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- 4 - PMA/ISTANBUL/DPI/1
9 mai 2011
(à suivre)
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a
estimé que rares étaient les lieux qui se prêtent aussi bien qu’Istanbul à la
tenue de la première Conférence de la décennie 2010/2020 consacrée au
développement. « Istanbul est le point de convergence de nombreuses cultures,
la croisée des continents, un pont entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest »,
a dit M. Ban. Nous sommes ici pour continuer de bâtir le pont dont nous avions
entamé la construction il y a 40 ans, a-t-il ajouté. En 1971 en effet, la
communauté internationale recensait 25 PMA, a rappelé M. Ban. Ils sont
aujourd’hui 48 et comptent environ 900 millions d’habitants, soit 12% de la
population mondiale, dont la moitié vit avec moins de deux dollars par jour, a-
t-il précisé. Poursuivant son intervention, il a indiqué que les habitants des
PMA souffrent de manière anormale de maladies pour la plupart faciles à éviter
et sont les plus vulnérables aux catastrophes naturelles, aux conséquences de
l’évolution du cadre environnemental et aux crises économiques. Huit des
opérations de maintien de la paix des Nations Unies ont pour théâtre un PMA. Et
ces 10 dernières années, les pays les moins avancés ont été à l’origine
d’environ 60% des réfugiés recensés à travers le monde, a ajouté M. Ban Ki-moon.
Depuis l’adoption du Programme d’action de Bruxelles en 2001, beaucoup de
PMA en ont tiré profit, mais d’autres ont connu peu de progrès et ont même
régressé, a relevé le Secrétaire général. Assurant qu’il était temps de changer
de mentalité, il a suggéré de regarder les 48 PMA comme des vastes réservoirs
des potentiels inexploités. Investir dans ces pays peut contribuer à la relance
et à la stabilité de l’économie mondiale, et « il ne s’agit pas de charité, mais
d’intelligence financière », a-t-il souligné. En outre, a-t-il ajouté, de tels
investissements offrent d’énormes possibilités sur le plan de la coopération
Sud-Sud.
Les négociations autour d’un programme d’action d’Istanbul sont en cours,
a indiqué le Secrétaire général. Il a émis le vœu qu’il aidera le plus grand
nombre possible de PMA à sortir rapidement de leur catégorie. Puis il a mis
l’accent sur certains secteurs dont les pays les moins avancés et l’économie
mondiale peuvent tirer de grands avantages. À cet égard, il a d’abord parlé des
capacités de production. La plupart des pays les moins avancés regorgent de
ressources et ont tous des populations jeunes et dynamiques, a ensuite fait
observer le Secrétaire général. Il faut donner à ces jeunes populations la
possibilité d’étudier et de se former, afin qu’elles soient en mesure
d’exploiter au mieux les atouts que recèle leur pays, comme les ressources
minérales, les autres matières premières, les terres arables, les réserves de
biodiversité et le patrimoine touristique, a préconisé M. Ban. Cependant, il ne
sera pas possible de renforcer les capacités de production des PMA sans l’appui
d’un secteur privé dynamique et prospère, a-t-il indiqué. Rappelant que si le
niveau de l’aide publique au développement (APD) avait pratiquement triplé ces
10 dernières années, celle-ci reste cependant inférieure aux objectifs convenus.
« L’aide aux PMA ne relève pas de la charité, mais constitue un investissement
avisé », a-t-il déclaré. Les investissements destinés à renforcer l’agriculture
doivent se poursuivre, ainsi que ceux qui visent à donner plus de substance aux
dispositifs de protection sociale et de sécurité, a préconisé le Secrétaire
général.
La communauté internationale n’a pas été capable de remplir les
engagements du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha pour le
développement, a regretté M. Ban Ki-moon. Il l’a donc appelé à conclure les
négociations multilatérales du Cycle de négociations commerciales de Doha. Il
serait vain en effet, a-t-il dit, d’aider les pays les moins avancés à cultiver
des denrées et autres produits de base, à produire des marchandises et à
développer des services s’ils ne peuvent pas les vendre sur le marché mondial
dans des conditions acceptables, justes et équitables.