Helena Rodrigues 2006 FRANÇAIS – GRAMMAIRE Les formes verbales Comment sont fabriquées les formes verbales ? Approche morphologique - Les commentaires sur les formes verbales peuvent se faire de 2 façons : sous un angle orthographique ou morphologique (= expliciter comment ils sont fabriqués) - « il été » : approche orthographique : o morphogramme « t » marquant la 3ème personne du singulier a été ommis. o Au lieu d’écrire le morphogramme « ai », l’élève a privilégié la piste phonogrammique « é » pr le son [e]. - « il disa » : angle morphologique : o « dis- » que l’on trouve ds « nous disons » o « -a » que l’on trouve ds « il pensa » => capacité à construire des formes => acquisition du langage par la création également. Les différentes composantes d’une forme verbale - « vivons » : o Viv- : morphème lexical ou base ou radical o –ons : morphème grammatical ou désinence ou flexion ou marque de personne. - Bannir « terminaison » car c’est une indication trop floue : « lavait/savait » : peut-être la même terminaison que « avait » ! - Découpage des verbe français : base + marque de temps + marque de personne : o Vivons : viv- + -0- + -ons o Vivions : viv- + -i- + -ons o Vivrons : viv- + -r- + -ons o Buvais : buv- + -ai- + -s, mais à l’oral : [byv] + [ɜ] + 0 o Buvions : buv- + -i- + -ons, ici, à l’oral : [byv] + [i] + [ɓ] homophones pour certains formes, d’où les difficultés. Le classement des temps La notion de mode - Avant, séparation en modalité (attitude du sujet) et en temps : o Indicatif : présente le processus verbal comme réel o Subjonctif : possible o Conditionnel : éventualité o Impératif : ordre ou conseil - Mais limites et lacunes de cette approche sémantique car certains exemple à l’indicatif évoquent l’éventualité. - Autre présentation des modes selon 2 paramètres : existence des personnes fondent les modes personnels ou impersonnels et la subdivision en temps : Modes Temps Personne Modes personnels Indicatif + + Subjonctif + Modes impersonnels Infinitif / participe - 1/3 Helena Rodrigues - - 2006 Le subjonctif n’est plus divisé en temps car l’imparfait (que j’allasse) et le plus que parfait (que j’eusse eu) ne sont plus vivants dans le français contemporain mais le présent (que je réussisse) et le passé (que j’aie réussi) sont encore vivants mais on considère que ce ne sont plus des temps différents aujourd’hui. Idem pour le participe, l’impératif et l’infinitif. L’impératif est écarté du tableau car ce n’est plus un mode spécifique : 90 % des formes sont à l’indicatif. Conditionnel : intégré à l’indicatif. Attention, avec les nouveaux programmes de 2008 de Darcos, ceci n’est plus vrai ! La notion d’aspect - L’aspect renvoie à une vision interne sur l’action exprimée par le verbe. - « Il commence à entrer » : action qui n’en est qu’à son début. - Idem si imparfait : « Il commençait à entrer ». - Aspect accompli / non accompli : o Forme simple (sauf le passé composé) exprime le procès en cours, aspect non accompli : il pense terminer ce livre, révisez à mon retour… o Forme composé exprime l’aspect accompli et l’antériorité ave la forme simple : Il pense avoir terminé ce livre. Ayez révisé à mon retour. Il désignait dans la nuit le village dont le jeune homme avait deviné les toitures. - Aspect borné (global) / non borné (sécant) : o Présent simple : action finie, vision globale : il vécut ici pendant 10 ans. o Imparfait : action toujours en cours : il vivait ici depuis 10 ans. - Aspect peut être indiqué par la locution verbale (ou auxiliaires d’aspect) : il vient de, il finit de, il est en train de, il commence à , il va déjeuner. L’emploi des temps 2 plans énonciatifs (Emile Benveniste) - Système du récit ou énonciation du récit ou plan non embrayé : o Récit d’événements passés (ou présentés comme tels) o Les événements semblent se raconter d’eux mêmes. o Essentiellement la 3ème personne (singulier et pluriel). o Temps de base : passé simple, imparfait, plus que parfait, passé antérieur, présent de vérité et historique. o Exclut les déictiques (adverbes : ici…) - Le système du discours ou énonciation de discours ou plan embrayé : o Relation de faits, fonction de témoignage d’un locuteur. o Emploi de modalisateurs (= précisent le point de vue) : sans doute, il est possible. o Temps de base : passé composé. o Passé simple, passé antérieur exclus o Accepte les déictiques. Le système du récit (plan non embrayé) - Imparfait : action en cours, cadre, arrière-plan, itération : description, commentaires, habitudes… : faits qui ne font pas progresser l’action. - Passé simple : actions accomplies, 1er plan, événements saillants, importants. - Passé composé : indice de proximité + grands avec le locuteur => discours. - Présent : 2/3 Helena Rodrigues 2006 o Dans le présent historique, concurrent du passé simple : le lecteur participe plus fortement, plus impliqué, dramatisation. o Dans le présent atemporel : valeur générale pour les proverbes, définitions… : il semblait perdu dans ses rêves, les savant sont souvent ignorants de la réalité. - Dans l’énonciation de récit Opposition des plans marquée par l’indication de chronologie l’imparfait pour l’arrière-fond - l’antériorité est marquée par les le passé simple pour le 1er plan formes composées PQP, passé antérieur. - Le futur peut être réalisé sous forme de conditionnel, imparfait prospectif (il devait/il allait faire), le futur historique. - La succession chronologique peut être indiquée par une suite de verbes au passé simple. Le système du discours (plan embrayé) - Le présent d’habitude (j’y travaille depuis 5 ans), de vérité générale (l’eau gèle à 0°C) : valeur gnomique. - Le passé composé : événement pas totalement coupé du présent. o Considéré comme accompli du présent : aucun décalage temporel (je rentre / je suis rentré) o Peut évoquer un futur présenté comme inéluctable, déjà accompli ds l’avenir (j’ai fini ds 5 minutes). o Exprime les événements du passé (j’étais tourné vers la fenêtre qd il est rentré). - Futur : temps imaginaire, du + au – certain : présent simple – futur proche – futur. Plusieurs valeurs dont : engager une promesse, exprimer un ordre. - Futur antérieur : o Caractère accompli d’une action future : au XXIIès, les hommes auront épuisé les ressources énergétiques fossiles. o Antériorité : qd il m’aura détruite, il les trouvera bien. o Caractère probable d’un événement : il m’aura draguée. - Conditionnel : o Sert de futur hypothétique ( moins probable que le futur simple) dans le passé : il m’a dit qu’il prendrait cet avion. o Politesse. o Marque accompli : il m’avait garanti qu’il aurait fini à temps. 3/3