III. Liens avec la différenciation cellulaire
Le développement tumoral est similaire à l’embryogénèse en de nombreux points : on y
retrouve un rythme soutenu des divisions cellulaires, l’expression des gènes architectes, une
transition épithélio-mésenchymateuse, l’implication des mêmes voies de signalisation, la
migration cellule-œuf resemble à la migration des cellules métastatiques…
De nombreux gènes architectes impliqués dans la différenciation au cours de l’embryogenèse
sont cibles d’altérations génétiques lors de la genèse d’une cellule cancéreuse.
Embryogénèse, différenciation et cancérogénèse :
La voie Hedgehog (qui est une voie de signalisation très importante pendant le
développement embryonnaire) active des gènes (architectes notamment) pour l’expression du
phénotype de cellules souches. Ces voies sont « allumées » au niveau tumoral et « éteintes »
dans un organisme sain à l’âge adulte, à l’origine de tumeurs au niveau du rein, prostate…
Exemple de gènes architectes qui contrôlent la différenciation cellulaire lors de
l’embryogénèse et impliqués dans la cancérogénèse :
Gènes à Homebox codant pour des protéines, des facteurs de transcription.
CDX2, NKX3.1. Ce dernier code pour une protéine impliquée dans le développement du
tractus urogénital au cours de l’embryogenèse. La perte d’expression de ce gène entraîne un
délai de la différenciation cellulaire à l’origine de lésions précancéreuses prostatiques.
Exemple du Sarcome d’Ewing :
C’est une tumeur se développant dans les tissus mous, les cellules primitives neuro-
ectodermiques présentent des degrés variables de différenciation.
Un événement génétique unique est suffisant pour induire la cancérogène : une translocation
aboutit à une protéine anormale qui va activer en continu un récepteur membranaire de l’IGF
entraînant la prolifération cellulaire.
Différenciation cellulaire et cancérogénèse :
La cellule cancéreuse est peu différenciée et proliférative.