Principales caractéristiques des différentes doctrines du libéralisme économique
R.Roussillon, SES
Villefontaine(38), 2009
(1936 – …)
(courant dominant de
1945 à 1982 -en
France)
Keynes introduit l’analyse macroéconomique, le temps, donne à la demande un
rôle central dans la croissance (augmentation de la création de richesse sur
longue période).
Pour lui c’est donc la dépense, et non l’épargne qui est primordiale. Si la
demande est forte, les entreprises vont emprunter pour investir, elles
rembourseront avec les fruits de l’activité économique générée. L’épargne nuit
à l’activité économique qu’elle freine, puisque selon lui, l’activité économique
provient de la circulation des richesses, et non de l’épargne.
Or lui les agents ne se rendent pas compte de l’illusion monétaire (perte de
pouvoir d’achat lié à l’inflation). En facilitant le crédit, on permet aux agents qui
souhaitent investir de trouver un financement –liquidité de l’économie- en
augmentant la masse monétaire, ce qui génère de l’inflation, et permet de
libérer des fonds pour l’activité économique. « L’euthanasie du rentier » est
souhaitable selon lui, et l’illusion monétaire va être le moyen de la provoquer.
- La Demande est au centre de l’analyse économique, car la loi de
l’Offre n’est plus valable
- L’épargne doit être découragée, car elle empêche la circulation des
richesses
- Les inégalités doivent être limitées, car les ménages les moins aisés
ont une tendance à consommer plus élevée que les ménages les plus
aisés : il faut redistribuer des richesses, pour augmenter leur
circulation, et donc favoriser la croissance.
- Il faut encourager la création monétaire afin de fournir les liquidités
nécessaires à l’investissement. La création de richesse repose sur
l’endettement de l’économie. Les Etats peuvent être endetté en
permanence, puisque leur durée de vie est illimitée (personnes
morales). Lorsque l’activité économique le permet, on réduit le niveau
d’endettement.
L’objectif visé est le Bien-être : on alterne les politiques de STOP et de GO, c'est-
à-dire que l’on choisit la priorité entre lutte contre le chômage et lutte contre
l’inflation.
Le Keynésianisme conduit à la croissance des Trente Glorieuses (5,5% de
croissance du PIB en moyenne par an entre 1950 et 1973.
L’Etat –Providence reprend bien sûr les
fonctions minimales de l’Etat Gendarme, mais
s’y ajoutent trois missions essentielles :
- allocation des ressources : l’Etat est un acteur
économique à part entière à travers les
administrations, les entreprises publiques, la
réglementation, doit orienter les choix
économiques
- stabilisation : l’Etat doit mener des politiques
économiques pour agir sur la conjoncture :
- soit pour relancer (GO) l’économie en
utilisant 2 outils.
Politique budgétaire : grâce au déficit
public et à l’endettement, l’Etat va générer
des dépenses publiques qui vont devenir
des revenus pour d’autres agents, qui vont
eux-mêmes les dépenser (effet-revenu).
Politique monétaire : faciliter le crédit à la
consommation en diminuant les taux
d’intérêts, ce qui augmente la rentabilité de
l’activité économique par rapport à un
placement.
Effet attendu : croissance, baisse du
chômage
Effet pervers : inflation (hausse
tendancielle et générale des prix)
- Soit pour freiner (STOP) l’économie
(reconstituez le schéma inverse)
Limites de la théorie keynésienne
En économie ouverte, les politiques
keynésiennes ne sont efficaces que s’il y a
concertation. Période de stagflation
(malgré l’inflation, le chômage continue à
augmenter.
Les institutions de Brettons-Woods mettent en place
un système financier international construit sur le
principe keynésien :
- il faut permettre aux pays d’emprunter auprès du
FMI par création monétaire et stabiliser les taux de
changes par un système de changes fixes (SMI)
- la BIRD (Banque Mondiale) doit aider les pays les
moins riches
- Keynes était contre la convertibilité du dollar en or,
et souhaitait la création d’une monnaie centrale, le
Bancor. Il craignait que les Etats-Unis n’exportent leur
inflation, ce qui a été le cas.
Limites de la théorie keynésienne
Crise du système financier international dès 1971 : la
création monétaire n’ayant pas été suffisamment
contrôlée, le président Richard Nixon choisit un jour
férié dans le monde, le 15 août 1971, pour annoncer
que le dollar n’est plus convertible en or. Il évite ainsi
une débâcle des marchés monétaires. Toutes les
banques centrales du monde, qui détenaient alors
des dollars dans leurs coffres. Les taux de changes
jusqu’alors fixes (35 dollars l’once d’or) deviennent
alors flottants. Cette dérégulation du marché va dans
le sens, ce qui déstabilise les marchés monétaires, et
encourage à la spéculation.
L’internationalisation des échanges, inhérente au
principe d’expansion des marchés, propre au
capitalisme, va rendre inopérantes les politiques de
relances keynésiennes : en effet, le mécanisme de
relance mis en évidence par Keynes fonctionne
toujours, mais lorsqu’une économie relance pendant
que l’autre mène une politique de rigueur, les efforts
de l’une risquent de relancer l’activité dans l’autre, et
l’Etat ne peut pas récupérer en prélèvements
obligatoires les dépenses publiques réalisées.
Cela explique la volonté de coordonner des politiques
économiques de relance keynésiennes dans les zones
régionales du commerce mondiales, comme par
exemple l’Union Européenne. Ce vœu pieu des
économistes keynésiens va peut-être enfin voir le
jour, face à la crise économique et financière
mondiale qui a débuté en 2008.