FICHE DE LECTURE MARCEL SIMON LE MILIEU PAIEN La conquête romaine et l’unification culturelle p.65 Unité culturelle entre Grecs et Barbares. Eléments grec et égyptiens, syriens, anatoliens, mésopotamiens, et perse. Grec s’impose pour l’administration et la pensée. Centre culturel passe d’Athènes à Alexandrie Conflits mais échanges commerciaux, culturels et religieux avec les Perses IIème siècle après JC : L’expansion de Rome atteint au son apogée en englobant tout le bassin méditerranéen Civilisation « gréco-romaine » : latin côtoie le grec Le syncrétisme religieux p.72 Unification religieuse remarquable Rome : religion polythéiste à caractère strictement nationale La religion du conquérant juxtaposée à celle des vaincus : conquêtes = élargissement progressif du panthéon par incorporation de figures Hiérarchie divine = des dieux les plus considérables ou les plus vigoureux => monothéisme plus ou moins clairement senti Plutarque, Apulée : formulations d’une théologie du syncrétisme = une seule providence mais plusieurs expressions. Les écoles philosophiques p.76 4 grandes écoles : épicurisme, aristotélisme, stoïcisme, et platonicienne. Epicurisme : conception très matérialiste de l’univers= l’univers, né de la rencontre d’atomes=> abolition de toute différence entre esprit et matière / recherche de plaisirs sensuels= plaisir véritable réside dans l’absence de passions et de tout désir générateur de souffrance => hostilité envers les préoccupations religieuses. Aristotélisme : modèle principal de la scolastique au Moyen Age. L’Eglise ancienne ne paraît ne pas le connaître profondément. Représentant le plus connu : Théophraste (Théodicée – Dieu = Cause première). Stoïcisme et Platonicisme : ont permis l’expansion du christianisme= Stoïcisme avec le Logos universel et Pneuma / Platonicisme avec immutabilité des idées et élévation de l’âme au monde supérieur des idées. Les cultes à mystères p.83 Mystères grecs : pas propagandistes/ mystères orientaux (Mithra : persan) propagandistes. Pas de cloisonnement entre religions cultuelles géographique et cultes à mystères : universalistes et individualistes, recrutent sans distinction d’origines géographique, s’adressent à l’homme pas en tant que citoyen, mais en tant que personne. Le culte de Mithra : touche autant les soldats de rangs que l’aristocratie romaine Le repas agape est présent dans de nombreux cultes à mystères (Mithra, Attis) Le Culte d’Attis : importance du baptême de sang qui confère à l’initié l’énergie de l’animal. Le culte impérial p.91 Au départ religion orientale Né à Rome en même temps que le Principat : une fois intégrés dans l’Empire orientaux reportent leur dévotion sur la divinité Rome Culte d’Augustus : différence entre la personne physique et son genius à qui s’adressait la dévotion des sujets (dans la tradition romaine existait déjà ce genre de culte du genius du père de famille. Les romains considèrent le culte impérial comme une extension de ce culte domestique) L’Empereur est qualifié de « Sôter » (sauveur) On fête l’ « épiphanie », manifestation terrestre de la gloire et de la puissance divine de l’empereur. 1 Idée d’une incarnation divine dans la personne du Prince => doctrine de l’incarnation du Fils de Dieu. Jalousie de la part du culte impérial rôle considérable dans la genèse et le déroulement des persécutions. CHRISTIANISME PRIMITIF ET RELIGIOSITE PAIENNE Paul et les mystères païens p.102 Contre les cultes à mystères Paul oppose le mystère chrétien: mystère = Christ qui est la voie du salut Distinction entre fidèles « nourrissons » encore charnels et « parfaits » spirituels (entrée dans la communauté par baptême) Différences : initiation mais pas graduelle comme dans cultes à mystères / conception d’Eglise corps du Christ qui ne trouve pas d’analogie dans cultes à mystères / christ est un personnage de l’histoire alors que dieux païens sont des figures mythiques. Divinisation du myste en tant que dieu réincarné est absente de la pensée de Paul, jugée blasphématoire Les sacrements chrétiens et leurs parallèles p.106 Baptême = un emprunt direct au judaïsme, normalement accompagné de la circoncision des prosélytes. Pratiqué par des sectes juives comme les esséniens ou Jean le Baptiste (baptême johannique = rite de purification à signification pénitentielle et eschatologique). Originalité du baptême chrétien : l’union et l’assimilation du chrétien au Sauveur, le baptisé participe à la mort et la résurrection du Christ (Rm 7,2) Cène = Pour les Apôtres = l’élément central de la liturgie emprunté à l’usage domestique juif, communautaire, symbolise et cimente l’union fraternelle des participants. Présence invisible du Maître absent. L’eucharistie est un rappel de tous les repas pris avec Jésus, mais surtout une anticipation du repas messianique. Paul édicte des règles afin d’éviter les excès= conviction que le repas du Seigneur se distingue fondamentalement des agapes cultuelles sur lesquels il se greffe. Dans le paganisme antique, les repas cultuels étaient pratique courante, généralement liée à des sacrifices, plus particulièrement dans les Cultes à Mystères. Paul met en parallèle la Cène chrétienne et les banquets cultuels du paganisme, qui sont célébrés en l’honneur des « démons Paul refuse toute forme de syncrétisme. La notion d’Eglise n’existe pas dans les cultes à mystères. Paul et le judaïsme hellénistique p.111 Pour Paul, Moïse est pour Israël ce que Christ est pour l’Eglise et l’humanité entière, l’instrument, choisi par Dieu, de la délivrance et du salut. Proche de Philon (penseur Juif platonicien et aristotélicien). L’originalité de Paul est de concilier deux figures distinctes dans le judaïsme : le Messie eschatologique et la Sagesse-Logos, ordonnateur de l’univers et organe de la Révélation. Paul est tributaire du judaïsme hellénistique. Chez lui Moïse est un mystagogue, qui introduit les initiés dans les secrets de la Révélation, médiateur entre Dieu et les hommes en vue du salut. La pensée de la Diaspora grecque a fourni à Paul de nombreux thèmes dogmatiques majeurs : Christ cosmique de Paul très proche de la Sagesse et de la littérature sapientiale rédigée ou influencée par la Diaspora grecque. Paul se réclame de la Tradition, de celle à la fois d’Israël et des Douze. L’évangile de Jean. Hellénisme et essénisme p.114 Ressemblance avec la Gnose (hellénisme) dualisme entre la lumière qui et vie et les ténèbres qui signifient le péché et la mort (gnose). Christ comme Verbe rappelle le Logos éternel. Contraste radical entre la gnose et le Johanisme : l’Incarnation du Verbe comme moment capital du plan divin. 2 Ressemblance avec esséniens. Pour eux, l’univers entier comme l’âme humaine sont le théâtre d’une lutte sans merci entre l’Ange des Ténèbres et le Prince de la lumière. L’humanité se divise en deux armées (Livre de la Guerre de Qumran) les Fils de la Lumières (membres du groupe esséniens) et les Enfants des Ténèbres. Ce dualisme est en accord avec le monothéisme juif. Ressemblances frappantes entre le Maître de Justice qumrânien et Jésus (figure mystérieuse et très importante dans les manuscrits de la Mer morte) Hymnes de Qumran: on peut trouver dans ceux-ci une ébauche d’ecclésiologie qui semble annoncer celle du christianisme primitif et à certains égards, même l’idée paulinienne du corps mystique. Dans l’évangile johannique comme à Qumran, le don de l’Esprit Saint, ou Esprit de Vérité, est un fait eschatologique. LES ATTAQUES PAIENNES Le christianisme face à l’empire et à l’opinion p.121 Au début le christianisme se confond aux yeux des romains avec le judaïsme mais assez vite son originalité est reconnue surtout qu’Israël repousse fortement cette prétention : antichristianisme se développe dans les masses populaires, d’abord comme une variante de l’antijudaïsme. L’Eglise n’a alors plus de statut officiel, et n’est plus protégée par celui du judaïsme (religio licita) Les griefs contre les chrétiens est surtout que leur Dieu est étranger et nouveau. Les griefs populaires p.125 Le grief fondamental est celui du monothéisme assimilé à l’athéisme En refusant les dieux, les chrétiens rejettent du même coup le code de conventions qui régit la vie politique qui régit la vie politique et sociale. Ils sont accusés de misanthropie. En effet appliquer le Décret apostolique des douze (Actes 15) revenait à refuser de s’asseoir à table avec un païen. Pourtant, Paul disait qu’on pouvait manger de la viande païenne si ça ne scandalisait pas les faibles (1Co10). Justin martyr faisait de l’abstention des idolothytes le critère même de l’orthodoxie. Toute une série de griefs s’allonge envers les chrétiens (beaucoup déjà formulés contre les juifs) : perversions, incestes, meurtre rituel, magie, repas contre nature, conjuration, débauche, etc … L’offensive des intellectuels p.129 Marc Aurèle, empereur philosophe blâme la passion du martyre qui anime certains chrétiens. Mais il semble qu’il (comme beaucoup d’autres) ne se sois pas plus renseigné. Il estime que les chrétiens représentent un danger pour l’ordre établi et agira en conséquence. Le christianisme n’est qu’un témoignage de plus de l’incurable sottise humaine. Essentiellement trois noms qui correspondent à trois époques différentes de relations entre l’Eglise ancienne et le monde païen : Celse, contemporain de Marc Aurèle, Porphyre le néo-platonicien, témoins des persécutions du IIIème siècle (Dèce, Valérien, et Dioclétien) et Julien l’Apostat (règne 361-363). De ces trois, Julien est le mieux renseigné sur le christianisme car aurait eu une éducation chrétienne assez approfondie. Celse connaît le christianisme du dehors mais à étudié les livres sacrés. Et Porphyre avait rencontré Origène dans sa jeunesse. Il a été catéchumène avant de devenir un disciple enthousiaste de Plotin. Aspects et arguments de la polémique antichrétienne p.131 3 sortes de griefs : historiques et exégétiques, politiques et moraux, métaphysiques. Historiques et exégétiques : - Celse prétend que les juifs n’ont rien inventé, Porphyre dénie à Moïse la paternité du pentateuque, Julien fait de vives critiques : Genèse ridicule, apport des juifs nul… - Messianisme est dangereux pour l’Empereur 3 - Révélation est contradictoire : 2 législations radicalement différentes (AT/NT) - Selon Celse, Jésus est une sorte de magicien, mais Porphyre semble avoir un certain respect pour lui. - Naissance virginale réfutée par référence à la mythologie païenne. Moraux et politiques : - monothéisme des chrétiens = athéisme= ils ne reconnaissent pas les dieux de l’Etat et se comportent comme des révolutionnaires - Celse : exaltation de la pauvreté pour rentrer au royaume = folie - Julien : christianisme= anarchie et négation de la vie sociale - Porphyre : repas eucharistique= anthropophagie Métaphysiques : - Pas un vrai monothéisme= Jésus ? - Résurrection des morts contre nature pour la philosophie païenne spiritualiste. - Abaissement de Dieu qui s’incarne inconcevable. Oppositions et affinités p.139 Conservatisme et traditionalisme = refus de la nouveauté du christianisme Les chrétiens refusent de se plier à la tradition religieuse, mais pour les autres traditions ils font le tri. Les gentils (païens) sont attirés par le christianisme, l’aspiration du salut et le souci de la vie éternelle deviennent de plus en plus lancinants chez les païens (affinités avec cultes à mystères) Oppositions : Païens dualisme corps/esprit alors que chrétiens corps/ âme/ esprit = opposition entre immortalité de l’âme de la philosophie païenne et résurrection. Opposition polythéisme/ monothéisme. Affinités : mysticismes très analogues dans leurs formulations, mais christianisme original avec son plan providentiel – eschatologie très critiquée. LA DEFENSE CHRETIENNE Apocalyptique p.147 Réponse des chrétiens par la haine et la violence, rejet de la civilisation et de son régime politique viciés dans leurs principes même. Va disparaître à mesure que va s’estomper l’espérance de la parousie proche. Oracles sibyllins : violente animosité à l’égard de Rome Apocalypse canonique : Babylone = Rome. Apologétique p.149 Attitude plus irénique que l’Apocalyptique : on cherche à enlever malentendus païens et expliquer christianisme avec concepts païens. IIème siècle essentiellement. Apologie d’Aristide le philosophe = tableau idéal de la vie chrétienne Apologie d’Athénagore = insistance sur la révélation et la prophétie Apologie de Tatien (diétasseron= harmonisation des 4 évangiles) : procès de l’hellénisme Epître à Diognète Les plus importants= Justin et Tertullien Justin et la tendance harmonisante p.154 Né en Samarie d’une famille païenne 4 Cherche le Dieu vivant et personnel de la Bible et non le Dieu abstrait des philosophes mais il croit être venu au christianisme par le biais de la philosophie : il prétend toujours rester philosophe après sa conversion Il ouvre la première école chrétienne à Rome. Il fait une synthèse de la philosophie et du christianisme : d’une part la philosophie païenne (Socrate) procède de la même source que le christianisme, d’autre part la philosophie profane est au même titre que l’Ancien Testament un acheminement vers le christianisme. Tertullien et le Radicalisme anti philosophique p.159 50 ans après Justin, solide formation de juriste, connaît bien la philosophie. Pour lui l’âme humaine est naturellement chrétienne A la fin de sa vie il devient montaniste (rigorisme et enthousiasme prophétique de l’Eglise primitive) Pour lui les philosophes sont malhonnêtes, plagiaires et inintelligents : ils sont les pères spirituels de l’hérésie chrétienne Jugement négatif sur la sagesse grecque Critique du paganisme p.162 Dieux païens = idoles Evhémère (IVème avant JC) : comme POA, les Dieux à l’origine étaient des souverains divinisés = cette explication rationnelle d’Evhémère inspirera des écrits polémiques de Tertullien et St Augustin Mythologie est absurde et immorale, dangereuse parce que démoniaque. Critique de la société païenne p.167 Selon Tertullien, Romains sont immoraux (luxe, ambition, bijoux et vin pour les femmes, culte de Dionysos… = reniement des ancêtres). Certains métiers sont immoraux, idolâtres : astrologues, devins, acteurs, jeux du cirque, militaires. Mariages mixtes : Paul= possible si mariage mène à la conversion du partenaire païen. Pour l’autorité ecclésiastique, ce genre de mariage est un stuprum (stupre). Cyprien, concile d’Elvire (IVème s.) interdiction de tout mariage mixte. Tertullien : il vaut mieux pour une jeune chrétienne se marier avec un esclave chrétien qu’avec un riche païen. Les Chrétiens : le tertium génius p.171 Du coup, société tripartite : les gentils (genus primum), les Juifs (genus alterum), et les chrétiens genus tertium. Mais il n’y a pas de place pour un troisième groupe, paradoxal : ceux-ci ne se distinguent pourtant pas fondamentalement des citoyens, mais ils sont comme l’âme : ils sont dans la chair (dans le monde) et pourtant ils ne sont pas de la chair. Genus tertium est une menace pour l’Empire : « c’est une nouvelle race sans patrie, sans traditions » Celse. LA TENTATION SYNCHRETISTE Caractères fondamentaux de la Gnose p.176 Origine de la gnose : confrontation du christianisme avec mode de pensée hellénistique = syncrétisme. Gnose déjà présente aux alentours de l’Eglise. C’est surtout au IIème siècle qu’elle se manifeste= crise gnostique. Selon Irénée de Lyon et Hippolyte de Rome : chacune des sectes gnostiques se rattache à une école philosophique déterminée Selon Harnack : le gnosticisme est un phénomène chrétien de la seconde heure 5 Selon Ecole comparatiste (Religionsgeschichtliche Schule) : gnose n’est pas seulement une hérésie chrétienne car elle n’est pas un produit du christianisme = gnose est un mouvement religieux non chrétien antérieur au christianisme. Caractères : - Théorie de la connaissance (gnosis) de soi et de Dieu. - Gnose= Révélation venue d’en haut = cette révélation est le salut de l’Homme - Dualisme entre monde divin spirituel et monde matériel sensible soumis à la naissance et à la mort. - Type iranien= dualisme ténèbres/lumière, Etre bon/Matière - Type syro-Egyptien= théorie des émanations successives= dégradation graduelle de la lumière divine dans l’univers. - Philosophie religieuse hellénistique, dualisme iranien, cultes à mystères, judaïsme et christianisme ont contribué à la genèse des mouvements gnostiques Doctrine : à la suite d’une chute de la matière, la lumière se trouve emprisonnée dans le corps sensible. Le Dieu suprême envoie alors un Sauveur, un messager qui va communiquer la gnose qui pourra ramener l’âme au monde supérieur. 1945 : découverte à Nag Hamadi d’une Bibliothèque gnostique du Vème siècle. Gnosticisme et Marcionisme p.179 Gnose valentinienne : sauveur gnostique= Jésus Christ/ dieu suprême + dieu démiurge (Jahvé) Marcionisme : Dieu suprême ne peut pas être Dieu des juifs qui est partial, despotique et capricieux (Démiurge), Christ (sauveur) ne peut pas être un corps de chair, il n’en a que l’apparence (docétisme mais à la différence du docétisme, Marcion affirme que Christ est capable de souffrir et que l’artisan de son supplice est le Démiurge). Marcion ne retient que l’Evangile de Luc, expurgé de tout passage judaïsant et épitres pauliniennes sans Pastorales et rejette l’Epitre aux Hébreux. (premier canon). Gnosticisme et société païenne p.183 Pas de persécutions pour les gnostiques : pour les docètes le martyr était une illusion – Jésus n’étant pas charnel, il n’a souffert qu’en apparence- il était donc absurde de se soumettre à des tortures qu’il n’avait lui-même pas enduré. Réaction orthodoxe p.186 Gnosticisme n’avait pas la solidité de la structure de la grand Eglise. Les gnostiques ont mis en circulation profusion d’écrits attribués aux disciples de Jésus. Avec la fixation du canon se fixe la notion de tradition : aux traditions secrètes et orales des gnostiques, l’Eglise oppose la tradition orale authentique qui remonte jusqu’aux apôtres. Evêques deviennent garant de la tradition orale et de l’orthodoxie. Contenu de l’orthodoxie se fixe dans confessions de foi (symboles). IVème siècle, la Tradition apostolique fait apparaître la légende d’un symbole des apôtres. Ces symboles deviennent trinitaires (Esprit saint) et insistent sur les points que refusent les gnostiques et les docètes, adoptionistes (incarnation). L’Eglise sort ainsi de la crise gnostique. CHRISTIANISME ET PHILOSOPHIE La foi des intellectuels p.191 Fin du IIème siècle : opinion païenne de plus en plus hostile au christianisme. Gnostiques et païens se retrouvent dans un même mépris envers le christianisme Courant obscurantiste (dont Tertullien) : la foi du charbonnier suffit, toute tentative d’intellectualisation des écrits pour leur donner une structure logique est une trahison. 6 Il s’agit alors pour les chrétiens de démontrer qu’on peut être chrétien et cultivé et que le christianisme ne représente aucun danger pour l’ordre public et pour la moralité : se développent donc des tentatives de traduire christianisme en termes philosophiques. Origène = « Contre Celse » et Clément d’Alexandrie écrivent pour les chrétiens cultivés, la philosophie épaule la foi. Apparition de Ecole d’Alexandrie (Clément, Origène), haut lieu du judaïsme d’expression grecque. 180 = école catéchétique de Pantène stoïcien converti, puis Clément enseigna dans cette école, puis Origène. En 230 Origène, opposé à son évêque est contraint de quitter Alexandrie pour se réfugier à Césarée de Palestine. Il ne subsista que l’école catéchétique, un noyau de cette école d’Alexandrie. Clément d’Alexandrie p.195 Né à Athènes, mort en 215, élève de Pantène, 3 œuvres majeures : Protreptique, Pédagogue et les Stomate Christianisme est vrai philosophie pour Clément et Justin. Bible reste autorité suprême, Philo stoïcienne, morale de C présente une synthèse entre les principes chrétiens et enseignements éthiques des Stoïciens Prend des idées d’Aristote, excès = périlleux, bien dans les moyennes. Origène p. 202 Elève de Clément Né chrétien, mort en 253, persécutions de Dèce Hexaples, 6 textes 6 colonnes, différentes langues Philo et Bible = imbriqué Exposé systématique de la doctrine chrétienne : De princiics ou Péri archôn Anti-gnostique Pénétré de Platonisme, en ces termes qu’il formule sa pensée. Esprit humain peut interpréter le texte, grâce à l’exégèse allégorique. LES PERSECUTIONS Les premières alertes p.209 Néron 64, Rome, incident de Rome accuse les chrétiens, persécution des chrétiens mais de courte durée. Faisait distinction entre judaïsme et christianisme. Domitien (81-96) à la fois juif et chrétiens. Grief d’athéisme. Surtout contre les juifs, augmente taxe contre eux. Trajan et les chrétiens Trajan (98-117) Lettre de Pline le jeune à Trajan. Pas de recherche mais uniquement exécution sur dénonciation. Aucune loi répressive contre les chrétiens. Concilie ordre public et pas faire couler de sang. Christianisme virtuellement interdit mais pratiquement toléré. Hadrien (117-138) 1 grande persécution pendant 1ére moitié IIè, lors de la révolte de Bar Korba. Garde le même procédé que Trajan. Politique religieuse de Antonins Antonin (138-161) Sur dénonciation, exécution si elles sont régulières. 7 Paix , Supplice Sévère dit : les Eglises connurent la paix. Les dieux prennent le soin de punir ceux qui refusent de les adorer. Marc Aurèle (161-180) aucune sympathie à l’égard des chrétiens mais ne les poursuivaient pas. Apologétiste Justin. En 177, persécution de l’Eglise de Lyon. Irénée devient évêque. Punir les obstiner et libérer les apostats. Intimidation doit suffire. Commode (180-192), d’abord quelques martyrs, puis années de détente. Les Sévéres et l’anarchie militaire Sévère (193-211), sympathique envers chrétiens. 202 interdit les conversions au judaïsme et au christianisme, maintenir supériorité des païens Mesure contre l’école d’Alexandrie. Caracalla et Elagabal et Sévère Alexandre, encore tranquille. Maximin le Thrase, a mis à mort les chefs de l’Eglise comme responsables de l’enseignement de l’Evangile. En Cappadoce, persécution locale. Philippe l’Arabe politique de tolérance. IIIè siècle première moitié existence sévère. Dèce et Valérien Dèce (249-251), refaire unité morale de l’Etat. 250, promulgue un édit qui ordonne à tous les citoyens de sacrifier aux dieux. Eliminer le christianisme par l’apostasie. Commission dans chaque ville pour vérifier le sacrifice est effectif. Lapsis, ceux qui apostasient. Longue pénitence avant de les recevoir à la communion. Valérien (253-260), d’abord favorable envers les chrétiens, puis au bout de 3 ans revirement. Voulait mettre la main sur les biens de l’Eglise pour renflouer les caisses. Aout 257, oblige tous les membres du clergé à sacrifier aux dieux sou peine exil, 258, deuxième édit sous peine de mort. (même si abjuration pas de restitution des biens.) Persécution sanglante. Mort de Cyprien de Carthage et Evêque de Rome Sixte II. Retour du calme avec sa mort. Galien (260-268), Edit de tolérance. Ordonne la restitution des lieux de culte et cimetière. Evêques presque statut officielle. Dénonciations restes possible. Petite paix de l’Eglise. Aurélien (270-275), syncrétisme solaire, sol invictus, tendant vers monothéisme qui devait devenir religion d’état. Fidèle aux idées de Galien. A conçu structure ecclésiastique comme liées à l’état. Dioclétien Dioclétien (284-302), Egalité parfaite avec le paganisme. Mais empire face à des problèmes militaires, économiques, et politiques. Tétrarchie : 2 Augustes et 2 Césars, caractères divins 303, persécution la plus terrible du christianisme antique. Pas vraiment de raison. Rôle de Galère qui a eu raison de la politique prudente de Dioclétien. Quelques martyrs isolés. 302, ordonne à tous les fonctionnaires de sacrifier sous peine de fouet. Selon Eusèbe, Exécution en masse, 100 personnes à la fois, dont femmes et enfants. Persécution part d’en-haut, citoyen de plus en plus du coté des chrétiens. 8 303 confiscation des livres de culte et destruction, recherche des chrétiens de classe supérieure. Puis emprisonnement du clergé, puis liberté aux chrétiens qui ont abjurés. 304, tous les habitants doivent sacrifier aux dieux. La fin des persécutions p. 234 305, Dioclétien abdique poussé par Galère. 306, Constantin, fils de Constance Chlore, élevé au rang d’Auguste par Maximien Occident persécutions par violentes, 310 Constantin favorable aux chrétiens, avant qu’il soit empereur. 303, Edit de tolérance par Maximien, restitution des biens de l’Eglise confisqué. Orient plus brutale, Galère plus aucun ménagement, et son César encore plus fanatique que lui. 306, Edit avec obligation de Sacrifier. Appliqué avec rigueur. Mais mesure vaine car de plus en plus de païens aidaient les chrétiens. 311, Edit de tolérance en faveur des chrétiens, à l’initiative de Galère qui s’aperçoit que sa politique passée mène à l’échec. Christianisme devient Religio Licita. Maximin Daïa, s’acharne contre les chrétiens car les sait favorable contre ses ennemis Constantin et Licinius. Interdit aux chrétiens de faire culte dans les cimetières. Essaie réforme du paganisme. Nombreux fidèles torturés et suppliciés. Quelques dizaines de mort selon Eusèbe. Constantin applique l’Edit de tolérance partout. Licinius en 313 proclame officiellement la tolérance en complétant l’Edit de Galère, Edit de Milan. Statut de Religio Licita confirmé tacitement par cette mesure. LENDEMAINS DE VICTOIRE La conversion de Constantin 2 positions : - traditionnelle : met la conversion en 312, à la veille de la bataille du Pont de Milvius. - Conversion comme un simple calcul politique pour gagner à sa cause les sujets chrétiens de ses adversaires. Ne se fait baptisé que sur son lit de mort en 337. Licinius prend mesures pour entraver la vie de l’Eglise, empêche les réunions publiques mais battu par Constantin donc mis à mort. Sa politique religieuse Conflit entre Maxence et Constantin, deux empereurs. Véritable guerre de religion. Constantin vainqueur de Maxence. 313 : entouré de conseiller chrétiens. 316 : promulgue loi qui interdit de marquer les criminels au visage. Lois inspirées par la morale chrétienne se multiplient à partir de 324. Pontifex Maximus Consantin, construit temple nouveau 318 reconnaît aux évêques juridiction (privilège du for). Christianisation du pouvoir ne modifie pas fondamentalement les choses au niveau de l’Etat. LA RESISTANCE PAÏENNE Julien l’apostat (361-363) et L’Eglise païenne p.255. Crée religion nommée l’hellénisme. Fréquente temple païens, a des songes prophétiques, exercices d’ascèse, piété d’un illuminé. 9 Réprime de christianisme et restaure de paganisme. Formule la plus originale de résistance au christianisme 362 : Interdit aux chrétiens d’enseigner les Lettres classiques, il fallait autorisation municipale. Païen éclairé désapprouvèrent cette loi, abrogée en 364. Veut imposer une doctrine néo-platonicienne dans sa religion. Amour de dieu et du prochain en pratique païenne. Religion a eu peu de succès. Les intellectuels p. 264 Jovien mourut 8 mois après le début de son règne, reprend politique répressive envers les païens. Valentinien (364-375) et Valens (364-378) se partagent territoire occidentaux et orientaux Valentinien neutre, fils Valentinien II et Gratien. Théodose générale de gratiens. mais Valens pour l’arianisme. Gratien (375-383) occident et Théodose (379-395) favorable à l’orthodoxie, déclin de l’arianisme, installèrent christianisme comme religion unique de l’Etat. L’aristocratie romaine Rome la plus forte proportion de païens, la plus part des aristocrates. Détestent religion nouvelle, conservatisme politique. Fin du IVème siècle : Symmaque : païens zélé et convaincu, mais amis chrétiens. Praetextatus : théologien du parti. Mais chef véritable = Flavanius, expert dans l’art des augures. Néo-platoniciens tous les trois. L’opposition littéraire au christianisme Marcellin, historien païen qui traduit monothéisme aux contours imprécis, monothéisme dans l’union de tous, croit à l’astrologie et à la divination. Reproches : Le christianisme rompt avec les traditions. Vénération des martyrs, voisinage des cadavres et de nature à souiller. Les tièdes Valentinien Ier on peu suivre la religion qu’on a choisi. Paix religieuse de 364 à 382. Parti de la Conciliation. Claudien bien que chrétien de nom son cœur est resté païen. LES ULTIMES COMBATS L’affaire de l’autel de la Victoire Paix de l’Eglise se dégrade avec l’affaire de l’autel de la Victoire, 382. Sous l’influence d’Ambroise, Gratien reprend tout d’un coup la lutte contre le paganisme. En 375, premier a refusé la statut de Pontifex Maximus, plus de statut particulier de l’empereur Code de Théodosien supprime les privilèges religieux du paganisme. 382, Gratien fait enlever la salle de la Statut de la Victoire dans a salle de séance du Sénat. Constance avait déjà tenté de la faire une première fois en 357 mais Julien l’avait réinstallée. Ce geste de Gratien apparu comme une déclaration de guerre. 383, Gratien est assassiné. Les principaux personnages de l’affaire la Victoire sont Symmaque, Ambroise et Théodose 10 La fin du paganisme Théodose lutte contre les hérétiques et a une politique restrictive contre le paganisme. Retouche du budget des cultes du paganisme qui ne peut fonctionner sans l’aide de l’Etat. Politique antipaïenne dès 381, apostats sont punis de privation des droits civiques. 385-388 : Cyngius, préfet du prétoire, ordonna a fermeture de nombreux temples. Affaire de Thessalonique, 391, loi interdit de façon absolue dans la ville de Rome tous les actes cultuels du paganisme depuis le sacrifice de victime innocentes jusqu’à l’accès au temple et l’hommage aux idoles. Novembre 392, Edit de Constantinople, étend à tout l’Empire les mesures de 391 et les aggrave. Théodose meurt en 395 et partage son empire entre ses deux fils. 398, Arcadius ordonne démolition des temples ruraux Entre 407 et 415, Honorius confisque tous les revenus des temples et interdit officiellement toutes les cérémonies païennes. Paganisme continu à survire dans les campagnes. Causes de la victoire chrétienne Conversion de Constantin. Canon biblique bien défini. Solidité des structures et de la tradition de l’Eglise. Simplicité face à la gnose. Sens communautaire plus fort que dans les cultes à mystères. Homme antique échappe à la solitude morale avec le christianisme, solitude qui angoisse beaucoup de gens à cette époque. Les survivances païennes Religion païenne survit à Byzance jusqu’à a fin de l’empire d’Orient. Culte impérial se perpétue sous une forme christianisée. Conversion au christianisme qui implique une rupture totale avec le « vieil homme » s’accommode de bien des survivances dont l’astrologie qui continu d’exercer une fascination et la magie. Culte solaire se retrouve ans le christianisme. FONDEMENTS D’UNE CIVILISATION CHRETIENNE. LA DOCTRINE Christianisme : Distinction pouvoir temporel et pouvoir spirituel (inexistant dans le paganisme : rites et pas dogmes). Le pouvoir spirituel fixe la doctrine. Orthodoxie et hérésie Recherche de l’orthodoxie, considérée comme le christianisme initial (succession apostolique). hérésie = pensée qui n’a pas été retenue par le pouvoir spirituel ; soit dérive (gnose) soit attachement à des doctrines archaïques. Remise en question actuelle : l’orthodoxie, simplement un « choix » doctrinal de la Grande Eglise (GE) de Rome puis du pape. Thèse de Bauer : GE = minorité ; la majorité des fidèles (ex : en Asie Mineure) = hérétique ! Chacun se dit orthodoxe, l’hérésie c’est l’autre... 150-200 : canon = base de la doctrine. Influence grecque : spéculation, l’élan du cœur est réduit à une adhésion intellectuelle, symboles de foi : credo de Nicée. vieux credo plus simple. Judaïsme et islam : orthopraxie et pas orthodoxie (qui est réduite). 11 Cependant : ne pas limiter le christianisme originel à une éthique, questionnement sur la personne de Jésus dès le début. Irénée de Lyon (évêque de Lyon, 177) : unité de Dieu (créateur et rédempteur), de la Révélation (AT et NT), du Christ (homme et Dieu), de l’Eglise (garantie par la hiérarchie), de l’histoire du salut (création – chute – Incarnation donc récapitulation (= retour à la communion avec Dieu) – Royaume)... pour réfuter la gnose. Hippolyte (évêque à Rome, env. 200) : écrit Tradition apostolique (la plus ancienne liturgie complète) + Réfutation de toutes les hérésies (source des hérésies = pensée des philosophes). opposition au pape Zéphyrin déporté. Avant credo de Nicée : disputes sur : liturgie, lapsi, date de Pâques : 14 nisan ou le dimanche d’après adopté au concile de Nicée, Le problème christologique : 2 extrêmes : 1/ adoptianisme : Jésus homme, devient Fils de Dieu quand l’Esprit saint descend au baptême 2/ monarchianisme : Dieu unique monarque divin = modalisme ou sabellianisme (Sabellius) : Père et Fils sont 2 modes du Dieu unique Hippolyte entre les 2 : le Logos engendré (mais pas créé !) par Dieu, artisan de la création, puis incarné ; risque de dithéisme position de Rome : entre le modalisme et Hippolyte : Trinité de Tertullien Naissance d’une théologie latine Débats en grec, puis en latin théologique (Tertullien) (un peu différent du latin commun : on adapte des mots) Cyprien : l’Eglise une, locale (évêque) et universelle (évêque de Rome : primauté d’honneur mais pas primauté de juridiction) Origène : les essences logiques (âmes) ont chuté en anges, hommes et démons ; entre elles et Dieu : le Logos sauve les hommes (rétablit l’ordre initial) La querelle arienne Arius (arianisme) (320) : Dieu crée le Logos qui crée le Saint-Esprit crise 325 : Concile de Nicée réuni par Constantin, 1er Concile oecuménique (mais l’Eglise d’Orient/l’Asie mineure y est plus représentée que les autres régions) : symbole de Nicée pour réfuter arianisme : Christ de même substance (homoousios, consubstantiel). Malgré ça, les discussions continuent : ex. Aèce/les anoméens. Eglise d’Occident et d’Orient pas concernées de la même manière sur cette question de l’identité du Christ car façon de penser différente (églises d’Orient plus motivées). 381 : 2ème Concile par Théodose, confirme credo de Nicée. env. 400 : priscillianisme et pélagianisme (détail). LE CULTE ET LA VIE RELIGIEUSE. Sources : Tradition apostolique (Hippolyte) seulement plus de sources pour le 4ème siècle : Constitutions apostoliques Liturgie eucharistique : Plusieurs liturgies selon les régions (quelques différences). 370 : canon de la messe romaine. Centre : l’eucharistie. 12 Epiclèse = prière pour que le Saint-Esprit descende sur le pain et le vin ; dans la liturgie orientale (eucharistie = plutôt repas communautaire) mais pas romaine (eucharistie = plutôt sacrifice réactualisé). Messe : lectures, sermons (2h) puis les catéchumènes partent, seuls les baptisés (=initiés au mystère) prennent l’eucharistie. En plus en Orient : autel caché par un rideau pendant la 1ère partie (augmente l’aspect « mystère »). Messe le dimanche, mais parfois aussi d’autres jours de la semaine. Prière proposée 3 fois par jour, parfois +. Cycle liturgique : 1/ Pâques et Pentecôte : Pâques: cf Pâque juive, surtout tristesse de la Passion : jeûne pendant la Semaine sainte précédant Pâques, Carême ; un peu joie de la Résurrection baptême (d’adultes) pendant la nuit du samedi Saint au dimanche : les catéchumènes, tournés vers l’ouest, renoncent à Satan, puis se tournent à l’est : profession de foi, onction d’huile, Credo, baptême par immersion, onction pour recevoir le Saint-Esprit (sera dissocié plus tard = confirmation), vêtements blancs. Le baptême efface les péchés antérieurs ; pour les péchés suivants : pénitence et expiation Constantin se fait baptiser sur son lit de mort ! Pentecôte : cf fête de la moisson juive (don de la Loi au Sinaï), cf Actes 2 fin du temps pascal, joie de la Résurrection, don de l’Esprit Saint 2/ Noël et l’Epiphanie : d’abord le 6/01 : Epiphanie (en Orient) fête la naissance du Christ, puis ramené au 25/12 Epiphanie fête le baptême du Christ (en Orient) et/ou les Mages. Choix du 25/12 : car date de la fête solaire païenne ou car 25/03 = équinoxe de printemps = jour de la création du monde = début grossesse Marie 25/12 = 9 mois + tard ? Culte des martyrs/saints : Origine : culte des ancêtres païen ; peut-être les frères Maccabées, martyrs juifs). Prière (demande d’intercession pour tel sujet, ou prière que le défunt accède au paradis), miracles dûs aux reliques. Attachement au lieu d’inhumation des saints : prière, mausolée, culte des reliques (ex : le bois de la croix, exposé le Vendredi saint à Jérusalem) et pèlerinages. On enterre les morts autour d’un saint pour que le saint les défende au jugement dernier. La prière aux saints est d’abord une pratique (ou superstition) populaire, puis canalisée/réglementée par l’Eglise ; ex : banquet païen près de la tombe pratiqué par les chrétiens, trafic de reliques ; l’Eglise réprime les abus. Dogme de la communion des saints = unité des vivants et des morts. Pèlerinages : cf fêtes juives à Jérusalem, cf pèlerinages aux temples grecs (recherche de miracles...). Ex : voyage en Terre sainte (333 : Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem !) mélange de foi et de tourisme parfois Conclusion : ça semble décadent ! Mais malgré ça, influence du christianisme sur la société : pression sur le pouvoir politique pour une loi plus morale ; aumône et action sociale (hôtel et hôpital créés par les églises, avant que l’Etat ne s’occupe de ça !). LES LETTRES CHRETIENNES. L’Eglise et l’éducation classique : Didascalie (3ème s.) : ne pas lire de livres païens. Tertullien : les chrétiens ne peuvent pas être enseignants. Dans les faits : l’Eglise accepte les auteurs profanes pour l’éducation intellectuelle (ex : éducation des enfants dans les écoles habituelles), mais se garde les questions spi pour elle ; le croyant fait la part des choses. Saint Jean Chrysostome : il faut élever les enfants (de + de 10 ans) dans les couvents, notamment pour leur éviter de devenir victimes des pédérastes. Problème : c’est les priver d’accès aux études classiques, donc à certaines professions. Donc les monastères deviennent réservés aux futurs moines seulement, avec éducation classique (ex : poète Virgile) + spirituelle. 13 Donc influence de la littérature profane sur la littérature chrétienne (utilise la rhétorique, la grammaire pour la traduction de la Bible,...). Mais aussi influence du christianisme sur la littérature profane : relance et enrichit la littérature du 4è s. (secteur littéraire le plus brillant de la fin de l’Antiquité). Auteurs ecclésiastiques : la génération de Constantin : Littérature latine (Arnobe et Lactance) et littérature grecque (Eusèbe). Eusèbe de Césarée : apologie (Démonstration évangélique) et histoire (Histoire ecclésiastique). Influence d’Origène. Arnobe (apologie, mais christianisme un peu déformé) Lactance (arguments logiques utilisés pour convaincre les païens). puis les Pères de l’Eglise (4è s.) : en Occident : Saint Ambroise : exégèse et morale Saint Jérôme : traduit le texte biblique en latin : la Vulgate. en Orient : Saint Jean Chrysostome : sermons, morale, vie de l’église les Cappadociens : Saint Basile, Saint Grégoire de Nysse, Saint Grégoire de Nazianze (discours, poésie). puis en Occident : Saint Augustin (qui ne connaissait le grec que superficiellement ...mais bon, il connaissait le latin... ) (né en Numidie) : son itinéraire illustre le lien entre les lettres classiques, la pensée hellénistique et la foi chrétienne (imbriquées) ; polémiques, sermons, exégèse,... Le plus spéculatif des Pères latins. 397 : Confessions (autobiographie et métaphysique). Mystique et raison. Théologien de la prédestination, contre Pélage. 4-5è s. : également Epiphane, Synésius de Cyrène (poésie), Prudence (poésie) L’ART CHRETIEN Iconoclasme (contre les icônes) et iconographie (pour). L’iconoclasme initial Art chrétien pas avant le 3è s. car les premiers chrétiens sont d’origine modeste donc ne peuvent pas payer d’artistes ? car ils sont dans la clandestinité ? car les artistes d’alors ne sont pas chrétiens ? surtout car l’Eglise considère l’art comme luxe ou comme païen : tradition iconoclaste cf culte des idoles ; Tertullien : un sculpteur devenu chrétien ne peut plus fabriquer d’idole ; cf AT : « pas d’images taillées » l’art religieux incite à l’idôlatrie ; dénonce la vénération de certains pour des peintures chrétiennes puis l’usage se répand quand même... donc l’Eglise cède, notamment sous la pression des laïcs fortunés. Art chrétien et art juif Idem dans le judaïsme !! Synagogue à images de Doura. Art paléochrétien dérive de l’art juif ? Bof, mais apparus en même temps. Au 3è s. : dans monuments funéraires ; traduit l’espérance dans le salut par Dieu : insistance sur le salut : « catéchisme de l’espérance ». La peinture catacombale Peintures des catacombes (à Rome ?) : chambres funéraires décorées par les personnes qui y seront enterrées (idem pour les tombeaux païens) : l’art chrétien naît de l’initiative privée (la preuve : pas de peintures sur les tombes des martyrs !). Une exception : peintures du baptistère de Doura (décidemment...), peut-être car baptistère = « chambre funéraire » (baptême symbolise mort et résurrection). Représentation de scènes bibliques juxtaposées avec philosophes grecs, mythe d’Hercule,... ! (lien foi – vie profane) La sculpture préconstantinienne 14 sarcophages à frise peu dans l’art paléochrétien (car coûteux ? car technique ?), ou alors ressemblant à l’art païen (car technique compliquée ?) Figures : le Bon Pasteur, un berger, un pêcheur, une orante, un lecteur, une barque, ... Ex : Jonas, la baleine et ...Neptune et son trident ! L’art du 4è s. Changement quand Constantin / la paix de l’Eglise : diversification : représentation de l’apôtre Pierre puis de Paul (culte des héros de la foi), de personnages de l’AT catéchisme en images : « catéchisme de la foi » (en juxtaposant des récits bibliques pour les mettre en parallèle). apparition des sarcophages en colonnes : scène centrale (le Christ), symétrie autour. insistance sur le Christ triomphant (cf triomphe de la chrétienté sous Constantin) L’architecture « Eglise maison » au départ (le culte se fait dans une maison normale, dans une pièce spécifique). A partir de Constantin : les basiliques : pour magnifier le christianisme, mais aussi pour immortaliser l’œuvre de Constantin... sur les lieux saints ou lieux de mort de martyre,... (ex : basilique de la Nativité à Bethléem) même architecture de base (sur le modèle de certaines synagogues + abside comme dans les palais impériaux), le centre = l’autel car lieu de l’eucharistie, lien avec le culte des saints (tombeaux, reliques), très décorées : mosaïques, peintures, catéchisme en images LES REFUS. Constantin, la paix de l’Eglise, fin des persécutions : pas accepté par tous : car traditions locales différentes s’opposent à la centralisation impériale/romaine adoption d’une « hérésie » par certaines régions plus par choix politique (pour être contre) que par choix religieux (pour l’idée défendue), ex : donatisme ou car dénonciation d’une Eglise qui pactise avec le siècle présent naissance du monachisme à l’intérieur même de l’Eglise. Donatisme Evêques traditores = ont livré les livres saints aux agents impériaux = ont trahi leur foi. Schisme en Afrique : cause proche : les donatistes refusent d’entrer en contact avec les traditores ou leurs proches, ils considèrent leurs sacrements comme nuls refusent pour cette raison l’évêque Cécilien, et consacrent Donat à la place. cause lointaine : mouvement national berbère, rural, contre l’Empire ? Les circoncellions (branche extrême du donatisme) = ouvriers révolutionnaires qui se nomment eux-mêmes soldats de Christ. Monachisme même principe dans d’autres religions et dans la philosophie grecque (mais alors, c’est sans se couper du monde, et en restant cultivés), Ermites et cénobites Ermites (adjectif érémitique !). Cénobitisme (= vie en commun) Pacôme : 1er monastère – 4è s. – Egypte. Saint Basile : monastère avec principes utilisés encore actuellement : + de pratiques communautaires,... Moines dans la société et dans l’Eglise Réactions hostiles, moines considérés comme fanatiques (à l’opposé de l’Eglise en paix) ; un empereur les oblige au service militaire. La hiérarchie ecclésiastique leur est favorable (Jérôme, Chrysostome,...). Evolution : les liens avec l’Eglise augmentent (ex : l’évêque devient supérieur de couvents,...), les activités intellectuelles aussi. 15