La Curé, Chapitre 6 (2)
A la fin du chapitre 6 de la Curée, Saccard qui surprend les deux amants est tout d’abord menaçant mais
s’adoucit à la vue de l’acte de session signé par sa femme. Renée, restée seule est choquée, surprise par la
coalition inattendue. Elle voit sa vie défiler avec les apparitions de Saccard et Maxime. S’agit-il d’une prise de
conscience ? Cette scène qui va de l’hallucination à la prise de conscience ne permet-elle pas le dévoilement des
deux personnages ?
I/ Une scène d’hallucination et de folie
1) La folie
« Elle crut voir se lever » = intervention du narrateur
Thème de la folie qui avait déjà été évoqué
Miroir : porte entre le réel et l’imaginaire, rappel la scène du cabinet
Discourt indirect libre : le narrateur s’efface derrière son personnage
Hallucination : aspect irréel et morbide
Nostalgie de la pureté perdue
Toute la scène passe par le sens visuel
Verbes voir, apparaître, regardant perception
Regardant : notion de spectacle
Tradition populaire : Les agonisants voient leur vie défiler
= Hallucination durable
2) Une prise de conscience
Renée pose une question dont la réponse se trouve dans le passage
Cheminement intellectuel du personnage
Démonstratifs : distance entre Maxime et Saccard
Emploi absolu du verbe savoir : verbe de connaissance
Opposition des temps : plus que parfait, imparfait (présent dans le passé)
Renée comprend enfin le rôle qu’elle à jouée et fait son propre portrait
3) Un passage qui révèle le personnage à lui-même
Renée est une femme objet : rôle des comparaisons
Métaphore de l’or
Vocabulaire du profit
De la femme objet, on passe à la prostituée
Renée passe pour victime d’une force extérieure qu’elle n’a pu combattre
Le monde est le monde du paraître
Renée a un aspect de fausse Phèdre : force extérieur + supplice
II/ dévoilement des deux personnages
1) Saccard
Une description qui se fait autour de trois métaphores
- Vulcain : boiteux = laideur
Forgeron, il façonne Renée : idée de force
« tenailles » (l.3) : image du bourreau, torture, cruauté et sadisme
- Satan : pousse Renée au pêché, au vice, à la tentation
La forge est une représentation de l’enfer
- Une volonté : déshumanisation
Aspect épique avec des hyperboles : fascination de Renée pour le personnage
Mais : Caricature de Renée Saccard devient quelqu’un de grotesque
Un personnage grotesque
- Détails grotesques : « jambes grêles » (l.4)
- Image de la boue
- Quête absurde du plaisir furtif
Peinture : Jérôme Bosch Paul de Nimours
2) Maxime
Inachèvement
« tête blonde et jolie »
« vague insolence »
« blancheur de son crâne »
Maxime est un éternel adolescent, il n’a pas d’activité réelle.
Superficialité
Le personnage de Maxime n’est qu’une apparence
« yeux vides de catin »
« corps épilé » : Maxime est esclave de la mode
Dégénérescence
- Fatigue physique et morale manque d’énergie montré par « femme assouvie »
- « ses mains longues comptaient ses vices »
- métaphore de l’eau tiède
- Champ lexical de la mollesse : lâche, mou, douceur, tiède, paresse
- Comparaison avec une prostituée : double sens du mot « fille »
Opposition ou complémentarité de Saccard et Maxime :
Saccard produit et Maxime mange la fortune, en profite.
Renée prend-t-elle réellement conscience du rôle que lui ont fait jouer Saccard et Maxime ? Si la description se
fait avec le regard de Renée, le narrateur intervient sans cesse pour doubler son regard. On peut penser que celui
ci a une certaine sympathie pour Saccard mais méprise Maxime.
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