CONSENTEMENT ÉCLAIRÉ DE LA PREVENTION DES ACCIDENTS
ISCHÉMIQUES DE LA FIBRILLATION AURICULAIRE PAR LES
ANTICOAGULANTS
Vous êtes atteint d’un trouble rythmique auriculaire (arythmie complète par fibrillation auriculaire) pouvant
occasionner un accident vasculaire ischémique. La fibrillation auriculaire est un trouble rythmique du coeur au
niveau des oreillettes qui provoque un arrêt de la contraction de celles-ci.
Le sang n'est plus pulsé continuellement à ce niveau, il peut se former des caillots qui partent dans la
circulation, souvent vers le cerveau. Ces caillots obstruent les artères cérébrales et provoquent un accident
vasculaire ischémique transitoire ou définitif. Selon l'importance de l'obstruction vasculaire, le déficit moteur
peut-être important avec hémiplégie partielle ou totale (paralysie de la moitié du corps), définitive, invalidante
et parfois mortelle.
Le risque de faire cette complication ischémique lors d'une fibrillation auriculaire est plus important lorsque l'on
a un âge >65 ans, que l'on est de sexe féminin, que l'on souffre d'hypertension artérielle, de diabète,
d’insuffisance cardiaque et encore plus si l’on a déjà fait un accident vasculaire cérébral ischémique.
Pour éviter cela, la solution est de fluidifier le sang avec des anticoagulants pour éviter la formation de caillots.
Pour fluidifier le sang il existe deux familles d'anticoagulants actuellement qui ont démontré leur efficacipour
la prévention de ces accidents vasculaires cérébraux ischémiques. Ces médicaments anticoagulants sont
puissants mais leur utilisation peut se compliquer d'accidents hémorragiques.
Plusieurs études mondiales ont démontré de façon statistiquement significative que le bénéfice / risque est en
faveur de l'utilisation de ses anticoagulants pour diminuer le nombre d'accident vasculaire cérébral ischémique
lié à la fibrillation auriculaire.
1. Les anticoagulants les plus anciens utilisés depuis maintenant plus de 50 ans sont les anti vitamines
K. Ils agissent progressivement, sur quelques jours, au niveau du foie pour bloquer certaines protéines
de la coagulation qui nécessite de la vitamine K pour agir.
Leur inconvénient est la nécessité de faire des contrôle régulier par prise de sang pour adapter la dose, (avec
la nécessité de deux contrôles par semaine en début de traitement, puis moins fréquemment par la suite mais
au moins une fois par mois en permanence et plus s’il y a un changement de traitement par ailleurs ou toute
maladie intercurrente). La stabilité de l'anticoagulation et les doses sont très variables d’un moment à l’autre et
d'une personne à cause de plusieurs paramètres y compris particularités génétiques. Le surdosage peut
provoquer des hémorragies, surtout cérébrale ou digestive et cela nécessite de répéter les prises de sang de
surveillance.
A l’inverse une anticoagulation insuffisante avec ce traitement ne protège pas. De plus ils interagissent
souvent avec les autres traitements médicamenteux associés (anti-inflammatoires, antibiotiques…).
On peut les inhiber plus ou moins rapidement avec de la vitamine K ou autre antidote en cas de complications
hémorragiques, cependant une fois que la complication hémorragiques est survenue, on ne peut pas prévoir
l'évolution même après inhibition de cette anticoagulation.
Il faut rappeler que les accidents des anticoagulants anti vitamines K représentent, en France , la première
complications dues à des prescriptions médicamenteuses (complications iatrogènes).
2. Maintenant nous disposons de nouveaux anticoagulants (appelés NACO : PRADAXA XARELTO
EQUILIS) dans le mécanisme d'action est différent Leurs avantages est une prise identique
quotidienne de comprimés sans avoir besoin de faire de dosage de surveillance. Ils agissent
rapidement dès la première prise. Ils sont de commercialisation récente et, comme tout nouveau
médicament, il est impossible d’avoir la même expérience à cause de leur nouveauté. Ces nouveaux
médicaments n’ont pas d’antidote connu pour les neutraliser en cas d’hémorragie grave.
Plusieurs études ont démontré leur efficacité équivalente même supérieure aux anti-vitamines K pour éviter les
accidents vasculaires cérébraux ischémiques de la fibrillation auriculaire isolée sans atteinte associée des
valves du cœur. Ils provoquent aussi moins d'accident vasculaire cérébral hémorragique mais sont équivalents
sur le risque d'accident hémorragie digestif que les anti-vitamines K dans les études réalisées sur ces
nouveaux anticoagulants.
Le bénéfice/risque a démontré qu’ils étaient utiles. Les inconvénients sont qu'il n'y a pas d'antidote pour le
moment mais cela est en préparation. En cas de complication hémorragique, il faut attendre d’éliminer ce
produit, compenser les pertes de sang et on peut utiliser certaines protéines de la coagulation mais cela est
moins efficace.
Leur élimination essentiellement rénale nécessite d'être prudent chez les patients qui ont une fonction rénale
diminuée, en particulier les sujets âgés. Dans ce cas une accumulation dans le sang risque de faire augmenter
ainsi les risques hémorragiques. Une surveillance régulière de la fonction rénale par prise de sang doit être
réalisé car celle-ci peut varier en fonction de l'état d'hydratation, de l'interaction avec d'autres médicaments,
etc.
Il est important de préciser que l'aspirine prescrite auparavant n'a pas montré d'efficacité sur la prévention des
accidents vasculaires ischémiques de la fibrillation auriculaire. Elle n’est plus utilisée, les équivalents non plus
(anti agrégeant plaquettaires). Il n'y a donc pas davantage sans inconvénient dans la vie !
1. Faut-il mieux ne rien prendre et risquer un accident vasculaire ischémique lorsque l'on présente de la
fibrillation auriculaire ?
2. Faut-il mieux prendre un traitement anticoagulant avec un risque un peu plus important d'hémorragie
mais ne pas faire d'accident vasculaire cérébral ischémique ?
Les différentes études à travers le monde qui ont évalué le bénéfice/risque est en faveur de la seconde
solution.
Quel que soit l’anticoagulation choisi, il faut en faire part à tout professionnel de santé consulté (médecin,
dentiste, kiné etc.)
Après avoir pris connaissance de cela, j'estime avoir eu un consentement éclairé :
Après réflexion je choisis le traitement anticoagulant :
- le traitement « classique » par PREVISCAN
- le traitement par les nouveaux anticoagulants
Après réflexion je choisis de ne pas prendre d’anticoagulant :
NOM : Prénom : Date :
Signature
deux exemplaires dont un exemplaire remis à l’intéressé
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