servi de base à l’AR4. Cette base a généré un nombre sans précédent d’articles scientifiques
(plus de 500 répertoriés sur le site du projet) dont une large part traite les résultats des
modèles français. Ce succès est bien sûr en premier lieu dû à l’intérêt scientifique de ce jeu de
simulations d’ensemble pour l’étude de la variabilité du climat mais aussi à la mise en place
d’une organisation efficace facilitant l’accès aux données et métadonnées dans un format
standard largement utilisé dans la communauté. Il en est de même pour d’autres bases de
données. A titre d’exemple, la base de données de la seconde phase du projet PMIP alimente
de nombreuses études faisant intervenir des liens entre le climat et les écosystèmes ou les
ressources en eau dans le passé. Il faut signaler que la mise en conformité des résultats des
simulations aux standards CMIP3, qui comprenait la standardisation des noms de variables,
des noms de fichiers et des formats utilisés, a fortement mobilisé les groupes de modélisation
et l’ampleur de l’exercice n’avait pas été suffisamment anticipée.
La demande de scénarios climatiques futurs est elle aussi en pleine croissance que ce soit de
la part de la communauté scientifique, des acteurs institutionnels ou, dans une moindre
mesure, d’acteurs du monde économique. Concernant la communauté scientifique il s’agit
principalement de mener des analyses de la variabilité climatique future, comme celles qui ont
été menées dans le cadre de CMIP3. Ces analyses couvrent une large gamme de thématiques
comme l’attestent les résultats synthétisés dans le livre blanc ESCRIME. Elles sont
incontournables pour comprendre la perturbation anthropique et évaluer la pertinence des
simulations. Les données générées permettent également de mener des études d’impact des
changements climatiques dans différents domaines socio-économiques. De la part des acteurs
institutionnels ou économiques, appuyés parfois par des bureaux d’études, il s’agit de préparer
l’élaboration de « plans climat », d’élaborer des plans d’adaptation au changement climatique,
de prendre en compte le facteur climatique dans des analyses prospectives …
Ces évolutions dans le champ scientifique et de la demande sociétale s’accompagnent
d’exigences croissantes en terme de volume de données à traiter. La croissance continuelle
des moyens de calculs disponibles explique pour une grande part cette croissance du volume
de données produites mais elle est surtout la conséquence des progrès de la modélisation et de
la simulation du climat que la puissance des moyens de calcul ne fait que rendre accessible.
La complexification des modèles du système climatique, incorporant la représentation de
nouveaux processus physiques et biogéochimiques, la croissance de la résolution des modèles
et le développement des simulations climatiques régionales, la constitution d’ensembles
multimodèles de simulations élargissant le champ d’exploration scientifique, concourent à
augmenter le volume des archives à traiter. En particulier, le schéma d’une base de données
centralisée adopté pour le projet CMIP3 est de fait devenu impossible à tenir dans le contexte
du projet CMIP5 qui s’appuie sur la mise en place d’une base de données distribuée. C’est ce
type d’approche, qui implique l’interopérabilité des bases de données source, qui est
aujourd’hui privilégié.
Projets en cours
Pour répondre à ces évolutions, la communauté nationale de recherche sur le climat a mis en
place des projets nationaux ou des contributions à des projets européens qui répondent aux
exigences nouvelles de l’archivage et de la diffusion des simulations climatiques. Nous ne
citons ici que celles qui ont l’ambition de couvrir les besoins d’une large communauté
d’utilisateurs. Ces projets permettent de faire face à la pression associée à la mise en place des
simulations CMIP5, mais il n’y a pas d’assurance de pérennisation de ces activités. Certains
de ces projets conditionnent la participation de la communauté nationale à la base de données