I. APPROCHE EMBRYOLOGIQUE ET ANATOMIQUE
Formation, développement et anatomie descriptive des sinus maxillaires
1) Embryologie et morphogénèse : formation et développement des sinus
maxillaires en fonction de l’âge
Le sinus maxillaire naît de l’évagination de la muqueuse pituitaire du méat moyen des
fosses nasales au sein de l’os maxillaire. Ces cavités apparaissent entre la dixième semaine et
le quatrième mois de la vie intra-utérine, sa croissance se fait ensuite par poussées successives
subordonnées au développement de l’os maxillaire et des dents.
1 an 4 ans 6 ans 12 ans
Développement du sinus maxillaire et éruption dentaire
(Legent F, Perlemuter L, Vandenbrouck C)
Il ne deviendra cependant visible sur les radiographies standards que vers l’âge de 4 ans. La
largeur maximale est atteinte entre 11 et 15 ans, en fin de dentition définitive, sagesses
exceptées, et l’accroissement en hauteur se fait jusqu’à la fin de la puberté. C’est donc vers
l’âge de 20 ans, lors de l’éruption des dernières molaires, qu’il prendra sa forme définitive. Le
développement sinusien est un processus dynamique actif qui participe à la création des
« chambres » sinusiennes et à la formation des dimensions du maxillaire (Wang, Jankowski).
La synergie évolutive dento-maxillaire permet à chaque germe de trouver sa place sur l’arcade
et de réaliser l’équilibre statique et dynamique de l‘articulé dentaire.
Au cours du développement, le sinus acquière sa morphologie et augmente de volume
grâce à l’action de contraintes mécaniques et de la programmation génétique. On parle de
pneumatisation du sinus. La circulation d’air permanente au sein des cavités sinusiennes
entretient ce phénomène de pneumatisation, ces forces bien que faibles et limitées sont
continues et induisent un accroissement permanent des sinus. Cette augmentation de volume
est d’autant plus facile que les dents sous-sinusiennes sont absentes (deuxièmes prémolaires,
première et deuxième molaires) et que leurs racines ne « retiennent » plus le plancher sinusien
(Misch). L’accroissement des parois est aussi expliqué par le fait que ces cavités tendent à
combler l’espace crée par la croissance faciale. Chanavaz parle aussi de l’activité
ostéoclastique de la membrane sinusienne permettant « l’excavation » du maxillaire.
Le volume du sinus maxillaire évolue au cours de la vie et sa morphologie est fonction
de l’état ostéo-dentaire sous-jacent : il peut soit s’accroitre par affaissement de ces structures,
soit diminuer par l’apparition de masses se développant à l’insu du volume sinusien. Ainsi
lorsqu’une dent, en rapport étroit avec le sinus, disparaît, la limite inférieure du sinus
s’invagine dans la zone édentée ; d’autre part, l’édentement total abaisse sa paroi inférieure
(Lautrou A). On pourra aussi observer ce phénomène pour certaines maladies parodontales.
Ainsi son volume variable n’est pas en rapport avec la stature et la morphologie du patient, il
peut varier de 2 à 25 cm³, la moyenne étant de 12 cm³.