Grecs, Sénèque, Aurèle, Epitête, Cicéron ou encore les Stoïciens défendent l’austérité et
condamnent la débauche.
Le luxe aurait pu être réhabiliter par les Epicuriens, mais eux-mêmes ayant fait l’objet
de nombreuses critiques, ils n’ont fait qu’augmenter le discrédit vis-à-vis du luxe.
b. l’Eglise et le luxe
L’importance de l’influence de la chrétienté en Europe occidentale durant tout le
Moyen Age n’a fait que parachever le discrédit du luxe. En effet, la pensée chrétienne et
l’Evangile condamnent toute sorte d’affichage de puissance et valorise la pauvreté. De
nombreuses paraboles ventent la mendicité et méprisent la richesse.
2. la condamnation du luxe par les penseurs « modernes »
a. les philosophes du XVIII ème siècle
J.J. Rousseau notamment a profondément critiqué le luxe car pour lui, il serait
contraire à la Nature et parallèle à la décadence des mœurs. Pour lui, le luxe est l’antonyme de
la vertu.
Montaigne et Pascal, héritiers des Stoïciens, condamnent eux aussi le luxe car ils
mettent en avant l’austérité et le dénuement.
b. les penseurs du XIX ème siècle
Max Weber, sociologue du XIX ème siècle, a mis en exergue la corrélation entre la
religion protestante et les progrès économiques. L’essor économique serait favorisé dans les
pays dont la religion serait majoritairement protestante. Or, le protestantisme est contraire à
l’idée de luxe, qui est un gaspillage, une mauvaise utilisation du capital.
Karl Marx, lui aussi sociologue du XIX ème siècle, ne fait qu’enfoncer encore le luxe,
attribut de la classe dominante. Il dénie catégoriquement l’utilité du luxe.
Mais, le luxe n’est pas seulement ce concept critiqué et critiquable, il est aussi nécessaire.
B. Le luxe, un « superflu nécessaire »
Voltaire, lui, est un des rares à ne pas mépriser le luxe, il dit « le luxe ce superflu,
chose très nécessaire ». Le luxe est selon lui le « thermomètre social ».
1. le superficiel, propre de l’homme
a. une nécessité psychologique et biologique
Dès l’origine du monde, les excès de la terre, de l’eau, du feu sont déjà des formes de
luxe. D’ailleurs, dès que l’homme s’est regroupé en société et qu’il a commencé à s’habiller,
les vêtements, bien sur d’abord utilisés pour se protéger du froid, ont de suite servi de parure,
et les bijoux ont été inventés en même temps.
La nourriture a vite été accompagnée d’assiettes, de plats, de verres. L’art de la table
n’est pas nécessaire pour manger et pourtant, il a accompagné l’évolution des sociétés.
De la même manière, les hommes ont dessiné des peintures rupestres, non seulement
pour laisser des traces pour leur descendance, mais également dans une optique de décoration,
de superflu.
Le luxe est ce rêve qui pousse l’homme, être toujours insatisfait, vers plus d’exigence.
b. le luxe comme marque d’identité
L’homme a aussi comme caractéristique de vouloir se différencier de son voisin, dès
l’apparition des couches sociales. Or, le luxe est la marque du pouvoir ou du moins de la
distinction. Il marque donc l’identité de la personne qui bénéficie du luxe, la distingue de ses
pairs. Comme la distinction est recherchée par l’homme, le luxe peu être un outil pour
parvenir à cette fin.