Principales caractéristiques des différentes doctrines du libéralisme économique
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R.Roussillon, SES
Villefontaine(38), 2009
La doctrine du
libéralisme
économique chez …
Principes
Quel dosage de « laissez-faire » ?
Quel dosage de « laissez-passer » ?
Régulation ES (Rôle de l’Etat, Inégalités)
Libre échange
Les Classiques
1776- 1848
La Main Invisible : en poursuivant leurs intérêts particuliers, les individus
poursuivent l’intérêt général, ils créent de la valeur par leur travail. Il y a donc
une autorégulation de l’activité économique
La force de travail doit pouvoir se reproduire. Il faut réduire les salaires à ce
minimum, qui permet juste de survivre (la loi d’airain des salaires). En effet, cela
permet d’épargner et d’investir.
NB : Les valeurs de travail et d’épargne sont encouragées par le protestantisme,
ce qui explique que le capitalisme apparaîtra d’abord dans les régions
protestantes de l’Europe (Angleterre, Pays-Bas, villes de la Hanse, nord de
l’Europe).
- Etat Gendarme (minimal= justice, sécurité,
défense)
- Intervention de l’Etat pour l’éducation et la
mise en œuvre de politiques structurelles
(canaux de navigation)
Limites de l’Economie Classique
Proudhon, puis Marx critiquent la théorie de la
valeur des classiques : le détenteur du capital
achète la force de travail, mais récupère le
produit du travail. Or, la plus-value, engendrée
par la combinaison du travail des différents
ouvriers revient au capitaliste, qui revend le
produit fini.
« Le doux commerce »
- Les avantages absolus de l’échange
international
- les avantages comparatifs : on prône le libre
échange pour dépasser le risque de stagnation
économique (Etat stationnaire chez Ricardo) lié
à une baisse progressive de la rentabilité de
l’activité économique (baisse tendancielle du
taux de profit)
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Les Néoclassiques
1870-1980
(courant dominant de
1870 à 1929)
L’individu est rationnel : homo œconomicus. Il effectue des arbitrages entre
coûts et avantages et toutes les décisions économiques sont prises de la façon
suivante
- La perspective est micro-économique : on explique les décisions individuelles
des agents
- Le modèle hypothético-déductif du marché part d’une situation idéal-typique,
basé sur les hypothèses suivantes de concurrence pure et parfaite (CPP=
Atomicité, homogénéité, transparence, mobilité des facteurs et libre entrée/libre
sortie) : il ya de nombreux acheteurs et de nombreux vendeurs, des produits
homogènes ; les acheteurs sont très bien informés sur ce qu’ils échangent, les
facteurs de production sont mobiles, et on peut à tout moment intervenir sur un
marché ou s’en retirer.
Sur les 3 marchés des néoclassiques (de biens et services, de capitaux, et du
travail), l’offre rencontre la demande, et l’équilibre est obtenu à l’intersection
des courbes d’offre et de demande. On obtient le prix d’équilibre, et la quantité
d’équilibre qui correspondent à la situation optimale dans laquelle toute l’offre
et toute la demande trouvent une contrepartie. Le marché conduit à l’AOR
(Allocation Optimale des Ressources). L’équilibre général sur les trois marchés
est spontané, et toute réglementation est vue comme une rigidité (l’intervention
de l’Etat n’est pas souhaitable, car elle empêche au marché de fonctionner)
L’Offre est au centre de l’analyse économique, et la loi de l’Offre du Classique
Jean-Baptiste Say reste au cœur du credo néoclassique
- L’épargne doit être encouragée, car c’est grâce à l’épargne
(accumulation primitive de capital) que l’on peut investir.
- Les inégalités sont donc nécessaires, car elles permettent à une
catégorie sociale d’épargner,
-
- Etat- Gendarme
- Etat qui doit pallier les défaillances :
o Externalités, positives ou
négatives
o Biens collectifs
o Monopoles Naturels
Limites de la théorie Néoclassique
La crise de 1929 remet en question la loi de
l’offre : on est face à une crise de
surproduction, qui provoque une spirale
déflationniste : la baisse de l’activité qui a
conduit les entreprises à réduire la production
conduit à un chômage important, qui réduit la
demande globale ? Cette baisse de la demande
n’est pas compensée par la baisse des prix, et
l’offre reste, malgré la baisse des prix, inférieure
à la demande: le raisonnement
microéconomique montre ses limites : il ne
tient pas compte des effets globaux des
décisions individuelles
Comme chez les classiques, l’échange
international des biens & services, du travail, et
des capitaux est encouragé, et certains
économistes néoclassiques donnent des
prolongements à la théorie des avantages
comparatifs : La spécialisation des pays dans le
commerce international dépend de leur
dotation initiale en facteur de production : les
pays riches en terre, vont se spécialiser dans
l’agriculture (Vin pour le Portugal), ceux riches
en capital productif vont se spécialiser dans la
production industrielle (drap pour l’Angleterre,
pour reprendre les exemples cités dans les
avantages comparatifs par David Ricardo). Petit
à petit, les inégalités vont se réduire, car les
revenus des différents facteurs de production
vont pouvoir se rapprocher, grâce à l’échange
international.
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Les Keynésiens
(1936 …)
(courant dominant de
1945 à 1982 -en
France)
Keynes introduit l’analyse macroéconomique, le temps, donne à la demande un
rôle central dans la croissance (augmentation de la création de richesse sur
longue période).
Pour lui c’est donc la dépense, et non l’épargne qui est primordiale. Si la
demande est forte, les entreprises vont emprunter pour investir, elles
rembourseront avec les fruits de l’activité économique générée. L’épargne nuit
à l’activité économique qu’elle freine, puisque selon lui, l’activité économique
provient de la circulation des richesses, et non de l’épargne.
Or lui les agents ne se rendent pas compte de l’illusion monétaire (perte de
pouvoir d’achat lié à l’inflation). En facilitant le crédit, on permet aux agents qui
souhaitent investir de trouver un financement –liquidité de l’économie- en
augmentant la masse monétaire, ce qui génère de l’inflation, et permet de
libérer des fonds pour l’activité économique. « L’euthanasie du rentier » est
souhaitable selon lui, et l’illusion monétaire va être le moyen de la provoquer.
- La Demande est au centre de l’analyse économique, car la loi de
l’Offre n’est plus valable
- L’épargne doit être découragée, car elle empêche la circulation des
richesses
- Les inégalités doivent être limitées, car les ménages les moins aisés
ont une tendance à consommer plus élevée que les ménages les plus
aisés : il faut redistribuer des richesses, pour augmenter leur
circulation, et donc favoriser la croissance.
- Il faut encourager la création monétaire afin de fournir les liquidités
nécessaires à l’investissement. La création de richesse repose sur
l’endettement de l’économie. Les Etats peuvent être endetté en
permanence, puisque leur durée de vie est illimitée (personnes
morales). Lorsque l’activité économique le permet, on réduit le niveau
d’endettement.
L’objectif visé est le Bien-être : on alterne les politiques de STOP et de GO, c'est-
à-dire que l’on choisit la priorité entre lutte contre le chômage et lutte contre
l’inflation.
Le Keynésianisme conduit à la croissance des Trente Glorieuses (5,5% de
croissance du PIB en moyenne par an entre 1950 et 1973.
- allocation des ressources : l’Etat est un acteur
économique à part entière à travers les
administrations, les entreprises publiques, la
réglementation, doit orienter les choix
économiques
- stabilisation : l’Etat doit mener des politiques
économiques pour agir sur la conjoncture :
- soit pour relancer (GO) l’économie en
utilisant 2 outils.
Politique budgétaire : grâce au déficit
public et à l’endettement, l’Etat va générer
des dépenses publiques qui vont devenir
des revenus pour d’autres agents, qui vont
eux-mêmes les dépenser (effet-revenu).
Politique monétaire : faciliter le crédit à la
consommation en diminuant les taux
d’intérêts, ce qui augmente la rentabilité de
l’activité économique par rapport à un
placement.
Effet attendu : croissance, baisse du
chômage
Effet pervers : inflation (hausse
tendancielle et générale des prix)
- Soit pour freiner (STOP) l’économie
(reconstituez le schéma inverse)
Limites de la théorie keynésienne
En économie ouverte, les politiques
keynésiennes ne sont efficaces que s’il y a
concertation. Période de stagflation
(malgré l’inflation, le chômage continue à
augmenter.
Les institutions de Brettons-Woods mettent en place
un système financier international construit sur le
principe keynésien :
- il faut permettre aux pays d’emprunter auprès du
FMI par création monétaire et stabiliser les taux de
changes par un système de changes fixes (SMI)
- la BIRD (Banque Mondiale) doit aider les pays les
moins riches
- Keynes était contre la convertibilité du dollar en or,
et souhaitait la création d’une monnaie centrale, le
Bancor. Il craignait que les Etats-Unis n’exportent leur
inflation, ce qui a été le cas.
Limites de la théorie keynésienne
Crise du système financier international dès 1971 : la
création monétaire n’ayant pas été suffisamment
contrôlée, le président Richard Nixon choisit un jour
férié dans le monde, le 15 août 1971, pour annoncer
que le dollar n’est plus convertible en or. Il évite ainsi
une débâcle des marchés monétaires. Toutes les
banques centrales du monde, qui détenaient alors
des dollars dans leurs coffres. Les taux de changes
jusqu’alors fixes (35 dollars l’once d’or) deviennent
alors flottants. Cette dérégulation du marché va dans
le sens, ce qui déstabilise les marchés monétaires, et
encourage à la spéculation.
L’internationalisation des échanges, inhérente au
principe d’expansion des marchés, propre au
capitalisme, va rendre inopérantes les politiques de
relances keynésiennes : en effet, le mécanisme de
relance mis en évidence par Keynes fonctionne
toujours, mais lorsqu’une économie relance pendant
que l’autre mène une politique de rigueur, les efforts
de l’une risquent de relancer l’activité dans l’autre, et
l’Etat ne peut pas récupérer en prélèvements
obligatoires les dépenses publiques réalisées.
Cela explique la volonté de coordonner des politiques
économiques de relance keynésiennes dans les zones
régionales du commerce mondiales, comme par
exemple l’Union Européenne. Ce vœu pieu des
économistes keynésiens va peut-être enfin voir le
jour, face à la crise économique et financière
mondiale qui a débuté en 2008.
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Les nouveaux
courants du
libéralisme
(néolibéralisme)
(1890 - …)
DOGME CENTRAL
des différentes
approches
néolibérales :
Le Marché est autorégulé (AOR) et toute intervention de l’Etat, par
exemple pour relancer l’économie ou pour réduire les inégalités est
nocive, car les inégalités sont un aiguillon nécessaire à l’activité
économique. (on raye de l’histoire la crise de 1929).
Les rigidités empêchent au marché de fonctionner librement (hypothèse
du modèle), donc il faut supprimer les rigidités : l’Etat doit donc tout
mettre en œuvre pour favoriser l’activité économique, et favoriser la
réduction de son champ d’intervention (externalisation, libéralisation,
dérèglementation).
Le libre échange doit être encouragé : il faut libéraliser la circulation des biens et
services, des personnes (travail) et des capitaux.
Cette approche accentue à partir de 1995, avec la création de l’OMC et l’adoption
de l’AGCS (libéralisation des services) l’internationalisation des échanges de biens et
services, encouragés depuis 1945 par les accords du GATT.
Tout est marchandise (Biens et services, travail, capital), et l’absence de régulation
internationale conduit au développement de tout types d’activités, illégales ici,
légales ailleurs.
Les paradis fiscaux sont une nécessité pour permettre la fluidité du système
financier international.
Ordolibéralisme :
L’Etat doit permettre le fonctionnement du marché, en garantissant son
fonctionnement, par exemple en interdisant la concentration excessive
(monopoles) pour garantir la concurrence pure et parfaite (concurrence
libre et non faussée présente dans le traité de l’UE).
- La Banque centrale mène une politique pour contenir la masse
monétaire (inflation faible), et doit être indépendante des pressions
politiques (ex de la BCE). L’objectif est de garantir la crédibilité de la
monnaie sur les marchés de capitaux.
- L’Etat conserve la politique budgétaire, qui repose sur la nécessité d’un
budget équilibré, sans déficit donc, en opposition avec la théorie
keynésienne, et se réduit donc en une politique de rigueur.
En favorisant la libre circulation des capitaux, des personnes et des Biens&Services,
on met en concurrence les places financières : les capitaux iront où les taux
d’intérêts sont plus forts, si les placements réalisés sont sûrs : il faut stabiliser les
économies en permettant au marché de fonctionner : on ne peut pas laisser les
Etats maîtriser la politique monétaire, car pour plaire à leur électorat, ils risquent de
créer une masse monétaire excessive, ce qui risque de provoquer de l’inflation et de
repousser les investisseurs internationaux qui préféreront investir ou placer ailleurs
dans le monde.
- Théoriciens de
l’Offre :
l’Etat doit encourager les entreprises à produire, en augmentant la
rentabilité du capital :(diminution du coût du travail et des charges
sociales, baisser l’impôt (tax-cut) sur le revenu pour les plus riches, afin
de les attirer dans son pays, car ce sont les plus riches qui dynamisent
l’économie. Les plus riches pourront épargner et investir, et ce sont eux
qui garantissent la prospérité.
Les Etats doivent mener des politiques d’attractivité : dumping social, dumping
fiscal doivent permettre aux Etats les plus concurrentiels d’attirer sur leur territoire
les activités à plus forte valeur ajoutée
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- Ecole du Public
Choice :
Comme les hommes politiques poursuivent leurs intérêts personnels et
non l’intérêt général, il faut réduire le champ de l’Etat en privatisant,
externalisant, dérégulant.
Limites : L’idéologie du mérite fait bien-sûr abstraction des inégalités
sociales qui conduisent à la reproduction sociale d’une classe de
privilégiés, qui considèrent comme spontanée et naturelle leur aptitude à
réussir socialement, alors qu’elle est culturelle : ils disposent, selon le
sociologue Pierre Bourdieu, des codes de la classe dominante, du capital
culturel (maîtrise de la culture légitime, connaissance des normes valeurs
de la classe. L’Etat devient ainsi, selon l’expression critique d’André Gorz,
la « béquille du capital ». Ce libéralisme économique est en opposition
avec le libéralisme philosophique, puisqu’il ne vise pas l’épanouissement
et l’autonomisation de l’Homme, mais bien le maintien des inégalités qui
vont s’accumuler, par un mécanisme bien connu de tous. Lorsque l’Etat
n’agit pas pour réduire les inégalités, il les accentue, car elles ont une
inertie qui les conduit à augmenter sans cesse.
NEC (Nouvelle Economie Classique) : l’Etat doit agir
Le consensus de Washington : Les institutions internationales (FMI, Banque
mondiale) voient leur mission transformées : conçues dans une optique
keynésienne pour permettre de faciliter le financement du développement (d’abord
de l’Europe d’après guerre, puis des PED), elles conditionnent à partir des années
1980 leurs aides à l’adoption par les pays en difficulté de « Plans d’ajustements
structurels ». Les pays, pour bénéficier de l’aide internationale, doivent désormais
s’engager à libéraliser leur économie, à réduire leur secteur public, pourtant
essentiel dans un dispositif de développement qui ne peut se produire que par la
réduction des inégalités. De nombreux auteurs considèrent qu’il s’agit
d’encourager un pillage , en bonne et due forme de richesses collectives : La Russie
a connu l’appropriation par une minorité, des fleurons de l’économie nationale.
Limites du néolibéralisme
L’éventail des inégalités augmente, ce qui exacerbe les tensions sociales
(cf. la crise en Guadeloupe en 2009) : la cohésion sociale est menacée, et
l’absence de régulation a conduit, en 1929, à l’émergence des
totalitarismes.
CRISE ECONOMIQUE de 2009
Les inégalités internationales s’accentuent, et l’absence de régulation
internationale des mouvements de capitaux et des biens et services conduit à la
mise à l’écart, par une forme de néocolonialisme, de pays subissant le poids
d’inégalités croissantes du fait de politiques structurelles qui détruisent les
derniers remparts face à la pauvreté : en Afrique par exemple, la réduction du
secteur public ne permet pas l’amélioration de la santé et de l’ éducation, jugés
indispensable par le PNUD au développement.
La dérégulation financière conduit à des crises systémiques
CRISES FINANCIERES depuis les années 1980.
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