programme de formation ouest-africain de bioéthique, une initiative appuyée par NIH pour des
formations en bioéthique internationale de la recherche, qui vise à développer la formation, la
recherche et les services en bioéthique autant en Afrique Occidentale anglophone que francophone.
M. Mamadou Badji (Assesseur FSJP, UCAD)
et Charles Becker (CNRS-Centre d’études africaines)
Pour une histoire des instances éthiques en Afrique subsaharienne.
Lieux et acteurs de l’émergence du questionnement éthique
Le développement des sciences biomédicales a été lié à un essor prodigieux des sciences du vivant
et des biotechnologies qui fondent sur ces connaissances nouvelles. La participation de l’Afrique à ce
mouvement universel demande une analyse appropriée.
Cependant, l’essor de la bioéthique et des instances d’évaluation ou de réflexion éthiques ont
accompagné ce mouvement, à des allures différentes selon les régions du monde pourtant confrontées
à des questions identiques et fondamentales.
Cette communication, centrée sur l’Afrique subsaharienne, voudrait apporter quelques éléments
pour une histoire du lent cheminement vers une appropriation des questions bioéthiques, en identifiant
quelques lieux et acteurs où ont émergé des questionnements éthiques. L’éclairage historique peut, en
effet, permettre de comprendre les processus d’enracinement de la science sur des terreaux de “savoirs
endogènes”, de développement récent des savoirs, et aussi sur les chemins et les expressions de la
réflexion critique sur la diffusion et les usages de la science en Afrique.
On notera surtout un retard dans la mise en place des instruments juridiques indispensables pour
encadrer les applications des savoirs sur le vivant. On soulignera aussi un retard réel des pays africains
pour apporter des réponses aux défis scientifiques et proposer une évaluation de l’usage des
biotechnologies sur le continent. Ce retard — qui se traduit aujourd’hui par le petit nombre de
publications sur ces questions — est en très grande partie lié aux lacunes dans les formations, tant des
juristes que des professions médicales et scientifiques, mais aussi à un engagement encore insuffisant
des sociétés africaines dans les débats sur la vie et le vivant.
Prof. Naby Moussa Baldé (Guinée Conakry)
L’enseignement de l’éthique dans les Facultés de médecine francophones :
à propos de quelques initiatives
Dr Blaise Bikandou
L’impulsion d’une recherche éthique dans les sciences de la vie et les
systèmes de santé comme base de développement de l’Afrique subsaharienne
L’état de la santé dans la plupart des pays africains n’est guère brillant. Il suffit, pour s’en
convaincre, de se rappeler quelques indicateurs de la situation sanitaire du continent. Plus de la moitié
des 6 millions de décès annuels d’enfants, dont la vie pourrait être sauvée par des interventions
simples et économiques, réside en Afrique où la mortalité maternelle pour les naissances vivantes
avoisine les 1000/100.000 contre 8/100.000 au Japon. L’Afrique concentre à elle seule plus de 60% du
nombre de cas de VIH/Sida colligés dans le monde. D’autres indices vont dans le même sens et nous
incitent à dire qu’aujourd’hui, les objectifs de soins de santé primaire fixés à Alma Ata semblent