Pirenne a donné lieu à toute une école et a aussi eu une influence chez des ‘écrivains
d’histoire’. Parmi eux, la conception de Pirenne a pu prévaloir. Après la Seconde Guerre
Mondiale, il fallait souligner la cohésion. C’est pourquoi on assista au succès d’une idée
pirénienne de l’histoire belge.
A sa mort une nouvelle tendance apparut. On assiste à la structuration politique et idéologique
du Mouvement Flamand. Plusieurs auteurs mettent sur pied une Geschiedenis Van
Vlaanderen de niveau universitaire en 1936. Cela relève d’une historiographie nationale
flamande. Plusieurs de ces auteurs ayant collaboré pendant la guerre, cet ouvrage fut
discrédité. Après la guerre, on assiste à l’exaltation de la Belgique.
Dans les années 50, une nouvelle option apparaît : c’est l’approche historiographique prenant
en compte la Belgique et les Pays-Bas d’aujourd’hui (zone formant les Anciens Pays-Bas).
Cette approche est appelée Grandnéerlandaise. Entre 1949 et 1958, les 12 volumes de
l’Algemene geschiendenis der Nerderlanden sont donc publiés. Des historiens francophones y
ont aussi participé. Cette édition sera refondue, réécrite entre 1977 et 1983, des illustrations y
seront apportées. Cette œuvre met l’accent sur les nouveaux acquis de la recherche. Elle est
moins événementielle.
Le processus de fédéralisation commençant en 1970, l’historiographie s’en trouve modifiée.
Des ouvrages centrés sur la Flandre, la Wallonie (et Bruxelles) commence à apparaître. Pour
la Wallonie ceci est neuf : en 1973, donc 37 ans après la Flandre, une Histoire de Wallonie de
500 pages sort. C’est le premier travail global digne de ce nom. Ses intentions se veulent
scientifiques, il s’agit, comme autrefois Pirenne, trouver les intérêts communs. La Wallonie
est appelée aussi province romane belge. Cette histoire fut suivie par ,entre 1977 et 1981, La
Wallonie, le pays et les hommes en 6 volumes. Cet ouvrage a l’ambition d’être une
encyclopédie de la Wallonie. Il ne concerne pas seulement l’histoire ( le 1er volume concerne
la période des origines à 1830 et le second la période de 1830 à 1970).
La Flandre aussi produit : à la fin des années 50 : Flandria Nostra, qui est une encyclopédie
de la Flandre et pas une synthèse d’histoire avec les précédentes. Entre 1972 et 1976, le 15
volumes, dont 3 consacrés à l’histoire, de Twintig eeuwen Vlaanderen paraissent. Finalement
dans les années 80 une Histoire de la Flandre des origines à nos jours paraît en français et en
néerlandais. Elle intègre Bruxelles. Elle n’est pas très développée mais c’est une bonne
initiative.
L’approche de l’histoire de Belgique a toujours été conditionnée par l’esprit du temps.
c. Le nom de ‘Belgique’.
Considérons le nom de Belgique. Vers 1900 : un historien de Liège, Godefroid KURTH nous
dit : « Belges, avec les grecs c’est le plus ancien nom de peuple que l’on retrouve dans
l’histoire ». Mais les belges ne se sont pas toujours appelés comme çà. C’est un mot à éclipse.
Le premier illustre nom à l’avoir employer est Jules César : « de tous les peuples de la Gaule,
les belges sont les plus braves ». Il voulait dire les plus sauvages, les plus violents. A cet
instant ce mot ne désigne pas le territoire. Il faut attendre l’administration des provinces
romaines avec la Gallia (s’étendant du Rhin jusqu’à la Méditerranée). Après elle fut
subdivisée. La Gallia Belgica fit son apparition. Belgica est utilisé comme adjectif dans le
vocabulaire administratif romain.
Le terme tombe en désuétude à la chute de l’Empire Romain. Il faut attendre le Xe siècle pour
le voir réapparaître, 5 à 6 siècles plus tard. Après Charlemagne, la féodalité s’installe. Belgica
désigne assez vaguement la zone entre l’Escaut et le Rhin : la Lotharingie. Ce sont des