Exposant les priorités et le plan d'action, Michel Audige de la BM, a souligné l'impératif «d'établir une feuille
de route pour la concrétisation des actions à entreprendre et la mise en œuvre des réformes prioritaires», en
insistant sur l'urgence d'améliorer les performances du port de Radès, l'un des poumons économiques de la
Tunisie, qui a besoin de modernisation et de restructuration.
Vers un transport vert et intelligent
Adnane Ben Salah, qui a représenté le secteur privé dans les travaux de ce séminaire, a estimé, de son côté, que
le diagnostic présenté par le livre blanc est juste et sévère, car, effectivement, rien n'a changé au cours des 5
dernières années. «Il faut comprendre les causes profonde de cet immobilisme», a-t-il dit, en pointant du doigt
les freins administratifs et structurels qui empêchent le ministère du Transport de jouer son rôle de force
organisatrice d'entités autonomes capables de constituer des moteurs de développement.
M. Ben Salah a, par ailleurs, déploré la centralisation du pouvoir dans la gestion des entreprises nationales, qui
sont en quasi-faillite à cause des politiques inadaptées imposées par le département de tutelle. «Cette quasi-
faillite n'est pas due à des facteurs exogènes comme c'est le cas pour le secteur du tourisme», a-t-il aussi
relevé. Et pour prendre des exemples, l'orateur a ajouté : «On ne peut pas résoudre le problème du transport
urbain avec l'octroi de 1.800 licences supplémentaires de taxis collectifs, qui ne feront qu'aggraver la
situation, ni celui du transport maritime on n'accordant pas plus d'autonomie aux différents ports du pays.»
Parmi les défaillances relevées dans le livre blanc, M. Ben Salah a souligné l'absence d'analyses faites par les
partenaires sociaux et, notamment, le secteur privé, qui, a-t-il confié, tient beaucoup à l'autonomie de gestion
des ports.
Les participants ont soulevé d'autres questions importantes, notamment celle relative à l'entrée en vigueur de
l'Open Sky, nécessaire à la libéralisation du transport aérien, projet auquel la BM consacre une importante
enveloppe d'investissement, ou du transport ferroviaire, qui doit respecter les standards internationaux pour se
mettre au diapason des réseaux du reste du monde.
Quoi qu'il en soit, la crise de confiance et l'absence de vision claire rendent plus difficile la résolution des
problèmes identifiés et l'entrée de la Tunisie dans l'ère des transports verts et intelligents. Le livre blanc peut