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1re séance plénière PMA/ISTANBUL/DPI/1
matin 9 mai 2011
LA QUATRIÈME CONFÉRENCE DE L’ONU SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS S’OUVRE À ISTANBUL: L’ACCENT
EST MIS SUR L’INVESTISSEMENT DANS LES PMA, QUI EST BÉNÉFIQUE À L’ÉCONOMIE MONDIALE
Le Président de la Turquie, pays hôte, et le Secrétaire général de l’ONU évoquent
les immenses potentialités humaines et naturelles qu’offrent les PMA aux investisseurs
Ce matin, ouvrant les travaux de la quatrième Conférence des Nations Unies
sur les pays les moins avancés (PMA), M. Abdullah Gül, Président de la
République de Turquie a vivement encouragé la communauté internationale à
investir dans ces pays qui, avec leur population nombreuse et jeune, et leurs
immenses ressources naturelles, offrent des opportunités dont la mise en valeur
ne peut être que bénéfique pour tous. M. Gül a prévenu que, si elle venait à
persister et s’aggraver, la marginalisation croissante dont ont été victimes les
PMA dans les échanges de la mondialisation deviendra un obstacle quasiment
insurmontable à la réalisation d’un monde plus juste, plus prospère, plus sûr et
plus pacifique pour tous.
Les pays les moins avancés représentent 13% de la population mondiale mais
uniquement 1% de la productivité économique mondiale, a souligné le Président de
la Turquie. « Alors que nous n’avions que 25 PMA en 1971, leur nombre est passé
à 48 aujourd’hui », a regretté M. Gül.
À l’instar des sept autres intervenants à la cérémonie d’ouverture, le
Président de la Turquie a estimé que les PMA méritaient qu’on leur accorde une
attention particulière et que des mesures de soutien spéciales leur soient
accordées pour leur permettre de faire face aux besoins de leurs populations et
aux défis spécifiques qui se posent à eux sur le chemin de la croissance durable
et du développement. Ces pays sont particulièrement vulnérables aux crises
économiques mondiales, aux défis posés par les changements climatiques, aux
épidémies, ainsi qu’à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et des
ressources énergétiques, ont souligné tous les intervenants.
Il faut avant tout « changer de mentalité », a préconisé le Secrétaire
général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, qui a invité la communauté internationale, les
États, le secteur privé et les autres acteurs du développement à poser un regard
neuf sur les PMA et à les percevoir comme des vastes réservoirs de potentiels
inexploités. Investir dans ces pays peut contribuer à la relance et à la
stabilité de toute l’économie mondiale, a expliqué M. Ban Ki-moon, tout en
soulignant qu’« il ne s’agit pas de charité, mais d’intelligence financière ».
Il faut parvenir à une « alliance nouvelle pour le développement », fondée
sur la solidarité et l’interdépendance bien comprises des États et des peuples,
a pour sa part indiqué M. Boni Yayi, Président de la République du Bénin, pays
qui préside le Bureau de coordination des PMA.
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Certains PMA ont d’ailleurs réussi, au cours des 10 dernières années, à
atteindre une croissance économique forte et à améliorer les conditions de vie
de leurs populations, a noté M. Joseph Deiss, le Président de la soixante-
cinquième session de l’Assemblée générale de l’ONU. Cela a été possible du fait
de la mise en œuvre, par eux-mêmes, et par leurs partenaires de développement,
des engagements contenus dans le Programme d’action de Bruxelles, a relevé
M. Deiss. Dans son intervention, M. Pascal Lamy, Directeur général de
l’Organisation mondiale du commerce (OMC), s’est réjoui en particulier du fait
que la participation des PMA au commerce mondial ait connu une hausse. Le Népal
et le Cap-Vert sont devenus membres de l’OMC et Vanuatu le sera dans quelques
semaines, a-t-il précisé.
Parlant du commerce, le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon a appelé les
États Membres à conclure les négociations commerciales multilatérales du Cycle
de Doha. Il serait vain en effet, a-t-il dit, d’aider les pays les moins
avancés à cultiver des denrées et autres produits de base, à produire des
marchandises et à développer des services, s’ils ne peuvent ensuite pas les
vendre sur le marché mondial dans des conditions acceptables, justes et
équitables.
Le sommet s’est ouvert ce matin par la projection d’un film rappelant aux
participants les enjeux de la Conférence PMA IV. Ses objectifs sont d’évaluer
la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles (2001) par les PMA et leurs
partenaires de développement, d’identifier les politiques internationales et
nationales permettant de gérer les nouveaux défis, et de réaffirmer l’engagement
de la communauté internationale en faveur des PMA en prenant des mesures
internationales supplémentaires en faveur des PMA.
Parlant au nom du Groupe des pays les moins avancés, M. Jhala Nath Khanal,
Premier Ministre de la République démocratique fédérale du Népal, a souligné la
grande responsabilité « qui pèse sur les épaules de la communauté internationale
au cours de cette Conférence, qui n’a lieu qu’une fois tous les 10 ans ». La
Conférence PMA IV doit prendre fin vendredi, le 13 mai, après l’adoption d’une
déclaration politique et du futur « Programme d’action d’Istanbul pour les
PMA ».
M. José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, hôte de la
troisième Conférence des Nations Unies pour les PMA tenue à Bruxelles, il y a
10 ans, a salué l’engagement des PMA à initier les changements nécessaires pour
promouvoir leur propre développement, tout en leur rappelant qu’ils doivent
continuer à faire des efforts pour la protection des droits de l’homme et la
promotion de la bonne gouvernance.
La Turquie est prête à accueillir une conférence d’examen à mi-parcours de
la mise en œuvre du futur programme d’action d’Istanbul en 2015, a déclaré ce
matin le Président de la Turquie, M. Abdullah Gül. La Turquie est un pays qui
doit servir de bon exemple aux PMA et autres pays en développement, car elle
s’est relevée de la crise de 2001 grâce à un programme de réformes consistant et
complètement mis en œuvre, a souligné Mme Okonjo-Iweala, Directrice générale de
la Banque mondiale, particulièrement chargée de l’Afrique.
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QUATRIÈME CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS
Déclarations d’ouverture de la séance plénière
M. ABDULLAH GÜL, Président de la République de Turquie, qui assure la
présidence de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins
avancés (Conférence PMA IV), a rappelé que les pays les moins avancés (PMA)
représentaient 13% de la population mondiale mais seulement 1% de la
productivité économique de la planète. Même si des progrès ont été réalisés
dans les domaines économique et social, le fossé entre les PMA et le reste du
monde n’a cessé de se creuser en matière de revenu, d’éducation, de mortalité
infantile, de productivité agricole, de potentiel d’exportation et dans un
ensemble d’autres domaines. « Alors que nous n’avions que 25 PMA en 1971, leur
nombre est passé à 48 aujourd’hui », a regretté M. Gül. Mettant l’accent sur
les liens entre développement, paix et sécurité, le Président de la Turquie a
prévenu qu’avec la marginalisation croissante des PMA, la communauté
internationale ne pourrait atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé de promouvoir
la prospérité, la paix et la sécurité pour tous dans le monde. Il a estimé
qu’investir dans les PMA avec leur large population et leurs immenses ressources
naturelles ne pouvait être que bénéfique. M. Gül a dit que les PMA méritaient
qu’on leur accorde une attention particulière et des mesures de soutien
spéciales pour leur permettre de faire face à leurs besoins et aux défis
spécifiques qui se posent à eux sur le chemin de la croissance durable et du
développement. « Nous avons besoin d’une nouvelle vision pour aider les PMA à
réaliser cette transformation », a-t-il souligné en souhaitant que ce nouveau
paradigme reflète à la fois les paramètres fondamentaux de l’ordre du jour du
développement international et les priorités de développement des PMA.
Dans le contexte actuel, marqué par des crises économiques mondiales, des
défis liés aux changements climatiques, des épidémies, l’augmentation des prix
des denrées alimentaires et des ressources énergétiques, le Président Gül a
réitéré l’appel qu’il a lancé lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU de
mettre en place une « capacité mondiale de réaction rapide », afin de faire face
effectivement aux catastrophes naturelles et écologiques ainsi qu’aux pénuries
alimentaires et aux maladies. Il a estimé que le renforcement de capacités de
production agricole des PMA et le soutien à la diversification de leur économie
étaient essentiels. M. Gül s’est dit convaincu que le programme d’action
d’Istanbul sera en mesure de créer un nouveau mémento pour un développement
économique accéléré, durable, inclusif et équitable en faveur des PMA. Tout en
notant le rôle critique de l’aide publique au développement (APD), il a rappelé
que cette Conférence, la quatrième du genre, ne concernait pas seulement les
questions de financement. Il s’agit aussi, a-t-il dit, d’obtenir des avancées
significatives, d’abord dans le domaine du renforcement des capacités
productives et dans celui de la diversification des économies.
Il s’agit aussi de créer un climat propice aux investissements dans les
PMA et de favoriser l’accès de ces pays aux technologies et au savoir-faire, a-
t-il précisé. En outre, il a mis l’accent sur la mise en place de systèmes
d’éducation complets, de services de santé, et sur la sécurité alimentaire. Il
a jugé déterminante l’autonomisation des femmes et a aussi mis l’accent sur le
potentiel que représente la jeunesse. Il est essentiel de mettre en place un
mécanisme d’évaluation et de suivi systématique de la mise en œuvre des
engagements et objectifs aux niveaux national, régional et international, a
insisté M. Gül. Il a dit que la Turquie était prête à accueillir une conférence
d’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du programme d’action d’Istanbul en
2015, en souhaitant que l’on se souvienne de la Conférence PMA IV comme du
moment où il a été donné une chance de changement à l’avenir d’un milliard de
défavorisés.
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M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a
estimé que rares étaient les lieux qui se prêtent aussi bien qu’Istanbul à la
tenue de la première Conférence de la décennie 2010/2020 consacrée au
développement. « Istanbul est le point de convergence de nombreuses cultures,
la croisée des continents, un pont entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest »,
a dit M. Ban. Nous sommes ici pour continuer de bâtir le pont dont nous avions
entamé la construction il y a 40 ans, a-t-il ajouté. En 1971 en effet, la
communauté internationale recensait 25 PMA, a rappelé M. Ban. Ils sont
aujourd’hui 48 et comptent environ 900 millions d’habitants, soit 12% de la
population mondiale, dont la moitié vit avec moins de deux dollars par jour, a-
t-il précisé. Poursuivant son intervention, il a indiqué que les habitants des
PMA souffrent de manière anormale de maladies pour la plupart faciles à éviter
et sont les plus vulnérables aux catastrophes naturelles, aux conséquences de
l’évolution du cadre environnemental et aux crises économiques. Huit des
opérations de maintien de la paix des Nations Unies ont pour théâtre un PMA. Et
ces 10 dernières années, les pays les moins avancés ont été à l’origine
d’environ 60% des réfugiés recensés à travers le monde, a ajouté M. Ban Ki-moon.
Depuis l’adoption du Programme d’action de Bruxelles en 2001, beaucoup de
PMA en ont tiré profit, mais d’autres ont connu peu de progrès et ont même
régressé, a relevé le Secrétaire général. Assurant qu’il était temps de changer
de mentalité, il a suggéré de regarder les 48 PMA comme des vastes réservoirs
des potentiels inexploités. Investir dans ces pays peut contribuer à la relance
et à la stabilité de l’économie mondiale, et « il ne s’agit pas de charité, mais
d’intelligence financière », a-t-il souligné. En outre, a-t-il ajouté, de tels
investissements offrent d’énormes possibilités sur le plan de la coopération
Sud-Sud.
Les négociations autour d’un programme d’action d’Istanbul sont en cours,
a indiqué le Secrétaire général. Il a émis le vœu qu’il aidera le plus grand
nombre possible de PMA à sortir rapidement de leur catégorie. Puis il a mis
l’accent sur certains secteurs dont les pays les moins avancés et l’économie
mondiale peuvent tirer de grands avantages. À cet égard, il a d’abord parlé des
capacités de production. La plupart des pays les moins avancés regorgent de
ressources et ont tous des populations jeunes et dynamiques, a ensuite fait
observer le Secrétaire général. Il faut donner à ces jeunes populations la
possibilité d’étudier et de se former, afin qu’elles soient en mesure
d’exploiter au mieux les atouts que recèle leur pays, comme les ressources
minérales, les autres matières premières, les terres arables, les réserves de
biodiversité et le patrimoine touristique, a préconisé M. Ban. Cependant, il ne
sera pas possible de renforcer les capacités de production des PMA sans l’appui
d’un secteur privé dynamique et prospère, a-t-il indiqué. Rappelant que si le
niveau de l’aide publique au développement (APD) avait pratiquement triplé ces
10 dernières années, celle-ci reste cependant inférieure aux objectifs convenus.
« L’aide aux PMA ne relève pas de la charité, mais constitue un investissement
avisé », a-t-il déclaré. Les investissements destinés à renforcer l’agriculture
doivent se poursuivre, ainsi que ceux qui visent à donner plus de substance aux
dispositifs de protection sociale et de sécurité, a préconisé le Secrétaire
général.
La communauté internationale n’a pas été capable de remplir les
engagements du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha pour le
développement, a regretté M. Ban Ki-moon. Il l’a donc appelé à conclure les
négociations multilatérales du Cycle de négociations commerciales de Doha. Il
serait vain en effet, a-t-il dit, d’aider les pays les moins avancés à cultiver
des denrées et autres produits de base, à produire des marchandises et à
développer des services s’ils ne peuvent pas les vendre sur le marché mondial
dans des conditions acceptables, justes et équitables.
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M. JOSEPH DEISS, Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée
générale de l’ONU, a invité la communauté internationale à accorder une grande
priorité à la lutte contre la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie
des plus pauvres, alors qu’on se rapproche de 2015, date fixée pour atteindre
les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Lors de la réunion de
haut niveau qui s’est tenue à l’ouverture de la session de l’Assemblée générale,
en septembre dernier, la communauté internationale a réaffirmé son engagement en
faveur de l’élimination de la pauvreté et a réitéré qu’elle voulait parvenir à
la réalisation des OMD dans les délais fixés, a-t-il rappelé. M. Deiss a
remarqué que les PMA font face à des problèmes structurels, tout en étant
confrontés à des crises d’ampleur mondiales et aux effets des changements
climatiques. Certains PMA ont malgré tout réussi, au cours des 10 dernières
années, à atteindre une croissance économique forte et à améliorer les
conditions de vie de leurs populations. Cela a été possible du fait de la mise
en œuvre, par eux-mêmes, et par leurs partenaires de développement, des
engagements contenus dans le Programme d’action de Bruxelles. Ces succès
restent cependant fragiles, a averti M. Deiss, en expliquant qu’il est
nécessaire de renforcer les capacités de production et de diversifier les
activités économiques de ces pays.
La Conférence qui s’ouvre aujourd’hui nous donne l’occasion de réaffirmer
nos engagements envers les PMA, a rappelé M. Deiss. Il faut que le nouveau
programme d’action qui va être adopté ici, à Istanbul, donne la possibilité aux
PMA de transformer leurs économies et leurs sociétés humaines, tout en
reconnaissant les nouveaux défis et les nouvelles possibilités qui se posent à
l’économie mondiale, a-t-il préconisé. Mais, a souligné le Président de
l’Assemblée générale, il n’y a pas un seul modèle qui soit applicable à tous,
car les PMA constituent un groupe trop hétérogène. M. Deiss a indiqué que
certaines conditions préalables doivent être remplies de manière commune par
tous ces pays, comme la qualité des institutions et celles des politiques
adoptées; le respect de l’état de droit; et la promotion et le respect des
droits de l’homme, de la démocratie et des droits fondamentaux. Dans nos
efforts pour développer les capacités productives des PMA, il nous faut prendre
en compte la question de leur durabilité au niveau social, à travers la création
d’emplois décents, a expliqué M. Deiss. Il a souligné l’importance du respect
de la dimension environnementale dans les efforts de développement des PMA. Il
s’est dit en effet convaincu qu’une économie verte offre des opportunités
d’activités rentables, de création d’emplois, et d’amélioration des conditions
de vie dans les PMA.
En ce qui concerne le financement du développement, estimant que l’aide
publique au développement reste la source principale de financement des efforts
de développement dans la plupart des PMA, M. Deiss a invité la communauté
internationale à faire en sorte que le niveau de cette aide ne décline pas. Il
a aussi rappelé l’importance de la coopération Sud-Sud, qui a déjà beaucoup
contribué à stimuler l’investissement et à créer des emplois. Nous devons aussi
assurer une cohérence des politiques de développement, en favorisant la création
d’un environnement commercial international porteur ainsi que la promotion
d’investissements et de transferts de technologies qui permettent de diversifier
l’économie des PMA, a dit M. Deiss. À cet égard, il a appelé les États à
conclure avec succès le Cycle de négociations commerciales de Doha et à étendre
un accès aux marchés mondiaux sans taxe ni quota aux produits en provenance des
PMA.
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