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Traitements percutanés des tumeurs cancéreuses : l’apport de la radiologie
interventionnelle
Les techniques de destruction tumorale percutanée constituent l’une des avancées thérapeutiques
majeures en cancérologie. En l’espace d’une quinzaine d’années, ces méthodes innovantes, au
premier rang desquelles on trouve la radiofréquence, ont en effet permis à des milliers de patients
souffrant de formes localisées de cancers du foie, des poumons ou encore des reins, d’accéder à un
traitement curateur remarquablement bien toléré, ne nécessitant que de très courtes
hospitalisations, en règle moins de 48 h. Le très faible risque de complication des techniques de
destruction percutanées, la mortalité des procédures étant inférieure à 1 %, permet de proposer ces
traitements en premier lieu aux très nombreux patients jugés trop fragiles pour subir une résection
chirurgicale classique. Ce qui est remarquable c’est que chez ces patients dont le pronostic global est
généralement moins bon que celui des patients n’ayant pas de contre-indication opératoire, les
survies rapportées après traitement percutané sont très proches de celles observées après chirurgie
de résection. Ainsi dans les quelques études randomisées disponibles comparant la résection
chirurgicale à la destruction par radiofréquence percutanée des cancers primitifs du foie (carcinome
hépatocellulaire) de moins de 5 cm, la chirurgie classique dont la mortalité préopératoire se situe
entre 3 et 5 %, n’a pas fait la démonstration de sa supériorité en terme de survie globale des
patients. Finalement en France, le principal frein au développement et donc à une optimisation de
l’accès de la population à ces méthodes mini-invasives, est l’insuffisance de financement par la
CNAMTS des établissements de soins où sont pratiqués ces actes, dont la nomenclature CCAM
actuelle est pratiquement inexistante et de surcroit totalement inadaptée. Il s’agit là, à n’en pas
douter, de l’un des chantiers de négociations prioritaires, tant les enjeux de santé publique sont
considérables.
Pr Olivier SEROR, PhD
Centre Hospitalier Universitaire de Jean Verdier, Service de Radiologie, Bondy
Hôpitaux Universitaires Paris Seine Saint Denis
Assistance Publique-Hôpitaux de Paris
Université Paris XIII, Villetaneuse
Unité de Formation et de Recherche Santé, Médecine et Biologie Humaine, Bobigny
01.48.02.60.63