La taille de l’hermine est variable selon les régions où elle vit. C’est en Amérique du Nord qu’elle est la plus
grande : le mâle peut mesurer jusqu’à quarante-quatre centimètres (la femelle est un peu plus petite).
Quant à sa queue, elle mesure environ neuf centimètres. Selon Martin et Rollinat, ceux biologistes,
l’hermine diminue de taille du nord au sud de la France, à l’inverse de la belette. On a d’ailleurs remarqué
que les plus grands individus étaient ceux qui se trouvaient le plus au nord.
L’hermine n’est pas bien lourde : si les plus petits individus atteignent tout juste cent cinquante grammes,
les plus gros ne vont pas au delà de cinq cents.
L’hermine a une tête large et plate, dont l’articulation mandibule/crâne ne lui rend possible que les
mouvements de haut en bas. Le bout du museau noir est percé de deux narines et porte de longues
moustaches munies de vibrisses qui lui servent à repérer ses proies. Ses yeux vifs, de couleur foncée, sont
de chaque côté en arrière du nez. Ses oreilles ne sont pas très hautes, mais assez larges et sont bordées
d’un trait aux couleurs claires.
L’hermine possède trente-quatre dents : douze incisives, quatre canines pointues, douze prémolaires et six
molaires (deux en haut, quatre en bas). Les dents les plus utiles sont les canines, qui brisent la nuque de la
proie, et les carnassières (dernière prémolaire supérieure et première molaire inférieure), qui découpent
comme des ciseaux la chair de l’animal. Les autres dents servent moins.
L’os pénien, appelé aussi baculum, se situant au niveau du pénis, que l’on trouve chez tous les carnivore,
est également présent chez l’hermine mâle et permet de connaître l’âge d’un individu. Chez un mâle
immature, cet os pèse de 10 à 30 mg, alors qu’il atteint 50 à 90 m et mesure de deux à trois centimètres
après la puberté. On pense que le baculum joue un rôle important lors de la copulation : ce serait lui qui
déclencherait l’ovulation de la femelle. En laboratoire, on a injecté des hormones à une hermine femelle et
celle-ci n’a pas ovulé, alors que dans la nature, après le coït, la femelle devient gestante.
La température interne de l’hermine varie entre 38° et 39°. Elles ont de 340 à 420 battements cardiaques
par minute (chez l’homme, il n’y en a que soixante), 90 à 160 mouvements respiratoires sur la même durée
de temps (l’homme, lui, respire 15 fois par minute).
Normalement, un mammifère de deux cent grammes consomme une vingtaine de calories par jour.
L’hermine, elle, a besoin de 40 à 45 calories par jour. En général, une hermine pesant de 110 à 280 g
(poids d’une femelle) ingurgite de 70 à 170 g d’aliments par jour. Ce besoin est lié à son environnement :
chasser est une activité physique intense, surtout dans le froid. De plus, son corps très long n’est pas idéal
pour conserver la chaleur et sa fourrure d’hiver n’est pas toujours très épaisse, pour lui permettre de se
glisser dans les galeries étroites pour attraper ses victimes.
Une autre étude a montré qu’une hermine de poids moyen consommait par jour de trois à huit campagnols,
soit 1000 à 3000 petits rongeurs par an !
couleur changeante
L’hermine doit sa renommée à sa fourrure immaculée de blanc qu’elle arbore durant l’hiver. Elle possède
en effet une fourrure qui sait s’adapter aux saisons.
En été, sa robe est brune, voire fauve, sur le dessus du corps, blanche sur tout le ventre et le cou. Sa
queue se termine par un pinceau noir (un tiers environ de la queue). Chez l’hermine d’Irlande, le blanc du
ventre se réduit à une mince bande médiane.
En automne a lieu la première mue. Des poils de bourre nettement plus serrés viennent remplacer le
pelage d’été, d’abord sur le ventre, puis sur les flancs et enfin sur le dos et la tête. Durant cette période, elle
arbore une sorte de robe intermédiaire : les poils blancs de son ventre et de son poitrail commencent à
gagner le reste du corps : son pelage marron s’éclaircit. Dans les latitudes nordiques, cette mue s’effectue
très tôt et en quelques jours seulement (parfois moins de septante heures s’il fait très froid) l’hermine se
confond avec la neige. Par contre, sous des climats plus cléments, la mue est plus tardive et s’étend sur
quatre à six semaines.
Enfin, en novembre ou en décembre dans nos régions, ses poils deviennent complètement blancs, de la
tête jusqu’au bout de la queue… enfin, presque : celle-ci possède toujours sa touffe noire caractéristique
qui la termine.
Au printemps, l’hermine subit une deuxième mue, qui est plus longue que la première. La tête est la
première à retrouver ses poils bruns, puis le corps, et enfin les flancs. Cette fois, ce sont les populations de
chez nous qui muent en premier et recouvrent leurs poils bruns, alors que l’hermine que l’on trouve dans le
monde arctique et subarctique conserve sa fourrure hivernale – dont la protection est doublée au niveau du
ventre par rapport à l’hermine qui vit en Suisse – jusqu’à une période avancée du printemps. Un biologiste
a rapporté avoir observé une hermine encore toute blanche, entre 2000 et 2500 m, au mois de juin.
Cependant, la mue n’est pas toujours observable. Il arrive que l’hermine ne mue pas du tout, ou bien qu’elle
se fixe à une teinte marron – qui n’est normalement que transitoire – pour tout l’hiver sans jamais devenir
complètement blanche. Cela est bien sûr directement lié au climat sous lequel vit l’hermine. Tout au nord de
son aire de répartition, vous ne trouverez que des hermines blanches en hiver, alors qu’au sud, vous aurez
des chances de n’en voir que des marrons. Des biologistes ont pu observer, dans une même région, que le
pourcentage d’animaux blancs puisse varier d’un sexe à l’autre : là où le changement de couleur n’est pas
général, ce sont les femelles qui sont plus souvent blanches que les mâles.
En fait, la blancheur du pelage d’hiver est liée à l’absence de mélanine, pigment qui le colore normalement.
Quand la température descend au-dessous de 2°C, les flancs deviennent blancs, et au-dessous de –1°C,