
 
Il apparaît que les multinationales mènent la danse. Leur objectif avoué est de faire de 
l’argent, sur n’importe quoi, pourvu que cela génère de la monnaie. On dit qu’il y aura assez de 
miettes pour tout le monde. Hélas, les miettes se font rares. De plus les cinq principaux généraux de 
l’OTAN ont pour objectif précis de défendre à tout prix les intérêts des multinationales 
occidentales, quitte à faire la guerre, y compris l’attaque préventive nucléaire si cela était 
nécessaire. On en est tout proche. (Ces affirmations sont tirées d’un document préparatoire à une 
rencontre au sommet de l'OTAN à Bucarest, janvier 2008). 
Les systèmes financiers mis en place ont pour objectif de produire de la croissance, avec 
pour outil majeur, la spéculation boursière, et nous venons de constater le spectacle affligeant de 
l’éclatement de la bulle financière.  
Les politiques, eux, n’ont d’autres perspectives que de se faire élire pour garder le pouvoir le 
plus longtemps possible car tout le reste, de toute façon, leur échappe : ils ont les otages d’un 
système économique guerrier et totalitaire (ce qui n’est pas très libéral) . 
 
Mais qu’est-ce que l’économie ? Le terme grec signifie  que « tout est bien en ordre », « all 
right !». 
 
Voici l’avis de Gandhi sur l’économie : c’est un texte tiré du « Pèlerinage aux Sources » de 
Lanza del Vasto, datant de mai 1937 à Wardha. Gandhi s’adresse aux jeunes venus à l’ashram de 
Sevagram suivre un stage sur l’action non-violente. Il leur dit ceci : 
« Je vous envoie dans vos villages où nos compagnons de lutte contre l'occupant vous attendent. Que 
chacun se suffise, que chacun pense d'abord à soi et aux siens et ne pèse sur personne : voilà charité bien 
ordonnée. Là où l'homme ne peut suffire, que la famille se suffise, là où elle ne peut, que ce soit le village, là 
où le village ne peut, que ce soit la région. 
Tendez toujours à produire sur place et évitez toute circulation inutile des produits, car c'est là 
gaspillage et ce sont les courtiers, les spéculateurs, les politiciens nationaux ou étrangers qui ont prise sur 
les produits dont la vie du peuple dépend. 
Vous soutiendrez ou rétablirez les anciennes industries villageoises, vous en créerez de nouvelles. 
Développez partout la filature du coton qui réduira notre chômage, l'outillage coûte peu et le coton est 
abondant : nous ne devrions plus acheter nos étoffes aux Anglais qui emportent au loin, chez eux, dans leurs 
filatures, le coton de nos campagnes. 
Préparez l'indépendance nationale par l'indépendance économique : et je vous rappelle à tous que 
l'unique  intérêt  de  l'économie, ce  n'est  pas  le  développement  économique,  mais  le  développement de la 
personne humaine, sa paix intérieure, l'élévation de son âme, son affranchissement. 
Mes enfants, que l'homme reste toujours plus grand que ce qu'il fait, plus précieux que ce qu'il a. 
Allez ! Supprimez la misère, cultivez la sobriété ! »
 
 
L’occupant de 1937 est parti, mais depuis, l’agent commercial universel, avec sa petite mallette et 
son beau costume, a pris sa place. 
 
Mesdames,  Messieurs,  trois  milliards  de  personnes  sur  notre  terre  ne  peuvent  développer  leur 
richesse intérieure, ne peuvent élever leur âme, ne peuvent être affranchies. 
Pourquoi ? 
Parce qu’on les prive de leur Mère-terre, de leur eau, de leur forêt, de toutes ressources. Sur toute la 
terre, des habitants de bidons-villes et de favelas, des réfugiés politiques, des expulsés, des sans papiers, des 
errants, des chômeurs  des friches  industrielles, de  petits paysans  sans terre  et  bien d’autres  sont privés  de 
leurs droits essentiels, la plupart du temps par les énormes multinationales qui spéculent sur la terre, sur 
l’eau,  sur  les  ressources  minières,  à  leur  propre  profit,  et  avec  la  bénédiction  des  pouvoirs  publics  et  des 
systèmes bancaires. Les  monocultures sont imposées par l’Occident pour satisfaire l’avidité des  nantis, au 
détriment des besoins des populations locales qui souffrent de la faim. On transforme même depuis peu les 
céréales en agro-carburant. Parfois même, des systèmes sociaux d’un autre temps maintiennent des hommes 
et des femmes en esclavage par l’endettement permanent. 
 
 D’après LANZA DEL VASTO, Le Pèlerinage aux Sources, Denoël, Wardha ou trois mois chez Gandhi.