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a/ Observer les roches sur le pourtour de la carrière et les décrire.
On peut identifier 3 types de roches :
- Au Sud, à gauche en entrant dans la carrière, ce sont des "gneiss migmatitiques rubanés ou granitiques".
C'est une roche métamorphique contenant du quartz, du mica, des plagioclases du feldspath alcalin, tous suffisamment
gros pour être identifiés à l'œil nu. La foliation est marquée par l'alternance de petits lits clairs constitués
principalement de quartz, de plagioclases et de feldspath, et de fins niveaux plus sombres, micacés avec la présence
éventuelle d'amphiboles. Le protolithe est sans doute des sédiments cambrio-ordoviciens métamorphisés vers 340 Ma.
- A l'Ouest et au nord, c'est le Granite porphyroblastique de Thannenkirch et de Kintzheim : granites à très
grands phénocristaux d'orthose et de microcline, parfois à amphibole, lié au socle gneissique dont il dérive par anatexie.
- A l'Est, c'est un filon de microgranite, parfois rhyolitique (quant on ne voit plus de minéraux). Le filon recoupe
le gneiss et le granite. On peut donc faire de la datation relative...
b/ Identifier la famille de roche auxquelles elles appartiennent – sédimentaire, magmatique (plutonique ou volcanique), métamorphique.
- Le gneiss est une roche métamorphique
- le granite est une roche magmatique plutonique
- La rhyolite est une roche magmatique volcanique
c/ Noter la position de la carrière sur la carte géologique (page 2)
d/ Annoter la photo de la roche ci-contre (titre, minéraux…)
e/ A l’aide des documents 1, 2 et 3, expliquer la formation de cette
roche. Sachant qu’elle s’est formée à partir des gneiss qui se
trouvaient au niveau de la croûte moyenne et enfouis à 40-50 km.
Le document 3 montre qu'à l'époque de formation de ce
granite, les forces compressives se sont relâchées. La chaîne est en
distension et avec l'érosion, les roches situées en profondeur
remontent vers la surface subissant ainsi une décompression. Le
document 1 montre que la croûte est relativement riche en
éléments radioactifs.
Une croûte épaissie contient donc beaucoup de ces éléments.
De plus des magmas fortement radioactifs se sont mis en
place au travers de la croûte vers 340 Ma. Cela crée un
dégagement important de chaleur qui s'accumule car elle ne
se dissipe par conduction thermique que très lentement.
Si on reporte ces informations sur le diagramme du document
2, à 40-50 km de profondeur, les gneiss ont été portés à des
températures d'environ 500°C. Avec la chaleur dégagée par la
radioactivité et la décompression, on arrive à passer le solidus
et pratiquement le liquidus. Le gneiss à donc subit une fusion
presque totale pour donner ce granite d'anatexie.
Pour aller plus loin : le granite de Thannenkirch est associé au
groupe des leucogranites, figurés en bleu lavande sur le document
3. La source des granites d'anatexie reste obscure mais ils sont
probablement issus d'une fusion de toutes les lithologies présentes
dans la croûte moyenne à cette période, à savoir gneiss variés et
monotones (le granite contient des zircons semblables à ceux
trouvés dans les gneiss), granulites, granite des Crêtes, sédiments du
Markstein... Le granite anatectique contient localement de la cordiérite et de
l'andalousite. Cela indique une profondeur inférieure à 10-12 km (4kbar). En
résumé, le granite anatectique se met en place vers 10 km de profondeur, alors
que les leucogranites migrent progressivement vers la surface. Il est difficile de
dire que l'anatexie résulte de l'épaississement crustal. A 10km de profondeur, le
géotherme ne prédit qu'une température de 300°C. Il faut donc une autre
source de chaleur et faire appel à la chaleur produite par désintégration
radioactive dans le granite de type Crêtes. En résumé, 1) on insère une lame de
granite des Crêtes (à forte production de chaleur par désintégration radioactive)
dans la croûte moyenne vers 340 Ma 2) On laisse 10 Ma de maturation
thermique 3) A 330 Ma, la température est suffisante pour une fusion quasi in-situ de la croûte moyenne.