Principales caractéristiques des différentes doctrines du libéralisme économique La doctrine du libéralisme économique chez … Principes Quel dosage de « laissez-faire » ? Régulation ES (Rôle de l’Etat, Inégalités) Quel dosage de « laissez-passer » ? Libre échange Les Classiques La Main Invisible : en poursuivant leurs intérêts particuliers, les individus poursuivent l’intérêt général, ils créent de la valeur par leur travail. Il y a donc une autorégulation de l’activité économique La force de travail doit pouvoir se reproduire. Il faut réduire les salaires à ce minimum, qui permet juste de survivre (la loi d’airain des salaires). En effet, cela permet d’épargner et d’investir. NB : Les valeurs de travail et d’épargne sont encouragées par le protestantisme, ce qui explique que le capitalisme apparaîtra d’abord dans les régions protestantes de l’Europe (Angleterre, Pays-Bas, villes de la Hanse, nord de l’Europe). Marché autorégulé. - Etat Gendarme (minimal= justice, sécurité, défense) - Intervention de l’Etat pour l’éducation et la mise en œuvre de politiques structurelles (canaux de navigation) « Le doux commerce » - Les avantages absolus de l’échange international - les avantages comparatifs : on prône le libre échange pour dépasser le risque de stagnation économique (Etat stationnaire chez Ricardo) lié à une baisse progressive de la rentabilité de l’activité économique (baisse tendancielle du taux de profit) 1776- 1848 1/ 8 Limites de l’Economie Classique Proudhon, puis Marx critiquent la théorie de la valeur des classiques : le détenteur du capital achète la force de travail, mais récupère le produit du travail. Or, la plus-value, engendrée par la combinaison du travail des différents ouvriers revient au capitaliste, qui revend le produit fini. Principales caractéristiques des différentes doctrines du libéralisme économique Les Néoclassiques 1870-1980 (courant dominant de 1870 à 1929) L’individu est rationnel : homo œconomicus. Il effectue des arbitrages entre coûts et avantages et toutes les décisions économiques sont prises de la façon suivante - La perspective est micro-économique : on explique les décisions individuelles des agents - Le modèle hypothético-déductif du marché part d’une situation idéal-typique, basé sur les hypothèses suivantes de concurrence pure et parfaite (CPP= Atomicité, homogénéité, transparence, mobilité des facteurs et libre entrée/libre sortie) : il ya de nombreux acheteurs et de nombreux vendeurs, des produits homogènes ; les acheteurs sont très bien informés sur ce qu’ils échangent, les facteurs de production sont mobiles, et on peut à tout moment intervenir sur un marché ou s’en retirer. Marché autorégulé sauf dans 3 cas de défaillance. D’où le rôle de l’Etat - Etat- Gendarme - Etat qui doit pallier les défaillances : o Externalités, positives ou négatives o Biens collectifs o Monopoles Naturels Limites de la théorie Néoclassique La crise de 1929 remet en question la loi de l’offre : on est face à une Sur les 3 marchés des néoclassiques (de biens et services, de crise de surproduction, qui capitaux, et du travail), l’offre rencontre la demande, et provoque une spirale l’équilibre est obtenu à l’intersection des courbes d’offre et déflationniste : la baisse de de demande. On obtient le prix d’équilibre, et la quantité l’activité qui a conduit les d’équilibre qui correspondent à la situation optimale dans entreprises à réduire la production laquelle toute l’offre et toute la demande trouvent une conduit à un chômage important, contrepartie. Le marché conduit à l’AOR (Allocation qui réduit la demande globale ? Optimale des Ressources). L’équilibre général sur les trois Cette baisse de la demande n’est marchés est spontané, et toute réglementation est vue pas compensée par la baisse des comme une rigidité (l’intervention de l’Etat n’est pas prix, et l’offre reste, malgré la souhaitable, car elle empêche au marché de fonctionner) baisse des prix, inférieure à la L’Offre est au centre de l’analyse économique, et la loi de demande: le raisonnement l’Offre du Classique Jean-Baptiste Say reste au cœur du microéconomique montre ses credo néoclassique limites : il ne tient pas compte des - L’épargne doit être encouragée, car c’est grâce à effets globaux des décisions 2/ 8 l’épargne (accumulation primitive de capital) que individuelles l’on peut investir. Comme chez les classiques, l’échange international des biens & services, du travail, et des capitaux est encouragé, et certains économistes néoclassiques donnent des prolongements à la théorie des avantages comparatifs : La spécialisation des pays dans le commerce international dépend de leur dotation initiale en facteur de production : les pays riches en terre, vont se spécialiser dans l’agriculture (Vin pour le Portugal), ceux riches en capital productif vont se spécialiser dans la production industrielle (drap pour l’Angleterre, pour reprendre les exemples cités dans les avantages comparatifs par David Ricardo). Petit à petit, les inégalités vont se réduire, car les revenus des différents facteurs de production vont pouvoir se rapprocher, grâce à l’échange international. Principales caractéristiques des différentes doctrines du libéralisme économique Les Keynésiens (1936 – …) (courant dominant de 1945 à 1982 -en France) Keynes introduit l’analyse macroéconomique, le temps, donne à la demande un rôle central dans la croissance (augmentation de la création de richesse sur longue période). Pour lui c’est donc la dépense, et non l’épargne qui est primordiale. Si la demande est forte, les entreprises vont emprunter pour investir, elles rembourseront avec les fruits de l’activité économique générée. L’épargne nuit à l’activité économique qu’elle freine, puisque selon lui, l’activité économique provient de la circulation des richesses, et non de l’épargne. Or lui les agents ne se rendent pas compte de l’illusion monétaire (perte de pouvoir d’achat lié à l’inflation). En facilitant le crédit, on permet aux agents qui souhaitent investir de trouver un financement –liquidité de l’économie- en augmentant la masse monétaire, ce qui génère de l’inflation, et permet de libérer des fonds pour l’activité économique. « L’euthanasie du rentier » est souhaitable selon lui, et l’illusion monétaire va être le moyen de la provoquer. - La Demande est au centre de l’analyse économique, car la loi de l’Offre n’est plus valable - L’épargne doit être découragée, car elle empêche la circulation des richesses - Les inégalités doivent être limitées, car les ménages les moins aisés ont une tendance à consommer plus élevée que les ménages les plus aisés : il faut redistribuer des richesses, pour augmenter leur circulation, et donc favoriser la croissance. - Il faut encourager la création monétaire afin de fournir les liquidités nécessaires à l’investissement.3/ 8 La création de richesse repose sur l’endettement de L’Etat –Providence reprend bien sûr les fonctions minimales de l’Etat Gendarme, mais s’y ajoutent trois missions essentielles : - allocation des ressources : l’Etat est un acteur économique à part entière à travers les administrations, les entreprises publiques, la réglementation, doit orienter les choix économiques - stabilisation : l’Etat doit mener des politiques économiques pour agir sur la conjoncture : - soit pour relancer (GO) l’économie en utilisant 2 outils. Politique budgétaire : grâce au déficit public et à l’endettement, l’Etat va générer des dépenses publiques qui vont devenir des revenus pour d’autres agents, qui vont eux-mêmes les dépenser (effet-revenu). Politique monétaire : faciliter le crédit à la consommation en diminuant les taux d’intérêts, ce qui augmente la rentabilité de l’activité économique par rapport à un placement. Effet attendu : croissance, baisse du chômage Effet pervers : inflation (hausse tendancielle et générale des Les institutions de Brettons-Woods mettent en place un système financier international construit sur le principe keynésien : - il faut permettre aux pays d’emprunter auprès du FMI par création monétaire et stabiliser les taux de changes par un système de changes fixes (SMI) - la BIRD (Banque Mondiale) doit aider les pays les moins riches - Keynes était contre la convertibilité du dollar en or, et souhaitait la création d’une monnaie centrale, le Bancor. Il craignait que les Etats-Unis n’exportent leur inflation, ce qui a été le cas. Limites de la théorie keynésienne Crise du système financier international dès 1971 : la création monétaire n’ayant pas été suffisamment contrôlée, le président Richard Nixon choisit un jour férié dans le monde, le 15 août 1971, pour annoncer que le dollar n’est plus convertible en or. Il évite ainsi une débâcle des marchés monétaires. Toutes les banques centrales du monde, qui détenaient alors des dollars dans leurs coffres. Les taux de changes jusqu’alors fixes (35 dollars l’once d’or) deviennent alors flottants. Cette dérégulation du marché va dans le sens, ce qui déstabilise les marchés monétaires, et encourage à la Principales caractéristiques des différentes doctrines du libéralisme économique Les nouveaux courants du libéralisme (néolibéralisme) (1890 - …) DOGME CENTRAL des différentes approches néolibérales : Le Marché est autorégulé (AOR) et toute intervention de l’Etat, par exemple pour relancer l’économie ou pour réduire les inégalités est nocive, car les inégalités sont un aiguillon nécessaire à l’activité économique. (on raye de l’histoire la crise de 1929). Les rigidités empêchent au marché de fonctionner librement (hypothèse du modèle), donc il faut supprimer les rigidités : l’Etat doit donc tout mettre en œuvre pour favoriser l’activité économique, et favoriser la réduction de son champ d’intervention (externalisation, libéralisation, dérèglementation). 4/ 8 Le libre échange doit être encouragé : il faut libéraliser la circulation des biens et services, des personnes (travail) et des capitaux. Cette approche accentue à partir de 1995, avec la création de l’OMC et l’adoption de l’AGCS (libéralisation des services) l’internationalisation des échanges de biens et services, encouragés depuis 1945 par les accords du GATT. Tout est marchandise (Biens et services, travail, capital), et l’absence de régulation internationale conduit au développement de tout types d’activités, illégales ici, légales ailleurs. Les paradis fiscaux sont une nécessité pour permettre la fluidité du système financier international. Principales caractéristiques des différentes doctrines du libéralisme économique L’Etat doit permettre le fonctionnement du marché, en garantissant son fonctionnement, par exemple en interdisant la concentration excessive (monopoles) pour garantir la concurrence pure et parfaite (concurrence libre et non faussée présente dans le traité de l’UE). Ordolibéralisme : - La Banque centrale mène une politique pour contenir la masse monétaire (inflation faible), et doit être indépendante des pressions politiques (ex de la BCE). L’objectif est de garantir la crédibilité de la monnaie sur les marchés de capitaux. - L’Etat conserve la politique budgétaire, qui repose sur la nécessité d’un budget équilibré, sans déficit donc, en opposition avec la théorie keynésienne, et se réduit donc en une politique de rigueur. l’Etat doit encourager les entreprises à produire, en augmentant la rentabilité du capital :(diminution du coût du travail et des charges sociales, baisser l’impôt - Théoriciens de (tax-cut) sur le revenu pour les plus riches, afin de les l’Offre : attirer dans son pays, car ce sont les plus riches qui dynamisent l’économie. Les plus riches pourront épargner et investir, et ce sont eux qui garantissent la prospérité. 5/ 8 En favorisant la libre circulation des capitaux, des personnes et des Biens&Services, on met en concurrence les places financières : les capitaux iront où les taux d’intérêts sont plus forts, si les placements réalisés sont sûrs : il faut stabiliser les économies en permettant au marché de fonctionner : on ne peut pas laisser les Etats maîtriser la politique monétaire, car pour plaire à leur électorat, ils risquent de créer une masse monétaire excessive, ce qui risque de provoquer de l’inflation et de repousser les investisseurs internationaux qui préféreront investir ou placer ailleurs dans le monde. Les Etats doivent mener des politiques d’attractivité : dumping social, dumping fiscal doivent permettre aux Etats les plus concurrentiels d’attirer sur leur territoire les activités à plus forte valeur ajoutée Principales caractéristiques des différentes doctrines du libéralisme économique - Ecole du Public Choice : Comme les hommes politiques poursuivent leurs intérêts personnels et non l’intérêt général, il faut réduire le champ de l’Etat en privatisant, externalisant, dérégulant. Limites : L’idéologie du mérite fait bien-sûr abstraction des inégalités sociales qui conduisent à la reproduction sociale d’une classe de privilégiés, qui considèrent comme spontanée et naturelle leur aptitude à réussir socialement, alors qu’elle est culturelle : ils disposent, selon le sociologue Pierre Bourdieu, des codes de la classe dominante, du capital culturel (maîtrise de la culture légitime, connaissance des normes valeurs de la classe. L’Etat devient ainsi, selon l’expression critique d’André Gorz, la « béquille du capital ». Ce libéralisme économique est en opposition avec le libéralisme philosophique, puisqu’il ne vise pas l’épanouissement et l’autonomisation de l’Homme, mais bien le maintien des inégalités qui vont s’accumuler, par un mécanisme bien connu de tous. Lorsque l’Etat n’agit pas pour réduire les inégalités, il les accentue, car elles ont une inertie qui les conduit à augmenter sans cesse. NEC (Nouvelle Economie Classique) : l’Etat doit agir 6/ 8 Le consensus de Washington : Les institutions internationales (FMI, Banque mondiale) voient leur mission transformées : conçues dans une optique keynésienne pour permettre de faciliter le financement du développement (d’abord de l’Europe d’après guerre, puis des PED), elles conditionnent à partir des années 1980 leurs aides à l’adoption par les pays en difficulté de « Plans d’ajustements structurels ». Les pays, pour bénéficier de l’aide internationale, doivent désormais s’engager à libéraliser leur économie, à réduire leur secteur public, pourtant essentiel dans un dispositif de développement qui ne peut se produire que par la réduction des inégalités. De nombreux auteurs considèrent qu’il s’agit d’encourager un pillage , en bonne et due forme de richesses collectives : La Russie a connu l’appropriation par une minorité, des fleurons de l’économie nationale. Principales caractéristiques des différentes doctrines du libéralisme économique Limites du néolibéralisme L’éventail des inégalités augmente, ce qui exacerbe Les inégalités internationales s’accentuent, et l’absence de les tensions sociales (cf. la crise en Guadeloupe en régulation internationale des mouvements de capitaux et 2009) : la cohésion sociale est menacée, et l’absence des biens et services conduit à la mise à l’écart, par une de régulation a conduit, en 1929, à l’émergence des forme de néocolonialisme, de pays subissant le poids totalitarismes. d’inégalités croissantes du fait de politiques structurelles qui détruisent les derniers remparts face à la pauvreté : en Afrique par exemple, la réduction du secteur public ne permet pas l’amélioration de la santé et de l’ éducation, jugés indispensable par le PNUD au développement. La dérégulation financière conduit à des crises systémiques CRISE ECONOMIQUE de 2008-2009 CRISES FINANCIERES depuis les années 1980. 7/ 8 Principales caractéristiques des différentes doctrines du libéralisme économique Les économistes Classiques 1776-1850 Critiques de Proudhon et de Marx sur la théorie de la valeur Les économistes Néoclassiques 1870-1980 Dominantes de 1870 à 1929 Crise de 1929 Grande Dépression Les Keynésiens (1936-…) Dominantes de 1945 à 1971 Crises monétaire (1971) et pétrolières (1973-1979) Les néolibéraux (1890-…) Dominantes de 1980- 2008 8/ 8 Crises financières successives depuis 1980 et économiques mondiales à partir de 2008 ?