Etat moderne et modernisateur, sur le modèle de la sécularisation, l’alphabétisation, le
développement par l’industrie…
Le rôle de l’idéologie est majeur également : la bipolarité est productrice de sens,
puisque c’est un conflit idéologique au départ, producteur de grilles de lecture des
relations internationales. Quelques moments importants historiquement ont eu lieu
pendant la Guerre Froide, marquant des changements majeurs :
Les nombreuses guerres, et les conflits.
Les décolonisations.
La montée en puissance de l’Asie.
La Guerre Froide marque en fait un double conflit : le conflit idéologique donne du sens
au conflit stratégique ; la concurrence entre les deux superpuissances, l’opposition
d’intérêts (dans la théorie réaliste), s’emplissent d’un contenu presque émotionnel grâce
aux idéologies. La fin de la Guerre froide marque la fin du conflit stratégique mais aussi
idéologique : cela a rendu le monde difficile à lire, la présidence résiduelle des idéologies
étant en désaccord avec l’absence de conflits d’intérêts.
Comment rendre compte de la fin de la Guerre Froide :
Doit-on voir fin du double conflit, ou la fin du rôle majeur de la bipolarité dans les
relations internationales ?
La fin de la Guerre Froide s’explique à deux niveaux :
Un processus stratégique et diplomatique
Le produit de changements structurels, sur une temporalité plus longue
« L’unification » du monde, processus d’homogénéisation, notamment idéologique,
observée à cette époque (démocratie libérale), et ce bien avant les années 80 ou la fin
de l’idée révolutionnaire (modération des PC, excès de l’URSS et de la révolution
culturelle).
L’homogénéisation économique via la globalisation financière et la dérégulation à
partir des années 80, avec l’exclusion de l’hémisphère sud.
La contestation dans les pays du bloc de l’Est.
La redéfinition des territoires s’est faite grâce au développement de relations
commerciales, ou la prise de conscience de la relative unité de l’Europe =>
changement de perception
Un changement des représentations s’est opéré avant et surtout après la fin de la
Guerre Froide, notamment le besoin de redéfinir la puissance. Cette notion perd de son
sens militaire, et est plutôt vue comme la capacité à diffuser des idéologies, un modèle
social et culturel, ou à peser sur des négociations. Le système international reste
construit sur les principes westphaliens jusqu’à la fin de la Guerre Froide, même s’il y a
déjà érosion des principes et structures avant 1989.
La fin de la Guerre Froide n’a pas signifié le chaos pour le monde, mais plutôt la
déterritorialisation, l’abandon des principes westphaliens ; le système est aujourd’hui
beaucoup plus complexe et décentralisé.