Lycée Talma - Cahier de textes de la TS4 Semaine du 8 au 11 septembre : prise de contact ; règles de fonctionnement pour l’année ; le programme de philosophie. Les notions, les repères, les auteurs. L’ordre problématique de l’examen des notions. Existence d’un site conçu et réalisé par votre professeur de philosophie : http://www.heracleitos.eu/Index.html Régulièrement, des éléments viennent s’y ajouter au cours, soit pour reprendre certains aspects de celui-ci, soit pour le compléter. On y trouvera la totalité des textes étudiés en cours, des dissertations et des explications de textes exemplaires, des éléments de correction des devoirs, des liens vers des documents ayant rapport avec le cours et le programme, etc. Il est vivement conseillé de fréquenter régulièrement. Qu’est-ce que la philosophie ? Réponse à cette question dans l’horizon de l’étymologie. La sophia comme sagesse et comme savoir (science) : la double compréhension possible de la philosophie en fonction de l’étymologie. Distinction entre théorie et pratique (la pensée et l’action). Semaine du 15 au 18 septembre : Absent. Semaine du 22 au 25 septembre : L’orientation pratique de la philosophie : la quête de l’excellence dans l’action ; la philosophie comme recherche de la sagesse. Le caractère risible de la « sagesse » pour le plus grand nombre. Que le plus grand nombre, cependant, ne déteste pas l’objet de la quête des philosophes antiques tournés vers la conquête du bonheur. Que le bonheur est l’objet du désir de l’individu lambda dans son existence et que, par conséquent, l’individu lambda recherche obscurément ce que les philosophes antiques recherchaient avec méthode. Il faut distinguer la quête de l’excellence dans l’action de la quête du savoir (rappel). Développement de la distinction entre théorie et pratique. Rapport avec la distinction abstrait/concret. Trois facultés de représentation : la sensibilité, l’imagination, l’entendement. Que seul l’entendement donne accès à des représentations abstraites (concepts). Exemple des êtres mathématiques ; notion d’infini. Semaine du 29 septembre au 2 octobre : Méthodologie de l’étude de texte Devoir pour la semaine prochaine (7 octobre) : Rédigez l’introduction à l’explication du texte suivant : Kant, Anthropologie, trad. A. Renaut modifiée, pp. 51-87 Que l’homme puisse posséder le Je dans sa représentation, cela l’élève infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivant sur la terre. C’est par là qu’il est une personne, et grâce à l’unité de la conscience à travers toutes les transformations qui peuvent lui advenir, il est une seule et même personne, c’est-à-dire un être totalement différent par le rang et par la dignité de choses comme les animaux dépourvus de raison, dont nous pouvons disposer selon notre bon plaisir (mit denen man nach Belieben schalten und walten kann) ; et cette différence est présente même quand il ne peut pas encore prononcer le je, parce que néanmoins il le possède déjà dans sa pensée : de même est-il vrai que toutes les langues, lorsqu’elles parlent à la première personne, pensent nécessairement ce je, quand bien même elles n’expriment pas cette égoïté par un mot particulier. Car la faculté qui est ici en jeu (celle de penser) est l’entendement. Il faut toutefois remarquer que l’enfant qui sait déjà parler assez convenablement ne commence pourtant que de manière relativement tardive (sans doute un an après environ) à s’exprimer en disant Je, alors qu’auparavant il a si longtemps parlé de lui à la troisième personne (Charles veut manger, marcher, etc.) ; et une lumière semble pour ainsi dire s’être manifestée en lui quand il commence à s’exprimer en disant Je: à partir de ce jour, il ne retourne jamais à son autre façon de parler. Antérieurement, il ne faisait que se sentir, désormais il se pense. Réflexions sur la signification de ce texte. La conscience de soi et le concept. La faculté des concepts distinguée des autres facultés de connaître (la sensibilité et l’imagination). Le pouvoir sur les choses que confère à l’homme le pouvoir de concevoir (théorie et pratique). Puissance technique. Distinction entre pouvoir = capacité, force et pouvoir = latitude morale (licence). Semaine du 6 au 9 octobre : Autour de la notion de vérité - L’opinion et la science/croire et savoir ; - La notion de démonstration ; qu’est-ce qu’une démonstration. Travail de définition ; - Distinction entre l’opinion vraie et la science (texte de Platon, Ménon, 97 a-d) ; - Distinction entre persuader et convaincre ; - Que le philosophe cherche la science et, par conséquent, cherche à sortir de la seule opinion pour gagner une vraie conviction fondée en raison ; - Du caractère trompeur de la persuasion. Analyse du Corbeau et le Renard. - Des préjugés et du problème de la nécessité du doute pour en sortir. - Lecture et explication du texte de Descartes : 1. Descartes, Principes de la philosophie, 1ère partie 1. Que pour examiner la vérité il est besoin, une fois en sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu’il se peut. Comme nous avons été enfants avant que d’être hommes et que nous avons jugé tantôt bien et tantôt mal des choses qui se sont présentées à nos sens lorsque nous n’avions pas encore l’usage entier de notre raison, plusieurs jugements ainsi précipités nous empêchent de parvenir à la connaissance de la vérité, et nous préviennent de telle sorte qu’il n’y a point d’apparence que nous puissions nous en délivrer, si nous n’entreprenons de douter une fois en notre vie de toutes les choses où nous trouverons le moindre soupçon d’incertitude. 2. Qu’il est utile aussi de considérer comme fausses toutes les choses dont on peut douter. Il sera même fort utile que nous rejetions comme fausses toutes celles où nous pourrons imaginer le moindre doute, afin que si nous en découvrons quelques-unes qui, nonobstant cette précaution, nous semblent manifestement vraies, nous fassions état qu’elles sont aussi très certaines et les plus aisées qu’il est possible de connaître. Semaines du 10 au 23 octobre 2010 Travail des textes suivants de Kant et Leibniz : - Kant, Critique de la raison pure, AK III, 531-532 (cf. ci-dessous) - Leibniz, Principes de la nature et de la grâce, § 5 (cf. ci-dessous) Kant, Critique de la raison pure, AK III, 531-532. L’assentiment (Fürwahrhalten) est un événement dans notre entendement qui peut reposer sur des fondements objectifs, mais qui doit avoir également des causes subjectives dans celui qui juge. Quand cet acte est valable pour chacun, pour peu qu’il ait seulement de la raison, la raison en est objectivement suffisante, et l’assentiment s’appelle alors conviction (Überzeugung). Quand il a uniquement son fondement dans la nature particulière du sujet, on le nomme persuasion (Überredung). La persuasion est une simple apparence, parce que le principe du jugement, qui réside simplement dans le sujet, est tenu pour objectif. Aussi un jugement de ce genre n’a-t-il qu’une valeur personnelle, et l’assentiment ne se communique pas. Mais la vérité repose sur l’accord avec l’objet, et par conséquent, par rapport à cet objet, les jugements de tout entendement doivent être d’accord (...) La pierre de touche servant à reconnaître si l’assentiment est une conviction ou une simple persuasion est donc extérieure : elle consiste dans la possibilité de la communiquer et de la trouver valable pour la raison de chaque homme. On revient ici sur la distinction persuasion/conviction déjà abordée précédemment. Ce texte nous permet d’approfondir sa compréhension grâce au repère objectif/subjectif. Définition traditionnelle de la vérité comme adaequatio rei et intellectus. L’assentiment peut être de deux sortes : Soit il possède un fondement subjectif et un fondement objectif et dans ce cas on a une conviction ; soit il ne possède qu’un fondement subjectif et dans ce cas on a une persuasion. Mais s’il est vrai que l’on voit bien le parallèle entre fondement objectif et adéquation de la chose et de l’intellect, il n’est pas évident de comprendre Kant quand il évoque la nécessité d’un fondement subjectif pour la conviction. Hypothèse à ce sujet : le jugement objectif a besoin d’être éprouvé comme vrai. Il y a une expérience de la vérité objective. La certitude, l’évidence. Leibniz, Principes de la nature et de la grâce, § 5 Il y a une liaison dans les perceptions des animaux qui a quelque ressemblance avec la raison ; mais elle n’est fondée que dans la mémoire des faits, et nullement dans la connaissance des causes. C’est ainsi qu’un chien fuit le bâton dont il a été frappé parce que la mémoire lui représente la douleur que ce bâton lui a causée. Et les hommes en tant qu’ils sont empiriques, c’est-à-dire dans les trois quarts de leurs actions, n’agissent que comme des bêtes ; par exemple, on s’attend qu’il fera jour demain parce que l’on a toujours expérimenté ainsi. Il n’y a qu’un astronome qui le prévoie par raison ; et même cette prédiction manquera enfin, quand la cause du jour, qui n’est point éternelle, cessera. Mais le raisonnement véritable dépend des vérités nécessaires ou éternelles ; comme sont celles de la logique, des nombres, de la géométrie, qui font la connexion indubitable des idées et les conséquences immanquables. Les animaux où ces conséquences ne se remarquent point sont appelés bêtes ; mais ceux qui connaissent ces vérités nécessaires sont proprement ceux qu’on appelle animaux raisonnables. Etude de ce texte. Distinction expérience/expérimentation. Le travail de la raison dans la construction d’une expérimentation Correction de l’introduction à l’explication du texte de Kant extrait de l’Anthropologie. On trouvera une introduction exemplaire à l’adresse suivante : http://www.heracleitos.eu/Textes/Dissertations,%20EdT/Intro_Posseder_le_Je....pdf - Semaines du 4 au 20 novembre 2010 Explication du texte suivant à réaliser pour le 13 novembre : Hume, Enquête sur l’entendement humain (1748), trad. A. Leroy, Aubier, pp. 70-71 Tous les objets de la raison humaine ou de nos recherches peuvent se diviser en deux genres, à savoir les relations d’idées et les faits. Du premier genre sont les sciences de la géométrie, de l’algèbre et de l’arithmétique et, en bref, toute affirmation qui est intuitivement ou démonstrativement certaine. Le carré de l’hypoténuse est égal au carré des deux côtés, cette proposition exprime une relation entre ces figures. Trois fois cinq est égal à la moitié de trente exprime une relation entre ces nombres. Les propositions de ce genre, on peut les découvrir par la seule opération de la pensée, sans dépendre de rien de ce qui existe dans l’univers. Même s’il n’y avait jamais eu de cercle ou de triangle dans la nature, les vérités démontrées par Euclide conserveraient pour toujours leur certitude et leur évidence. Les faits, qui sont les seconds objets de la raison humaine, on ne les établit pas de la même manière ; et l’évidence de leur vérité, aussi grande qu’elle soit, n’est pas d’une nature semblable à la précédente. Le contraire d’un fait quelconque est toujours possible, car il n’implique pas contradiction et l’esprit le conçoit aussi facilement et distinctement que s’il concordait pleinement avec la réalité. Le soleil ne se lèvera pas demain, cette proposition n’est pas moins intelligible et elle n’implique pas plus contradiction que l’affirmation : il se lèvera. Nous tenterions donc en vain d’en démontrer la fausseté, elle impliquerait contradiction et l’esprit ne pourrait jamais la concevoir distinctement. Lecture du texte. Questions pouvant servir à la préparation de l’explication : - En quel sens Hume dit-il que des propositions du genre de « trois fois cinc est égal à la moitié de trente » peuvent être découvertes « sans dépendre de rien de ce qui existe dans l’univers » ? - Pourquoi ce que Hume appelle les « faits » dépend-il « de ce qui existe dans l’univers » ? - Donnez un exemple de « faits » ; de « relation d’idées ». - Dans quelle mesure peut-on, selon l’auteur, démontrer que la proposition « le Soleil ne se lèvera pas demain » est une proposition fausse ? - Une vérité démontrée est-elle un « fait » ou une « relation d’idées » ? Qu’est-ce que je suis, moi ? Question dans laquelle nous allons séjourner assez longtemps. Lien avec le texte de l’Anthropologie de Kant étudié précédemment. La question demande le « quoi », non pas le « qui ». Nous réfléchirons en trois temps à cette question en examinant successivement les positions de Descartes, de Hume et de Freud à ce sujet. 1. La position de Descartes. Nous l’étudierons dans le célèbre passage du Discours de la méthode (1637) où Descartes énonce la fameuse formule, rarement comprise, « Je pense, donc je suis », à savoir au début de la Quatrième partie de Discours : Descartes, Discours de la méthode (1637), IVème partie (extrait). Je ne sais si je dois vous entretenir des premières méditations que j’y ai faites ; car elles sont si métaphysiques et si peu communes, qu’elles ne seront peut-être pas au goût de tout le monde : et toutefois, afin qu’on puisse juger si les fondements que j’ai pris sont assez fermes, je me trouve en quelque façon contraint d’en parler. J’avais dès longtemps remarqué que pour les mœurs il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu’on sait être fort incertaines, tout de même que si elles étaient indubitables, ainsi qu’il a été dit ci-dessus : mais parce qu’alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensai qu’il fallait que je fisse tout le contraire, et que je rejetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s’il ne resterait point après cela quelque chose en ma créance qui fut entièrement indubitable. Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu’il n’y avait aucune chose qui fût telle qu’ils nous la font imaginer; et parce qu’il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, même touchant les plus simples matières de géométrie, et y font des paralogismes, jugeant que j’étais sujet à faillir autant qu’aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j’avais prises auparavant pour démonstrations ; et enfin, considérant que toutes les mêmes pensées que nous avons étant éveillés nous peuvent aussi venir quand nous dormons, sans qu’il y en ait aucune pour lors qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m’étaient jamais entrées en l’esprit n’étaient non plus vraies que les illusions de mes songes. Mais aussitôt après je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose ; et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie, que je cherchais. Puis, examinant avec attention ce que j’étais, et voyant que je pouvais feindre que je n’avais aucun corps, et qu’il n’y avait aucun monde ni aucun lieu où je fusse ; mais que je ne pouvais pas feindre pour cela que je n’étais point ; et qu’au contraire de cela même que je pensais à douter de la vérité des autres choses, il suivait très évidemment et très certainement que j’étais ; au lieu que si j’eusse seulement cessé de penser, encore que tout le reste de ce que j’avais jamais imaginé eût été vrai, je n’avais aucune raison de croire que j’eusse été ; je connus de là que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser, et qui pour être n’a besoin d’aucun lieu ni ne dépend d’aucune chose matérielle ; en sorte que ce moi, c’est-à-dire l’âme, par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu’elle est plus aisée à connaître que lui, et qu’encore qu’il ne fût point, elle ne laisserait pas d’être tout ce qu’elle est. La réponse de Descartes à notre question figure dans le second alinéa. Cependant, il est nécessaire pour bien comprendre cette réponse, d’avoir bien saisi au préalable, la signification de la formule « Je pense, donc je suis » (le « cogito »). Pour ce faire, on en passe par des considérations biographiques, comme le fait Descartes dans son DM (= Discours de la méthode). La déception de Descartes devant la science de son temps et son désir de procéder à une refondation complète de la philosophie pour la rendre solide et concevable clairement et distinctement. La méthode de la découverte du fondement indubitable c’est celle du doute. Ce n’est pas un doute sceptique mais un doute destiné à permettre la découverte d’une vérité indubitable. Descartes doute pour ne plus douter. Les trois étapes du doute : - Doute quant à la fiabilité des sens ; - Doute quant à la fiabilité de la raison démonstrative ; - Doute ontologique portant sur l’étantité de l’étant dans l’espace. La version onirique du DM, la supposition du Malin Génie des Méditations Métaphysiques (1641). Découverte d’une vérité qui résiste même à « toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques » : « je pense, donc je suis ». Maladresse de la formule. Rectification ultérieure : « ego cogito, ego existo ». Saisie intuitive de l’être dans l’auto-affection de la pensée : l’intuition intellectuelle. Intuitif/discursif. « Intermède » : les élèves n’ayant pas l’air de vouloir travailler, il s’en ensuit une discussion à bâtons rompus sur le travail. Travail et désir ; envie et volonté. Travail et souffrance. Une élève fait remarquer que les fourmis travaillent. Examen de la question : un être dénué de conscience peut-il travailler ? Reprise du cours autour du cogito de Descartes. La conception systémique de la philosophie cartésienne. Nécessité d’une fondation. L’image de l’arbre de toute la philosophie de la Lettre-Préface aux Principes de la philosophie. Le domaine de la métaphysique (racines). Réponse à quelques questions sur le lien entre métaphysique et physique, entre physique et mécanique, entre mécanique et médecine. Le statut de la Morale, fruit et telos de l’entreprise de la philosophie. - Lecture du 1er alinéa du texte o Les circonstances de la méditation cartésienne (rappel de la fin de la IIIème Partie du DM à laquelle la 1ère phrase de la IVème Partie renvoie) ; o Rapport de ce que dit Descartes au sujet des « mœurs » (= la pratique, c’est-àdire le domaine de l’action) avec la « morale par provision »1 exposée dans la IIIème Partie. Exposé de la seconde maxime de cette morale provisoire (maxime de la résolution). Que cette règle pratique est très utile lorsque nous sommes dans l’indétermination (= « irrésolution ») face à l’action. Exemple du dilemme amoureux. L’indifférence de l’âne de Buridan2. La liberté d’indifférence (« plus bas degré de la liberté », selon Descartes)3. On trouvera un texte de Leibniz sur le site http://www.heracleitos.eu à ce sujet (texte 3 bis dans la 1ère rubrique). o Compréhension de la méthode du doute en contrepoint de la deuxième maxime de la morale par provision. o La mise en œuvre de la méthode du doute et la découverte du cogito. - Lecture du second alinéa du texte o C’est là que Descartes répond à notre question « qu’est-ce que je suis, moi ». o Sa réponse est : je suis « une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser… c’est-à-dire une âme par laquelle je suis ce que je suis ». o Signification du terme « pensée » chez Descartes, beaucoup plus vaste que dans l’usage commun. Pensée = représentation. Ainsi, Descartes englobe-t-il dans la pensée les sensations, les imaginations, les concepts, mais aussi les désirs, les craintes, le doute, etc. o Ce qu’est une « substance ». Etymologie de ce terme : latin sub = dessous, endessous et stare = se tenir. La substance est ainsi « ce qui se tient en-dessous ». En-dessous de quoi. Notion d’accident. Semaine du 25 au 27 novembre 2010 C’est-à-dire une morale provisoire, en attendant mieux, en attendant la « la plus haute et la plus parfaite morale, qui présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse», ainsi que l’écrira Descartes dans sa Lettre-Préface aux Principes de la philosophie (1644). 2 Buridan (Jean), philosophe français (XIVème siècle). Il semble que l’exemple de l’âne mourant de faim et de soif à égale distance d’un seau d’eau et d’un seau d’avoine parce qu’animé d’une même quantité de faim que de soif n’apparaisse pas dans les œuvres écrites de ce philosophe. Le problème avait déjà été soulevé par Aristote dans son De Caelo (295b32), où il se demande comment un chien qui doit choisir entre deux nourritures également attirantes choisit entre elles. De même, Aristote se demande avec perplexité ce qui arriverait en cas de tension excessive d'une corde parfaitement homogène et « ne sachant donc pas » en quel point se rompre. On s’intéressera plus en détail à ces problèmes plus tard, dans le cadre d’un cours sur la liberté. 3 C’est dans la IVème des Méditations métaphysiques que Descartes s’exprime ainsi. Il y voit ce plus bas degré car elle est plus « le fruit d’un défaut dans la connaissance que [d’une] perfection dans la volonté » : c’est lorsque l’intelligence manque que cette liberté se manifeste. Mais une liberté plus grande peut être conçue lorsque nous nous déterminons dans l’action en toute intelligence (c’est-à-dire lorsque nous ne sommes pas « perdus » devant l’action). 1 - Reprise de la définition du « moi » selon Descartes dans le 2ème alinéa de la Quatrième Partie du DM. C’est une « chose » toujours identique à elle-même et parfaitement simple. 2. La critique humienne du substantialisme cartésien On se base, pour saisir cette critique sur le texte suivant : Hume, Traité de la nature humaine, livre I, L’Entendement (1739), IVème partie, section VI, trad. Ph. Saltel et Ph. Baranger, Flammarion, coll. «GF», 1995, p. 342-344 Il est des philosophes qui imaginent que nous sommes à chaque instant intimement conscients de ce que nous appelons notre moi, que nous en sentons l’existence et la continuité d’existence, et que nous sommes certains, avec une évidence qui dépasse celle d’une démonstration, de son identité et de sa simplicité parfaites. La sensation la plus forte, la passion la plus violente, disent-ils, loin de nous détourner de cette vue, ne la fixent que plus intensément et nous font considérer, par la douleur ou le plaisir qui les accompagne, l’influence qu’elles exercent sur le moi. Tenter d’en trouver une preuve supplémentaire serait en atténuer l’évidence, puisqu’on ne peut tirer aucune preuve d’un fait dont nous sommes si intimement conscients, et que nous ne pouvons être sûrs de rien si nous en doutons. Malheureusement toutes ces affirmations positives sont contraires à cette expérience même que l’on invoque en leur faveur et nous n’avons aucune idée du moi de la manière qu’on vient d’expliquer. De quelle impression, en effet, cette idée pourrait-elle provenir ? Il est impossible de répondre à cette question sans une contradiction et une absurdité manifestes et pourtant, c’est une question qui doit trouver une réponse si nous voulons que l’idée du moi passe pour claire et intelligible. Toute idée réelle doit provenir d’une impression particulière. Mais le moi, ou la personne, ce n’est pas une impression particulière, mais ce à quoi nos diverses idées et impressions sont censées se rapporter. Si une impression donne naissance à l’idée du moi, cette impression doit nécessairement demeurer la même, invariablement, pendant toute la durée de notre vie, puisque c’est ainsi que le moi est supposé exister. Mais il n’y a pas d’impression constante et invariable. La douleur et le plaisir, le chagrin et la joie, les passions et les sensations se succèdent et n’existent jamais toutes en même temps. Ce ne peut donc pas être d’une de ces impressions, ni de toute autre, que provient l’idée du moi et, en conséquence, il n’y a pas une telle idée. Semaine du 1er au 4 décembre 2010 - Méthodologie de la dissertation philosophique Explication de la critique humienne du substantialisme cartésien : le moi cartésien est insaisissable ; il n’y a pas d’expérience de la substance pensante ainsi que le dit Descartes. Distinction entre « moi empirique » et « moi transcendantal » (Kant). Semaine du 8 au 11 décembre 2010 Pour le 6 janvier 2011, dissertation : Suis-je ce que j’ai conscience d’être ? Janvier-février 2011 La critique de Freud : l’inconscient. Ce qu’il entend par là. Distinction avec l’inconscient leibnizien. Preuves de l’existence de l’inconscient. La doctrine freudienne de l’inconscient fait-elle le lit de l’irresponsabilité ? Qu’est-ce que la responsabilité ? L’irresponsabilité ? Sens donné à cette idée par les codes pénaux napoléoniens et d’aujourd’hui (articles 69 et 122-1). Pourquoi il ne faut pas admettre l’irresponsabilité telle qu’elle est définie par le code pénal. Etude d’un texte de Kant extrait de la Critique de la raison pratique, connu sous le titre étrange de « tu dois, donc tu peux ». Les conditions de la responsabilité selon ce texte. Réponse à notre question et clôture du cours sur la conscience, l’inconscient, le sujet. Désir et bonheur : Locke, Schopenhauer, Epicure. Mars-avril 2011 Désir et bonheur : Locke, Schopenhauer, Epicure (suite). Etude la Lettre à Ménécée d’Epicure. L’art. Le beau et l’agréable (Kant, CFJ, § 7) L’œuvre d’art : Kant (CFJ, § 43, Alain). Distinction avec l’outil (technique).