Et les livres de non-juifs sur des sujets juifs ?
Le livre de Hans Küng
sur le judaïsme. Il fait de nombreuses fois référence au rav
Solovétchik et à moi-même. Nous nous étions rencontré en Israël et il m’a envoyé son
livre. Küng est considéré aujourd’hui comme l’un des théologien allemand les plus
importants. Nous avons échangé une longue correspondance et je voudrais lui
recommander de la publier. Il attribue une signification religieuse au fait-même de la
création de l’Etat d’Israël, chose que je récuse.
Il en va de même au sujet de la shoah. Je prétends que la shoah n’a aucune
signification religieuse, c’est à ce sujet que nous nous sommes écrit. Dans son livre,
Küng essaie de comprendre la signification du judaïsme halakh’a, très difficile à
comprendre pour les non-juifs, d’un point de vue psychologique.
Est-ce un hasard si une théologie non-orthodoxe telle que celle-ci apparaisse précisément en
Allemagne ?
Nous ne connaissons pas bien la culture allemande actuelle et je ne peux pas juger en
la matière. La shoah, en tout cas, est un énorme problème pour les chrétiens.
Comment considérez-vous vos rencontres avec le père Marcel Dubois, comme une anecdote ?
Pas du tout. Je m’entretiens avec lui de la question suivante :comment le judaïsme
considère-t-il le christianisme et comment le christianisme considère-t-il le judaïsme,
je ne me dispute ni au sujet du judaïsme, ni au sujet du christianisme. Du point de vue
du judaïsme, le christianisme est indifférent, alors que du point de vue du
christianisme, le judaïsme est une question de vie ou de mort.
Accepte-t-il cela ?
Il a beaucoup de mal a comprendre que le fait que le christianisme, tout au moins
depuis Marcion, depuis au moins mille huit cents ans, adopte le TaNaKH
’ comme
NdT- Une voix qui ne fait pas chorus : dans l’univers des éloges démesurés et de l’apologétique internationale sur Karol
Wojtyla [dit Jean-Paul II], le théologien suisse Hans Küng s’est nettement distingué, provoquant de fortes polémiques dans
les médias allemands. Küng - une des grosses têtes du Concile Vatican II, exclu en 1979 par le « Saint » Office qui lui
révoqua la chaire et l’orthodoxie - s’est exprimé ces derniers jours dans l’hebdomadaire Der Spiegel, mais c’est son
apparition sur la télévision publique "ARD", dans le populaire talk show de "Sabine Christiansen" qui a réveillé un nid de
guêpes. « Wojtyla prêche les idéaux féminins, mais en interdisant aux femmes la pilule et en leur refusant l’ordination". (…)
Une objection liée à cette vision machiste de l’église, "Karol Wojtyla a propagé une figure sacerdotale masculine caractérisée
par le célibat et il a été le principal responsable de la carence catastrophique de prêtres et du scandale de la pédophilie dans le
clergé, désormais venu au grand jour". L’attaque à fond de Küng s’est poursuivi : "Le pape a pratiqué un nombre très élevé
de canonisations, mais il a ignoré en même temps l’inquisition mise en œuvre vis-à-vis de théologiens, de prêtres et de
membres d’ordres mal vus par l’Eglise". Küng a cité des hommes et des femmes qui se sont distingués pour leur pensée
critique et leur volonté énergique de réformes, "traités, au contraire, avec des méthodes propres de l’Inquisition" :
Schillebeecks, Balasuriya, Boff, Bulànyi, Curran, Fox, Drewermann et aussi l’évêque d’Evreux, Gaillot et l’archevêque de
Seattle, Huntington. "Dans la vie publique - a-t-il affirmé - manquent aujourd’hui des intellectuels et des théologiens de
l’intelligence de la génération du Concile".Enfin, dit Küng, "Jean-Paul II a offert en 2000 une confession publique des pêchés
pour les fautes de l’Eglise dans le passé, mais sans en tirer aucune conséquence pratique", en glissant sur "les intrigues des
différents sièges de la Curie dans des affaires mafieuses et a contribué plutôt à occulter qu’à révéler des scandales et des
crimes (Banque Vaticane, le "suicide" de Roberto Calvi, le meurtre qui a eu lieu dans le milieu du corps des gardes suisses).
Le Vatican a été aussi extraordinairement vacillant avec le révélation des scandales de la pédophilie de membres du clergé, ".
Les remarques du théologien d’origine suisse ont provoqué un tollé en Allemagne, où le gouvernement - le ministre des
Affaires Etrangères Joschka Fischer en tête - a fait officiellement ses condoléances à l’ambassade du Vatican à Berlin.
« Bible » hébraïque