerre sous-marine allemande très efficace
 facteur moral
facteur clé dû aux sacrifices, longueur du conflit : le perdant sera celui qui craquera
le premier
propagande et censure : pour soutenir le moral ; bourrage de crâne ; ennemi
diabolisé
De la crise au dénouement (1917-1918)
introd. : année cruciale 1917 – crises internes, retrait russe, entrée des États-Unis
 crises internes
sur le front : désertions, mutineries, fraternisations avec l’ennemi
à l’arrière : grèves, opposition à la guerre
transition : 2 événements qui annoncent l’hégémonie des grandes puissances après 1945
 retrait de la Russie
 au bord de l’effondrement
- armée mal équipée, mal commandée
- production et transports désorganisés, famine dans les villes
 le retrait
- accumulation de défaites, effondrement du moral
- 2 révolutions → arrivée des bolcheviks → négociations avec Allemagne
Groupe Beauchemin, éditeur ltée © 2004 – Autorisation de reproduire réservée
aux utilisateurs de Histoire du temps présent - De 1900 à nos jours, 3e édition.
4
-
traité de Brest-Litovsk 1918 → > libère l’armée allemande du front Est
Groupe Beauchemin, éditeur ltée © 2004 – Autorisation de reproduire réservée
aux utilisateurs de Histoire du temps présent - De 1900 à nos jours, 3e édition.
5
 entrée en guerre des États-Unis
 isolationnisme traditionnel : profiter de la guerre + mélange ethnique de la
population
 marche vers l’intervention
- commerce extérieur et prêts surtout orientés vers l’Entente → risque d’une
victoire allem.
- paralysie générale causée par guerre sous-marine à outrance décidée par All.
- opinion publique bascule ; déclaration de guerre le 6-04-1917
 conséquence : victoire allemande devient impossible
- énorme potentiel industriel et financier des É.-U.
- intervention armée petite mais décisive
 la fin des combats
- les militaires allemands laissent aux civils la négociation d’un armistice
- écroulement des alliés de l’Allemagne (Turcs, Bulgares, Austro-hongrois)
- arrêt le 11-11 à 11 h 00
2.3
1919 : la paix ?
Introduction : Europe méconnaissable, peuples en état de choc, pensée désemparée...
2.3.1
La conférence de Paris et les traités de paix
 programme de Wilson : paix d’un type nouveau, basée sur principes moraux et
politiques
liberté des mers + suppression des barrières économiques
droit des peuples à l’autodétermination
désarmement + association générale des nations
 positions des ex-belligérants
 France victorieuse mais épuisée : terres ravagées, perte d’hommes
 Grande-Bretagne : victorieuse mais situation financière détériorée (lourdes dettes)
 États-Unis : vainqueur absolu
- créances de 10 milliards, développement économique, marchés agrandis (recul
G.-B.)
- position d’arbitrage : intervention décisive + programme de paix
 Empires ottoman et austro-hongrois
- ottoman : perte de ses possessions arabes, Constantinople occupée
- austro-hongrois : n’existe plus de fait – éclatement (Tchécoslovaquie, Hongrie,
Autriche)
 Allemagne
- pas vraiment battue sur le terrain : sol inviolé, pertes proportionnellement
inférieures
- mais révolution interne (« spartakistes ») → guerre civile, gouvernement affaibli
transition : traités à l’image de ces rapports de force et des difficultés de la réalité
Groupe Beauchemin, éditeur ltée © 2004 – Autorisation de reproduire réservée
aux utilisateurs de Histoire du temps présent - De 1900 à nos jours, 3e édition.
6
 contenu des traités
 Allemagne – traité de Versailles
- perte de territoire (14 %), entre autres Alsace-Lorraine à la France
- désarmement (plafond 100 000 volontaires sans matériel lourd) et
démilitarisation des frontières
- confiscation de ses avoirs à l’étranger, flotte de commerce, brevets
- déclarée responsable et astreinte à réparations non précisées
 nouveaux pays
- Estonie, Lettonie, Lituanie et Pologne détachées de l’Empire russe
- Tchécoslovaquie, Autriche, Hongrie, Yougoslavie
- Roumanie doublée en superficie bien que battue militairement
- Turquie réduite aux possessions turques de l’ex-Empire ottoman
 hors d’Europe
- Moyen-Orient : mandats français et britannique sur les territoires arabes de l’exEmpire ottoman
- Afrique et Asie : toutes colonies allemandes remises en mandats aux vainqueurs
 création de la Société des Nations
2.3.2
Les faiblesses de la Paix
introd. : Europe mieux dessinée, mais paix très critiquée et guerre reprendra dans 20 ans
 tracé des frontières
 un principe inapplicable
- principe : lignes des nationalités, mais tâche impossible, surtout en Europe
centrale
- principe bafoué à peu près partout → peuples plus frustrés que jamais
 frontières allemandes : plus graves entorses au principe
- corridor polonais
- monts de Bohême
- interdiction d’union avec l’Autriche, peuplée d’Allemands et trop petite pour
être viable
 nombreuses contradictions
- accès à la mer : bon pour la Pologne, rejeté pour l’Autriche et la Hongrie
- frontière naturelle : bon pour la Tchécoslovaquie, rejeté pour la Hongrie
 responsabilité et réparations
déclaration abusive + aveu forcé imposé aux Allemands sous la menace
réparations liées à responsabilité : bateaux de pêche, bétail, matériel ferroviaire +
« chèque en blanc »
 faiblesse irrémissible
introd. : traité dès le départ en porte-à-faux sur l’état réel des choses
 situation militaire
- Allemagne pas vraiment battue au moment de l’armistice (plan militaire +
psychologique)
 situation diplomatique
- écrasement diplomatique : diktat à prendre ou à laisser → humiliation
 erreur capitale
- stimule volonté de revanche sans enlever moyens de revanche : population,
richesses, etc.
conclusion : une simple trêve, pour 20 ans
Groupe Beauchemin, éditeur ltée © 2004 – Autorisation de reproduire réservée
aux utilisateurs de Histoire du temps présent - De 1900 à nos jours, 3e édition.
7
2.3.3
Bilan et répercussions
introd. : marque indélébile sur l’histoire du XXe siècle
 bilan humain
10 millions de morts + grave déficit des naissances → bouleversement
démographique
21 millions de blessés → coûts sociaux + lancinants souvenirs dans psychologie
collective
 bilan social : société déstabilisée
profiteurs de guerre suscitent rancœur de ceux que la guerre a appauvris
rentiers et salariés durement touchés par inflation
émancipation des femmes : travail, professions libérales
 bilan économique
économie européenne secouée : destructions, endettement, inflation, perte de
marchés extérieurs, démantèlement d’espaces économiques bien intégrés
intervention de l’État dans le jeu des forces économiques : innovation capitale pour
l’avenir
 bilan politique
apparemment : victoire de la démocratie (empires disparus)
mais victoire illusoire : entorses à la démocratie, révolution bolchevique,
humiliations nationales, crise idéologique et morale
 à l’échelle mondiale : début du déclin de l’Europe
perte de prépondérance et dépendance à l’égard des É.-U. (ravitaillement,
production + capitaux)
dans les colonies : perte d’autorité morale + sacrifices exigés → aspirations
nouvelles
 crise de civilisation
bases idéologiques de la civilisation occidentale mises à mal : raison, progrès,
science
désarroi des esprits ; intellectuels fauchés sur les champs de bataille
conclusion : pessimisme : lourd présage
Conclusion : déclin de l’Europe amorcé, nouveau conflit en préparation
Groupe Beauchemin, éditeur ltée © 2004 – Autorisation de reproduire réservée
aux utilisateurs de Histoire du temps présent - De 1900 à nos jours, 3e édition.