Cette résurgence est aussi marquée par la reprise du Mémorial de Xuanzang (plus
connu sous le nom de Huensang) qui semble vibrer des sentiments saints et érudits
du grand pèlerin chinois. Sa contribution à la compréhension et à la diffusion de la
pensée bouddhique dans le monde est aussi méritoire que celle de n’importe quel
Acharya bouddhiste indien qui est allé à l’étranger avec le flambeau du fameux
patrimoine de l’Inde. La grande Nalanda est maintenant transformée en un lieu
touristique attractif où une impressionnante statue grandeur nature de Xuanzang a
été installée dans le magnifique environnement avec de grandes pelouses
verdoyantes, une fontaine et un bassin.
Nalanda fut un exemple du Guru-Shishya Parampara, une grande tradition indienne.
L’autorité du Guru (maître) sur le Shishya (élève) était absolue, et pourtant ils
pouvaient ne pas être d’accord sur les matières académiques. La tradition, bien que
remontant à des milliers d’années, s’est épanouie à Nalanda plus que n’importe où.
Décrivant la relation Guru-Shishya, I-Tsing dit : « Il (l’élève) se rend chez le maître
dès le premier regard matinal et rentre au dernier regard du soir. Tout d’abord le
maître le prit de s’asseoir confortablement, sélectionnant certains passages des
Tripatakas, il lui donne une leçon d’une manière qui correspond aux circonstances et
ne laisse aucun fait ou théorie sans explication. Il inspecte la conduite morale de son
élève et le met en garde contre les défauts et les transgressions. Lorsqu’il surprend
l’élève à commettre une faute, il lui fait chercher des moyens d’y remédier de se
repentir. L’élève frotte le corps du maître, plie ses vêtements et parfois balaie
l’appartement et la cour. Puis ayant examiné l’eau et s’être assuré qu’il n’y ait pas
d’insecte dedans, en donne à son maître. Ainsi, s’il y a quelque chose à faire, il fait
tout au nom du maître. »
Il n’est donc pas surprenant que les étudiants et les maîtres portent la même robe
jaune dont la description se trouve dans les textes bouddhiques, « drapée autour des
hanches et allant jusque sous les genoux. » La nourriture était simple et ‘satvik’.
Selon Shaoman Hwui Li, l’auteur de « The Life of Hiuan Tsang », deux cents
ménages d’une centaine de villages environ situés autour de l’Université de Nalanda
pourvoyaient à tous les besoins.
La chute de Nalanda aux mains des Turcs est une histoire tragique à tirer les larmes.
Comme Néron, Bakhtiar Khilji, son destructeur en 1205, riait pendant que Nalanda
brûlait. La cité de la connaissance dont la construction prit plusieurs siècles, fut
détruite en deux heures seulement. Les moines s’enfuirent à l’étranger, les citoyens
devinrent des étrangers et Nalanda fut reléguée au rang des souvenirs.
Ainsi prit fin l’histoire de Nalanda jusqu’à ce qu’elle fut racontée à nouveau par
Hamilton et plus tard Alexander Cunningham. Les fouilles débutèrent en 1915 et se
poursuivirent pendant vingt ans. Il reste encore beaucoup à faire. Au Nava Nalanda
Mahavira qui se trouve près de cet ancien site, Sakyamuni semble attirer tous les
hommes de connaissance pour restaurer la gloire du grand centre de culture et
d’apprentissage.
Cependant, le gouvernement indien a déjà commencé à agir pour faire revivre
Nalanda. Avec le vote de la Loi sur l’Université de Nalanda au Parlement, à la fois le