Menaces
L’hermine de la sous-espèce haidarum est citée comme
étant menacée dans la Loi sur les espèces en péril à cause
de ses eectifs, déjà faibles, qui ne cessent de décroître.
L’espèce est menacée par :
• les cerfs de Sitka, qui ont été importés sur les îles; ces cerfs
ont dévoré une grande quantité de buissons et d’autres
plantes que l’hermine a coutume d’utiliser pour se cacher
desprédateursouembusquersespropresproies;
• la compétition avec d’autres animaux pour l’accès à la
nourriture; les rats et les ratons laveurs, non indigènes,
ont le même régime alimentaire que cette hermine;
la population en plein essor de martres d’Amérique,
indigènes, qui se nourrissent d’écureuils roux et d’autres
animaux introduits, tels que les souris et les rats, qui
sont aussi convoités par l’hermine; malheureusement,
les martres se nourrissent aussi, à l’occasion, de
l’hermine de la sous-espèce haidarum;
• les trappeurs, qui visent les martres d’Amérique mais
qui tuent aussi parfois les hermines de la sous-espèce
haidarum, par accident.
Population
Les hermines sont relativement communes dans l’ensemble
du Canada mais l’hermine de la sous-espèce haidarum ne
vit que sur Haida Gwaii, un archipel situé au large de la côte
nord-ouest de la Colombie-Britannique. On les a observées
dans la réserve de parc national et le site du patrimoine haïda
Gwaii Haanas et sur les îles Graham, Moresby et Louise. Il se
peut que la population ait toujours été relativement modeste
à cause de son isolement et de la nourriture limitée oerte
par les îles par rapport au continent.
Description
L’hermine de la sous-espèce haidarum est un
petit mammifère de 17 à 33 cm de long. Elle est
dotée d’une petite tête, d’un long nez, d’oreilles
ovales et d’une queue fournie. Sa fourrure est
brun chocolat mais devient complètement
blanche à l’automne. Le bout de sa queue reste
noir toute l’année. Elle marque son territoire en
laissant une forte odeur musquée qui provient
de ses glandes odoriférantes. L’hermine de la
sous-espèce haidarum n’est pas dicile pour
ce qui est de son alimentation. Elle dévore tout
ce qui lui tombe sous la patte, notamment les
musaraignes sombres, les souris de Keen, les
rats, les insectes, les lombrics et les baies. Elle
ne rechigne pas devant les oiseaux qui arpentent
le sol ou nichent dans les arbustes, et fait festin
sur leurs œufs. Elle met occasionnellement du
poisson au menu.
Cette hermine commence habituellement à
se reproduire entre mai et juillet. Les mâles
s’accouplent avec plusieurs femelles tandis que
celles-ci ont plutôt tendance à être monogames
et à rester dèles à un seul mâle. Les ovules,
une fois fertilisés, se xent dans l’utérus 9 à 10
mois après l’accouplement et le développement
ultérieur du fœtus s’étale sur deux mois.
La femelle donne naissance à une portée par an,
et chaque portée compte habituellement environ
quatre petits.
L’hermine de la sous-espèce haidarum est un animal
extrêmement rare. Une recherche récemment menée sur le
terrain n’a permis d’en déceler que deux représentants. On
compte cependant 29 observations entre 2003 et 2008, ce
qui prouve qu’elles sont toujours présentes sur les îles. Ces
hermines étaient plus fréquemment observées dans les
années 1900, ce qui semble indiquer que leur population a
sévèrement décliné depuis.
La durée de vie de ces petits mammifères est d’environ
12 à 18 mois. Leur faible taux de survie tient au fait qu’ils
sont chassés par les chats domestiques, les martres, les
rapaces et d’autres prédateurs de plus grande taille.
Habitat et conservation
L’hermine de la sous-espèce haidarum passe l’année
entière dans des forêts plus ou moins matures.
Elle préfère :
• êtreàfaiblealtitude;
• demeurer à moins de 100 m (environ) d’une source
d’eautellequelamer,unerivièreouunruisseau;
• fréquenter les forêts riches en végétation basse et/ou
débris ligneux qui lui fournissent des caches pour se
dissimuler des prédateurs ou des aûts pour chasser
ses propres proies.
L’habitat de cette hermine est protégé dans la réserve de
parc national et site du patrimoine haïda Gwaii Haanas en
vertu de la Loi sur les parcs nationaux du Canada. L’espèce
est également protégée en dehors de la réserve en vertu du
Wildlife Act(loisurlafaune)delaColombie-Britannique.
Que fait Parcs Canada?
Parcs Canada a collaboré avec le ministère de l’Environnement
de la Colombie-Britannique et la nation Haida pour élaborer
un programme de rétablissement visant à ramener les
eectifs de l’hermine de la sous-espèce haidarum à leur
niveau antérieur et à restaurer son habitat. Le programme
préliminaire recommande notamment :
de gérer les espèces introduites qui
ont rendu dicile la survie de l’hermine de la
sous-espèce haidarum; il faudrait pour cela
contrôlerl’impactducerfdeSitkaandefavoriserla
repousse de la végétation basse et des buissons dont
atantbesoincettehermine;
d’étudier la taille de la population de
cette sous-espèce, les endroits qu’elle fréquente et la
taille des territoires individuels; ces renseignements
permettront de prendre de meilleures décisions en
matière de conservation.
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© Berry Wijdeven © Janet Gifford BrownGerald et Buff Corsi © California Academy Center