Diapositive 1 CCLIN Sud-Est Octobre 2010 V2 Le programme Stoprisk est une initiative du CCLIN Sud-Est qui vise à améliorer la connaissance et l’observance des précautions standard. Diapositive 2 Les précautions standard Leur application • constitue la première stratégie de prévention de la transmission des micro-organismes • protège le personnel et les patients Les précautions standard représentent les premières mesures « barrières » à mettre en œuvre et constituent la première stratégie de prévention de la diffusion des microorganismes. A l’origine, le principe des précautions standard repose sur la protection du personnel vis-à-vis des virus hématogènes. Leur application a ensuite montré un intérêt certain pour la protection des patients. Les précautions standard sont présentées dans la Circulaire DGS/DH – N°98/249 du 20 avril 1998 relative à la prévention de la transmission d'agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les établissements de santé. Elles sont complétées par la « cough etiquette » préconisée dans les nouvelles recommandations du Guideline for Isolation Precautions Preventing Transmission of Infectious Agents in Healthcare Settings de 2007 du CDC. Diapositive 3 Les précautions standard Un ensemble de pratiques à respecter systématiquement • par tous les soignants dans tous les lieux de soins • pour tout patient quel que soit son statut infectieux connu ou présumé … concernent aussi les visiteurs ! Ces mesures « barrières » doivent être appliquées par tous les soignants pour tous les patients quel que soit leur statut infectieux connu ou présumé. Leur mise en œuvre contribue à l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins. Les visiteurs et l’entourage doivent être incités à appliquer une partie des précautions standard, en particulier l’hygiène des mains. _______________________________________________________________ Exemples d’études ayant montré le rôle de l’entourage dans la survenue d’une infection : - La source d’une épidémie de coqueluche en réanimation néonatale était un adulte soignant ou visiteur. Vranken P, Pogue M, Romalewski C and Ratard R. Outbreak of pertussis in a neonatal intensive care unit–Louisiana, 2004. AJIC. 2006 Nov 34(9);550-554. - La source d’une épidémie de coqueluche nosocomiale impliquant 10 patients et personnels, était probablement la mère (16 ans) d’un patient admis en réanimation pédiatrique. Valenti WM, Pincus PH, Messner MK. Nosocomial pertussis: possible spread by an hospital visitor. Am J Dis Child. 1980;134:520-521. Diapositive 4 Déclinaison des précautions standard 4 Axes 1. Hygiène des mains 2. Protection individuelle 3. Prévention des accidents avec exposition au sang (AES) 4. Gestion de l’environnement Les précautions standard présentées dans la circulaire de 1998 le sont selon 7 items. Le programme « Stoprisk, ensemble adoptons les précautions standard », décline toutes les mesures selon 4 axes : l’hygiène des mains, le port des équipements de protection individuelles, la prévention des accidents avec expositions au sang et la gestion de l’environnement et du matériel. Diapositive 5 Déclinaison des précautions standard 4 Axes – Hygiène des mains – Protection individuelle – Prévention des accidents avec exposition au sang (AES) – Gestion de l’environnement Le premier axe traite de l’hygiène des mains. Diapositive 6 1. Hygiène des mains • Rôle des mains dans la transmission des infections associées aux soins largement démontré • Réduction du risque de transmission par une hygiène des mains appropriée De nombreuses études ont démontré le rôle des mains comme vecteur de microorganismes, la majorité des infections associées aux soins ayant leur origine dans le manuportage. Et il est démontré qu’une bonne hygiène des mains réduit le risque de transmission des micro-organismes. _______________________________________________________________ Un lien de causalité entre hygiène des mains et risque infectieux a été montré : - Larson E. A causelink between handwashing and risk of infection? Examination of the evidence. ICHE, 1988, 9:28–36. - CDC. Guideline for Hand Hygiene in Healthcare Settings, 2002. - Health Canada. Hand washing, cleaning, disinfection, and sterilization in health care. Canada Communicable Disease Report (CCDR), Supplement, Vol., 24S4, July 1998. Diapositive 7 1. Hygiène des mains Elle concerne • le personnel • les patients ou les résidents • les proches et les visiteurs De fait, la réalisation d’un geste d’hygiène des mains est un des fondamentaux des règles d’hygiène. L’ensemble du personnel mais également les patients, les résidents et leurs visiteurs sont concernés. Diapositive 8 c u Semmelweis - Vienne - 1861 h é e s 1. Hygiène des mains 16 S a g e -fe m m e (n = 1 7 7 9 1 ) 0 a c c o C h lo r u r e de chaux 18 14 E t u d ia n t s m é d e c in e ( n = 2 0 0 4 2 ) è s / 12 10 8 c é Réduction de la mortalité après introduction de la désinfection des mains au chlorure de chaux à la sortie des salles d’autopsie et avant tout examen des accouchées D Les étudiants pratiquaient des séances d'autopsie avant les accouchements... 1 0 Deux services de maternité avec deux types d'accoucheurs et des taux différents de mortalité par fièvre puerpérale (3,4 vs 9,9%). 6 4 2 0 1841 1842 1843 1844 1845 1846 La première et plus célèbre étude qui a démontré l’importance de l’hygiène des mains a été réalisée par Semmelweis il y a plus de 100 ans. Ce médecin autrichien a mis en évidence une baisse significative du taux d’infections puerpérales et des décès chez les accouchées après introduction de la désinfection des mains avant tout examen. Diapositive 9 1. Hygiène des mains Privilégier la technique d’hygiène des mains par la friction hydro-alcoolique (FHA) Le lavage reste indiqué quand les mains sont souillées, mouillées ou poudrées La technique d’hygiène des mains à privilégier aujourd’hui est la friction hydroalcoolique, dont l’efficacité et la tolérance sont démontrées depuis longtemps. La friction hydro-alcoolique se pratique sur des mains macroscopiquement propres, c’est à dire visuellement exemptes de souillures et sèches. Le lavage des mains reste indiqué lorsque les mains sont visiblement souillées. Diapositive 10 Parce que la friction hydro-alcoolique est plus efficace mais aussi plus rapide et mieux tolérée. La friction hydro alcoolique est à privilégier dans le cadre des précautions standard notamment avant et après tout contact avec le patient ou son environnement proche. La friction hydro alcoolique ne remplace pas le lavage des mains quand les mains sont visiblement souillées, mouillées ou talquées ou dans des situations particulières (par exemple en présence d’ectoparasites ou de spores bactériennes gale ou Clostridium difficile) Les arguments en faveur de la friction hydro-alcoolique (FHA) sont largement exposés dans la campagne nationale sur l’hygiène des mains « Missions mains propres » qui rappelle que la FHA est non seulement plus efficace qu’un lavage des mains, mais aussi plus rapide et mieux tolérée. Toutefois, en cas de gale ou d’infection à Clostridium difficile, le lavage des mains reste indiqué pour son action mécanique. Diapositive 11 1. Hygiène des mains A quel moment ? • avant et après contact avec un patient • entre deux activités • après le retrait des gants Une action d’hygiène des mains doit se pratiquer : avant et après tout contact avec un patient, entre deux activités et après le retrait des gants, mais aussi avant de les mettre et de les prendre dans la boite pour éviter de contaminer les autres gants. Diapositive 12 1. Hygiène des mains Pour une meilleure efficacité, respecter les différentes étapes de la friction hydro-alcoolique ou du lavage La maîtrise de la technique d’application des produits, savon ou PHA, garantit leur efficacité. Cette technique se décompose en 7 étapes décrites dans le protocole. Pour une meilleure efficacité, toute action d’hygiène des mains doit se faire sur des mains sans bijou, y compris l’alliance. Diapositive 13 Déclinaison des précautions standard 4 Axes – Hygiène des mains – Protection individuelle – Prévention des accidents avec exposition au sang – Gestion de l’environnement (AES) Le deuxième axe concerne le port des équipements individuels de protection. Diapositive 14 2. Protection individuelle La mise en place de mesures "barrières" par le port d’équipements de protection individuelle (EPI) réduit le risque de transmission de microorganismes entre les patients et les soignants La mise en place de mesures "barrières" par le port d’équipements de protection individuelle réduit le risque de transmission de micro-organismes entre patients et soignants. ______________________________________________________________ Exemples : - Des actes de radiologie interventionnelle entraînent une projection de sang sur les lunettes dans 6,7% des cas, dont 40% passent inaperçues pour le radiologue. Davidson IR, Crisp AJ, Hinwood DC, Whitaker SC, Gregson RH. Eye splashes during invasive vascular procedures. Br J Radiol. 1995 Jan;68(805):39-41. - Le port de masque à visière a réduit les infections nosocomiales à VRS en pédiatrie (p<0,003 pour le personnel et p<0,05 pour les patients). Gala CL, Hall CB, Schnabel KC, Pincus PH, Blossom P, Hildreth SW, Betts RF, Douglas RG Jr. The use of eye-nose goggles to control nosocomial respiratory syncytial virus infection. JAMA. 1986 Nov 21;256(19):2706-8. - Le lavage des mains associé au port du masque a entraîné une réduction de 17% des infections respiratoires supérieures en pédiatrie chez les moins de 2 ans. Roberts L, Smith W, Jorm L, Patel M, Douglas RM, McGilchrist C. Effect of infection control measures on the frequency of upper respiratory infection in child care: a randomized, controlled trial. Pediatrics. 2000 Apr;105(4 Pt 1):738-42. Diapositive 15 2. Protection individuelle En fonction du risque de projection ou de contact avec un liquide biologique, la peau lésée ou les muqueuses, choisir l’équipement de protection adapté : gants tablier ou surblouse lunettes masque De façon très générale, il est indiqué de porter des équipements de protection individuelle, dits EPI, lorsqu’il y a un risque de projection ou de contact avec des liquides biologiques, la peau lésée ou les muqueuses. Différents types d’EPI sont à votre disposition, notamment les gants, les tabliers plastique ou les surblouses, les lunettes de protection, et les masques chirurgicaux ou alliant les deux fonctions : les masques visières. Diapositive 16 2. Protection individuelle Port de gants • quand il y un risque de contact avec des liquides biologiques, les muqueuses ou la peau lésée • lorsque les mains du soignant sont abîmées Une action d’hygiène des mains avant, après Un geste = une paire de gants On portera des gants à usage unique, de préférence non poudrés, lorsqu’il y a un risque de contact avec des liquides biologiques, les muqueuses du patient ou sa peau lésée, mais également lorsque les mains du soignant sont abîmées. Rappelons : que les gants doivent être quittés dès que le geste pour lequel ils ont été mis est terminé et qu’il est impératif de pratiquer une hygiène des mains après les avoir quittés, mais également avant de les prendre pour éviter de contaminer les autres gants de la boîte. Dans le cadre des précautions standard, il n’est pas indiqué de porter des gants en cas de contact avec la peau saine. Diapositive 17 2. Protection individuelle Port de masque, lunettes ou de masque visière • quand il y a un risque d’aérosolisation ou de projection de liquides biologiques ex : aspiration endoscopie •• en en de cas de pathologie ORL du soignant Le port de masque et de lunettes, ou de masque visière, est indiqué dans toutes les situations où une aérosolisation de liquide biologique est possible. Rappelons que les lunettes de vue ne protègent pas l’œil de façon efficace. En cas de pathologie ORL du soignant, le port du masque est particulièrement indiqué durant les soins de proximité. Vous vous reporterez à la diapo suivante qui précise la CAT dans ce cas. D’une façon générale, il sera demandé au patient de porter un masque à l’occasion des soins faits à proximité de sa sphère ORL telle la pose d’aiguille de Hubert. Diapositive 18 Vous toussez, vous éternuez ? Couvrez-vous le nez et la bouche 1 2 avec un mouchoir en papier ou toussez et éternuez dans le haut de votre manche mais pas dans vos mains Jetez votre mouchoir en papier dans la poubelle la plus proche Lavez-vous systématiquement les mains à l'eau et au savon, ou désinfectez-les avec un produit hydro-alcoolique Portez un masque chirurgical 3 pour protéger les autres en cas de contact rapproché Ne soyez pas responsables de la transmission des agents pathogènes des voies ORL et respiratoires ! Cough etiquette Mars 2009 Cette affiche est disponible sur le site du CCLIN sud-Est Diapositive 19 2. Protection individuelle Port de tablier ou de surblouse • lors d’un soin à risque de projection de produits d’origine humaine • lors d’un soin contaminant ou exposant à un contact large avec le patient La tenue professionnelle se contamine à l’occasion des contacts divers liés à l’activité professionnelle. C’est un vecteur potentiel de micro-organismes. Pour protéger la tenue, le tablier ou la surblouse seront indiqués lors d’un soin à risque de projection, mais aussi à l’occasion d’un soin de proximité contaminant (change) ou exposant à un contact large avec le patient (toilette au lit). Il est recommandé de changer sa tenue professionnelle tous les jours et chaque fois qu’elle est souillée. Diapositive 20 Déclinaison des précautions standard 4 Axes – Hygiène des mains – Protection individuelle – Prévention des accidents avec exposition au sang (AES) – Gestion de l’environnement Le troisième axe traite la prévention des AES. Diapositive 21 3. Prévention des AES Objectif quantifié de résultats “En 2012, le taux d’incidence des accidents exposant au sang pour 100 lits, a diminué d’un quart globalement et par catégorie d’établissements “ Mise en oeuvre du programme national de prévention des infections nosocomiales 2009/2013 (circulaire DHOS/E2/DGS/RI n° 2009-272 du 26 août 2009) L’application des précautions standard a fait la preuve de son efficacité, elles ont été à l’origine inventées pour protéger le personnel soignant contre les risques de transmission de virus hématogènes (VHB, VIH et ensuite VHC). _______________________________________________________________ La formation et l’application des PS ont permis de réduire les AES de 80%, et une diminution supplémentaire peut être obtenue en utilisant du matériel sécurisé. Centers for Disease Control and Prevention. Evaluation of Safety Devices for Preventing Percutaneous Injuries among Healthcare Workers during Phlebotomy Procedures— Minneapolis–St. Paul, New York City, and San Francisco. MMWR. 1997;46:21-23. Jagger J. Reducing occupational exposure to bloodborne pathogens: where do we stand a decade later? Inf Control Hosp Epidemiol. 1996;17:573-5. Diapositive 22 3. Prévention des AES En cas de risque de piqûres ou de blessures • porter des gants • utiliser un collecteur pour objets piquants, coupants ou tranchants au plus près de l’acte de soin sans dépasser la limite de remplissage • utiliser le matériel de sécurité Diapositive 23 3. Prévention des AES En cas d’AES connaître la conduite à tenir • lavage et antisepsie de la plaie durant 5 mn • ou rinçage abondant de la muqueuse ou de la conjonctive au sérum physiologique, ou à l’eau du réseau, 10 min • obtention des sérologies du patient source • déclaration de l'AES et avis médical Tout établissement est tenu d’avoir un protocole de prise en charge des AES. Il est important d’en avoir connaissance et de se rappeler notamment qu’en cas de blessure ou de projection sur de la peau lésée, il est nécessaire : de laver la plaie de faire une antisepsie avec du Dakin pendant 5 min et de faire ensuite rapidement évaluer le risque de transmission d’un virus hématogène par un médecin. En cas de projection sur les conjonctives de l’œil ou la muqueuse du nez ou de la bouche, rincer abondamment avec du sérum physiologique ou de l’eau pendant 10 min, puis penser à l’évaluation du risque. Dans les deux cas faire une déclaration de l’accident auprès de l’administration dans les 48 heures pour les agents titulaires de la fonction publique, et dans les 24 heures pour les autres. Diapositive 24 Déclinaison des précautions standard 4 Axes – Hygiène des mains – Protection individuelle – Prévention des accidents avec exposition au sang (AES) – Gestion de l’environnement Le dernier axe traité sera la gestion de l’environnement et du matériel. Diapositive 25 4. Gestion du matériel et de l’environnement L’environnement est une source potentielle de contamination Le traitement adapté des surfaces et des dispositifs médicaux par désinfection et/ou stérilisation réduit le risque de transmission croisée des microorganismes Pendant longtemps, le rôle des surfaces a été négligé dans la transmission des micro-organismes. Des études ont montré cependant qu’elles étaient une source potentielle de contamination et que l’on pouvait y retrouver des micro-organismes revivifiables de nombreuses heures après leur contamination. Le matériel et les surfaces doivent donc subir un traitement adapté après avoir été souillées. _______________________________________________________________ Exemples : - La contamination extensive des surfaces peut jouer un rôle dans la prolongation d’une épidémie à Norovirus. Wu HM, Fornek M, Schwab KJ et al. A norovirus outbreak at a long-term–care facility: the role of environmental surface contamination. ICHE 2005;26:802-810. - Le traitement adapté des surfaces et des dispositifs médicaux par désinfection et/ou stérilisation réduit le risque de transmission croisée des micro-organismes. Centers for Disease Control and Prevention. Pseudomonas aeruginosa infections associated with transrectal ultrasound-guided prostate biopsies--Georgia, 2005. MMWR CDC Surveill. Summ. 2006;55:776-7. Mehta AC, Prakash UBS, Garland R, et al. Prevention of flexible bronchoscopyassociated infection. Chest 2006;128:1742-55. Diapositive 26 4. Gestion du matériel et de l’environnement Surfaces souillées par du sang ou tout autre liquide biologique • agir immédiatement, en commençant par se protéger • nettoyer les surfaces souillées • désinfecter avec un détergent/désinfectant de surface approprié, en respectant son mode d’utilisation Diapositive 27 4. Gestion du matériel et de l’environnement Matériel souillé • immerger le matériel dans un bac de pré désinfection immédiatement après l’utilisation • vérifier que le matériel a subi un entretien approprié (désinfection et/ou stérilisation) avant son utilisation Les dispositifs médicaux seront pris en charge tout de suite après leur utilisation en les immergeant dans un bain de détergent désinfectant pour une prédésinfection, avant d’être nettoyés et traités selon leur niveau de criticité. Diapositive 28 4. Gestion du matériel et de l’environnement Prélèvements biologiques, linge souillé et déchets • les transporter dans un emballage étanche et fermé Et enfin on veillera à ce que le linge souillé, les déchets et les prélèvements biologiques soient transportés dans de bonnes conditions, c’est-à-dire sacs fermés et étanches, sans trop les remplir, pour éviter la dissémination des agents pathogènes. Diapositive 29 Pour la sécurité des patients et des soignants