1 2 3 4 5 6 7 8 Introduction .................................................................................................................................... 1 Epidémiologie ................................................................................................................................. 2 Diabète et Obésité ........................................................................................................................... 3 3.1 Définition ............................................................................................................................... 3 3.2 Lien entre obésité et diabète................................................................................................... 3 3.3 Critères d’obésité ................................................................................................................... 3 3.3.1 L’IMC (Indice de masse corporelle) ............................................................................. 3 3.3.2 Le tour de taille ............................................................................................................. 3 3.3.3 L’indice de masse graisseuse ........................................................................................ 4 3.3.4 le rapport tour de taille/tour de hanches ........................................................................ 4 Conseils hygiéno-diététiques .......................................................................................................... 5 4.1 Les groupes alimentaires :...................................................................................................... 5 4.2 Les principes de base ............................................................................................................. 6 4.3 Conduites à tenir hors du domicile ........................................................................................ 6 Notion d’index glycémique ............................................................................................................ 7 5.1 Quelques recommandations : ................................................................................................. 8 5.2 Index glycémique de quelques aliments ................................................................................ 8 Les risques liés à l’alimentation ..................................................................................................... 9 6.1 Hypoglycémie ........................................................................................................................ 9 6.1.1 Signes : .......................................................................................................................... 9 6.1.2 Conduite à tenir : ........................................................................................................... 9 6.1.3 Recherche de la cause : ................................................................................................. 9 6.1.4 Prévention des hypoglycémies nocturnes...................................................................... 9 6.2 Hyperglycémie ..................................................................................................................... 10 6.2.1 Les causes d’hyperglycémie ........................................................................................ 10 6.2.2 Les signes de l hyperglycémie..................................................................................... 10 6.2.3 Le traitement et la prévention de l hyperglycémie ...................................................... 10 L'insulinothérapie fonctionnelle ................................................................................................... 11 7.1 Définition. ............................................................................................................................ 11 7.2 Objectif : .............................................................................................................................. 11 7.3 Avantage : ............................................................................................................................ 11 7.4 Le principe : ......................................................................................................................... 11 7.5 L’insuline basale : ................................................................................................................ 11 7.6 L’insuline prandiale : ........................................................................................................... 12 7.6.1 le petit déjeuner : ......................................................................................................... 12 7.6.2 le déjeuner : ................................................................................................................. 12 7.7 L’activité physique............................................................................................................... 13 7.8 La surveillance ..................................................................................................................... 13 7.9 Education du patient : .......................................................................................................... 14 Conclusion .................................................................................................................................... 15 1 Introduction Les médias et la presse spécialisée nous alertent de plus en plus sur l’une des maladies du siècle : le diabète Véritable « épidémie » silencieuse, elle concerne plus de 3 millions de personnes en France. Face à l’ampleur de la maladie et sa non-réversibilitéé, il faut apprendre au patient diabétique à accepter et à vivre avec sa maladie pour parvenir à un équilibre de vie. Cet équilibre de vie permet de limiter et ou d’éviter les complications du diabète. Cet équilibre de vie passe par des règles hygiéno-diététiques et principalement l’alimentation L’alimentation du diabétique, qu’il soit ou non insulinodépendant, repose sur trois objectifs : Normaliser la glycémie pour éviter les deux écueils : hyperglycémie et hypoglycémie. Lutter contre l’excès de poids. La plupart des diabétiques sont en surpoids. Le contrôle du poids suffit bien souvent à équilibrer la glycémie. Prévenir les complications vasculaires. Les recommandations diététiques impliquent à la fois les lipides de l’alimentation, mais aussi les fibres et la nécessité d'un apport équilibré en minéraux et vitamines. Le diabète est une maladie chronique liée à un excès de sucre dans le sang qui se caractérise par une sécrétion insuffisante ou inexistante de l’insuline ou une insulinorésistance périphérique. On distingue 2 types de diabète : Le diabète de type 1 autrefois appelé diabète juvénile, il apparaît dans l’enfance ou l’adolescence et se caractérise par un déficit total de la production d’insuline par les cellules pancréatiques bêta des îlots de langerhans. Apparition brutale. Le diabète de type 2, maladie de l’âge mur, surnommé autrefois diabète gras. Il est caractérisé par une évolution progressive vers le tarissement de l’insuline et son mécanisme pathogénique : la résistance cellulaire à l’insuline. (Hormone hypoglycémiante permettant l’assimilation du glucose par la cellule) 1 2 Epidémiologie 2.1 Le Monde La Fédération Internationale du Diabète estime qu'au moins 177 millions de personnes dans le monde sont diabétiques. Ceci est plus que la somme des populations de l'Argentine, de l'Australie, de l'Afrique du Sud, de l'Arabie Saoudite et de l'Espagne réunies. Aujourd'hui, plus de 5 millions de personnes vivent avec un diabète de type 1 dans le monde. 395 000 de ces personnes sont des enfants. Le diabète de type 2 est une maladie des pays industrialisés. En effet, on remarque que c’est l’Afrique qui compte le moins de diabétiques de type 2 (1 % de la population), et c’est en Amérique du nord que la situation est la plus critique où plus de 7 % de la population est concernée. L’accès permanent à une nourriture riche et abondante, et surtout la diminution de l’activité physique sont les facteurs principaux de cette flambée du diabète de type 2. Cependant, la répartition du diabète de type 2 révèle aussi des disparités ethniques. Dans certains pays en développement comme la Chine ou le Mexique, certaines populations sont touchées à 20 %, voire 30 %, par le diabète. 2.2 L’Europe En Europe, plus de 30 millions de personnes souffrent du diabète de type 2 ; on observe une prévalence de diabète de type 2 importantes (> 4 %) en Europe du sud : Grèce, Italie, Portugal, Espagne, et en Europe du Nord : Finlande, Suède. C’est finalement en France que le nombre de diabétiques est le plus bas (3,5 % de la population). 2.3 La France En France, plus de 3 millions de personnes sont diabétiques, avec une augmentation de 3 % par an. 150 000 diabétiques de type I, 250 000 diabétiques de type II traités par insuline, 1 500 000 diabétiques de type II traités par antidiabétiques oraux, 300 000 diabétiques de type II traités par mesures hygiéno-diététiques, 800 000 diabétiques de type II méconnus et non traités, essentiellement du fait d'une symptomatologie peu bruyante. 2.4 L’avenir Selon les chiffres de l'OMS, en 2025 le nombre de diabétiques dans le monde sera supérieur à l'effectif de la population des Etats Unis. 2 3 Diabète et Obésité 3.1 Définition L’obésité est définie comme un excès de masse grasse entraînant des inconvénients pour la santé. 3.2 Lien entre obésité et diabète Une des principales causes du diabète non insulinodépendant (diabète de type 2) est l'obésité. En effet, on remarque que 40 à 60 % des obèses développeront un diabète de type 2, et 75 % des diabétiques de type 2 sont ou ont été obèses ou en surpoids. 2 mécanismes interviennent dans l’apparition du diabète chez les personnes obèses : Un déficit en insuline : Plus la quantité de graisse dans le corps est importante, plus l’organisme a besoin d'insuline. Si le pancréas n'arrive pas à produire assez d'insuline pour satisfaire ce besoin, alors un diabète se développe. Une insulino résistance Quand l’alimentation apporte trop d’énergie par rapport à ce que l’organisme dépense, elle est stockée sous forme de graisses dans les cellules graisseuses. Celles-ci se multiplient et grossissent, elles forment alors un tissu graisseux dans tout le corps. Les cellules graisseuses deviennent résistantes à l’insuline et ne sont plus capables de stocker les acides gras. C’est le début du diabète de type 2. L'obésité peut également aggraver le diabète insulinodépendant (diabète de type 1). On estime qu'une personne obèse a deux fois plus de risques de souffrir de diabète que les personnes dont le poids est normal. Chez l'obèse ou la personne en surpoids, le diabète est donc bien la conséquence d'un excès de poids. C'est pourquoi, toute perte de poids, même limitée, aura un effet bénéfique sur le diabète (ou le risque d'en développer un). 3.3 Critères d’obésité 3.3.1 L’IMC (Indice de masse corporelle) Il tient compte de la morphologie de l'individu. Pour les adultes, l'indice de masse corporelle est égal à la masse (exprimée en kilogrammes) divisée par le carré de la taille de la personne (en mètre) : La valeur de l'IMC permet de déterminer un état, reflet de la " corpulence. Un IMC entre 18,5 et 25 est considéré comme normal chez un adulte. Entre 25 à 30, on parle de surpoids (surcharge pondérale). Au-delà de 30, on parle d'obésité. De 35 à 40, on parle d'obésité sévère et, au-delà de 40, d'obésité morbide. Cependant, ces valeurs ne sont valables ni chez l'enfant, ni chez le sujet âgé (au-delà de 70 ans). Chez l'enfant, pour interpréter l'indice de masse corporelle, il faut se référer aux courbes du carnet de santé. 3.3.2 Le tour de taille La mesure du tour de taille permet d'identifier un excès de graisse au niveau du ventre. 3 Lorsque le tour de taille est supérieur à 90 cm chez la femme (en dehors de la grossesse) ou 100 cm chez l'homme, on considère qu'il y une obésité abdominale. L'obésité abdominale est associée à un risque accru de diabète, hypertension, hypertriglycéridémie, et de maladie vasculaire. 3.3.3 L’indice de masse graisseuse Il mesure le taux de graisse et de muscle contenu dans le corps de l'individu. On peut le calculer grâce à une balance spécifique ou bien par un calcul assez complexe basé sur les diamètres des, bras, avantbras, cuisses, fessiers et hanches. La masse de graisse se répartit différemment chez les hommes et les femmes. Elle représente 10 à 15 % du poids corporel de l'homme et 20 à 25 % du poids de la femme. Elle s'accumule généralement sur l'abdomen et le thorax chez l'homme, sur les hanches et les cuisses chez la femme. 3.3.4 le rapport tour de taille/tour de hanches Il doit être inférieur à 1 chez l'homme et à 0,85 chez la femme. 4 4 Conseils hygiéno-diététiques Il n’y a pas de régime diabétique à proprement parler seulement une alimentation bien équilibrée. Une personne diabétique doit manger en quantité et en qualité ce que devrait manger un sujet non diabétique de même âge, même poids et même activité. Quelques conseils sont cependant à respecter. Le principe est qu’aucun aliment n’est interdit, il faut seulement adopter une alimentation variée et équilibrée, dans le respect d'un rythme alimentaire le plus régulier possible tant sur le plan des horaires que de la structure des repas. 4.1 Les groupes alimentaires : Féculents et pain : à chaque repas. (Pomme de terre, lentilles, pâtes, riz, pain, légumes secs). Ils apportent de l’énergie et calment la faim. Légumes verts: à volonté (déjeuner, dîner). Crus ou cuits, mais sans matière grasse ajoutée ou très peu. Source de fibres, ils permettent le rassasiement et ralentissent les montées de la glycémie lors des repas. Fruits frais : deux à trois par jour à consommer en fin de repas. Source de glucides, ils sont aussi riches en vitamines, minéraux, et fibres. Viande, poisson et oeufs (et coquillage, crustacés, abats) : une à deux fois par jour, en privilégiant les poissons même gras. Limiter les charcuteries, viandes en sauce et produits panés. Produits laitiers (lait ½ écrémé, yaourt, fromage blanc, petit suisse, fromage) : 3 par jour en privilégiant les yaourts. Matières grasses (huile, beurre, margarine, crème fraîche) : préférer l’huile au beurre. L’équilibre alimentaire préconise une répartition des calories totales avec 30 à 35 % de lipides, 50 à 55 % de glucides et 12 à 15 % de protéines. GLUCIDES LIPIDES PROTEINES (1 g. = 4Kcalories) Sucres simples : la glycémie augmente rapidement (Sucre de table/boissons sucrées, Légumes verts, Fruits, Laitages) Sucres complexes : absorption lente (Pain, Légumes secs, Féculents, Céréales) (1 g. = 9Kcalories) Viandes, Poissons, œufs, Fromages, Laitages (sauf 0%), Crème fraîche Beurre, Huile, margarine Charcuterie, Frites, Chips, Pâtisseries Sauces, cacahuètes, etc.. (1 g. = 4Kcalories) Animales : Viandes rouges et blanches Poissons, Oeufs Volailles, gibiers, abats Laitages, Fromages Végétales : Pain,Légumes secs, Soja, Céréales Les boissons : a volonté (eau, café, thé sans sucre) Les besoins quotidiens en eau de boisson sont de 1,5 l. au minimum. L’eau est dépourvue de calories et peut être consommée sous forme pure ou en bouillon, potage, jus de tomate, boissons aromatisées ou “zestées”. Certaines boissons “light” peuvent être également consommées, car elles contiennent des édulcorants et n’apportent pas ou peu, de calories. Les boissons sucrées, jus de fruits, sodas, sirop, sont en revanche “quasi” interdites, car elles sont très concentrées en sucre (principalement sous forme de glucose) et très hyper glycémiques. Les boissons alcoolisées peuvent être consommées en petite quantité, mais ne doivent pas être consommées à jeun (loin des repas). Par ailleurs, l’alcool apporte beaucoup de calories : 1 g. = 7Kcalories. Se limiter à 2 verres de vin/jour. Un repas équilibré devrait comporter un aliment de chaque groupe soit : 1 Légume vert cru ou cuit pour les fibres et vitamines 1 Viande, Poisson ou œuf, pour les protéines 5 1 Féculent et/ou pain pour les glucides 1 Produit laitier pour le calcium 1 Fruit pour les glucides, fibres et vitamines Exemples de repas pour une journée pour 2000 Kcal avec 250 gr de glucides : Au petit déjeuner : café avec 200 ml de lait + 50gr de pain + 10gr de beurre. Le midi : 125gr de viande+ 200gr de féculents+légumes+1 crudité+ 1fruit+1 laitage+50 gr de pain. Le soir : potage+200gr de féculents+légumes+1fruit+30gr de fromage+50gr de pain. 4.2 Les principes de base Manger un minimum de glucides par jour (au moins 200 g) ; Le fractionnement alimentaire : répartir ces glucides en 3 repas (au mois 70 g. par repas) ; Pour connaître le taux de glucides : on divise par 2 le poids du pain, on divise par 5 le poids cuit des féculents, pour les pommes/ poires/ oranges on divise par 10 et pour les bananes/ raisin/ figue on divise par 5 Toujours manger après l’injection d’insuline ; Ne jamais sauter de repas (1 repas sans glucides = 1 repas sauté) ; Eviter la surconsommation de graisses (fromage, viande, œufs, charcuterie, crème fraîche, beurre, huile……..) Dans le cadre de la prévention des maladies cardio-vasculaires, il faut faire un bon choix des graisses : diminuer le beurre, la margarine, la viande, les fromages, les oeufs, consommer plus souvent du poisson, des yaourts, préférer l’huile pour la cuisson et l’assaisonnement… Pour les personnes ayant des traitements pouvant induire des hypoglycémies, avoir toujours avec soi des aliments permettant de les corriger.(3 sucres en morceaux) Chez les patients diabétiques de type 2, une perte de poids même modeste améliore l'équilibre glycémique de façon notable. Les collations : elles ne sont pas systématiques et doivent tenir compte des habitudes alimentaires, de l’activité physique, et bien sûr des glycémies constatées et de l’objectif glycémique recommandé. Exemple de collations apportant 20 g. de glucides : 1 fruit, ou 4 biscuits secs, ou 1 gaufre sans sucre, ou 1 pain au lait, ou 1 croissant, ou 2 crêpes fines sans sucre, ou 30 g. de chocolat, etc.. Les modes de cuisson : vapeur, grill, four, en papillote, à l’étouffée, à la poêle anti-adhésive avec 1 cuillère à soupe d’huile. 4.3 Conduites à tenir hors du domicile Fast-food : un cheeseburger, une salade de crudités, une salade de fruits frais, une boisson «light» ou de l’eau. Pizzeria : Crudités, une pizza aux légumes (champignons…) et jambon ou œuf. Sandwiches : un sandwich jambon crudités, un yaourt, un fruit. Restaurant asiatique : un rouleau de printemps, des crevettes sautées, du riz blanc, des litchis. Couscous : évitez l’entrée, couscous poulet, carpaccio d’orange. Crêperie : A base de lait, de farine et d’œufs, les crêpes constituent la base d’un repas complet. Limitez-vous à deux crêpes : une salée et une sucrée, ou deux salées. Une crêpe jambon, œuf, tomate, champignon et une crêpe au sucre ou à la compote. Les apéritifs : l’alcool est très calorique et peut perturber votre glycémie s’il est consommé à jeun ou en excès. Optez plutôt pour un apéritif non alcoolisé et non sucré. Ou alors contentez-vous d’un verre d’alcool à déduire des 2 verres de vin autorisés par jour, sans oublier de grignoter quelques biscuits d’apéritif et légumes crus pour ne pas rester à jeun. 6 5 Notion d’index glycémique Jusqu’il y a peu de temps, les termes étaient simples. Il y avait les glucides appelés également hydrates de carbone. Ces glucides étaient répertoriés en 2 catégories : Les glucides lents ou sucres complexes ou amidon (céréales, légumineuses…) Les sucres rapides ou sucres simples (bonbons, sucre blanc, sodas…) Aujourd’hui, une nouvelle notion est apparue : La notion d’index glycémique (IG). Cet IG se définit par l’effet glycémiant d’un aliment. C’est une valeur comprise entre 0 et 100 qui donne une mesure de la rapidité avec laquelle un aliment est absorbé et utilisé par l’organisme. Plus l’IG est élevé, plus la réponse glycémique est rapide. Par ailleurs, les chercheurs se sont rendus compte que des aliments contenant la même quantité de sucre ne fait pas monter la glycémie de la même façon. Ex : 40 g de pain complet 200 g de lentilles Ces 2 plats contiennent la même quantité de glucides à savoir 20g mais l’élévation de la glycémie est plus rapide avec le pain complet qu’avec les lentilles. La réponse glycémique d’un aliment varie énormément en fonction de plusieurs éléments : Les circonstances de consommation et la nature de l’aliment : Aliment consommé seul ou un milieu de repas, Au cours d’un repas avec le même type d’aliments ou avec des aliments de types différents tels que laitages, œufs, viandes, légumes. Les protéines et les lipides atténuent la réponse glycémique des aliments glucidiques. Le raffinage de l’aliment : D’un point de vue biochimique, plus un glucide est complexe, plus son absorption est lente. En effet, l’organisme a besoin de transformer ces aliments (enzymes digestifs) pour les transformer en glucose et ainsi passer dans la circulation sanguine. Ex : Le pain blanc et le pain complet Le riz blanc et le riz complet La préparation culinaire : Tous les aliments cuits ont une réponse glycémique plus rapide que les aliments crus car les aliments cuits sont en quelque sorte mixés, émincés, prédigérés. La digestion est ainsi facilitée. La cuisson casse les grains d’amidon( sucres lents) et rend ceux-ci plus accessible rapidement. Ex : carottes vapeur ou carottes râpées une pomme ou une compote de pommes les pommes de terre vapeur ou la purée de pommes de terre Pâtes al dente ou pâtes très cuites. En pratique, pour un diabétique, cette notion d’index glycémique permet de manipuler modestement les aliments pour influencer sa santé tout en sauvegardant le plaisir de manger. La connaissance de l’IG des aliments aide à : Limiter l’effet glycémiant excessif d’un repas en remplaçant par exemple les pommes de terre par des pâtes. Réserver des aliments hyperglycémiants comme le pain pour des moments de la journée où la glycémie est la plus contrôlée ou tend vers l’hypoglycémie. Augmenter le volume alimentaire d’un plat sans modifier sa glycémie. Ex : 40g de pain ou 200g de lentilles ont le même effet glycémiant. Choisir l’association des aliments en respectant la proportion de protéines, lipides, glucides. 7 Diversifier son alimentation et s’autoriser des aliments dits « interdits ». Le sucre, le chocolat, les pâtisseries ne sont pas à proscrire mais à consommer pour le plaisir 5.1 Quelques recommandations : L’IG ne tient pas compte des calories et de la teneur en lipides des aliments. Il y a donc des aliments avec un IG bas ou moyen, comme le chocolat mais dont la densité calorique est très élevée car il est riche en graisses. L’erreur souvent commise est de se dire par exemple que puisque les pâtes ont un IG bas on peut alors doubler sa ration.Erreur car au final, la glycémie s’élève anormalement Attention à la consommation d une nouvelle forme de consommation ; produits light, allégés… Pour être qualifié d’«allégé», un produit doit avoir une teneur en nutriments ou en calories inférieures d’au moins 25% par rapport au produit «normal». L’allégement concerne soit la composition du produit (en matières grasses, en sucre, ...), soit sa valeur calorique totale, deux choses tout à fait différentes. 0% de matière grasse ne signifie pas 0% de calories, et inversement. De même, un produit « sans sucre" n’est pas 0 calorie. Cela signifie que déjà tous les produits light ne se valent pas. Si on a l’illusion de manger plus léger, on peut, en fait, être en train de manger plus gras et moins sucré et vice versa… Des surprises de taille que celles que l’on peut découvrir en s’aventurant dans l’industrie du light ! Il existe deux catégories de produits légers, ceux allégés en sucres et ceux allégés en matières grasses. Mais il faut garder à l’esprit que certains produits, même allégés, restent malgré tout très caloriques. Prenons le cas des chewing-gums et des bonbons sans sucre. Ils ne contiennent, certes pas, de saccharose, sucre de cuisine, mais celui-ci est souvent remplacé par des polyols tout aussi caloriques ! Il y a des cas où l’on remplace le sucre par des graisses comme dans le chocolat light, ce qui en fait un produit deux fois plus calorique que le produit d’origine. Sans parler du fameux piège des chips qui même allégées, contiennent quand même 493 calories par 100grammes, contre 557 pour les chips traditionnelles. 5.2 Index glycémique de quelques aliments Index glycémique élevé : IG > 70 : Pain blanc, glucose, pommes de terre cuisinées, corn flakes, riz à cuisson rapide, nombreuses céréales pour le petit déjeuner, datte, citrouille, fève. Index glycémique moyen : 40 <70 : sucre, confiture, riz blanc et complet, miel, muesli, biscuits, pâtes, betteraves, banane, raisin, orange, carottes, chocolat, Index glycémique IG faible : <40 : fructose, pomme, abricot sec, pamplemousse, cerise, poire, lentilles, soja, pois chiche, haricots secs, lait, pâtes « al dente », Cf. Annexes 8 6 Les risques liés à l’alimentation 6.1 6.1.1 Hypoglycémie Signes : Sueurs froides profuses, tremblements, Sensation de faim, nausées, Pâleur, anxiété, changement brutale de comportement (agressivité) Palpitations, crampes, fatigue soudaine Céphalées, vertige, acuité visuelle, Somnolence, confusion, désorientation, Convulsion, perte de conscience, coma 6.1.2 Conduite à tenir : RESUCRAGE même avant le repas. Asymptomatique : 0.60 – 0.80 g/l 5 g sucre rapide per os (1 sucre) + Repas ou Si repas >2h : une collation ( 2 biscottes ou un pain de 30 g) Symptomatiques < 0.60 g/l + Sujet conscient : 15 g sucres rapides per os ( 3 sucres ) + Repas ou Si repas >2h Une collation ( 2 biscottes ou un pain de 30 g) < 0.60 g/l + Sujet inconscient : URGENCE Glucagon en IM ou S/C puis 3 sucres rapides impérativement dés que le réveil. (le glucagon fait libérer tout le stock de sucre du foie d’un seul coup, il faut ensuite impérativement resucrer le patient car il va refaire une hypoglycémie encore plus grave par la suite le foie n’ayant plus de réserve Si le patient est perfusé : injection d’une ampoule de G 50 % toutes les 2 minutes jusqu’au réveil du patient + perfusion de G10 % puis G5 % jusqu'à normalisation de la glycémie. Contrôle de la glycémie 20 à 30 min après + resucrage jusqu’a normalisation de la glycémie ( > 0.80 g/l ). 1 morceau de sucre N°4 = 5g de sucre. 6.1.3 Recherche de la cause : - Le repas : Oubli, repas insuffisant ou mal équilibré (sucre rapide/sucre lent). - Surdose d’insuline (volontaire ou par mauvaise technique d’injection, injection dans lipodystrophies). - Surdose en sulfamides hypoglycémiants (volontaire ou par accumulation en cas d'insuffisance rénale). - Effort musculaire excessif, trop long ou non anticipé (adaptation des doses). - Intoxication alcoolique (Prise d’alcool à jeun, - Interaction médicamenteuse (Bêta bloquants, ils masquent les signes de l’hypoglycémie) - Infection (hyper catabolisme) - Grossesse / période menstruelle. 6.1.4 Prévention des hypoglycémies nocturnes. - Contrôle de la glycémie au coucher. Anticiper par une collation si la glycémie est < 1.20 mg/dl. 9 - Contrôle dans la nuit si événement inhabituel, la qualité du sommeil peut donner une indication (Fatigue, maux de tête, nuit agitée, réveil difficile = hypoglycémie ?). - Au réveil si la glycémie varie beaucoup par rapport à l’habitude suspecter des hypoglycémies nocturnes. (Draps humides liés à des sueurs abondantes par exemple). 6.2 Hyperglycémie L hyperglycémie est le taux anormalement élevé de glucose dans le sang (supérieur à 1,20g/l) 6.2.1 Les causes d’hyperglycémie Surplus d alimentation Diminution de l activité physique Insuffisance d insuline et ou d antidiabétiques oraux Stress physique : chirurgie, infection, maladie Stress psychologique : deuil nouvel emploi déménagement… Iatrogène : traitement a la cortisone 6.2.2 Les signes de l hyperglycémie Fatigue, somnolence, Amaigrissement Besoin fréquent d uriner, Soif et ou faim intense Vision floue, Nausées vomissements Infections voie basse, Cicatrisation des plaies retardées Irritabilité Haleine fruitée corps cétoniques dans les urines 6.2.3 Le traitement et la prévention de l hyperglycémie Le diabétique lorsqu il ressent les symptômes de l hyperglycémie doit prendre sa glycémie et selon son état et sa glycémie se rendre aux urgences La personne doit boire beaucoup, mesurer la présence de corps cétoniques dans ses urines pour mesurer le degré d importance de cette hyperglycémie si possible. L'Hyperglycémie peut être évitée en mesurant sa glycémie régulièrement, en suivant un plan alimentaire adapté a chacun par un professionnel, en prenant ses traitements et en ajustant l insuline selon prescription. 10 7 L'insulinothérapie fonctionnelle 7.1 Définition. L’insulinothérapie fonctionnelle est une méthode pédagogique qui s’adresse à des patients ayant un désir d’autonomie et de responsabilisation. Cette méthode consiste à mimer la sécrétion physiologique normale de l’insuline chez la personne qui a un diabète de type 1 grâce à : -une insuline basale : « insuline pour vivre » assurant les besoins en insuline entre les repas, -une insuline prandiale : « insuline pour manger » adaptée aux apports des aliments, -un correctif en insuline : « insuline pour soigner » (pré et/ou postprandiale) tenant compte de l’objectif glycémique personnalisé du patient diabétique. 1 unité d’insuline fait baisser de 0.3g. 7.2 Objectif : Le patient doit être capable, à partir des taux de glycémie capillaire, de modifier les doses d'insuline qu'il doit s'injecter. Il doit analyser l'évolution des glycémies sur un créneau horaire de la veille pour déterminer la dose d'insuline à injecter le jour même. Il doit néanmoins tenir compte de la glycémie au moment de l'injection pour moduler un peu la dose prévue. Cette éducation fait partie du rôle de l'équipe médicale. Il permet aussi d’améliorer le traitement c'est-à-dire ; -obtenir un taux d’HbA1c (hémoglobine glyquée) le plus proche possible de la normale (6 à 7%), -réduire l’hypoglycémie, -favoriser une vie sociale acceptable. 7.3 Avantage : L’insulinothérapie fonctionnelle permet au patient diabétique d'adapter son traitement d'insuline à son mode de vie plutôt que de s'imposer une discipline de vie quotidienne relative à son traitement. 7.4 Le principe : La mise en pratique de cette thérapie repose sur une parfaite évaluation des glucides absorbés. Pour cela, des formules simples élaborées par des diabétologues permettent au patient de calculer précisément la dose d'insuline qui lui sera nécessaire au moment des repas en fonction de son alimentation et de ses activités. L’insulinothérapie fonctionnelle repose sur une formule mathématique élémentaire liant la quantité de glucides à la dose d'insuline nécessaire pour « brûler » ces glucides : Soit i le nombre d'unités nécessaires pour brûler g grammes de glucides. On a alors Le coefficient K représente la sensibilité à l'insuline du diabétique. C'est une valeur relativement difficile à évaluer. Elle regroupe l'ensemble des paramètres pouvant modifier l'action de l'insuline comme la physiologie du patient par exemple. Ce coefficient est donc fortement liée à la personne et ne peut-être déterminé de manière commune. 7.5 L’insuline basale : Elle assure les besoins en insuline entre les repas. Cette dose se situe le plus souvent entre 0.3 et 0.4 unités/kg/jour. Pour la déterminer, on donne l’insuline au patient le soir puis il doit rester à jeun pendant 24h. On la contrôle toutes les 2h voire 1h si la glycémie évolue. 11 7.6 L’insuline prandiale : Elle assure les besoins en insuline pendant les repas. Pour la déterminer, il faut apprendre à calculer le nombre de glucides ingérer à chaque repas en sachant qu’il faut : -2 unités pour 10g de glucides le matin -1 unités pour 10g de glucides le midi -1.5 unités pour 10g de glucides le soir. Il faut savoir qu’un bol chinois équivaut à environ 150g en poids cuits. 1 carré de sucre = 5g de glucides 7.6.1 le petit déjeuner : Nombre de glucides en Nombre grammes insuline Lait 1 bol ou 250ml 10 2 Biscottes 4 30 6 Pain 100g ou 1 baguette 50 10 Baguette viennoise 250 125 25 Pour le pain, on divise le poids par 2 pour trouver le nombre de glucides Mon petit déjeuner 7.6.2 d’unités en Nombre d’unités insuline (midi) 2 en Quantités en grammes le déjeuner : L’entrée Quantités en grammes Nombre de glucides Quiche, pizza, tarte salée (à base de féculent) Pâté Soupe légumes Soupe poisson 1 Rouleau printemps Le plat de résistance 100 20 30 25 cl 25 cl 1 Quantités en grammes 0 10 5 20 Nombre de glucides Viandes(bœuf, veau, 150 0 porc..) poisson, oeuf féculents 150 30 Carottes, cœur palmier 200 15 Choux, épinards, 200 5 courgettes Haricots verts, 200 10 aubergine, navets, poivrons On divise le poids des féculents par 5 pour trouver le nombre de glucides. Quantités en grammes Nombre de glucides Plats uniques Cannellonis, coucous, 300 spaghettis bolognaise 40 0 1 0.5 2 Nombre d’unités insuline (midi) 0 en 3 1.5 0.5 1 Nombres d’unités en insuline (midi) 4 12 pizza Big mac frites 400 (grande) 1 unité 1 grande (160g) 1 petite (80g) 80 40 65 30 8 4 6.5 3 Le dessert Quantités en grammes Nombre de glucides Fruits moyens Crème caramel, yaourt, 2 madeleines Gâteux, tartes, profiteroles Pour les fromages, il n’y a pas de glucides. Les boissons Quantités en grammes 20 20 Nombres d’unités en insuline (midi) 2 2 40 4 Nombre de glucides Coca, orangina 1 canette Champagne brut, vin 10 cl blanc sec Alcool sec 40 à 50° 1 dose (cognac) Bière ordinaire 25 cl 44 1 Nombres d’unités en insuline (midi) 4.4 0.1 0 0 10 1 D’une manière générale, on ne tient pas compte des apports en lipide, mais en cas de repas gras et répétés (plus de 50g de graisses) on peut ajuster l’insuline rapide (entre 1 à 3 unités supplémentaires) selon l’apport en graisses 7.7 L’activité physique L’insulinothérapie fonctionnelle ne modifie pas la prise en charge lors d’activité physique. L’adaptation des doses consiste à imiter ce qui se passe chez une personne « non diabétique » : on sait que la sécrétion peut diminuer de 30 à 50% selon la durée et l’intensité du sport pratiqué, et qu’elle reste diminuée pendant le temps nécessaire pour la reconstitution des stocks de sucre au niveau des muscles. Si le sport a lieu au cours des 4h d’activité de l’insuline rapide, il est conseillé d’anticiper et de diminuer la dose de cette insuline ou de prendre une collation avant le sport, notamment si la glycémie est en dessous de 1.60g/l Si le sport a lieu en fin de journée ou en début de soirée, il est conseillé de diminuer également la dose d’insuline rapide au dîner. Si l’activité physique a été importante en fin de journée ou en soirée, il peut être envisagé de diminuer la dose d’insuline basale du soir. 7.8 La surveillance Si la glycémie est supérieure ou égale à 2.50g/l, on doit rechercher l’acétone dans les urines. Puis il faut injecter 5 unités d’insuline rapide par croix d’acétone. Consignes à respecter : -Ne jamais arrêter l’insuline même en l’absence de repas. -Injecter de l’insuline rapide toutes les 3 à 4h tant qu’il y a de l’acétone 13 -Surveiller la présence de sucre et d’acétone dans les urines et la glycémie toutes les 3 à 4h pour choisir la dose d’insuline à injecter. 7.9 Education du patient : Tout d’abord, il y a des prés requis à la mise en place de l’insulinothérapie fonctionnelle : - Désirer se prendre en charge et se responsabiliser par rapport au traitement de son diabète. - Être prêt à l'évaluation de ses besoins propres en insuline par la réalisation d'expériences ciblées : jour de jeûne pour la détermination de l'insuline de base, repas tests pour l'insuline prandiale, essais pour les doses de correction. - Être disposé à s'astreindre à tenir un carnet détaillé : glycémies, doses d'insuline, horaire des repas et collations, quantités de glucides à chaque repas, durée et type d'activité physique, données relatives aux bolus de correction et à la quantité de glucides ingérés lors des hypoglycémies. - Être capable et accepter de déterminer sa glycémie au minimum 4 à 6 fois par jour de manière durable. - Comprendre les interrelations entre insuline, glycémie, repas et activité physique. - Connaître les bases de la nutrition dans le traitement du diabète et être capable de calculer les quantités de glucides, voire de protéines, lipides et le contenu calorique des repas. 14 8 Conclusion L’alimentation est une des composantes essentielles de l’hygiène de vie du patient diabétique. La maîtrise de son alimentation, des règles hygiéno-diététiques permet au patient de gérer ses besoins et d’anticiper une éventuelle glycémie tout en évitant les hyperglycémies. L’équilibre alimentaire se fait sur le long terme. Si un repas n’est pas parfaitement équilibré, ce n’est pas grave, il faut réajuster lors des prochains repas. Aucun aliment n’est mauvais, c’est l’excès qui peut l’être. Mais, au-delà de l’alimentation, le patient diabétique doit respecter quelques principes de vie car même si cette maladie est insidieuse et silencieuse, le patient peut agir sur son destin et limiter et ou éviter les complications du diabète : -contrôler régulièrement sa glycémie capillaire ; -bonne observance du traitement (administration correcte des doses d’insuline) -éviter la sédentarité et pratiquer des sports d’endurance de façon régulière ; -avoir du sucre à portée de main en cas de malaise ; -avoir une bonne hygiène de vie cutanée et des pieds en particulier ; -désinfecter et soigner la moindre plaie et consulter rapidement si elle s’aggrave ; -proscrire toute automédication ; -être vacciné contre le tétanos. 15