démarche artistique de Marie-Andrée

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Démarche artistique – Marie-Andrée Pellerin
Mes projets prennent forme à partir de certains lieux emblématiques, naturels ou construits, souvent
caractérisés par leur monumentalité et leur prédominance dans un territoire donné (montagne, monument, etc).
J'examine plus précisément l'activité d'individus ou de groupes face à de tels lieux; des activités de l'ordre du
consensus collectif ou de l'action plus intime. Cela me permet d'analyser comment l'humain tente de se
positionner dans l'espace et de rationaliser le monde à son échelle. Je regarde quelles inventions de l'homme
tente d'imposer des limites, un ordre ou des règles rigides à une nature qui elle, est monumentale et parfois
imprévisible.
Je m'intéresse actuellement à la place qu'occupe le paysage dans l'art actuel. J'étudie le paysage en tant que
construction de l'homme, émanant d'un point de vue spécifique et d'un choix esthétique.
En 2009, j'ai effectué une transition du domaine de l'architecture vers celui des arts visuels. Durant mes études
en architecture, mes propositions formelles s'appuyaient sur le principe fondamental du modernisme Form
follows function. Bien que plusieurs de ces acquis restent d'une importante influence dans mon travail artistique,
nombreuses sont mes sculptures qui s'appliquent à déconstruire cette approche fonctionnaliste.
Recherches actuelles
Les montagnes. Les montagnes m'impressionnent par leur démesure. Je m'intéresse à la représentation de la
grandeur de la nature comme expression du sublime. Je génère en sculpture divers volumes tels que des
pyramides tronquées et des polyèdres, des volumes simplifiés rappelant les formes de la nature.
Les volcans. Je m'intéresse à une catégorie spécifique de montagnes: les volcans. Les volcans sont des
montagnes avec un danger potentiel. D'ailleurs, les ruines que le volcan engendre inclut la sienne. 1 Le caractère
destructeur du volcan est ce qui le rend si attirant pour le spectateur.
Les sciences naturelles. Je ne suis pas une scientifique, mais je m'intéresse aux scientifiques qui présentent
une passion désintéressée pour le monde. Je crois qu'en ce lieu, l'art rejoint la science. Ce ne sont pas les
formules mathématiques, ni les inventions technologies émanant de la science qui m'intéressent mais plutôt
l'imagination, l'utopie, la curiosité. Les explorations pour la connaissance pure.
Le tapis de bureau. En ce moment, je travaille avec le tapis de bureau, ce tapis gris de modèle standard.
Emblème déchue de l'architecture d'intérieure corporative, j'utilise l'aspect usiné du tapis pour m'aider à extraire
des formes organiques de leur contexte naturel, dans l'idée du monumental qui se heurte avec le banal. La fibre
du tapis me permet d'effectuer la transition entre des formes de la nature et des volumes plus schématiques
Mes influences. Mes recherches actuelles sont influencées par le concept de Gesamtkunstwerk (œuvre d'art
totale) de Joseph Beuys ainsi que par son travail sur les matériaux (feutres, cire, etc). De plus, la visite récente
de l'exposition rétrospective d'Anish Kapoor au Leeum Museum de Séoul m'a permis de faire évoluer ma
recherche formelle en sculpture. Plus précisément, sa série Monochromatic Voids autour des thèmes
matérialité/immatérialité a été pour moi une importante découverte. Je puise aussi certaines références dans la
littérature qui a pour thème l'exploration du monde, et particulièrement les ouvrages et essais témoignant du
Grand Tour, voyages réalisés par de riches européens au XVII et XVIII siècles.
1
Susan Sontag, The Volcano Lover, p.7
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