ALLOCUTION DU REPRESENTANT DU L’UNICEF, Dr Aloys KAMURAGIYE A L’OCCASION DU LANCEMENT AU MAROC DU RAPPORT SUR LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE Madame la Ministre de la Santé Monsieur le Wali Directeur General des collectivités locales Monsieur le Secretaire General du Ministere de la Santé Mesdames Messieurs les representants de la cooperation bilaterale et multilaterale Mesdames, Messieurs les Directeurs Honorables invités Chers collegues du Système des Nations Unies Mesdames, Messieurs les représentants de la Presse Mesdames, Messieurs Je voudrais d’abord au nom de l’UNICEF remercier Madame la Ministre de la Santé pour avoir accepté de présider la lancement de ce rapport sur la situation des enfants dans le monde, dont le thème comme cela a été signalé est la Santé maternelle et néonatale. En une phrase, ce rapport montre que beaucoup d’efforts pour sauver les vies des millions d’enfants et de leurs mères restent encore à fournir. La grossesse et l’accouchement sont en général source de joie pour les parents et la famille. Mais dans de nombreux pays, surtout ceux qui sont en voie de développement, ils sont synonymes de risques graves pour la santé des mères et des nouveaux-nés. Environ 1 500 femmes meurent chaque jour de complications liées à la grossesse et à l’accouchement. Et pour chaque femme qui meurt , une vingtaine d’autres souffriront des maladies, des traumatismes et des handicaps qui auront souvent des séquelles graves et durables. Cela represente environ dix millions de femmes par an. 1 La survie de la mère est liée à celle du nouveau-né. Chaque année, environ 4 millions des nouveaux-nés meurent au cours des quatres premières semaines de vie des maladies ou autres causes largement évitables. Ces décès représentent 40% de l’ensemble de la mortalité des enfants de moins de cinq ans. Le monde en développement paie le plus lourd tribut. Le risque de décès maternel sur la vie entière est de 1 sur 76, alors qu’il est de 1 sur 8 000 dans les pays développés. De meme, un enfant né dans les pays les moins avancés risque 14 fois plus de mourir pendant les 28 premiers jours de sa vie qu’un bébé né dans un pays industrialisé. Ce rapport sur la situation des enfants dans le monde rappelle que ces décès des mères et des nouveaux-nés peuvent etre évités en mettant en œuvre des interventions qui ont fait la preuve de leur efficacité comme une médecine procréative de qualité, les soins prénatals, la présence de soignants qualifiés à l’acccouchement, l’accessibilité des soins d’urgence pour les femmes et les nouveaux-nés en cas de besoin, une nutrition adéquate, des soins postnatals pour les mères et les nouveaux-nés, et une éducation encourageant des pratiques saines pour les femmes et les nouveaux-nés. Dépassant l’insistance traditionnelle sur des interventions uniques, visant une maladie spécifique, le concept de continuum de soins est rappelé. Il implique la mise en place d’un modèle de soins essentiels qui s’adresse à chacune des étapes de la vie de la mère, du nouveau-né et de l’enfant. En outre le rapport note que c’est dans un environnemen favorable à l’autonomisation des femmes, à leur éducation, au respect de leurs droits, que les services de santé sont les plus efficaces. Des progrès importants ont été faits à travers le monde surtout en matière de réduction de la mortalité des enfants, mais plus d’efforts doivent etre faits 2 pour améliorer la santé des mères et des nouveaux-nés. Les pays doivent assumer cette responsabilité avec un sens d’action en urgence et de co opération avec tous les acteurs susceptibles d’agir sur les causes directes et indirectes des décès des mères et de leurs enfants. Je m’en voudrais de terminer mon propos sans saluer l’engagement des autorités du Maroc en général et de la Ministre de la santé en particulier à accélerer la mise en œuvre des interventions de nature à améliorer le plus rapidement possible la situation de la santé de la mère et des nouveaux-nés à travers tout le pays. J’ai eu l’opportunité de visiter la semaine passée la province d’Al Haouz et ai constaté les progrès en cours rapportés par le centre de santé d’Ourika. J’ai noté que les cas de décès des mères et des nouveaux nés dans cette structure de santé étaient en chute libre et le nombre d’accouchements assistés par un personnel de santé qualifié a augmenté de 5 fois. Ceci a été possible grace notamment aux efforts de l’administration de la province, des communes, du ministère de la santé et de la société civile pour rendre accessibles les services de soins pour les femmes enceintes et les nouveauxnés et ceci par la biais de la construction d’une maison d’attente pour les femmes qui vont accoucher (Dar Al Oumouma). Des progres ont été aussi faits en matiere de qualité de l’accueil, de sensibilisation de la population sur les pratiques saines en matière de santé, de disponibilité des médicaments et des kits d’accouchement, de disponibilité du personnel de santé qualifié pour assister les mères, et de mise en place d’un système de référence de cas. Ce centre de santé dispose d’un système d’information fonctionnel et suit de facon exemplaire les tendances des indicateurs qu’il s’est fixés. Je vous remercie pour votre attention. 3