Séance Plénière(1)

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1re séance plénière
matin
PMA/ISTANBUL/DPI/1
9 mai 2011
LA QUATRIÈME CONFÉRENCE DE L’ONU SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS S’OUVRE À ISTANBUL: L’ACCENT
EST MIS SUR L’INVESTISSEMENT DANS LES PMA, QUI EST BÉNÉFIQUE À L’ÉCONOMIE MONDIALE
Le Président de la Turquie, pays hôte, et le Secrétaire général de l’ONU évoquent
les immenses potentialités humaines et naturelles qu’offrent les PMA aux investisseurs
Ce matin, ouvrant les travaux de la quatrième Conférence des Nations Unies
sur les pays les moins avancés (PMA), M. Abdullah Gül, Président de la
République de Turquie a vivement encouragé la communauté internationale à
investir dans ces pays qui, avec leur population nombreuse et jeune, et leurs
immenses ressources naturelles, offrent des opportunités dont la mise en valeur
ne peut être que bénéfique pour tous. M. Gül a prévenu que, si elle venait à
persister et s’aggraver, la marginalisation croissante dont ont été victimes les
PMA dans les échanges de la mondialisation deviendra un obstacle quasiment
insurmontable à la réalisation d’un monde plus juste, plus prospère, plus sûr et
plus pacifique pour tous.
Les pays les moins avancés représentent 13% de la population mondiale mais
uniquement 1% de la productivité économique mondiale, a souligné le Président de
la Turquie. « Alors que nous n’avions que 25 PMA en 1971, leur nombre est passé
à 48 aujourd’hui », a regretté M. Gül.
À l’instar des sept autres intervenants à la cérémonie d’ouverture, le
Président de la Turquie a estimé que les PMA méritaient qu’on leur accorde une
attention particulière et que des mesures de soutien spéciales leur soient
accordées pour leur permettre de faire face aux besoins de leurs populations et
aux défis spécifiques qui se posent à eux sur le chemin de la croissance durable
et du développement. Ces pays sont particulièrement vulnérables aux crises
économiques mondiales, aux défis posés par les changements climatiques, aux
épidémies, ainsi qu’à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et des
ressources énergétiques, ont souligné tous les intervenants.
Il faut avant tout « changer de mentalité », a préconisé le Secrétaire
général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, qui a invité la communauté internationale, les
États, le secteur privé et les autres acteurs du développement à poser un regard
neuf sur les PMA et à les percevoir comme des vastes réservoirs de potentiels
inexploités. Investir dans ces pays peut contribuer à la relance et à la
stabilité de toute l’économie mondiale, a expliqué M. Ban Ki-moon, tout en
soulignant qu’« il ne s’agit pas de charité, mais d’intelligence financière ».
Il faut parvenir à une « alliance nouvelle pour le développement », fondée
sur la solidarité et l’interdépendance bien comprises des États et des peuples,
a pour sa part indiqué M. Boni Yayi, Président de la République du Bénin, pays
qui préside le Bureau de coordination des PMA.
(à suivre)
À l’intention des organes d’information  Document non officiel  http://www.un.org/wcm/content/site/ldc/lang/fr
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PMA/ISTANBUL/DPI/1
9 mai 2011
Certains PMA ont d’ailleurs réussi, au cours des 10 dernières années, à
atteindre une croissance économique forte et à améliorer les conditions de vie
de leurs populations, a noté M. Joseph Deiss, le Président de la soixantecinquième session de l’Assemblée générale de l’ONU. Cela a été possible du fait
de la mise en œuvre, par eux-mêmes, et par leurs partenaires de développement,
des engagements contenus dans le Programme d’action de Bruxelles, a relevé
M. Deiss. Dans son intervention, M. Pascal Lamy, Directeur général de
l’Organisation mondiale du commerce (OMC), s’est réjoui en particulier du fait
que la participation des PMA au commerce mondial ait connu une hausse. Le Népal
et le Cap-Vert sont devenus membres de l’OMC et Vanuatu le sera dans quelques
semaines, a-t-il précisé.
Parlant du commerce, le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon a appelé les
États Membres à conclure les négociations commerciales multilatérales du Cycle
de Doha. Il serait vain en effet, a-t-il dit, d’aider les pays les moins
avancés à cultiver des denrées et autres produits de base, à produire des
marchandises et à développer des services, s’ils ne peuvent ensuite pas les
vendre sur le marché mondial dans des conditions acceptables, justes et
équitables.
Le sommet s’est ouvert ce matin par la projection d’un film rappelant aux
participants les enjeux de la Conférence PMA IV. Ses objectifs sont d’évaluer
la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles (2001) par les PMA et leurs
partenaires de développement, d’identifier les politiques internationales et
nationales permettant de gérer les nouveaux défis, et de réaffirmer l’engagement
de la communauté internationale en faveur des PMA en prenant des mesures
internationales supplémentaires en faveur des PMA.
Parlant au nom du Groupe des pays les moins avancés, M. Jhala Nath Khanal,
Premier Ministre de la République démocratique fédérale du Népal, a souligné la
grande responsabilité « qui pèse sur les épaules de la communauté internationale
au cours de cette Conférence, qui n’a lieu qu’une fois tous les 10 ans ». La
Conférence PMA IV doit prendre fin vendredi, le 13 mai, après l’adoption d’une
déclaration politique et du futur « Programme d’action d’Istanbul pour les
PMA ».
M. José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, hôte de la
troisième Conférence des Nations Unies pour les PMA tenue à Bruxelles, il y a
10 ans, a salué l’engagement des PMA à initier les changements nécessaires pour
promouvoir leur propre développement, tout en leur rappelant qu’ils doivent
continuer à faire des efforts pour la protection des droits de l’homme et la
promotion de la bonne gouvernance.
La Turquie est prête à accueillir une conférence d’examen à mi-parcours de
la mise en œuvre du futur programme d’action d’Istanbul en 2015, a déclaré ce
matin le Président de la Turquie, M. Abdullah Gül. La Turquie est un pays qui
doit servir de bon exemple aux PMA et autres pays en développement, car elle
s’est relevée de la crise de 2001 grâce à un programme de réformes consistant et
complètement mis en œuvre, a souligné Mme Okonjo-Iweala, Directrice générale de
la Banque mondiale, particulièrement chargée de l’Afrique.
(à suivre)
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PMA/ISTANBUL/DPI/1
9 mai 2011
QUATRIÈME CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS
Déclarations d’ouverture de la séance plénière
M. ABDULLAH GÜL, Président de la République de Turquie, qui assure la
présidence de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins
avancés (Conférence PMA IV), a rappelé que les pays les moins avancés (PMA)
représentaient 13% de la population mondiale mais seulement 1% de la
productivité économique de la planète. Même si des progrès ont été réalisés
dans les domaines économique et social, le fossé entre les PMA et le reste du
monde n’a cessé de se creuser en matière de revenu, d’éducation, de mortalité
infantile, de productivité agricole, de potentiel d’exportation et dans un
ensemble d’autres domaines. « Alors que nous n’avions que 25 PMA en 1971, leur
nombre est passé à 48 aujourd’hui », a regretté M. Gül. Mettant l’accent sur
les liens entre développement, paix et sécurité, le Président de la Turquie a
prévenu qu’avec la marginalisation croissante des PMA, la communauté
internationale ne pourrait atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé de promouvoir
la prospérité, la paix et la sécurité pour tous dans le monde. Il a estimé
qu’investir dans les PMA avec leur large population et leurs immenses ressources
naturelles ne pouvait être que bénéfique. M. Gül a dit que les PMA méritaient
qu’on leur accorde une attention particulière et des mesures de soutien
spéciales pour leur permettre de faire face à leurs besoins et aux défis
spécifiques qui se posent à eux sur le chemin de la croissance durable et du
développement. « Nous avons besoin d’une nouvelle vision pour aider les PMA à
réaliser cette transformation », a-t-il souligné en souhaitant que ce nouveau
paradigme reflète à la fois les paramètres fondamentaux de l’ordre du jour du
développement international et les priorités de développement des PMA.
Dans le contexte actuel, marqué par des crises économiques mondiales, des
défis liés aux changements climatiques, des épidémies, l’augmentation des prix
des denrées alimentaires et des ressources énergétiques, le Président Gül a
réitéré l’appel qu’il a lancé lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU de
mettre en place une « capacité mondiale de réaction rapide », afin de faire face
effectivement aux catastrophes naturelles et écologiques ainsi qu’aux pénuries
alimentaires et aux maladies. Il a estimé que le renforcement de capacités de
production agricole des PMA et le soutien à la diversification de leur économie
étaient essentiels. M. Gül s’est dit convaincu que le programme d’action
d’Istanbul sera en mesure de créer un nouveau mémento pour un développement
économique accéléré, durable, inclusif et équitable en faveur des PMA. Tout en
notant le rôle critique de l’aide publique au développement (APD), il a rappelé
que cette Conférence, la quatrième du genre, ne concernait pas seulement les
questions de financement. Il s’agit aussi, a-t-il dit, d’obtenir des avancées
significatives, d’abord dans le domaine du renforcement des capacités
productives et dans celui de la diversification des économies.
Il s’agit aussi de créer un climat propice aux investissements dans les
PMA et de favoriser l’accès de ces pays aux technologies et au savoir-faire, at-il précisé. En outre, il a mis l’accent sur la mise en place de systèmes
d’éducation complets, de services de santé, et sur la sécurité alimentaire. Il
a jugé déterminante l’autonomisation des femmes et a aussi mis l’accent sur le
potentiel que représente la jeunesse. Il est essentiel de mettre en place un
mécanisme d’évaluation et de suivi systématique de la mise en œuvre des
engagements et objectifs aux niveaux national, régional et international, a
insisté M. Gül. Il a dit que la Turquie était prête à accueillir une conférence
d’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du programme d’action d’Istanbul en
2015, en souhaitant que l’on se souvienne de la Conférence PMA IV comme du
moment où il a été donné une chance de changement à l’avenir d’un milliard de
défavorisés.
(à suivre)
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PMA/ISTANBUL/DPI/1
9 mai 2011
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a
estimé que rares étaient les lieux qui se prêtent aussi bien qu’Istanbul à la
tenue de la première Conférence de la décennie 2010/2020 consacrée au
développement. « Istanbul est le point de convergence de nombreuses cultures,
la croisée des continents, un pont entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest »,
a dit M. Ban. Nous sommes ici pour continuer de bâtir le pont dont nous avions
entamé la construction il y a 40 ans, a-t-il ajouté. En 1971 en effet, la
communauté internationale recensait 25 PMA, a rappelé M. Ban. Ils sont
aujourd’hui 48 et comptent environ 900 millions d’habitants, soit 12% de la
population mondiale, dont la moitié vit avec moins de deux dollars par jour, at-il précisé. Poursuivant son intervention, il a indiqué que les habitants des
PMA souffrent de manière anormale de maladies pour la plupart faciles à éviter
et sont les plus vulnérables aux catastrophes naturelles, aux conséquences de
l’évolution du cadre environnemental et aux crises économiques. Huit des
opérations de maintien de la paix des Nations Unies ont pour théâtre un PMA. Et
ces 10 dernières années, les pays les moins avancés ont été à l’origine
d’environ 60% des réfugiés recensés à travers le monde, a ajouté M. Ban Ki-moon.
Depuis l’adoption du Programme d’action de Bruxelles en 2001, beaucoup de
PMA en ont tiré profit, mais d’autres ont connu peu de progrès et ont même
régressé, a relevé le Secrétaire général. Assurant qu’il était temps de changer
de mentalité, il a suggéré de regarder les 48 PMA comme des vastes réservoirs
des potentiels inexploités. Investir dans ces pays peut contribuer à la relance
et à la stabilité de l’économie mondiale, et « il ne s’agit pas de charité, mais
d’intelligence financière », a-t-il souligné. En outre, a-t-il ajouté, de tels
investissements offrent d’énormes possibilités sur le plan de la coopération
Sud-Sud.
Les négociations autour d’un programme d’action d’Istanbul sont en cours,
a indiqué le Secrétaire général. Il a émis le vœu qu’il aidera le plus grand
nombre possible de PMA à sortir rapidement de leur catégorie. Puis il a mis
l’accent sur certains secteurs dont les pays les moins avancés et l’économie
mondiale peuvent tirer de grands avantages. À cet égard, il a d’abord parlé des
capacités de production. La plupart des pays les moins avancés regorgent de
ressources et ont tous des populations jeunes et dynamiques, a ensuite fait
observer le Secrétaire général. Il faut donner à ces jeunes populations la
possibilité d’étudier et de se former, afin qu’elles soient en mesure
d’exploiter au mieux les atouts que recèle leur pays, comme les ressources
minérales, les autres matières premières, les terres arables, les réserves de
biodiversité et le patrimoine touristique, a préconisé M. Ban. Cependant, il ne
sera pas possible de renforcer les capacités de production des PMA sans l’appui
d’un secteur privé dynamique et prospère, a-t-il indiqué. Rappelant que si le
niveau de l’aide publique au développement (APD) avait pratiquement triplé ces
10 dernières années, celle-ci reste cependant inférieure aux objectifs convenus.
« L’aide aux PMA ne relève pas de la charité, mais constitue un investissement
avisé », a-t-il déclaré. Les investissements destinés à renforcer l’agriculture
doivent se poursuivre, ainsi que ceux qui visent à donner plus de substance aux
dispositifs de protection sociale et de sécurité, a préconisé le Secrétaire
général.
La communauté internationale n’a pas été capable de remplir les
engagements du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha pour le
développement, a regretté M. Ban Ki-moon. Il l’a donc appelé à conclure les
négociations multilatérales du Cycle de négociations commerciales de Doha. Il
serait vain en effet, a-t-il dit, d’aider les pays les moins avancés à cultiver
des denrées et autres produits de base, à produire des marchandises et à
développer des services s’ils ne peuvent pas les vendre sur le marché mondial
dans des conditions acceptables, justes et équitables.
(à suivre)
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PMA/ISTANBUL/DPI/1
9 mai 2011
M. JOSEPH DEISS, Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée
générale de l’ONU, a invité la communauté internationale à accorder une grande
priorité à la lutte contre la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie
des plus pauvres, alors qu’on se rapproche de 2015, date fixée pour atteindre
les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Lors de la réunion de
haut niveau qui s’est tenue à l’ouverture de la session de l’Assemblée générale,
en septembre dernier, la communauté internationale a réaffirmé son engagement en
faveur de l’élimination de la pauvreté et a réitéré qu’elle voulait parvenir à
la réalisation des OMD dans les délais fixés, a-t-il rappelé. M. Deiss a
remarqué que les PMA font face à des problèmes structurels, tout en étant
confrontés à des crises d’ampleur mondiales et aux effets des changements
climatiques. Certains PMA ont malgré tout réussi, au cours des 10 dernières
années, à atteindre une croissance économique forte et à améliorer les
conditions de vie de leurs populations. Cela a été possible du fait de la mise
en œuvre, par eux-mêmes, et par leurs partenaires de développement, des
engagements contenus dans le Programme d’action de Bruxelles. Ces succès
restent cependant fragiles, a averti M. Deiss, en expliquant qu’il est
nécessaire de renforcer les capacités de production et de diversifier les
activités économiques de ces pays.
La Conférence qui s’ouvre aujourd’hui nous donne l’occasion de réaffirmer
nos engagements envers les PMA, a rappelé M. Deiss. Il faut que le nouveau
programme d’action qui va être adopté ici, à Istanbul, donne la possibilité aux
PMA de transformer leurs économies et leurs sociétés humaines, tout en
reconnaissant les nouveaux défis et les nouvelles possibilités qui se posent à
l’économie mondiale, a-t-il préconisé. Mais, a souligné le Président de
l’Assemblée générale, il n’y a pas un seul modèle qui soit applicable à tous,
car les PMA constituent un groupe trop hétérogène. M. Deiss a indiqué que
certaines conditions préalables doivent être remplies de manière commune par
tous ces pays, comme la qualité des institutions et celles des politiques
adoptées; le respect de l’état de droit; et la promotion et le respect des
droits de l’homme, de la démocratie et des droits fondamentaux. Dans nos
efforts pour développer les capacités productives des PMA, il nous faut prendre
en compte la question de leur durabilité au niveau social, à travers la création
d’emplois décents, a expliqué M. Deiss. Il a souligné l’importance du respect
de la dimension environnementale dans les efforts de développement des PMA. Il
s’est dit en effet convaincu qu’une économie verte offre des opportunités
d’activités rentables, de création d’emplois, et d’amélioration des conditions
de vie dans les PMA.
En ce qui concerne le financement du développement, estimant que l’aide
publique au développement reste la source principale de financement des efforts
de développement dans la plupart des PMA, M. Deiss a invité la communauté
internationale à faire en sorte que le niveau de cette aide ne décline pas. Il
a aussi rappelé l’importance de la coopération Sud-Sud, qui a déjà beaucoup
contribué à stimuler l’investissement et à créer des emplois. Nous devons aussi
assurer une cohérence des politiques de développement, en favorisant la création
d’un environnement commercial international porteur ainsi que la promotion
d’investissements et de transferts de technologies qui permettent de diversifier
l’économie des PMA, a dit M. Deiss. À cet égard, il a appelé les États à
conclure avec succès le Cycle de négociations commerciales de Doha et à étendre
un accès aux marchés mondiaux sans taxe ni quota aux produits en provenance des
PMA.
(à suivre)
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PMA/ISTANBUL/DPI/1
9 mai 2011
M. BONI YAYI, Président de la République du Bénin, a mis l’accent sur le
rôle que joue le Bénin en tant que porte-parole des PMA dans les grandes
conférences internationales portant sur les questions de développement. Dès son
élection à la présidence du Bureau de coordination des PMA en 2002, a dit M.
Boni Yayi, le Bénin a pris l’initiative d’organiser plusieurs réunions
ministérielles des PMA à Cotonou, d’abord en août 2002, puis en février et juin
2006. Ces rencontres ont permis de définir des stratégies efficientes de mise
en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, a indiqué le Chef d’État du Bénin.
Il s’est félicité qu’à l’issue des négociations au niveau du Bureau de
coordination des PMA, un programme pilote ait été conclu pour faire démarrer les
activités d’un Observatoire international sur le transfert des fonds des
migrants originaires des PMA. S’il est vrai que les PMA ont connu une
croissance économique notable entre 2002 et 2007 dans le cadre de l’exécution du
Programme d’action de Bruxelles, a dit le Président du Bénin, il n’en demeure
pas moins que leur situation économique ne s’est pas encore suffisamment
améliorée pour permettre un recul de la pauvreté de leurs populations. Malgré
les multiples efforts déployés par les PMA dans le domaine de la gouvernance, de
la santé, de l’assainissement, du développement, de l’enseignement primaire et
de l’autonomisation des femmes, les PMA d’Afrique n’ont pas pu créer les emplois
dont leurs populations ont besoin, a-t-il regretté. De plus, a déploré M. Boni
Yayi, la part des PMA dans le commerce international n’a pu s’accroître, malgré
les facilités d’accès préférentiel au marché qui leur ont été accordées. Ceci
est dû au manque de capacités de production nécessaires et d’infrastructures
adéquates, a-t-il souligné. Il a souhaité que la Conférence d’Istanbul débouche
sur l’adoption d’un programme d’action ambitieux, réaliste, et dont la mise en
œuvre soit capable de générer des résultats tangibles. « Tirant les leçons des
expériences issues des trois premiers programmes d’action en faveur des PMA », a
ajouté le Président Boni Yayi, « nous devons accorder plus d’importance aux
investissements productifs ».
Il a dit qu’il fallait faire preuve d’imagination dans le domaine de
l’amélioration des capacités de production des PMA et en ce qui concerne la
diversification de leurs exportations, tout en renforçant les mesures destinées
à faciliter l’accès au marché des produits de ces pays. Il faut favoriser le
développement des infrastructures dans le domaine du transport, de
l’approvisionnement en énergie et des télécommunications, et faciliter l’accès
des PMA aux technologies, a préconisé le Président du Bénin. Il a également mis
l’accent sur la nécessité de renforcer la sécurité alimentaire, de promouvoir
l’agriculture, consolider le développement social et humain et renforcer la
résilience des PMA face aux chocs externes. « Il nous faut un paquet de mesures
pour former un partenariat renouvelé tirant les leçons du passé pour permettre
l’émergence des PMA », a insisté M. Yayi en estimant que l’accélération du
développement des PMA pourrait contribuer à relancer vigoureusement l’économie
mondiale. Le Président du Bénin a insisté que la reconnaissance des besoins des
PMA et la garantie de leur représentation dans les mécanismes de gouvernance de
l’économie mondiale, ainsi que la garantie de la prise en compte de leurs
besoins de financement dans la gestion du système financier international,
créeraient de meilleures conditions pour leur émergence. Il a appelé à la
formation, à Istanbul, d’une « alliance nouvelle pour le développement », fondée
sur la solidarité et l’interdépendance bien comprises des États et des peuples.
Le développement des PMA est aujourd’hui non seulement une exigence d’équité
mais aussi et surtout un moyen de dynamiser tous les moteurs de l’économie
mondiale pour générer une prospérité partagée qui soit au service du
développement humain durable, de la paix et de la sécurité internationales, a
conclu le Président du Bénin.
(à suivre)
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PMA/ISTANBUL/DPI/1
9 mai 2011
M. JOSÉ MANUEL BARROSO, Président de la Commission européenne, a rappelé
que la Commission a accueilli la troisième Conférence des Nations Unies sur les
pays les moins avancés, il y a 10 ans, à Bruxelles. Il a dit que les PMA
étaient l’épicentre d’une urgence concernant la promotion continue du
développement, et que cette Conférence PMA IV devait les aider à faire des
efforts concrets qui leur permettraient de faire face à leurs difficultés
actuelles. Il a dit que malgré la croissance économique qu’ont connue certains
PMA, les progrès accomplis selon les pays étaient inégaux et qu’un travail
considérable restait à accomplir. M. Barroso a exhorté toutes les parties
prenantes à prendre les mesures nécessaires pour faire face à la situation dans
laquelle sont un nombre de pays africains subsahariens. Il a salué l’engagement
des PMA à initier les changements nécessaires pour promouvoir leur propre
développement. Il a jugé essentiel que la communauté internationale respecte
les engagements pris lors des réunions et sommets des Nations Unies. M. Barroso
a estimé que les trois principaux objectifs à atteindre consistaient à
identifier les voies et moyens de combattre la vulnérabilité et la fragilité des
PMA; créer un environnement pour renforcer leurs capacités de production; et
promouvoir le développement économique de ces pays. Pendant ce temps, a-t-il
dit, les PMA doivent faire des efforts dans le domaine de la protection des
droits de l’homme et dans celui de la promotion de la bonne gouvernance. Il
faut que nous parvenions à adopter un programme d’action d’Istanbul qui s’appuie
sur des objectifs réalistes et pragmatiques, a dit M. Barroso.
M. JHALA NATH KHANAL, Premier Ministre de la République démocratique
fédérale du Népal, a pris la parole au nom du Groupe des pays les moins avancés
et a souligné les lacunes existant dans la mise en œuvre du dernier programme
d’action pour le développement des PMA, en rappelant que le nombre de PMA est
passé de 25, en 1971, à 48 à ce jour. Il a donc appelé à envisager des
solutions avec le plus grand sérieux possible. M. Khanal a noté que, pour la
première fois dans l’histoire de l’humanité, « nous avons les moyens et les
outils nécessaires pour éliminer l’extrême pauvreté dans le monde ». Rappelant
que la Conférence des Nations Unies sur les PMA n’a lieu qu’une fois tous les
10 ans, il a souligné la grande responsabilité qui pèse sur les épaules de la
communauté internationale, qui doit avoir une vision ambitieuse mais réaliste de
l’avenir des PMA, avec un programme d’action en leur faveur qui soit orienté
vers l’action. Les PMA ont progressé depuis la dernière Conférence de
Bruxelles, tenue en 2001, a noté le Premier Ministre du Népal. Ces progrès ont
été accomplis non seulement dans les domaines du développement humain et social
mais aussi dans le renforcement des institutions démocratiques et de la bonne
gouvernance. À cet égard, M. Khanal a exprimé sa reconnaissance aux partenaires
de développement et à la communauté internationale pour leur soutien aux PMA et
la coopération qu’ils ont entretenue avec ces pays au cours des 10 dernières
années.
Il nous reste encore beaucoup à faire, a poursuivi M. Khanal, rappelant
que plus de la moitié des personnes vivant dans les PMA y subsistent toujours en
dessous du seuil de pauvreté. En outre, les effets de la série de crises qui
viennent d’affecter le monde sont intenables pour ces pays, a-t-il dit, se
disant particulièrement préoccupé par la hausse des prix des produits
alimentaires dans des pays qui essentiellement les importent. Les crises
économique et financière continuent par ailleurs à avoir des effets négatifs sur
nos économies, a-t-il ajouté, signalant les incidences qu’elles ont sur le
secteur du tourisme, les investissements étrangers et les envois de fonds des
migrants. Nos pays souffrent aussi de la hausse des prix du pétrole et des
effets des changements climatiques, a-t-il également rappelé, évoquant la fonte
des glaciers de l’Himalaya.
(à suivre)
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PMA/ISTANBUL/DPI/1
9 mai 2011
Le Premier Ministre du Népal a ensuite indiqué que son pays a accompli de
grands progrès dans le développement de l’énergie et des infrastructures rurales
au cours des 10 dernières années, par rapport à son faible niveau de
développement. L’énergie solaire et les biocarburants, par exemple, ont
transformé les vies de nombreuses personnes, a-t-il dit. Nous voulons
maintenant élargir le bénéfice de ces progrès à davantage de populations, mais
les ressources à notre disposition sont limitées, a-t-il expliqué. Les PMA sont
différents les uns des autres, a remarqué le Premier Ministre du Népal,
soulignant que certains sont des États sans littoral ou insulaires, et d’autres
émergent de conflit. Mais nous avons tous le même niveau de vulnérabilité, a-til ajouté. Notre vision est d’atteindre une croissance inclusive et durable,
par le biais de bonnes infrastructures économiques et d’une capacité productive
améliorée, a-t-il dit. M. Khanal a souligné, à cet égard, l’importance du
soutien que le secteur privé peut apporter aux gouvernements des PMA. Il a
espéré que la Conférence PMA IV donnerait aux PMA la direction politique dont
ils ont besoin. Nous devons aussi nous assurer que le futur programme d’action
d’Istanbul sera mis en œuvre pleinement et que son application sera contrôlée
par des mécanismes de suivi.
Débat général
M. PASCAL LAMY, Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce
(OMC), a indiqué que la croissance économique des pays les moins avancés (PMA)
était en moyenne de 7%, ce qui est plus élevé que la croissance moyenne
mondiale. En outre, le volume des activités commerciales des PMA a augmenté de
deux tiers, a-t-il dit. Le Népal et le Cap-Vert sont devenus membres de l’OMC,
et Vanuatu le sera dans quelques semaines, a-t-il ajouté. Le Directeur général
a indiqué que son vœu pour cette Conférence était d’accélérer l’adhésion à l’OMC
des 12 PMA qui sont actuellement candidats à ce statut.
Il a cependant noté que la contribution des PMA au commerce international
restait trop faible et insuffisante. Même s’il augmente, le niveau d’accès de
ces pays aux marchés mondiaux demeure limité, a-t-il fait observer, avant de
dire qu’il était essentiel de débloquer les mécanismes du commerce international
en faveur des PMA. Des progrès ont été réalisés dans la fourniture de l’aide
publique au développement (APD) visant le renforcement des capacités
commerciales des PMA, a poursuivi M. Lamy. Il faut continuer à ce rythme pour
assurer une plus grande équité dans le domaine du commerce mondial, a-t-il dit.
Il a émis l’espoir que la Conférence PMA IV tiendrait compte de l’incidence des
activités commerciales sur le développement.
Mme NGOZI OKONJO-IWEALA, Directrice générale de la Banque mondiale, a
expliqué que le monde traversait actuellement une période de transition très
difficile. Si les pays les moins avancés voient leur taux de croissance
augmenter, celle-ci reste cependant fragile à cause de leur vulnérabilité aux
changements climatiques et aux catastrophes naturelles, aux risques de conflit
politique, à l’augmentation des prix alimentaires et à la forte présence de
jeunes dans la population. Pour parvenir à davantage de stabilité, les PMA
doivent continuer à surveiller l’inflation, a-t-elle ajouté. Il est important
qu’ils contrôlent leur fiscalité et rationalisent le fonctionnement de leurs
institutions fiscales et douanières.
(à suivre)
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PMA/ISTANBUL/DPI/1
9 mai 2011
Mme Okonjo-Iweala a invité les PMA à se tourner vers la Turquie, qui
représente un modèle dans ce domaine. Ce pays s’est relevé de la crise de 2001
grâce à un programme consistant et à une réforme complètement menée, qui ont
abouti à une croissance créatrice d’emplois. Cette réforme doit permettre de
renforcer la capacité de la Turquie à profiter des flux d’investissement, a-telle ajouté. La Directrice générale de la Banque mondiale a aussi souligné
l’importance de la croissance dans le domaine de l’agriculture, qui a permis de
créer quatre fois plus d’emplois que les autres secteurs. En ce qui concerne
les accords commerciaux, elle a expliqué l’importance de donner aux PMA un accès
aux marchés, mais en s’assurant que ces derniers soient capables de bien
exploiter cette chance.
L’éducation est aussi un domaine où les efforts sont essentiels si l’on
veut renforcer les capacités, a dit Mme Okonjo-Iweala. Il faut non seulement
augmenter les taux de scolarisation dans les PMA mais aussi améliorer la qualité
de l’éducation fournie. Elle a aussi rappelé l’importance des efforts menés
pour réduire les risques de catastrophes naturelles et les incidences des
changements climatiques. Parmi les efforts menés par la communauté
internationale pour aider les PMA à progresser dans ces différents domaines,
Mme Okonjo-Iweala a indiqué que la Banque mondiale a réussi à mobiliser plus de
49 milliards de dollars pour les trois prochaines années, en soutien aux pays
les plus pauvres du monde, en mettant un accent particulier sur les pays
émergeant de conflits. La Banque entend aussi renforcer son aide aux PMA dans
tous les secteurs pertinents, comme celui de la sécurité alimentaire et celui
lié à la promotion de la sexospécificité.
SHEIKHA MOZA BINT NASSER, Première Dame du Qatar et membre du Groupe
consultatif international de personnalités éminentes, a regretté que le fossé à
l’origine des inégalités et de la pauvreté entre les pays et les peuples ne
cesse de s’agrandir. Si elle a souligné les progrès indiscutables accomplis au
cours des 10 dernières années, Sheika Moza Bint Nasser a estimé que les parties
prenantes pouvaient faire davantage pour répondre aux défis qui continuent de se
poser dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement
(OMD). À quatre ans de l’échéance que la communauté internationale s’est fixée
sur cette question, il est clair que les pays les moins avancés font toujours
face à des difficultés sans pareille. Les OMD n’offrent pas de solutions
finales pour les défis qui se posent aux PMA, aussi devons-nous renforcer le
niveau de notre engagement en faveur de ces pays, a plaidé la Première Dame du
Qatar, appelant de ses vœux une approche basée sur la notion de responsabilité.
Un des domaines dans lesquels l’attention devrait être portée est celui de
l’éducation, qui est la clef de la réalisation des OMD. Garantir le droit à
l’éducation primaire et à l’égalité des chances pour tous devrait être inscrit
dans les politiques des gouvernements, a-t-elle préconisé. Une approche globale
est tout particulièrement nécessaire dans le contexte des changements qui
secouent actuellement le monde arabe, où le désir de liberté et de dignité
transcende frontières et cultures, a ensuite estimé Sheika Moza Bint Nasser.
Cette nouvelle réalité réaffirme que les sociétés vivantes sont celles qui
investissent dans le potentiel de leur jeunesse et de l’éducation, a souligné la
Première Dame du Qatar. Elle a également dit qu’il incombait à toutes les
parties prenantes de maintenir l’esprit positif et constructif qui avait
rassemblé la communauté internationale autour de partenariats qui incluent
également la participation de groupes de la société civile.
(à suivre)
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PMA/ISTANBUL/DPI/1
9 mai 2011
M. ANDERS B. JOHNSSON, Secrétaire général de l’Union interparlementaire
(UIP), a indiqué que la « voie parlementaire » avait pour principal objectif de
faire entendre la voix des parlements et des représentants des peuples dans le
cadre des travaux de la quatrième Conférence internationale des Nations Unies
pour les pays les moins avancés (Conférence PMA IV). Il a dit que l’Union
interparlementaire était satisfaite des progrès effectués dans les négociations
devant mener à la finalisation du programme d’action d’Istanbul, qui reflète la
position des parlementaires en ce qui concerne l’élaboration des politiques et
des plans à adopter en vue d’aider les pays inscrits sur la liste des PMA à
sortir de cette catégorie. Le problème qui se pose n’est pas économique, mais
politique, a estimé M. Johnsson. Les pays les moins avancés (PMA) sont d’une
richesse stupéfiante sur le plan culturel, en matière de savoir-faire et en ce
qui concerne les ressources naturelles.
Bien entendu, a souligné M. Johnsson, les défis économiques existent, mais
ils s’inscrivent dans des problématiques plus larges relevant des concepts de la
représentation, de l’inclusion et de la transparence. En outre, il se pose un
vaste problème de capacités qui, aussi longtemps qu’il n’est pas résolu,
compromet le fonctionnement des parlements des PMA. Aussi la bonne gouvernance
revêt-elle une importance déterminante dans toutes les discussions engagées par
l’Union interparlementaire au sujet du développement des pays les plus
défavorisés, a fait remarquer le Président de l’UIP. L’UIP a adressé un message
à tous les parlements dans lequel elle leur demande de revoir leurs processus
institutionnels afin de renforcer la prise en compte des engagements qui seront
pris lors de cette Conférence à tous les stades de l’élaboration des politiques.
Le message de l’Union souligne aussi que la résolution des problèmes affectant
les PMA dépendra aussi de la mise en place de partenariats plus forts entre
toutes les parties prenantes et de la volonté dont feront preuve les PMA euxmêmes en ce qui concerne la mobilisation de leurs propres ressources. Cette
mobilisation des ressources locales doit se faire parallèlement à celle de
l’aide que leur fournit la communauté internationale, a indiqué en conclusion le
Secrétaire général de l’Union interparlementaire.
M. MUHTAR KENT, Coca-Cola, a exhorté le secteur privé à investir dans les
PMA, en notant que ces pays avaient connu au cours de la dernière décennie une
croissance sans précédent. Il a précisé que Coca-Cola avait investi un milliard
de dollars dans les PMA au cours de la dernière décennie et que la compagne y
investira 2 milliards de plus dans la décennie à venir. Il a rappelé que la
population des PMA doublera pour atteindre deux milliards d’habitants d’ici à
2050. Il a souligné l’importance du triangle d’or constitué par la conjonction
entre « secteur privé, société civile et gouvernement » en saluant les
initiatives lancées par le Pacte mondial pour initier une collaboration entre
les gouvernements et le secteur privé.
M. JAMES WOLFENSOHN, Coprésident du Groupe de personnalités éminentes pour
l’organisation de la Conférence PMA IV, a mis l’accent sur le problème de la
corruption et sur la nécessité de lutter contre ce fléau en rappelant que toute
la promotion du développement est handicapée par la corruption, qui est
responsable d’une perte d’efficacité estimée à entre 5 à 35% du coût des
projets. Il a souligné combien il est important d’assurer la formation et le
renforcement des capacités dans les PMA pour s’assurer que les ressources de
développement obtenues par ces pays soient bien affectées et bien utilisées.
(à suivre)
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PMA/ISTANBUL/DPI/1
9 mai 2011
M. ARJUN KARKI, Coordonnateur mondial de la société civile à la quatrième
Conférence des Nations Unies sur les PMA, a souhaité qu’aucun potentiel humain
ne soit gaspillé. Il a déclaré que la société civile écoutait attentivement les
voix des peuples d’Afrique, d’Asie et du Pacifique. M. Arjun Karki a précisé
que la société civile travaillait activement avec les Gouvernements d’Europe,
d’Amérique latine et des États-Unis afin de s’assurer que l’on réponde de la
manière la plus adéquate aux besoins des PMA. Malgré les engagements répétés de
la communauté internationale envers ces pays, il y a eu peu d’évolution dans la
vie des peuples les plus marginalisés de la planète, qui vivent dans les PMA, at-il regretté. Ces peuples sont ceux qui subissent les conséquences de toutes
les crises récentes, dont l’augmentation des prix des denrées alimentaires et
des prix du pétrole, s’est-il inquiété. Il a précisé que 900 millions de
personnes souffraient de conditions de vie sur lesquelles ils n’ont pas de prise
et dont ils ne sont pas responsables, alors que leurs pays disposent d’immenses
potentiels. Avec un soutien minimal des gouvernements et de la communauté
internationale, les PMA pourraient faire un immense pas en avant, a-t-il
insisté.
M. Karki a espéré que la Conférence PMA IV puisse aboutir à
l’établissement d’une architecture du développement international qui puisse
sortir les peuples des PMA de la pauvreté « en privilégiant le bien-être des
habitants de la planète pour le placer au-dessus du profit immédiat ». Il s’est
dit très inquiet et déçu de constater que les négociations en cours dans le
cadre de la Conférence n’aient pas encore pu aboutir à des engagements
spécifiques sur la plupart des objectifs recherchés. C’est pourquoi, il a
exhorté les gouvernements à identifier des objectifs réalisables sur un
calendrier précis marqué par des dates butoirs. Il a également estimé qu’un
nouveau processus d’annulation de la dette des PMA, sans condition, aiderait ces
pays à promouvoir leurs capacités de production. Il est temps pour les
dirigeants d’embrasser l’esprit de partenariat dont ils parlent tant depuis si
longtemps et de s’entendre sur une nouvelle vision du développement durable pour
les PMA, a conclu M. Karki.
Mme MICHELLE BACHELET, Directrice exécutive d’ONU-FEMMES, s’est félicitée
que l’alphabétisation des femmes des PMA ait augmenté de 10% par an en moyenne
au cours des 10 dernières années. Elle s’est dite particulièrement inquiète des
problèmes d’accès aux soins de santé rencontrés par les femmes et les enfants
des zones rurales. Mme Bachelet a mis l’accent sur l’importance de développer
l’énergie solaire pour fournir de l’électricité aux villages ruraux et sur celle
de la promotion d’un accès aux technologies modernes, comme l’Internet. Si les
femmes vivant dans les PMA, a-t-elle noté, avaient accès aux ressources de
production de leur propre pays, il serait possible d’augmenter les récoltes de
20 à 50%, ce qui aurait un impact déterminant en matière de sécurité
alimentaire. La Directrice exécutive d’ONU-Femmes a ajouté que la protection
sociale devait être considérée comme un investissement rentable et non comme un
simple coût social.
En raison de leur dépendance élevée vis-à-vis des importations de produits
alimentaires, les PMA ont été durement touchés par la flambée des prix de ces
denrées, a rappelé Mme Bachelet. Or, dans la mesure où les femmes représentent
la moitié de la main-d’œuvre de ces pays, l’élargissement de leur accès aux
services financiers pouvait avoir un impact positif sur le développement
agricole des PMA. En effet, si les femmes avaient accès aux mêmes ressources
productives que les hommes, la productivité agricole des PMA pourrait augmenter
de 20 à 30%, a estimé Mme Bachelet, qui a annoncé que, sous sa direction, ONUFemmes allait s’efforcer d’identifier des solutions visant à renforcer l’accès
des femmes vivant en milieu rural aux ressources financières et productives.
(à suivre)
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PMA/ISTANBUL/DPI/1
9 mai 2011
La Directrice exécutive d’ONU-Femmes a également estimé important de
renforcer l’accès des travailleurs informels aux services de santé, à l’eau
potable, au logement et à l’assainissement. La protection sociale devrait être
considérée comme un investissement bénéfique, a-t-elle de nouveau souligné.
Créer des marchés « favorables » aux femmes est une autre priorité de
l’organisation que je dirige, a poursuivi Mme Bachelet, qui a indiqué qu’ONUFemmes renforcerait ses capacités dans les 48 des pays les moins avancés pour y
faire progresser la cause des femmes, en particulier en milieu rural.
M. JOAN CLOS, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour les
établissements humains (ONU-Habitat), a assuré que le développement allait de
pair avec l’urbanisation et qu’il n’existait aucune exception à cette règle.
Selon lui, la ville, si elle bénéficie d’une gestion un tant soit peu
responsable, peut en effet constituer un atout pour le développement. Mais la
croissance de la prochaine décennie devra être soigneusement planifiée pour
éviter des problèmes de coexistence et d’assainissement en milieu urbain, a-t-il
prévenu. Cette nouvelle planification urbaine exigera des gouvernements qu’ils
mettent à la disposition des populations des ressources en eau et en énergie,
tout en respectant l’environnement. ONU-Habitat, a assuré M. Clos, a une
expérience conséquente en ce domaine, et elle est prête à la partager afin
d’améliorer le développement urbain dans les pays les moins avancés au cours de
la prochaine décennie.
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(à suivre)
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