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FICHE DE LECTURE MARCEL SIMON
LE MILIEU PAIEN
La conquête romaine et l’unification culturelle p.65
Unité culturelle entre Grecs et Barbares.
Eléments grec et égyptiens, syriens, anatoliens, mésopotamiens, et perse.
Grec s’impose pour l’administration et la pensée.
Centre culturel passe d’Athènes à Alexandrie
Conflits mais échanges commerciaux, culturels et religieux avec les Perses
IIème siècle après JC : L’expansion de Rome atteint au son apogée en englobant tout le bassin méditerranéen
Civilisation « gréco-romaine » : latin côtoie le grec
Le syncrétisme religieux p.72
Unification religieuse remarquable
Rome : religion polythéiste à caractère strictement nationale
La religion du conquérant juxtaposée à celle des vaincus : conquêtes = élargissement progressif du panthéon par
incorporation de figures
Hiérarchie divine = des dieux les plus considérables ou les plus vigoureux => monothéisme plus ou moins clairement
senti
Plutarque, Apulée : formulations d’une théologie du syncrétisme = une seule providence mais plusieurs expressions.
Les écoles philosophiques p.76
4 grandes écoles : épicurisme, aristotélisme, stoïcisme, et platonicienne.
Epicurisme : conception très matérialiste de l’univers= l’univers, de la rencontre d’atomes=> abolition de toute
différence entre esprit et matière / recherche de plaisirs sensuels= plaisir véritable réside dans l’absence de passions
et de tout désir générateur de souffrance => hostilité envers les préoccupations religieuses.
Aristotélisme : modèle principal de la scolastique au Moyen Age. L’Eglise ancienne ne paraît ne pas le connaître
profondément. Représentant le plus connu : Théophraste (Théodicée Dieu = Cause première).
Stoïcisme et Platonicisme : ont permis l’expansion du christianisme= Stoïcisme avec le Logos universel et Pneuma
/ Platonicisme avec immutabilité des idées et élévation de l’âme au monde supérieur des idées.
Les cultes à mystères p.83
Mystères grecs : pas propagandistes/ mystères orientaux (Mithra : persan) propagandistes.
Pas de cloisonnement entre religions cultuelles géographique et cultes à mystères : universalistes et individualistes,
recrutent sans distinction d’origines géographique, s’adressent à l’homme pas en tant que citoyen, mais en tant que
personne.
Le culte de Mithra : touche autant les soldats de rangs que l’aristocratie romaine
Le repas agape est présent dans de nombreux cultes à mystères (Mithra, Attis)
Le Culte d’Attis : importance du baptême de sang qui confère à l’initié l’énergie de l’animal.
Le culte impérial p.91
Au départ religion orientale
Né à Rome en même temps que le Principat : une fois intégrés dans l’Empire orientaux reportent leur dévotion sur la
divinité Rome
Culte d’Augustus : différence entre la personne physique et son genius à qui s’adressait la dévotion des sujets (dans
la tradition romaine existait déjà ce genre de culte du genius du père de famille. Les romains considèrent le culte
impérial comme une extension de ce culte domestique)
L’Empereur est qualifié de « Sôter » (sauveur) On fête l’ « épiphanie », manifestation terrestre de la gloire et de la
puissance divine de l’empereur.
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Idée d’une incarnation divine dans la personne du Prince => doctrine de l’incarnation du Fils de Dieu.
Jalousie de la part du culte impérial rôle considérable dans la genèse et le déroulement des persécutions.
CHRISTIANISME PRIMITIF ET RELIGIOSITE PAIENNE
Paul et les mystères païens p.102
Contre les cultes à mystères Paul oppose le mystère chrétien: mystère = Christ qui est la voie du salut
Distinction entre fidèles « nourrissons » encore charnels et « parfaits » spirituels (entrée dans la communauté par
baptême)
Différences : initiation mais pas graduelle comme dans cultes à mystères / conception d’Eglise corps du Christ qui ne
trouve pas d’analogie dans cultes à mystères / christ est un personnage de l’histoire alors que dieux païens sont
des figures mythiques.
Divinisation du myste en tant que dieu réincarné est absente de la pensée de Paul, jugée blasphématoire
Les sacrements chrétiens et leurs parallèles p.106
Baptême = un emprunt direct au judaïsme, normalement accompagné de la circoncision des prosélytes. Pratiqué
par des sectes juives comme les esséniens ou Jean le Baptiste (baptême johannique = rite de purification à
signification pénitentielle et eschatologique). Originalité du baptême chrétien : l’union et l’assimilation du chrétien au
Sauveur, le baptisé participe à la mort et la résurrection du Christ (Rm 7,2)
Cène = Pour les Apôtres = l’élément central de la liturgie emprunté à l’usage domestique juif, communautaire,
symbolise et cimente l’union fraternelle des participants. Présence invisible du Maître absent. L’eucharistie est un
rappel de tous les repas pris avec Jésus, mais surtout une anticipation du repas messianique. Paul édicte des règles
afin d’éviter les excès= conviction que le repas du Seigneur se distingue fondamentalement des agapes cultuelles
sur lesquels il se greffe. Dans le paganisme antique, les repas cultuels étaient pratique courante, généralement liée
à des sacrifices, plus particulièrement dans les Cultes à Mystères. Paul met en parallèle la Cène chrétienne et les
banquets cultuels du paganisme, qui sont célébrés en l’honneur des « démons Paul refuse toute forme de
syncrétisme.
La notion d’Eglise n’existe pas dans les cultes à mystères.
Paul et le judaïsme hellénistique p.111
Pour Paul, Moïse est pour Israël ce que Christ est pour l’Eglise et l’humanité entière, l’instrument, choisi par Dieu, de
la délivrance et du salut.
Proche de Philon (penseur Juif platonicien et aristotélicien). L’originalité de Paul est de concilier deux figures
distinctes dans le judaïsme : le Messie eschatologique et la Sagesse-Logos, ordonnateur de l’univers et organe de la
Révélation.
Paul est tributaire du judaïsme hellénistique. Chez lui Moïse est un mystagogue, qui introduit les initiés dans les
secrets de la Révélation, médiateur entre Dieu et les hommes en vue du salut.
La pensée de la Diaspora grecque a fourni à Paul de nombreux thèmes dogmatiques majeurs : Christ cosmique de
Paul très proche de la Sagesse et de la littérature sapientiale rédigée ou influencée par la Diaspora grecque.
Paul se réclame de la Tradition, de celle à la fois d’Israël et des Douze.
L’évangile de Jean. Hellénisme et essénisme p.114
Ressemblance avec la Gnose (hellénisme) dualisme entre la lumière qui et vie et les ténèbres qui signifient le péché
et la mort (gnose). Christ comme Verbe rappelle le Logos éternel.
Contraste radical entre la gnose et le Johanisme : l’Incarnation du Verbe comme moment capital du plan divin.
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Ressemblance avec esséniens. Pour eux, l’univers entier comme l’âme humaine sont le théâtre d’une lutte sans
merci entre l’Ange des Ténèbres et le Prince de la lumière. L’humanité se divise en deux armées (Livre de la Guerre
de Qumran) les Fils de la Lumières (membres du groupe esséniens) et les Enfants des Ténèbres. Ce dualisme est
en accord avec le monothéisme juif. Ressemblances frappantes entre le Maître de Justice qumrânien et
Jésus (figure mystérieuse et très importante dans les manuscrits de la Mer morte)
Hymnes de Qumran: on peut trouver dans ceux-ci une ébauche d’ecclésiologie qui semble annoncer celle du
christianisme primitif et à certains égards, même l’idée paulinienne du corps mystique.
Dans l’évangile johannique comme à Qumran, le don de l’Esprit Saint, ou Esprit de Vérité, est un fait eschatologique.
LES ATTAQUES PAIENNES
Le christianisme face à l’empire et à l’opinion p.121
Au début le christianisme se confond aux yeux des romains avec le judaïsme mais assez vite son originalité est
reconnue surtout qu’Israël repousse fortement cette prétention : antichristianisme se développe dans les masses
populaires, d’abord comme une variante de l’antijudaïsme.
L’Eglise n’a alors plus de statut officiel, et n’est plus protégée par celui du judaïsme (religio licita)
Les griefs contre les chrétiens est surtout que leur Dieu est étranger et nouveau.
Les griefs populaires p.125
Le grief fondamental est celui du monothéisme assimilé à l’athéisme
En refusant les dieux, les chrétiens rejettent du même coup le code de conventions qui régit la vie politique qui régit
la vie politique et sociale. Ils sont accusés de misanthropie. En effet appliquer le Décret apostolique des douze
(Actes 15) revenait à refuser de s’asseoir à table avec un païen. Pourtant, Paul disait qu’on pouvait manger de la
viande païenne si ça ne scandalisait pas les faibles (1Co10). Justin martyr faisait de l’abstention des idolothytes le
critère même de l’orthodoxie.
Toute une série de griefs s’allonge envers les chrétiens (beaucoup déjà formulés contre les juifs) : perversions,
incestes, meurtre rituel, magie, repas contre nature, conjuration, débauche, etc …
L’offensive des intellectuels p.129
Marc Aurèle, empereur philosophe blâme la passion du martyre qui anime certains chrétiens. Mais il semble qu’il
(comme beaucoup d’autres) ne se sois pas plus renseigné. Il estime que les chrétiens représentent un danger pour
l’ordre établi et agira en conséquence. Le christianisme n’est qu’un témoignage de plus de l’incurable sottise
humaine.
Essentiellement trois noms qui correspondent à trois époques différentes de relations entre l’Eglise ancienne et le
monde païen : Celse, contemporain de Marc Aurèle, Porphyre le néo-platonicien, témoins des persécutions du
IIIème siècle (Dèce, Valérien, et Dioclétien) et Julien l’Apostat (règne 361-363). De ces trois, Julien est le mieux
renseigné sur le christianisme car aurait eu une éducation chrétienne assez approfondie. Celse connaît le
christianisme du dehors mais à étudié les livres sacrés. Et Porphyre avait rencontré Origène dans sa jeunesse. Il a
été catéchumène avant de devenir un disciple enthousiaste de Plotin.
Aspects et arguments de la polémique antichrétienne p.131
3 sortes de griefs : historiques et exégétiques, politiques et moraux, métaphysiques.
Historiques et exégétiques :
- Celse prétend que les juifs n’ont rien inventé, Porphyre dénie à Moïse la paternité du pentateuque, Julien fait de
vives critiques : Genèse ridicule, apport des juifs nul…
- Messianisme est dangereux pour l’Empereur
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- Révélation est contradictoire : 2 législations radicalement différentes (AT/NT)
- Selon Celse, Jésus est une sorte de magicien, mais Porphyre semble avoir un certain respect pour lui.
- Naissance virginale réfutée par référence à la mythologie païenne.
Moraux et politiques :
- monothéisme des chrétiens = athéisme= ils ne reconnaissent pas les dieux de l’Etat et se comportent comme
des révolutionnaires
- Celse : exaltation de la pauvreté pour rentrer au royaume = folie
- Julien : christianisme= anarchie et négation de la vie sociale
- Porphyre : repas eucharistique= anthropophagie
Métaphysiques :
- Pas un vrai monothéisme= Jésus ?
- Résurrection des morts contre nature pour la philosophie païenne spiritualiste.
- Abaissement de Dieu qui s’incarne inconcevable.
Oppositions et affinités p.139
Conservatisme et traditionalisme = refus de la nouveauté du christianisme
Les chrétiens refusent de se plier à la tradition religieuse, mais pour les autres traditions ils font le tri.
Les gentils (païens) sont attirés par le christianisme, l’aspiration du salut et le souci de la vie éternelle deviennent de
plus en plus lancinants chez les païens (affinités avec cultes à mystères)
Oppositions : Païens dualisme corps/esprit alors que chrétiens corps/ âme/ esprit = opposition entre immortalité de
l’âme de la philosophie païenne et résurrection. Opposition polythéisme/ monothéisme.
Affinités : mysticismes très analogues dans leurs formulations, mais christianisme original avec son plan providentiel
eschatologie très critiquée.
LA DEFENSE CHRETIENNE
Apocalyptique p.147
Réponse des chrétiens par la haine et la violence, rejet de la civilisation et de son régime politique viciés dans leurs
principes même. Va disparaître à mesure que va s’estomper l’espérance de la parousie proche.
Oracles sibyllins : violente animosité à l’égard de Rome
Apocalypse canonique : Babylone = Rome.
Apologétique p.149
Attitude plus irénique que l’Apocalyptique : on cherche à enlever malentendus païens et expliquer christianisme avec
concepts païens. IIème siècle essentiellement.
Apologie d’Aristide le philosophe = tableau idéal de la vie chrétienne
Apologie d’Athénagore = insistance sur la révélation et la prophétie
Apologie de Tatien (diétasseron= harmonisation des 4 évangiles) : procès de l’hellénisme
Epître à Diognète
Les plus importants= Justin et Tertullien
Justin et la tendance harmonisante p.154
Né en Samarie d’une famille païenne
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Cherche le Dieu vivant et personnel de la Bible et non le Dieu abstrait des philosophes mais il croit être venu au
christianisme par le biais de la philosophie : il prétend toujours rester philosophe après sa conversion
Il ouvre la première école chrétienne à Rome.
Il fait une synthèse de la philosophie et du christianisme : d’une part la philosophie païenne (Socrate) procède de la
même source que le christianisme, d’autre part la philosophie profane est au même titre que l’Ancien Testament un
acheminement vers le christianisme.
Tertullien et le Radicalisme anti philosophique p.159
50 ans après Justin, solide formation de juriste, connaît bien la philosophie.
Pour lui l’âme humaine est naturellement chrétienne
A la fin de sa vie il devient montaniste (rigorisme et enthousiasme prophétique de l’Eglise primitive)
Pour lui les philosophes sont malhonnêtes, plagiaires et inintelligents : ils sont les pères spirituels de l’hérésie
chrétienne
Jugement négatif sur la sagesse grecque
Critique du paganisme p.162
Dieux païens = idoles
Evhémère (IVème avant JC) : comme POA, les Dieux à l’origine étaient des souverains divinisés = cette explication
rationnelle d’Evhémère inspirera des écrits polémiques de Tertullien et St Augustin
Mythologie est absurde et immorale, dangereuse parce que démoniaque.
Critique de la société païenne p.167
Selon Tertullien, Romains sont immoraux (luxe, ambition, bijoux et vin pour les femmes, culte de Dionysos… =
reniement des ancêtres).
Certains métiers sont immoraux, idolâtres : astrologues, devins, acteurs, jeux du cirque, militaires.
Mariages mixtes : Paul= possible si mariage mène à la conversion du partenaire païen. Pour l’autorité ecclésiastique,
ce genre de mariage est un stuprum (stupre). Cyprien, concile d’Elvire (IVème s.) interdiction de tout mariage mixte.
Tertullien : il vaut mieux pour une jeune chrétienne se marier avec un esclave chrétien qu’avec un riche païen.
Les Chrétiens : le tertium génius p.171
Du coup, société tripartite : les gentils (genus primum), les Juifs (genus alterum), et les chrétiens genus tertium.
Mais il n’y a pas de place pour un troisième groupe, paradoxal : ceux-ci ne se distinguent pourtant pas
fondamentalement des citoyens, mais ils sont comme l’âme : ils sont dans la chair (dans le monde) et pourtant ils ne
sont pas de la chair.
Genus tertium est une menace pour l’Empire : « c’est une nouvelle race sans patrie, sans traditions » Celse.
LA TENTATION SYNCHRETISTE
Caractères fondamentaux de la Gnose p.176
Origine de la gnose : confrontation du christianisme avec mode de pensée hellénistique = syncrétisme. Gnose déjà
présente aux alentours de l’Eglise. C’est surtout au IIème siècle qu’elle se manifeste= crise gnostique.
Selon Irénée de Lyon et Hippolyte de Rome : chacune des sectes gnostiques se rattache à une école philosophique
déterminée
Selon Harnack : le gnosticisme est un phénomène chrétien de la seconde heure
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