L’hermine
C’est l’hiver, il fait froid, et certaines
régions en altitude sont couvertes de
neige.
Mais qui pointe son museau ? C’est
Madame l’Hermine, qui part à la
chasse. Son long corps mince, ses
courtes pattes lui donnent une allure
élégante et élancée, surtout
lorsqu’elle se déplace avec de jolis
petits bonds gracieux. C’est sa
blancheur immaculée, qui fait
ressortir ses petits yeux noirs, et son
nez de la même couleur lui vaut une
renommée universelle. Partons à la
découverte de notre reine des neiges…
La grande famille de l’hermine
Si l’hermine est bien la seule hermine et ne se décline pas en « hermine
blanche » ou « hermine commune » ou encore « hermine des montagnes »,
cela ne veut pas dire qu’elle soit seule dans sa famille…
petit carnivore
L’hermine est un mammifère qui fait partie du grand ordre des carnivores. Carnivore, large terme, me direz-
vous, et vous aurez bien raison : il ne regroupe pas moins de deux cents septante espèces, réparties en
cent six genres, elles-mêmes divisées en onze familles.
On y trouve donc tout aussi bien les gros carnivores, ceux que l’on voit apparaître dans notre esprit à
l’évocation de ce mot, les loups, les ours, les pandas, les hyènes, les lions, les tigres, les panthères, les
léopards, les guépards, que les plus petits : renards, chacals, chiens, loutres, blaireaux, mangoustes, etc.
On classe aussi les pinnipèdes terrestres et marins, comme les otaries et les poques, dans l’ordre des
carnivores.
Le plus gros des carnivores est l’éléphant de mer du Sud, qui mesure cinq mètres et pèse 2,4 tonnes. Le
plus petit est la belette pygmée, dont la taille ne dépasse par vingt centimètres et qui pèse une centaine de
grammes.
L’ordre des carnivores est divisé en deux parties : les carnivores caniformes (le plus important, dont fait
partie l’hermine) et les carnivores féliformes (qui regroupent essentiellement les félins carnivores).
mustélidés de çà et là
La famille de l’hermine est celle des mustélidés. On y trouve environ septante espèces. A son sujet, on peut
lire, dans diverses encyclopédies, que « c’est certainement celle qui a le mieux réussi son évolution ». En
effet, non seulement elle rassemble deux fois plus d’espèces que toute autre famille de carnivores, mais
elle s’est adaptée à toute sorte de milieux : on trouve des mustélidés en eau salée et en eau douce, sur
tous les continents, excepté l’Australie et l’Antarctique.
Malgré leur abondance, les hommes ne les voient pas souvent, parce que ce sont des animaux
généralement discrets, qui ne sortent que la nuit, vivent dans un terrier ou, au contraire, sont arboricoles.
On trouve, dans la famille des mustélidés, d’autres mammifères plus ou moins proches de l’hermine :
belettes, visons, putois, gloutons et martres, mais aussi blaireaux, loutres et mouffettes. On note de
grandes différences de tailles entre les différentes espèces : le plus gros mustélidé est le glouton, qui pèse
mille fois plus que la belette, le plus petit.
Pourquoi les avoir tous regroupés ? A cause de leur glande odorante, située dans la zone de l’anus et qui
dégage une forte odeur pas toujours très agréable. C’est d’ailleurs à cause de cette odeur décelable de très
loin que les mustélidés sont si célèbres !
Le genre Mustela (les mustélinés) auquel appartient l’hermine regroupe seize autres espèces. L’hermine
(Mustela erminea) est très proche d’eux, tant physiquement que par les mœurs. Ce sont surtout les
différences de taille, qui évitent la concurrence alimentaire, qui sont significatives.
Chez les mustélinés, on considère quatre lignées : une première regroupant trois espèces de putois (deux
eurasiatiques et une américaine), une deuxième avec deux espèces de vison (une eurasiatique et une
américaine), une troisième contenant deux espèces de belettes peu répandues et très mal connues en
Amérique tropicale, et enfin la plus peuplée, la quatrième, constituée de huit espèces, parmi lesquelles
notre hermine, mais aussi les autres belettes qui lui ressemblent beaucoup (belette, belette à longue
queue, belette de montagne, belette de Sibérie, belette à ventre jaune, belette à dos rayé et belette de
Malaisie).
nommer l’hermine
En allemand, l’hermine se dit « das Hermelin », mais est aussi appelée : « Grosses Wiesel » (grande
belette). En anglais, c’est « stoat » et en italien « Armellino ». Dans certaines régions de France, à cause
de son pelage un peu beige ou rosé, elle est surnommée « roselet » ou « rosselet ».
un peu d’histoire…
Les mustélidés sont apparus sur la terre à la fin de l’éocène, il y a quarante millions d’années. Les plus
vieux ancêtres de tous les carnivores qui ont été retrouvés sont les miacidés. Ces fossiles, découverts en
Allemagne, témoignent d’animaux qui devaient ressembler à des martres, type de mustélidé arboricole.
Mais l’absence de fossiles intermédiaires ne permet pas de filiation plus précise. Tout ce que l’on sait au
sujet du genre Mustela est qu’il est apparu au miocène, soit il y a une vingtaine de millions d’années, après
la séparation du tronc commun avec le genre Martes. Mais ce n’est qu’au pliocène, il y a quatre millions
d’années, qu’on a pu assister à l’apparition d’une hermine à proprement parler mais qui n’avait bien sûr
pas encore la forme de notre actuelle amie dont on a retrouvé des fossiles sur plusieurs sites
d’Allemagne et d’Europe. Cette Mustela plioerminea a ensuite évolué entre la fin du tertiaire et le début du
quaternaire pour donner naissance à la Mustela palerminea. Notre hermine d’aujourd’hui, Mustela erminea,
n’existe que depuis 500 000 ans. Et à cette époque, elle ne vivait encore qu’en Asie. C’est grâce à un
abaissement du niveau des eaux qu’elle peut gagner l’Amérique du Nord en passant par le détroit de
Béring détroit situé entre l’Alaska et la Sibérie.
On peut lier l’apparition de l’hermine et par conséquent celle de la belette à l’extension des paysages
ouverts, propices aux rongeurs, qui s’étaient vus céder la place par les forêts avec le refroidissement du
climat.
Les premiers mustélidés étaient sans doute arboricoles et se sont spécialisés dans la capture de ces petits
rongeurs terrestres susceptibles de pulluler à l’abondance des graminées. A l’arrivée des glaciations,
l’hermine et la belette ont pu se maintenir dans des paysages devenus inhospitaliers pour d’autres
espèces : en effet, elles étaient capables de poursuivre lemmings et campagnols jusque dans leurs galeries
sous la neige. Elles ont ainsi pu se développer largement dans l’hémisphère nord – zones froides et
tempérées tandis que la concurrence qu’elles ont rencontrée dans les régions situées plus au sud ont
freiné leur extension.
La vie de l’hermine
L’hermine se fait discrète, mais cela ne veut pas dire qu’elle ne se trouve
qu’au fin fond de l’Asie. Si vous vous montrez attentif, peut-être la
rencontrez-vous au détour d’un chemin…
habitante du nord
L’hermine est commune dans toutes les régions de toundras et de forêts tempérées d’Asie, d’Europe et
d’Amérique du Nord. Elle est ainsi présente dans le Caucase, en Sibérie et atteint l’Himalaya, on peut
l’observer dans tout le Canada, en Alaska, au Nord des Etats-Unis, dans une grande partie de l’Europe et
sur les grandes plaines de Russie jusqu’au Nord du Japon, ainsi que sur la côte est du Groenland. Elle est
absente des régions méditerranéennes (Italie, Espagne, Grèce…) mais a été introduite en Nouvelle-
Zélande à la fin du dix-neuvième siècle où elle s’est bien adaptée.
On la trouve donc en Suisse. Dans les Alpes, on peut l’observer jusqu’à 3000 mètres.
Les travaux que le biologiste Sylvain Debrot a mené sur l’hermine ont permis de comprendre que la densité
des hermines est liée à celle de leurs proies. Ses études dans la vallée de Brévine, dans le Jura suisse, à
la fin des années septante ont donné les résultats suivants : en seulement deux ans, le nombre d’hermines
sur 1875 hectares est pasde cinquante à trois. La raison ? En 1975, on avait assisté à une prolifération
spectaculaire des campagnols, ce qui avait également fait augmenter les populations d’hermines.
L’effondrement de la population des campagnols considérés comme nuisibles a provoqué la disparition
presque complète des hermines. Ce phénomène était déjà bien connu des piégeurs russes, qui savaient
repérer les bonnes années à hermines en fonction du nombre de campagnols piégés en juin de l’été
précédent.
On a pu observer une situation très caractéristique rapportée par deux scientifiques néerlandais en 1961.
Cela s’est passé sur l’île de Terschelling, située dans la mer du Nord et appartenant à la Hollande. Dès
1920, on a pu constater sur cette île de 110 km2 des dégâts dans les arbres et les jardins provoqués par les
campagnols. Pour lutter contre eux, on a introduit, en 1931, neuf hermines et quelques belettes. Quelques
années plus tard, les hermines étaient cent quatre vingt. Et dès 1937, on a eu affaire à des fluctuations
importantes de population : les campagnols et les belettes avaient disparu (les premiers à cause des
hermines, les deuxièmes n’ayant pas pu s’adapter), mais les hermines se maintenaient grâce à la
population de lapins qui avait bénéficié de la disparition d’un concurrent le campagnol.
svelte et élancée
La taille de l’hermine est variable selon les régions où elle vit. C’est en Amérique du Nord qu’elle est la plus
grande : le mâle peut mesurer jusqu’à quarante-quatre centimètres (la femelle est un peu plus petite).
Quant à sa queue, elle mesure environ neuf centimètres. Selon Martin et Rollinat, ceux biologistes,
l’hermine diminue de taille du nord au sud de la France, à l’inverse de la belette. On a d’ailleurs remarqué
que les plus grands individus étaient ceux qui se trouvaient le plus au nord.
L’hermine n’est pas bien lourde : si les plus petits individus atteignent tout juste cent cinquante grammes,
les plus gros ne vont pas au delà de cinq cents.
L’hermine a une tête large et plate, dont l’articulation mandibule/crâne ne lui rend possible que les
mouvements de haut en bas. Le bout du museau noir est percé de deux narines et porte de longues
moustaches munies de vibrisses qui lui servent à repérer ses proies. Ses yeux vifs, de couleur foncée, sont
de chaque côté en arrière du nez. Ses oreilles ne sont pas très hautes, mais assez larges et sont bordées
d’un trait aux couleurs claires.
L’hermine possède trente-quatre dents : douze incisives, quatre canines pointues, douze prémolaires et six
molaires (deux en haut, quatre en bas). Les dents les plus utiles sont les canines, qui brisent la nuque de la
proie, et les carnassières (dernière prémolaire supérieure et première molaire inférieure), qui découpent
comme des ciseaux la chair de l’animal. Les autres dents servent moins.
L’os pénien, appelé aussi baculum, se situant au niveau du pénis, que l’on trouve chez tous les carnivore,
est également présent chez l’hermine mâle et permet de connaître l’âge d’un individu. Chez un mâle
immature, cet os pèse de 10 à 30 mg, alors qu’il atteint 50 à 90 m et mesure de deux à trois centimètres
après la puberté. On pense que le baculum joue un rôle important lors de la copulation : ce serait lui qui
déclencherait l’ovulation de la femelle. En laboratoire, on a injecté des hormones à une hermine femelle et
celle-ci n’a pas ovulé, alors que dans la nature, après le coït, la femelle devient gestante.
La température interne de l’hermine varie entre 38° et 39°. Elles ont de 340 à 420 battements cardiaques
par minute (chez l’homme, il n’y en a que soixante), 90 à 160 mouvements respiratoires sur la même durée
de temps (l’homme, lui, respire 15 fois par minute).
Normalement, un mammifère de deux cent grammes consomme une vingtaine de calories par jour.
L’hermine, elle, a besoin de 40 à 45 calories par jour. En général, une hermine pesant de 110 à 280 g
(poids d’une femelle) ingurgite de 70 à 170 g d’aliments par jour. Ce besoin est lié à son environnement :
chasser est une activité physique intense, surtout dans le froid. De plus, son corps très long n’est pas idéal
pour conserver la chaleur et sa fourrure d’hiver n’est pas toujours très épaisse, pour lui permettre de se
glisser dans les galeries étroites pour attraper ses victimes.
Une autre étude a montré qu’une hermine de poids moyen consommait par jour de trois à huit campagnols,
soit 1000 à 3000 petits rongeurs par an !
couleur changeante
L’hermine doit sa renommée à sa fourrure immaculée de blanc qu’elle arbore durant l’hiver. Elle possède
en effet une fourrure qui sait s’adapter aux saisons.
En été, sa robe est brune, voire fauve, sur le dessus du corps, blanche sur tout le ventre et le cou. Sa
queue se termine par un pinceau noir (un tiers environ de la queue). Chez l’hermine d’Irlande, le blanc du
ventre se réduit à une mince bande médiane.
En automne a lieu la première mue. Des poils de bourre nettement plus serrés viennent remplacer le
pelage d’été, d’abord sur le ventre, puis sur les flancs et enfin sur le dos et la tête. Durant cette période, elle
arbore une sorte de robe intermédiaire : les poils blancs de son ventre et de son poitrail commencent à
gagner le reste du corps : son pelage marron s’éclaircit. Dans les latitudes nordiques, cette mue s’effectue
très tôt et en quelques jours seulement (parfois moins de septante heures s’il fait très froid) l’hermine se
confond avec la neige. Par contre, sous des climats plus cléments, la mue est plus tardive et s’étend sur
quatre à six semaines.
Enfin, en novembre ou en décembre dans nos régions, ses poils deviennent complètement blancs, de la
tête jusqu’au bout de la queue… enfin, presque : celle-ci possède toujours sa touffe noire caractéristique
qui la termine.
Au printemps, l’hermine subit une deuxième mue, qui est plus longue que la première. La tête est la
première à retrouver ses poils bruns, puis le corps, et enfin les flancs. Cette fois, ce sont les populations de
chez nous qui muent en premier et recouvrent leurs poils bruns, alors que l’hermine que l’on trouve dans le
monde arctique et subarctique conserve sa fourrure hivernale dont la protection est doublée au niveau du
ventre par rapport à l’hermine qui vit en Suisse jusqu’à une période avancée du printemps. Un biologiste
a rapporté avoir observé une hermine encore toute blanche, entre 2000 et 2500 m, au mois de juin.
Cependant, la mue n’est pas toujours observable. Il arrive que l’hermine ne mue pas du tout, ou bien qu’elle
se fixe à une teinte marron qui n’est normalement que transitoire pour tout l’hiver sans jamais devenir
complètement blanche. Cela est bien sûr directement lié au climat sous lequel vit l’hermine. Tout au nord de
son aire de répartition, vous ne trouverez que des hermines blanches en hiver, alors qu’au sud, vous aurez
des chances de n’en voir que des marrons. Des biologistes ont pu observer, dans une même région, que le
pourcentage d’animaux blancs puisse varier d’un sexe à l’autre : le changement de couleur n’est pas
général, ce sont les femelles qui sont plus souvent blanches que les mâles.
En fait, la blancheur du pelage d’hiver est liée à l’absence de mélanine, pigment qui le colore normalement.
Quand la température descend au-dessous de 2°C, les flancs deviennent blancs, et au-dessous de 1°C,
c’est le corps entier qui est contaminé. Lors des fluctuations de météo de l’automne capricieux, l’hermine
débute parfois sa mue et ne la termine pas, faute de stabilisation ou de remontée de la température.
Une étude a été menée pour en savoir plus sur l’accomplissement du dernier stade de la mue de notre
carnivore. On a remarqué qu’au niveau de la Biélorussie, entre la Pologne et les pays Baltes, la frontière
passe entre 50° et 55° de latitude nord ; cela correspond à la limite des zones la neige tient plus de
quarante jours par an. Vers l’ouest, la limite se situe autour de 51° aux Pays-Bas. En Angleterre, l’hermine
reste brune tout l’hiver, mais elle blanchit en Ecosse et au pays de Galles. En France et en Suisse, ce n’est
que dans les régions montagneuses qu’elle dévoile sa blancheur immaculée.
ouïe de chasseur
La vue de l’hermine n’atteint pas la qualité de celle de l’homme, mais elle n’est pas mauvaise non plus. Elle
l’utilise surtout pour l’attaque finale de sa proie. Sa face assez plate lui assure une bonne vision binoculaire
devant et un large champ monoculaire de chaque côté. Elle distingue le rouge, et peut-être le jaune, le vert
et le bleu. Elle voit bien dans l’obscurité grâce au tapetum lucidum : il s’agit d’une couche réfléchissante
située derrière la rétine et qui donne aux yeux le reflet vert brillant la nuit, que l’on peut aussi voir dans les
pupilles des chats.
L’hermine possède d’excellentes oreilles et un odorat qui lui permet de repérer ses proies même lorsque
celles-ci se trouvent à plusieurs dizaines de mètres elle peut ensuite en suivre la trace. Sa ouïe est
surtout bien développée pour les basses fréquences.
L’hermine dispose de plusieurs cris différents. Mère et jeunes échangent des trilles assez douces.
L’inquiétude se communique avec un sifflement sourd. En cas de menace, le mammifère peut réagir en
s’avançant et en poussant une sorte d’aboiement aigu et violent. Le cri peut encore s’amplifier si l’ennemi
ne s’éloigne pas.
Comme tous les mustélidés, l’hermine possède une glande qui sécrète une odeur très désagréable qui sert
à repousser les prédateurs ; les glandes du mâle peuvent contenir jusqu’à 100 ml de musc. L’hermine
dépose cette marque aux limites de son territoire. Lorsqu’elle cherche à impressionner un congénère, elle
frotte, le long d’un objet, son corps entier, surtout ses joues et ses flancs sont présentes plusieurs
glandes sébacées. Ce type de marquage a une signification très agressive et la réaction de l’individu à
l’odeur de ce corps dominant est une réaction très inquiète.
agile petite bête
L’hermine, dont le corps mince et léger permet des acrobaties variées, se déplace par bonds successifs.
Elle est assez vive et ses mouvements peuvent ressembler au galop d’un cheval, mais en zigzag.
Elle possède des pattes courtes, chacune étant munie de cinq griffes. Les pattes de derrière sont un peu
plus longues et surtout plus musclées que les antérieures. La structure de ses « mains » et de ses
« pieds » est pareille à celle du chien et du chat : le dessous des pattes est pourvu de pelotes : une petite
sous chaque griffe et une un peu plus importante au milieu. Entre ces coussinets poussent, en hiver, des
touffes de poils qui constituent une bonne protection contre le froid pour l’animal qui doit se déplacer à
même la neige.
C’est une bonne nageuse qui s’adonne parfois à la pêche lorsque sa chasse n’a pas été bonne, mais aussi
une excellente grimpeuse, qui s’accroche bien aux arbres grâce à ses griffes, lesquelles lui permettent
aussi d’attraper leur proie ou de fouiller le sol, qu’il s’agisse d’une litière de feuilles, d’une terre meuble ou
d’une neige poudreuse. Lorsqu’elle redescend sur un tronc, elle a toujours la tête en bas.
grand territoire
L’hermine sait s’adapter à toutes sortes d’environnements. Elle fréquente aussi bien les bois, les haies, les
prairies et les cultures que les toundras, les zones marécageuses et les montagnes. Tout ce dont elle a
besoin, c’est un maigre couvert végétal. Les berges des ruisseaux, les rives et les digues d’étangs lui
conviennent, mais elle boude le cœur des forêts denses et déteste les grandes plaines vides ont été
enlevés tout talus, bosquets ou buissons, dans lesquels elle aime se réfugier.
L’hermine est un animal solitaire. Son territoire a des dimensions qui varient selon la disponibilité de la
nourriture et de la végétation. En Europe, il couvre généralement de deux mille à quatre mille mètres
carrés, alors qu’en Russie, le gibier se fait plus rare et la nature plus présente, il peut s’étaler sur dix
mille mètres carrés (un hectare), voire parfois plus. Le territoire du mâle est souvent plus grand que celui de
la femelle. D’ailleurs, il n’est pas rare que le territoire de monsieur Hermine empiète sur celui des dames.
Sylvain Debrot, un biologiste, a, donné des mesures quelque peu différentes : il estime qu’en Suisse, le
territoire d’une hermine mesure un hectare, et cent dix hectares en Ecosse. Il a même pu observer un mâle
qui se déplaçait sur un terrain de deux cents cinquante hectares en Asie. Il a aussi observé, toujours en
Suisse, des mâles parcourant des territoires variant de huit à quarante hectares et qui parcouraient chaque
jour de six cent à mille quatre cents mètres. Les femelles qu’il a vues avaient des territoires plus petits (de
un à sept hectares) et ne faisaient que quatre cents à six cents mètres quotidiens.
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