Co-encadrement: Erwin DREYER (DR1 INRA, UMR "Ecologie et Ecophysiologie
Problématique générale de recherche et état de l'art :
Les espèces d’arbres forestiers tropicaux constituent la composante dominante, en termes de
biomasse et de capacité d’influencer la structure de l’écosystème, de l’un des écosystèmes les
plus diversifiés de la planète, la forêt tropicale humide. Leur adaptation au milieu et le
potentiel de faire face aux changements (surtout d’origine climatique) du milieu déterminent
donc à la fois la structure des communautés végétales intertropicales et le potentiel
d’adaptation de ces communautés aux changements globaux.
La diversité inter et intraspécifique de l'adaptation au milieu des arbres tropicaux commence à
être mieux connue. En particulier, il a été montré que des espèces du même genre se
différencient sur l’axe des contraintes hydriques (engorgement/sécheresse) (Baraloto et al.,
2007). Par ailleurs, il est possible de différencier génétiquement, sur la base de marqueurs
neutres, des espèces très proches phylogénétiquement mais ayant des préférences écologiques
différenciées (Duminil et al., 2006). Récemment, des séquences de gènes d’aquaporines,
famille de protéines impliquées dans le maintien de l’équilibre hydrique des tissus racinaires
et foliaires, ont été isolées dans plusieurs genres d’arbres de la forêt guyanaise par es
chercheurs de l’UMR EcoFoG (Audigeos D et al., soumis ; Brousseau 2009 ; Scotti 2009a).
Une expérience à large échelle en milieu contrôlé, basée sur 2000 plantules (dix-huit familles
de demi-frères) d’Eperua falcata, a été installée par l’UMR EcoFoG afin de déterminer les
composantes génétiques et environnementales de la réponse au stress hydrique (Scotti 2009b).
Par ailleurs, l’existence d’une importante composante génétique de la diversité des traits
quantitatifs des arbres forestiers amazoniens a été démontrée récemment (Scotti et al. 2010).
Ces données préliminaires permettent d’aborder le sujet des mécanismes de contrôle
physiologique et génétique de l’adaptation des arbres au milieu en conditions naturelles.
L’hypothèse à tester est que des populations provenant de milieux différents montreraient une
adaptation à leurs milieux respectifs et que des mécanismes d’ajustement physiologique et
d’adaptation génétique contribuent à ces phénomènes.
La question de recherche spécifiquement posée au candidat :
En particulier, le sujet proposé ici a comme but de
(a) à l’aide de marqueurs génétiques neutres (AFLP) et de marqueurs tirés des séquences des
gènes (Audigeos et al. soumis ; Brousseau 2009), établir une carte génétique sur la base
des marqueurs AFLP et géniques et identifier la base génomique des caractères
quantitatifs, sur la base des résultats de l’expérience menée en serre.
(b) mettre en place une expérience de transplantation réciproque en forêt naturelle de
familles de demi-frères des espèces du genre Eperua, afin de mettre en évidence des
effets génétiques, environnementaux et d’interaction (plasticité phénotypique) impliqués
dans l’adaptation au milieu ; analyser le comportement écophysiologique et de croissance
de ces arbres au stade de plantule et déterminer la composante génétique des différences